Switch

Un switch est un équipement de réseau, également appelé commutateur, à mi chemin entre le hub et de routeur. Il est équipé de nombreuses prises RJ45 et de petites LED qui clignotent comme un sapin de Noël en fonction du trafic réseau. Sa fonction est de relier plusieurs équipements comme des imprimantes, des serveurs, des terminaux, et d’optimiser le trafic entre eux. Contrairement au hub, un switch peut être directement relié à l’Internet et permet de créer des circuits virtuels.

Mais fondamentalement, on s’en balance, c’est le travail du service info de gérer ce merdier. Ce qui compte, c’est de pouvoir brancher la Switch au switch. Car oui, elle est arrivée, la petite dernière de Nintendo. Hourras, youpie, bravo ! Car depuis la Wii, la firme nippone n’a pas inventé l’eau chaude.

La Switch est une console portable et de salon à la fois. Une sorte de tablette sur laquelle on accroche deux petites manettes et que l’on peut poser sur un dock pour jouer sur la télé. Un machin à 330 € qui consomme de l’électricité et qui permet d’acheter des jeux à 70 € l’unité.

Ben tiens… même pas peur… Oui mais c’est Nintendo avec Zelda, Mario Kart, Bomberman et tout et tout… Allez, un nouvel achat compulsif ? Barf je ne sais pas, en ces temps de crise où il faut  prendre le chemin décroissance. Je suis bien tenté quand même parce que l’univers ludique Nintendo j’adore, pas tenté car j’ai encore l’excellente Wii qui est rétro compatible avec la géniale Game Cube. Et puis surtout parce que je ne joue presque plus, juste un Mario Kart ou un Bomberman avec mes ados de temps en temps lorsqu’ils ne font pas la gueule. Le bon point de la Switch, la mixité portable salon, quand la vidéo est squattée et que dans le salon résonne le piano, je pourrais aller me cacher aux toilettes pour jouer à Pikmin.

Comme d’habitude, je pense que je vais attendre tranquillement qu’un jeu vraiment fun sorte pour me décider (j’ai déjà Bomberman, Pikmin, Mario Kart, Zelda, Mario Party, Animal Crossing, bref l’essentiel de chez Nintendo). D’ici là je serai sans doute trop vieux pour jouer.

Switch off…

Médias sociaux

Twitter, Facebook, Google+, Youtube pour ne citer que les plus connus, sont de magnifiques outils pour se faire connaître, à condition de les utiliser à bon escient.

Comme chroniqueur, j’utilise en permanence ces plateformes pour trouver de nouveaux talents, m’informer et communiquer. Les groupes de musique l’ont bien compris, difficile de percer de nos jours sans exister sur la toile.

Les médias sociaux permettent de s’adresser à une large audience de manière quasi anonyme. Si le message touche un petit groupe, il est rapidement relayé, partagé, aimé et en quelques heures peut devenir viral. Ces outils permettent de rentrer en contact simplement, sans contrainte, avec des personnes que l’on aurait sans doute jamais pu approcher dans la vraie vie.

Encore faut-il communiquer.

Je constate tous les jours que nombre de groupes et artistes n’utilisent pas forcément correctement ces outils, alors je vais me permettre quelques conseils de base, ils valent ce qu’ils valent.

Ne mélangez pas vie privée et vie publique. Votre profil d’artiste ne doit en aucun cas être pollué par votre quotidien. J’ai moi même deux comptes Facebook, un pour ma famille et quelques amis réels, l’autre pour le webzine et les artistes. Les deux mondes sont bien cloisonnés et les photographies du dernier repas de famille ne se mélangent pas avec les actualités du rock progressif. Le nombre d’amis de mon profil musical est très (trop) important et je n’ai jamais rencontré la plupart d’entre eux. Certains de ces amis virtuels deviennent parfois réels, mais c’est l’exception qui confirme la règle.

Lorsque que l’on s’adresse à un public, il faut parler d’une seule voix. L’usage veut que le bassiste soit le chargé communication dans un groupe de rock, allez savoir pourquoi. Il a pour tâche de contacter la presse, de poster quelques nouvelles et de répondre aux diverses sollicitations. Il arrive cependant, que plusieurs membres d’un même groupe fassent ce travail, sur la page du groupe, sur les profils personnels, sur Twitter etc. C’est souvent une source de confusion pour ceux qui suivent les artistes. Des propos discordants, des redites, nuisent à l’image, donc optez pour un plan de communication réfléchi et maîtrisé.

Il est important d’être présent sur de nombreux médias sociaux mais sans se disperser. Les incontournables, pour des musiciens, me semblent être les suivants : Facebook, Twitter, Youtube, Soundcloud, Bandcamp. Oubliez le MySpace moribond ou le Google+ désert. Cela peut changer bien entendu, fut un temps, MySpace était une plateforme de référence.

Il est indispensable de maintenir un flux régulier de publications, pas un verbiage ininterrompu, mais quelques piqûres de rappel pour signifier que le groupe existe toujours. L’erreur classique consiste à faire du bruit juste avant et après la sortie d’un album puis de disparaître des médias pendant plusieurs mois. Une page Facebook, un compte Twitter, un blog, ça doit vivre.

Soignez votre image, en commençant par l’orthographe (je suis bien placé pour connaître le problème), les photos, la qualité des vidéos et la pertinence des informations de votre profil.

Dans votre présentation, présentez vous… Qui êtes-vous, que jouez-vous, où êtes-vous, depuis quand existez-vous, quel est votre site internet, votre discographie, vos goûts musicaux. Combien de fois suis-je contacté par de mystérieux groupes possédant un site fabriqué en 1995 et pas actualisé depuis, avec une page Facebook vide et un Twitter désertique. Répondez vite aux messages, mettez quelques photographies de vos répétitions, pas celles de votre chat. Assurez-vous que vos informations sont à jour, que le site web existe toujours (toute les semaines je tombe sur des liens brisés), que la compositions de l’équipe sur Facebook est la même que sur votre site internet. Évitez surtout les adresses mail du style georgette.gronibars@aol.com. Un nom domaine coûte 10€ par ans et contact@groupe.com ça fait plus sérieux tout de même.

Facebook, Twitter, Blog, Youtube, que poster et où ?

Twitter est un outil de communication quasi instantané, l’auteur y écrit un petit message accompagné d’une photo, lien vers un article, une vidéo, il peut servir de relais à Youtube ou Facebook voire à des informations postées sur le blog. Évitez de l’utiliser comme Trump.

Youtube, son usage est plus simple. Il s’agit de présenter des vidéos. Vous n’êtes pas obligé de réaliser des clips pour être présent sur Youtube. Montrez l’avancement d’un album, une interview, un message pour un crowdfunding, un riff, le son d’un nouvel instrument, un extrait live, un trailer d’un album à venir, une titre complet. Une caméra n’est pas indispensable, de nombreux artistes se contentent d’une image fixe avec le son. Par contre, si vous passez de la vidéo, faites en sorte que l’image soit correcte, que la prise de son soit de qualité. Il n’y a rien de pire qu’un live filmé à main levé avec un smartphone accompagné d’un son ignoble.

Facebook permet plus de choses, vidéos, photos, textes, sons, questionnaires, albums photos. Il permet de relayer Youtube, Twitter (évitez le Twitter qui relaye Facebook qui relaye Twitter qui…), Soundcloud, Bandcamp, Instagram. L’outil est polyvalent et indispensable de nos jours. Le seul problème avec Facebook, ce sont les commentaires désobligeants, les réactions stupides, les coups de gueules. Maîtrisez bien votre communication, réfléchissez à deux fois avant de répondre à un emmerdeur, cela tourne très vite au vinaigre sur les médias sociaux.

Le Blog doit être votre outil de référence avec principalement les pages statiques Biographie, Discographie, Boutique, Concerts, Contact, Liens et une page Actualités qui relaye les informations importantes du groupe. Tenez ce Blog à jour, les liens vers les boutiques où votre public pourra acheter les albums, les noms des membres passés et présents avec une page spéciale pour votre prochain projet en cours de réalisation. La conception graphique et technique d’un blog doit être sous traitée à un professionnel, à moins que vous soyez un petit génie du métier. Le web-design ne s’improvise pas, pas plus que la sécurité informatique.

Lors de la sortie d’un nouvel album faites durer le suspens. Annoncez la nouvelle, passez quelques extraits, présentez la pochette, les titres puis un premier morceau avant de lancer le crowdfunding ou d’annoncer la date de sortie. Faites cela au compte gouttes, ne donnez que des informations certaines et faites nous rêver et surtout, après, continuez d’occuper l’espace en communicant.

Les plus fortunés d’entre vous passeront peut-être par un promoteur, un label ou un spécialiste pour gérer leur communication. Il y a de tout de ce métier, du pire au meilleur. Alors si vous vous lancez dans une campagne de com gérée par un professionnel, regardez bien où vous mettez les pieds. Ce sont des services coûteux et pas toujours très bien rendus.

Que retenir de tout ce verbiage ?

  • Soyez présents au moins sur Facebook, Twitter et Youtube.
  • Séparez bien votre identité privé publique.
  • Parlez d’une seule voix.
  • Soignez votre communication.
  • Restez présents tout le temps.

 

Que choisir ?

Vous êtes photographe, bardé d’objectifs et de boîtiers et vous avez le même problème que moi, que choisir. Un bon reflex avec son grip et un 300 mm, ça pèse son poids et c’est encombrant. Comment optimiser ses activités de loisir et photographiques sans emporter une maison sur son dos ?

Impossible de tout transporter, c’est trop lourd et trop encombrant, il faut donc faire des choix.

En vacances

Lorsque je suis en mode touriste, je ne prends qu’un boitier sans grip avec à 18-140 mm. Une solution passe partout, légère et très polyvalente. Il arrive parfois qu’une plus grande focale soit nécessaire, mais dans ces cas là, j’essaye de m’approcher le plus possible du sujet. Le photographe en promenade a tendance à fatiguer sa petite famille avec ses perpétuels changements d’objectifs, pauses photo, nettoyage etc. Une promenade reste une promenade et c’est d’abord avec les yeux que l’on mémorise les paysages alors je voyage léger. Mais des fois je regrette de ne pas avoir emporté mon sac.

Pour une fête de famille, même équipement, je suis d’abord là pour profiter de la fête et si à l’occasion je peux faire quelques jolies photos, tant mieux.

Le portrait

Pour du portrait, je voyage léger également, un 35 et un 85 mm, rien de plus, mais jusqu’à présent, je n’ai guère eu l’occasion de m’exercer à cette technique photo.

 

Astronomie

Pour l’astronomie, le package s’alourdit notablement, pied photo, fish-eye, 70-300 mm, 500 mm et déclencheur sans fil. Le fish-eye me sert pour photographier la voûte céleste en pause longue, le 70-300 mm pour des conjonctions planète-lune, le 500 mm pour des photos lunaires (je n’ai pas encore essayé la photo planétaire avec).

La photo animalière

La photo animalière s’apparente beaucoup à l’astronomie, le fish-eye en moins et le sac à dos en plus.

Les concerts

Pour les concerts, tout dépend de la salle et de l’accréditation. iPhone si je ne suis pas autorisé à photographier, et sinon deux boîtiers cette fois. Pourquoi deux boîtiers? Pour ne pas avoir à changer d’optique dans le feu de l’action. Pour les optiques, le plus souvent je prends le 35 mm, le 85 mm, le 18-140 mm et le 70-300 mm. Cela fait beaucoup je sais. Le 35 mm permet de photographier la scène en entier, le 85 mm de se concentrer sur les artistes individuellement, le 18-140 mm de faire la même chose avec un seul objectif mais moins de lumière et le 70-300 mm d’aller chercher les visages et le batteur.

 

Le sport

Pour les compétitions sportives, l’équipement est le même que pour les concerts, avec parfois le fish-eye en plus qui permet de faire des photos surprenantes. Pour le tennis de table, je privilégie le 35 et le 85 mm, des optiques lumineuses avec un bon piqué qui me permettent de monter au 400 ième voir plus et saisir l’instant.

Conclusion

Au final, j’utilise beaucoup le 18-140 mm et le 85 mm. Le fish-eye comme le 35 mm sortent rarement de leur étui même si en quelques rares occasions je suis content de les avoir sous la main, le 500 mm est utilisé régulièrement mais uniquement pour des sujets particuliers, oiseaux et lune, et depuis que je l’ai, le 70-300 mm sert nettement moins.

Pas ce soir chérie, j’ai la migraine

Qui n’a pas entendu cette excuse bidon, quand sous la couette, après quelques approches subtiles, votre douce se refuse à vous ? Saviez-vous qu’un français sur cinq souffre de migraines ? Savez-vous d’ailleurs ce qu’est une migraine ?

Alors imaginez. Une douleur d’intensité supérieure à une rage dentaire, située sur un des côtés de votre front, une douleur pulsante, souvent accompagnée de troubles visuels,  d’une hypersensibilité à la lumière, aux bruits et aux odeurs avec pour couronner le tout des nausées voire de vomissements. Une douleur qui peut durer de douze à soixante douze heures, allant sans cesse croissante et pour laquelle, passé un certain stade, on ne peut plus rien. Imaginez encore, que cette douleur revienne une à deux fois par semaine, qu’elle vous oblige à vous enfermer dans le noir, dans le silence complet, loin de tout parfum ou odeur de cuisine. Ça y est, vous savez ce qu’est une migraine.

Et non, il n’y a pas que les filles, quand elles ont leurs ragnagna, qui font des migraines, ou alors je suis un transgenre et je vais avoir du mal à aller pisser aux U.S.A..

Les chercheurs n’en connaissent pas vraiment la cause. Elle est due à une brutale dilatation des vaisseaux sanguins dans le cerveau et semble posséder une origine génétique. A ce jour, il n’existe aucun traitement fiable pour la soigner.

Pour calmer la douleur, oubliez le Doliprane, l’Aspirine, ça ne fonctionne pas ou pas assez longtemps. J’ai testé un opiacé il n’y a pas longtemps. Une heure d’attente pour calmer la douleur et efficace pendant une heure. Dose maximale trois gélules par vingt quatre heures… Imaginez la surdose pour tenir trois jours.  Déjà faut-il pouvoir prendre un médicament lorsque la crise est commencée sans le vomir immédiatement (vous savez les nausées). Heureusement,  il existe des molécules efficaces, les triptans par exemple, encore faut-il les supporter eux et leurs effets secondaires indésirables, mais c’est mieux que rien, surtout avec deux crises par semaine.

Plusieurs facteurs peuvent augmenter la fréquence des crises : la fatigue, le stress, la contrariété, le chocolat, les produits gras, l’alcool, les lumières stroboscopiques, les produits volatiles comme l’essence, la peinture, le parfum. Plusieurs facteurs peuvent atténuer les crises, la caféine (vasoconstricteur), une bonne hydratation, le grand air. Alors pour lutter, je me couche tôt, je ne bois plus d’alcool, je en mange pas de chocolat (que j’ai appris à détester), j’évite les chantiers, les femmes trop parfumées (et pots de peinture), je bois du café et je pisse tout le temps en me promenant en pleine nature.

Les médecins, mes copains, adorent expérimenter sur le sujet. Beta bloquants, anti-dépresseurs, antiépileptiques, que des molécules sympathiques qui rendent impuissant et vous réduisent à l’état de tofu. Les vendeurs de rêves, eux, vous proposent des médaillons, des bandeaux, de l’hypnose, des thérapies, des plantes exotiques tous aussi chers qu’inefficaces.

Etre migraineux revient à vivre comme un handicapé. Obligé de transporter sur soi en permanence la dose pour se soigner, la crise pouvant survenir n’importe où n’importe quand. Prévoir une sortie, un voyage devient à la longue source d’angoisse, sachant qu’une crise peut vous terrasser en plein vol, au milieu d’une réunion ou chez des amis, et l’angoisse favorise les crises, un cercle vicieux.

On accuse l’alimentation d’être cause de migraine, alors j’ai écouté et essayé plein de choses : plus de produit laitiers (-5 Kg), plus de sucres (-2 Kg), plus de gluten (-1 Kg). Je n’ai pas essayé tout en même temps. Mais déjà que plus d’alcool, de chocolat de fromage et de charcuterie c’est pesant, si du haut de mes 65 Kg habillé j’arrête tout, je vais devenir si léger que le vent m’emportera à la première rafale.

Mon entourage connait bien les signes avant coureurs de la tempête : agitation, nervosité, intestins liquides, irritabilité, et dans ces moments là, la maisonnée se met en mode silence, plus de musique, de parfum, de lumière. Les triptans agissent rapidement (une à deux heures) s’ils sont pris à temps, mais souvent je repousse l’échéance au cas où la crise passerait toute seule (ça arrive parfois avec 30 min de sommeil réparateur et pas mal de caféine). Une fois la molécule ingérée, la vie peut reprendre un cours presque normal malgré quelques raideurs musculaires et un manque de tonus évident.

L’ennui, c’est que depuis que je suis sujet aux migraines, leur fréquence va sans cesse croissante. A l’adolescence, une tous les six mois, durée 6 heures, adulte, une par mois durée 12 heures, aujourd’hui, une par semaine durée 24 à 72 heures. Et dans dix ans ?

Certains, ceux qui ne font pas de migraine, pensent que tout ça ce n’est que psychologie, qu’avec une bonne thérapie ce sera terminé. Si vous connaissez un thérapeute qui soigne les migraines avec des résultats, je prends, mais je préviens, il y a aura du boulot. Les divers médecins que j’ai consultés affirment tous que c’est un problème physiologique, juste que l’on n’en connaît pas encore vraiment la cause. Comment se fait-il qu’avec une personne sur cinq atteinte de ce mal en France (un marché juteux), la recherche médicale n’ait pas fait plus de progrès dans le domaine ? Est-ce plus rentable de vendre des cocktails de molécules que de mettre au point un traitement efficace ? On parle d’une injection mensuelle qui devrait ralentir les crises. Le produit pourrait être mis sur le marché dans trois ans, je suis impatient d’essayer.

Je connais quelques miraculés de la migraine, qui un jour sans explication aucune, n’en ont plus jamais eu. Des personnes disent que cela se tasse avec l’âge, pour l’instant je fonctionne dans l’autre sens. Si vous avez une expérience sérieuse sur des guérisons ‘miracles’, des traitements efficaces, n’hésitez pas à le partager ici. J’ai bien dit sérieuse.

Apollo

Je ne suis pas sélénite mais un peu martien. Et pour aller sur Mars, pourquoi ne pas commencer par un voyage sur la Lune ? Comme pour la planète rouge, j’ai accumulé depuis mon enfance de nombreuses heures de vol vers la lune, principalement sur grand écran. Je me souviens des images d’un alunissage sur la télé noir et blanc de mes parents. J’étais tout petit, peut-être s’agissait-il d’Apollo 11 ?  La chose m’avait déjà fasciné  à l’époque.

Mes premières explorations ont débuté vers 14 ans avec une lunette de 60 mm et une cartographie laborieuse sur papier A3 des cratères et mers lunaires. Plus tard, utilisant un télescope Newton de 200 mm, j’ai délaissé la surface de notre satellite pour scruter l’espace profond, les galaxie et nébuleuses, les amas et les planètes.

Je suis revenu à la Lune plus tard, grâce au cinéma. J’ai commencé avec L’Étoffe Des Héros de Philippe Kauffman (1983), un fabuleux film sur les début de la conquête spatiale, de Spoutnik jusque les missions Apollo. Impossible d’échapper au blockbuster Apollo 13 de Ron Howard (1995) qui se concentre ce qui faillit être une des plus grandes catastrophes du programme Apollo. Il y a eu également la mini série de la Terre à la Lune de Ron Howard (1998), encore lui, petite merveille faite en partie d’images d’archives et relatant toutes les missions Apollo, de la conception des véhicules aux hommes qui ont fait cette grande aventure.  Et puis il y a un petit dernier, Apollo 18 de Gonzalo Lopez-Gallego (2011) que j’ai vu tout dernièrement. Mais les missions Apollo se sont arrêtées après la n°17 non ? Ca c’est ce que l’on veut bien vous faire croire, mais il n’en est rien, regardez le film.

J’ai découvert il y a peu l’affreuse vérité, aucun américain n’est allé sur la Lune, pas même dans l’espace, tout a été filmé en studio à Hollywood, ceci afin de persuader l’URSS de poursuivre un programme spatial exorbitant et de ruiner la petite mère Russie (c’est moche pour un programme d’être exorbité… on dit désorbité imbécile !) . Les seuls qui ont réussi cet exploit sont allemands, la preuve en a été faite dans Iron Sky de Tuo Vuorensola (2012). Et si les américains n’y sont pas allé, c’est à cause du monolithe découvert dans le cratère de Tycho dans 2001 Odyssée de l’Espace de Stanley Kubrick (1968). N’allez pas me dire que je ne suis pas cohérent, j’ai juste vu trop de films.

Apologie du totalitarisme

duneAvez-vous lu l’Empereur Dieu de Dune de Franck Herbert ? Dans ce roman, que je vous recommande chaudement, l’auteur raconte comment le fils de Paul Mouaddib Attreïdes, Leto, gouverne d’une poigne d’acier la planète Dune et l’Empire. Bien des passages de ce pavé, ressemblent à une apologie du totalitarisme. En dictateur éclairé, Leto gouverne les grandes maisons déchues, gardant le pouvoir absolu sur le ciment de toute une civilisation, l’Épice.

Ce n’est qu’un roman bien entendu, mais il m’arrive de me poser la question du bien fondé de la dictature. Oui je vous vois ruer dans les brancards, éructer, crier, hurler, et je vous comprends. Après de longs siècles de lutte, l’homme inféodé au seigneur et à la religion, s’est libéré de son joug et à gagné, au prix du sang, sa liberté.

Je n’ai pas ma carte du FN, et mes idées politiques son gauchisantes, pourtant je me pose la question.

Notre démocratie est-elle représentative de nos aspirations ? En France, nous élisons un président, toujours issu d’un parti jusqu’à présent, de gauche ou de droite. Cet élu, à lui-même été choisi parmi les cadres de son parti ou par des électeurs lors de primaires (la nouvelle vogue). Il arrive avec un programme à peine esquissé, promet de régler tous les problèmes de la terre, chômage, insécurité, immigration, pouvoir d’achat, homophobie… Une fois au pouvoir, il choisit un premier ministre avec forces de compromis, premier ministre qui à son tour choisi son équipe ministérielle souvent déjà négociée lors des arrangement pré électoraux. Ensuite, ce sont nos députés, élus pour cinq ans au suffrage universel direct, et les sénateurs élus pour six ans au suffrage universel indirect qui approuvent nos lois. Mais vous connaissez tout cela et sans doute mieux que moi-même.

Quand le gouvernement en place ne dispose pas d’une confortable majorité à l’assemblée, on appelle ça la cohabitation, moi j’appelle ça le bordel et c’est déjà arrivé. Même avec une bonne majorité, cela peut devenir chaotique. Si la ligne du gouvernement dérive à droite alors que la majorité est de gauche, des textes de loi peinent à franchir les portes de l’assemblée.

N’oublions pas que les français sont volages. Au lendemain des attentats nos forces de l’ordre étaient des héros, aujourd’hui, à cause d’une matraque mal placée, ils sont des salops, tous… Il en va de même avec nos élus qui passent de sauveurs à traîtres en quelques mois. Oui mais voila, nous avons signé pour cinq ans, réjouissons-nous et avant c’était sept. Lorsque nos gouvernants ne nous plaisent plus, il ne nous reste qu’à aller crier notre colère dans la rue. Pour ce que ça sert… Et c’est tant mieux. Car si nous étions consultés en permanence pour savoir qui mettre au pouvoir, les hommes politiques seraient en campagne permanente et n’auraient plus de temps pour gouverner. Ceci dit, c’est un peu ça non ? Nos dirigeants ont besoin de temps pour mener leurs réformes, c’est évident, mais quand nous sommes opposés à ces réformes, ils ont justement le temps de les faire passer quand même. Par chance, il y a de la vaseline en pharmacie.

Existe-t-il des alternatives à notre cinquième république ?

La sixième de Mélenchon ? Barf… Je préfère celle de Malher, mais bon.

Une consultation directe et populaire sur tous les projets de lois ? Deux jours après un attentat nous serions en guerre contre la Syrie et une semaine plus tard nous ouvririons nos portes aux réfugiés du monde entier à cause d’un enfant noyé sur une plage pour fermer nos frontières quinze jours plus tard à cause d’un viol commis par un soit disant étranger. Je ne crois guère en la sagesse populaire… Les sujets sont complexes, épineux et demandent d’y réfléchir à deux fois en pesant le pour le contre, en maîtrisant bien toutes les conséquences de la décision, pas sur le coup de l’émotion ou de la colère.

Oligarchie ? Le peuple élit des homme puissants et cultivés, et eux en grands sages avisés nous conduisent vers un monde meilleur où le bien de chacun est préservé ? Cela ressemble au Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley. Comment savoir si nos oligarques ne servent pas avant tout leurs intérêts avant ceux du peuple ? Et que savent-ils du peuple, le pain au chocolat à 15 centimes ?

Et la dictature ? Une bonne équipe qui impose aux forceps des mutations radicales dans notre société, ça vous tente ? Pas de député empêcheur de tourner en rond pour bloquer le système, quel bonheur ! Pas de fonctionnaire ministériel qui retarde la publication d’un décret. Le paradis… Attention, je ne parle pas d’une république bananière comme dans Cent Ans de Solitude. Je parle d’une dictature exempte de corruption, vous voyez un peu comme une dictature communiste, avec un vrai modèle social et tout et tout. Comment ça, ça ne marche pas ? Ils ne sont pas heureux les nord-coréens ? Oui bon d’accord, peut-être pas tant que ça.

Eh, dites, et l’anarchie ? Une anarchie constitutionnelle bien entendue. Comment ça, ça n’existe pas ? Ah mince… Bon ben alors, pas de gouvernement, chacun pour soit, marche ou crève. Bon heu, trop peu pour moi, je suis du côté des faibles, moi…

En fait je n’en sais rien, je n’ai pas d’idée, je m’en fou un peu tant que mon petit confort n’est pas trop chamboulé. Après tout j’ai un travail, enfin tant que Fillon n’est pas élu, tout le monde n’a pas cette chance de nos jours. Nos enfants trouverons bien la solution, l’avenir aux jeunes après tout, viva Macron ! Oui enfin, si, comme dans le Soleil Vert ou l’Age de Cristal, les vieux étaient recyclés passé un certain âge, ça solutionnerait le problème de retraites ? Ok, revenons à la gérontocratie, nous n’en somme pas si loin après tout et je n’ai pas envie d’être bouffé par mes gamins. C’est vorace les ados.

A tout bien réfléchir, notre système n’est pas si mauvais. Bien entendu, le cumul des mandats, la corruption, le lobbying devraient être banni. Nos députés devraient être compétents sur les sujets pour lesquels ils votent, il faudrait qu’ils soient présents également et n’emploient pas leur famille avec les deniers de l’état, il faudrait que les projets de lois ne soient pas dénaturés par des tonnes d’amendements, que sur les grandes questions, le peuple soit consulté, et ce très régulièrement. La fonction de président par contre ne me semble pas indispensable mais nous venons d’une monarchie, ne l’oublions pas et nous avons encore du mal à nous passer d’une figure de proue ou d’un bouc émissaire. Serait-il possible de voter pour un projet défendu par un groupe politique et non un homme. Ils formeraient un gouvernement et mèneraient une politique en faveur des hommes et non de l’économie de marchés. On peut rêver.

Ce qui me fait rire à gorge déployée en ce moment, c’est notre Babar américain, Trump, qui goûte aux joies du pouvoir, de la nécessité de composer avec la loi, les médias, le peuple en colère, les pays voisins et son propre parti. Il croyait changer la face des Etats-Unis en quelques décrets, le voila empêtré jusqu’au cou dans la mélasse gluante de ses propres contradictions et du système. C’est ça aussi le pouvoir.

Les élections approchent, et le bruit des bottes résonne dangereusement sur le pavé. Même, si comme moi, vous ne croyez guère au système et aux hommes politiques, réfléchissez avant de mettre votre bulletin dans l’urne en mai. Ce n’est pas parce qu’ils sont tous les mêmes qu’il faut aller se jeter dans la gueule du loup, croire aux remèdes miracles et céder aux pressions xénophobes, islamophobes, homophobes, bref tous les phobes. Le remède sera pire que le mal soyez-en certain. Mieux vaut des vieux singes corrompus que de dangereux extrémistes incompétents.

Où est le bec ?

Michel HouellebecqJ’ai un collègue qui ressemble à Michel. Certes il est plus enveloppé, sent très fort le clochard, ne travaille pas, mange du Mac Do à l’heure du goûter et semble posséder la même vision du monde qui l’entoure.

Cet écrivain français très médiatisé, particulièrement choyé chez France 2, m’a toujours déconcerté par sa façon de s’exprimer, ses non réponses et son aspect repoussant. Mais il a tout de même reçu le prix Goncourt en 2010. Comme pour Amélie Nothomb, il fallait que je me fasse une idée, que je lise un livre du bonhomme pour ne pas mourir totalement idiot.

C’est avec son premier roman, Extension du domaine de la lutte (1994) que je me lançais dans la découverte de Michel Houellebecq. Un ingénieur bossant pour une SSII part en missions avec un de ses collègues moche, juif, obsédé et puceau en province pour former les agents d’antennes du ministère de l’agriculture à un nouveau pro-logiciel. Au fil des chapitres, un récit décousu, propose une vision désabusée et cynique des comportements humains, de la sexualité, du monde du travail et du sens à donner à la vie. Une plongé malsaine dans la dépression d’un cadre moyen, dans ses pulsions suicidaires et son dégoût pour la vie. Je dois reconnaître, à mon corps défendant, que j’ai dévoré le livre malgré les nombreuses digressions assez perturbantes comme ces essais animaliers sur la sexualité humaine.

Mon collègue me fait de plus en plus penser à Michel, et après la lecture de  Extension du domaine de la lutte, j’en arrive presque à avoir de l’empathie pour lui, mais de loin, il sent vraiment trop mauvais et se comporte toujours comme un con. J’imagine juste la souffrance qui le ronge. Le jour où je le vois arriver avec un couteau de cuisine au travail, je m’enfuie.

La question qui reste en suspens est la suivante : lirai-je un nouveau Houellebecq ? Avec Amélie, j’ai fait le tour en un seul livre, je n’irai pas plus loin. Avec Michel, même si son univers est malsain, ou peut-être parce que son univers est malsain et ses réflexions poussées à l’extrême, je serais bien tenté d’aller plus loin, d’autant que ce roman n’était que son premier essai publié. Alors qui sait ?

Décroissance

La Terre se réchauffe, inutile de se voiler la face. 2014 puis 2015 et enfin 2016 ont été les trois années les plus chaudes qu’a connue notre planète depuis que nous effectuons des mesures de températures sur le globe. Les climato septiques résistent encore, soutenus en cela par les lobbying pétroliers, les industriels et quelques chefs d’états imbéciles mais le constat est accablant. Depuis 1950, notre belle planète bleue connaît une augmentation moyenne de la température de l’ordre de 0.6°C. Si nous ne faisons rien, d’ici moins d’un siècle, la température du globe aura gagné de 2.5°C à 7.8°C selon les modèles. La cause la plus probable à cette brutale augmentation de la température est l’impact de notre activité sur la délicate écosphère qui nous protège. Les phénomènes violents vont sans cesse croissant, tempêtes, orages, sécheresses, pluie diluviennes, tornades, ouragans, typhons, vagues de froid. Oui vagues de froid, vous avez bien lu. L’hiver 2016-2017 est bien froid n’est pas ? -13°C en Alsace, on avait jamais vu ça. Vous avez juste la mémoire très courte, vous ne vous souvenez que des dernières années exceptionnellement douces. -13°C n’est pas une valeur rare dans ma région, même en plaine, je me souviens d’un -23.6°C. Ce n’est pas parce qu’il fait froid en sur la France cet hiver que globalement la planète ne se réchauffe pas, voyez plus loin que le bout de votre nez congestionné.

Que faire ? Bonne question. Les énergies fossiles sont en grande partie responsables du réchauffement climatique, libérant du CO² dans l’atmosphère qui produit ce que l’on appelle l’effet de serre. Vous avez déjà fait la sieste dans une serre en plein été ? C’est la même chose. Le CO² présent en grande quantité dans notre atmosphère retient l’énergie du soleil. Plus il y en a, plus l’énergie reste et plus la température augmente, c’est aussi simple, nous sommes dans une serre de plus en plus efficace. Alors cessons immédiatement d’utiliser des produits pétroliers ! Vous êtes prêt à renoncer à votre voyage à la Réunion annuel en avion, à votre 4×4 et à marcher jusque la boulangerie, troquer votre chaudière à gaz ou au fioul pour une isolation digne de ce nom ? Par chance il y a les voitures électriques pour les courts trajets, formidable technologie qui n’a quasiment pas évoluée depuis son invention avant que l’on parle de réchauffement climatique, il y a le chauffage électrique et Solar Impulse. Nous sommes sauvés, troquons les énergies fossiles pour le tout électrique.

Mais au fait, comment produit-on de l’électricité ? Centrale thermique (mauvaise idée), on déplace le problème. Nucléaire, vous avez entendu parler de Three Miles Island (1979), Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011), il y en a plein d’autres en réalité. Le prix est un lourd à payer, d’autant que dans plusieurs siècles, la contamination sera toujours là, n’allez pas croire que le problème de Tchernobyl est réglé depuis la pause du nouveau coffrage, il est juste repoussé, quand à Fukushima… Restent les énergies renouvelables, éolien, hydraulique, photovoltaïque. Les projets de développement de ces énergies ‘vertes’ sont au ralenti, cela coûte cher, les élus s’opposent à l’implantation de parcs éoliens, le photovoltaïque ne possède pas un bon rendement et n’est pas si propre que l’on veut bien l’affirmer. Bref si nous cessons d’utiliser les ressources pétrolières et le nucléaires, nous sommes mal.

Y a qu’à laisser faire, nos enfants trouverons bien une solution. Justement nos enfants, ce sont eux qui vont se prendre un probable +5°C avant la fin de leur vie, avec que ce que cela implique, montée du niveau des océans, changement de la faune et de la flore, augmentation des phénomènes climatiques extrêmes, migrants climatiques, êtes vous certains de vouloir cela pour vous enfants ?

Je n’ai entendu qu’un seul homme politique s’exprimer clairement sur ce qui me semble être l’unique solution à cette catastrophe planétaire en suspens, un anarcho franco/allemand que je ne porte par vraiment dans mon cœur, Daniel Cohn Bendit. La seule solution c’est la décroissance.

Qu’est que cela signifie ? Tout simplement l’opposé de la croissance. Moins consommer et être moins nombreux sur Terre. Oui ça fait mal, à l’ère de l’Internet, du smartphone, du 4×4, des voyages intercontinentaux de la surconsommation de viandes et du gâchis ambiant. Nous consommons depuis peu les ressources de la planète à crédit. Et ‘nous’, cela signifie principalement les sociétés occidentales. Les chinois s’y mettent, bientôt les indiens et puis viendra le tour de l’Afrique. S’ils se jettent comme nous dans l’orgie consommatrice, le bilan carbonne va exploser, les ressources en eau se tarir, les protéines bientôt manquer pour nourrir tout le monde. Le réchauffement climatique ne sera plus un gros problème.

Faire moins d’enfants, ralentir notre consommation, drôle de programme. Mais vous pouvez commencer toute de suite de manière modeste : chauffer moins votre domicile, y a des pulls dans les armoires, éteindre les appareils électriques inutiles, cesser de lancer des requêtes dans les moteurs de recherche à tout bout de champ, n’utiliser votre voiture que si vous n’avez pas d’autre solution, limiter vos déplacements en avion, renoncer à la cheminée ou le poêle à bois, consommer moins de viande, privilégier les circuits courts de distribution, cesser de changer votre smartphone tous les ans, arrêter de lire ce blog débile et vous réchauffer au lit avec votre conjoint mais pas comme des lapinous.

L’enjeu est la survie de l’espèce humaine à long terme, la planète, elle, sans remettra très vite si nous disparaissons.

L’oeil dans le ciel

Avec la loi Toubon de 1994, le niveau d’anglais du franchouillard moyen que je suis et la sortie des anglais, la langue de la lance secouée n’est plus comprise que de quelques élus au ban de notre société.

Lecteur – mais qu’est-ce qu’il raconte ?

Je vais vous parler en français de l’œil dans le ciel du projet d’Alain Parson. Oui je sais c’est moins sexy…

Lecteur – mal partie cette histoire…

En 1985, je quittais ma campagne briochine, capitale de la brioche, pas celle de votre bidon, celle que l’on mange, un truc avec du beurre dedans, et ne me dites pas que Saint-Brieuc est la capitale de la crêpe, car la crêpe est une invention de riches parisiens. Nous monsieur, nous mangions des galettes, des galettes saucisses, dont la capitale est Lamballe, qu’on se le dise. Et arrêtez de m’énerver. Donc j’en étais où ? Ah oui, je quittais St-Broc pour la grande citée rennaise afin débuter de brillantes études à l’université de sciences, la Fac quoi. Car quand on glandouille tout au long de sa scolarité, assurant le minimum pour obtenir la moyenne et passer dans la classe suivante, on atterrit à la Fac et pas dans une prestigieuse école d’ingénieurs ou dans l’IUT d’informatique de Lannion qui venait d’ouvrir ses portes. C’était l’époque bénie des balbutiements de l’informatique, où tout pisseur de code était un demi dieu, cela a bien changé depuis, maintenant le code, ils le sous-traitent en Inde pour quelque roupies mais on s’en fou.

Lecteur – clairement on s’en balance !

Moi – silence ! un peu de respect s’il vous plait

Je m’installais dans une misérable chambre de citée U bâtiment D mixte, parce que mixte, cela signifie qu’il y a des filles et il était plus que temps que je me mette au travail, enfin vous comprenez. J’allais prendre des repas totalement infâmes au RU, comprenez le restaurant universitaire, situé à quelques pas de ma paillasse. Je suis certain qu’ils versaient du bromure dans les spaghettis bolognaise parce que l’objectif de la mixité ne fut pas atteint avant de nombreux mois.

Lecteur – mais quel rapport avec le titre ?

Moi – attendez,  j’y arrive !

C’est en errant dans les couloirs attenants aux titanesques amphis où le savoir allait nous être déversé et d’où quelques rares élus intelligents ou travailleurs allaient émerger que je rencontrais un autre paumé que le destin amènerai, comme moi, à revoir le programme de DEUG (diplôme d’études universitaires générales) plusieurs fois de suite. Et dire que je visais une thèse en IA…  Même une TI 57 à LED aurait été plus lucide que moi. Toujours est-il que ce grand gaillard, pianiste de bal du samedi soir, avait la qualité sublime de posséder dans sa piaule un lecteur K7.

Lecteur – c’est quoi une K7 ?

Moi – mais d’où vous le sortez celui là ? Tu es né quand ?

On écoutait Viktor Lazlo en boucle (Canoë Rose) et quelques trucs du genre. C’est lui qui décidait aussi, il était le maître du lecteur et jouait dans un bal le samedi soir. Il avait également, dans sa mince collection, l’album de Alan Parson Project, Eye In The Sky (nous avions encore des cours de langue à l’époque). C’est donc avec un retard consommé, en faisant semblant de réviser des cours abscons d’analyse et d’algèbre, que nous écoutions chaque soir Eye In The Sky, tout particulièrement le second titre qui reste un des best of de Alan Parson.

Moi – voila tu es content ?

Lecteur – heu…

Je ramenais bien vite mon propre lecteur K7 acheté sur ma maigre paye d’été afin d’écouter Marillion, Genesis, Peter Gabriel, Steve Hackett, Mike Oldfield, Jean-Michel Jarre, Vangelis, Pink Floyd et cie. Je me jetais à corps perdu dans le jeu de rôle, l’écriture d’un roman de science fiction et la découverte de l’anatomie. Une activité débordante qui me caractérise toujours et qui consiste à ne dépenser de l’énergie que pour des occupations totalement inutiles mais pas dénuées d’intérêt.

Lecteur – hé mec ! Elle nous mène où ton histoire ? Parce que ta sexualité d’ado et ta flemme proverbiale on s’en fou…

Moi – patience, j’y arrive.

Je viens de trouver cet album dans un super marché, bradé à vil prix, 4€, autant dire rien quand on sait tous les souvenirs attachés à ces dix morceaux et c’est avec une pointe de nostalgie que j’ai réécouté ces chansons mainte fois passés en boucle dans une chambre d’étudiant à l’automne 1985.

Lecteur – tout ça pour ça, mais on s’en fou !

Moi – oui mais vous l’avez lu jusqu’au bout…

Le martien

Derrière ma visière fumée, s’étend une terre rouge désolée où quelques touches de givre matinal persistent encore. Vales Marineris, Olympus Mons, des noms qui résonnent comme des invitations au voyage dans mon âme. Mariner, Viking, Pathfinder, Curiosity, des missions que j’ai suivi jour après jour m’abreuvant des images des sondes et des rovers.

D’où vient cette passion pour Mars la Rouge ? Tout petit déjà, j’étais fasciné par l’espace, les étoiles, les planètes, les fusées. En sixième je découvrais le fabuleux roman de Ray Bradburry, The Martian et plus tard je m’abreuvais de nombreux livres dont la trilogie martienne de Kim Stanley Robinson, Mars de Ben Nova, Mars Blanche de Brian Wilson Aldiss ou Le Projet Mars de Andreas Eschbach. Combien de livres parlent de Mars dans notre bibliothèque sans parler des BD ? Je n’ai pas compté. Il suffi que le titre d’un bouquin, d’une BD ou d’un film contienne le nom magique, pour que je me jette dessus. Combien de nanars ai-je vu et lu, histoires moisies de rescapés de mission foireuses vers la planète rouge !

Carl Sagan n’est pas étranger à cette passion. Responsable du programme Viking à la NASA, il consacra une partie de sa fabuleuse émission télé Cosmos à Mars et la recherche de vie sur cette planète voisine. Le rêve d’envoyer un homme sur la planète rouge s’est un peu éloigné, trop cher, trop compliqué, trop long, trop risqué. La fin de la Guerre Froide a mis un terme aux voyages spatiaux habités au-delà de notre orbite terrestre, retardant d’autant une hypothétique exploration martienne par l’homme. Elon Musk de Space X semble vouloir faire cavalier seul et annonce le début des hostilités pour 2018 et un homme sur Mars pour 2024. La NASA n’a pas encore totalement renoncé mais avance à petits pas. Les chinois sont également dans la course avec un voyage habité pour 2040. Quand aux européens, l’envoi d’un homme dans l’espace n’est pas encore d’actualité, alors Mars…

Tous les deux ans, le dieu de la guerre se trouve en position favorable pour que l’on s’y rende à moindre frais. 180 jours de voyage, 550 jours sur place et 180 jours pour revenir soit une mission de presque trois ans ! Autre solution, partir et ne pas revenir, encore plus insensé. Pourtant, certains y songent très sérieusement, des volontaires se sont déjà inscrits pour le projet nommé Mars One avec un départ prévu pour 2031. En utilisant des propulseurs ioniques, nucléaires et autres curiosités pas encore opérationnelles, la durée du voyage pourrait être notablement raccourcie. Mais cela reste encore de la science fiction.

Les risques de catastrophes lors d’un tel voyage spatial sont innombrables : éruption solaire, micro météorite, panne, pétage de plomb, toilettes bouchées, mauvaise injection orbitale, crash à l’arrivée, tempête martienne, rencontre du troisième pauvre type, élection de Trump (non ça c’est déjà fait), dépressurisation de l’habitacle, météorite (de plus en plus rare mais qui sait), panne sèche au décollage (y a pas de pompes là bas), cannibalisme (rien ne vaut un bon steak). Bref ce n’est pas gagné. A côté, une mission lunaire est une promenade de santé, sauf que, si on devait lancer une mission pour Lune à ce jour, nous n’en serions plus capable. Alors Mars…

Malgré tout ça, si on me proposait d’aller sur Mars, là aujourd’hui, est-ce que je dirai oui ? J’ai un boulot, une maison, une femme et deux ados, c’est le genres d’arguments qui motivent clairement à partir dans l’espace, quitte à ne pas revenir. Après je suis un peu asocial, et 910 jours avec les mêmes têtes, ça risque d’être dur, sauf s’il s’agit de 5 jeunes top modèles pas trop exigeantes et partageuses. Car un équipage, ça se construit intelligemment. C’est là que le bat blesse avec mon hypothétique participation au projet. C’est vrai je suis un climatologue, je pourrais travailler à la compréhension de l’atmosphère martienne et à la prévision de ses tempêtes redoutables. Sauf que j’ai déjà du mal à gérer le climat alsacien, alors martien…

Je ne pars pas battu, bien au contraire, d’ailleurs je suis en pleine négociation salariale avec Elon en ce moment. Mais en attendant mon ordre de mission, qui ne saurait tarder, je vais me revisionner Seul Sur Mars, Mission To Mars, John Carter, Planète Rouge, Total Recall, La Guerre Des Mondes, The Martians Chronicles, histoire de me préparer physiquement et mentalement.


Mars Panorama – Curiosity rover: Martian solar day 2