Oceans of Slumber – Starlight and Ash

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Oceans of Slumber, c’est du metal prog américain avec du growl et du chant clair quasi gospel. Enfin ça, c’est la théorie. En pratique, leur dernière galette lève le pied sur le metal, oublie le growl et se pare de couleurs far west, reprenant même le titre cultissime ‘House Of The Rising Sun’.

Les fans seront peut-être déroutés par la démarche, surtout avec l’instrumental ‘Spring 21’ joué au piano. Mais pas moi. Pain Of Salvation est également passé par là avec l’excellent Road Salt One.

Dans Starlight and Ash, la sublime voix de Cammie Beverly – tient, vous avez remarqué, Cammie à changé de nom, elle ne s’appelait pas Gilbert il y a peu ? Si… La belle a épousé Dobber le batteur et pianiste du groupe, je suis désespéré. Bon. Je disais donc, la voix de Cammie, on l’appellera comme ça, c’est moins douloureux, donc la voix de Cammie est magnifiée sur ces onze morceaux.

Sur de nombreux titres, les guitares empruntent au registre du bluegrass et de l’americana, particulièrement dans ‘The Lighthouse’ ou ‘Salvation’. 

D’ailleurs si vous regardez le dos du digipack ou bien la page centrale du livret, vous découvrirez le groupe déguisé en cow boys. Bon d’accord, des cow boys sur une plage, mais quand même.

En parlant de plage, Starlight and Ash évoque souvent l’océan dans les paroles et les titres des morceaux comme pour ‘The Water Rising’, ‘The Lighthouse’ ou ‘The Shipbuilder’s Son’. S’agirait-il d’un concept album ? Je n’en sais rien. Les textes oscillent entre nostalgie, amertume et souvenirs et comme je n’ai pas creusé la question, je vous laisse trouver la réponse.

Entre des pièces de facture plutôt metal progressives, ‘The Water Rising’, ‘Just A Day’, et ‘The Shipbuilder’s Son’, on découvre des tonalités americana auxquelles le groupe ne nous avait pas franchement habituées jusque-là. Dommage que l’instrumental au piano ne casse pas des briques. Dobber n’a rien d’un Rachmaninov, mais la pièce sert de tremplin parfait pour le magnifique ‘Just A Day’. 

Le résultat est magnifique, mélodique à souhait, mais, car il y a un mais, Starlight And Ash manque parfois de mordant. Toutefois peut-être est-ce dû à la production. En effet, l’édition vinyle, sur une seule galette 180 grammes, possède un sublime mastering où l’équilibre entre basses, médiums et aigües comme la dynamique est parfait. Donc à choisir, prenez le vinyle.

Mes morceaux préférés sont ‘The Lighthouse’ qui amorce le virage americana, ‘Salvation’ et ‘Just A Day’ qui nous livre un incroyable rebondissement après l’évocation de rêves d’enfant de Cammie accompagnée au piano par Dobber.

Starlight and Ash n’est peut-être pas mon Ocean Of Slumber préféré au moment où je vous parle mais cela pourrait évoluer au fil des écoutes. L’avenir le dira. Quoi qu’il en soit, c’est un très bel album.

Ison – Aurora

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Daniel Anghede a joué avec Crippled Black Phoenix et Venus Principale tout en menant son projet Ison depuis 2015. Un multi instrumentaliste assez porté sur le shoegaze et le post-rock ambiant. 

L’an passé, il sortait Aurora en solo cette fois, un album huit titres de soixante-dix minutes accompagné par du beau monde, jugez vous même : des chanteuses comme Sylvaine ou Cammie Gilbert et le bassiste de Katatonia pour n’en citer que trois.

Chaque titre de Aurora dévoile le chant d’une nouvelle artiste envoûtante sans que l’album ne vire au patchwork. Bien au contraire. Les huit morceaux forment un tout très cohérent. Et c’est d’ailleur son petit défaut, surtout lorsque l’on considère sa durée.

Cohérent mais pas exempt de différences pour autant. ‘Waves’ chanté à deux voix par Cammie Gilbert du groupe Ocean Of Slumber et Daniel, est à tomber par terre. Neuf minutes d’abord cinématiques post-rock qui vont crescendo, constitue un des moments forts de cet album. Mais j’avoue, j’adore la voix et le timbre de Cammie.

‘Celestial’ avec Gogo Melone, du groupe Luna Obscura, m’a également tapé dans l’œil avec son écriture proche de la musique d’Anathema.

Post-rock ambiant et voix éthérées habitent des morceaux de sept à douze minutes. Des titres qui offrent un agréable fond sonore mais qui manque de caractère pour maintenir une écoute attentive. Quelques bordées de growl auraient sans doute donné plus de relief à Aurora.

Aurora est une une collection de très belles voix féminines sur du post-rock atmosphérique. Mais pour que la collection soit complète et que l’album ne devienne cultissime pour certains metal geek, il aurait fallu inviter Anneke, Floor, Marcela ou Jo Beth à chanter.

Pour la musique, Daniel donne dans le post-rock avec de beaux traits de guitares, parfois floydien, une batterie assez discrète, des volutes de claviers et des chœurs évanescents. 

Daniel recommande de l’écouter du début à la fin, au casque, les yeux fermés, comme une méditation musicale censée apaiser celui qui l’écoute. Faites gaffe cependant à ne pas vous endormir quand même. Une heure dix de musique apaisante, les yeux fermés, j’appelle ça une très grosse sieste.

Teeshirt : Pain of Salvation