L’Enfant de Poussière

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Voici un pavé de huit cent pages qui est tombé entre mes mains un jour où je n’avais plus rien à lire. Un roman de fantasy écrit par Patrick K. Dewdney qui n’est que le premier du Cycle de Styffe qui en comporte trois.

Styffe est un orphelin de sept ans vivant dans une ferme avec trois autres enfants en bordure de la ville fortifiée de Corne-Brune. Comme ces congénères, il est livré à lui-même toute la journée, errant de la Cuvette à la ville, mangeant une soupe maigre le soir et dormant dans une grange la nuit. Pendant huit cent pages, ce sont ses aventures que vous allez lire, jusqu’à ses treize ans.

Le roman se compose de trois parties principales :

La première se passe à Corne-Brume et c’est celle que j’ai préféré. Elle me rappelle beaucoup le roman Le Sang de la Cité. L’enfant évolue dans une ville avec ses intrigues, découvre le monde et grandit.

J’ai failli abandonner le livre au cours de la seconde partie. Styffe part avec un redoutable guerrier qui l’initie à l’art du combat. Cette partie est longue et relativement ennuyeuse au final, même si elle nécessaire pour aborder la troisième, la guerre.

L’auteur n’est pas avare en descriptions et si ses explications géo politiques me sont clairement passées au dessus de la tête, l’univers décrit est cohérent. Un monde médiéval où pointe de la sorcellerie, mais comme dans Capitale du Sud, celle-ci est juste évoquée à demi mot.

J’ai été au bout de ce premier tome, non sans mal, la question est de savoir si je vais me lancer dans la suite. Ce qui est certain, c’est que ce ne sera pas tout de suite. Une pause s’impose.

Willow

Vous vous souvenez des années quatre-vingt et des films de fantasy de l’époque ? Lady Hawke, Conan le barbare, Dark Cristal, Willow et j’en passe.

Disney a voulu remettre au goût du jour le film de Ron Howard sorti en 1988, l’histoire de ce bébé sauvé de la méchante sorcière par un nain. 

Par acquit de conscience, j’ai visionné une nouvelle fois ce film mythique avant de me lancer dans la série, et comme moi, il a très mal vieilli. Pourtant le casting comportait Val Kilmer et d’autres acteurs aguerris. Ce sont les effets spéciaux, salués à l’époque, et la narration qui ont pris quelques rides. 

La saison une de Willow, elle, m’a agréablement distrait. Humour, suspense, magie, dépaysement sont à l’affiche. Les épisodes ne se prennent pas vraiment au sérieux et quelques personnages comme Willow et Boorman mettent de l’ambiance.

L’histoire est on ne peut plus basique. Il s’agit d’une quête pour aller sauver le crétin de fils de la reine Arianna qui s’est fait capturer. Une traversée du royaume, au-delà de la barrière protectrice pour combattre la méchante sorcière Sorcha.

Ici pas de prise de tête. Aventures, disputes, parcours initiatique à deux balles, combats navrants et déclarations d’amour se succèdent dans une aventure très linéaire filmée dans de beaux décors. 

La série Willow est digne d’un scénario de Donjon & Dragon sans le dragon. Il y a le sorcier, le grand guerrier, une princesse, une cuisinière qui cache son jeu et l’amie de la princesse, vraiment très amie. Les aventuriers avancent tout droit, font des rencontres, explorent des ruines, combattent des trolls, trouvent des armures magiques, se font ensorceler et affrontent leurs propres démons.

Le générique de la fin saison une en annonce deux autres, espérons qu’ils tiendront le rythme car cette série Disney est très divertissante.

Trois Lucioles

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Je vous avais parlé du premier tome de Capitale du Sud de Guillaume Chamanadjian il y a peu, un roman de fantasy français assez original. Dans la foulée, j’ai dévoré le second tome, Trois lucioles, la suite des aventures du coursier Nox.

Dévoré est le terme, car pour quelqu’un qui lit assez lentement, j’ai avalé les quatre cent pages du livre en neuf jours malgré un agenda assez chargé.

Le style de l’auteur s’est affiné et la lecture du roman est nettement plus fluide. L’univers est maintenant posé, la cité de Gemina décrite, les principaux protagonistes connus, l’intrigue peut se concentrer sur notre héros, son évolution et les choix qu’il va être amené à faire.

La ville réclame la tête du duc bâtisseur de canal, son duc, qu’il a quitté pour redevenir simple coursier.

La magie est toujours présente en filigrane dans ce livre. Elle se manifeste avec le talent des bâtisseurs de la Recluse et sous la forme du Nihilo, ce monde parallèle que Nox apprend de mieux en mieux à parcourir.

Au fil des pages le lecteur sortira de la cité pour découvrir l’entre deux murs situé entre les deux remparts de Gemina, il descendra dans les tréfonds de la cité et rencontrera une ancienne famille que l’on croyait disparue, comprendra enfin les schémas du livre de danse de Nox et assistera impuissant aux émeutes qui mettront à feu et à sang la cité.

Trois lucioles est un roman d’aventures plein de rebondissements, qui aborde des sujets plus matures que dans le premier tome, à l’image de notre héros qui gagne en sagesse. Difficile d’en dire plus sans dévoiler l’intrigue, mais si vous avez aimé le premier livre, n’hésitez pas, le second est encore meilleur.

Le Sang de la Cité

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N’ayant plus rien à lire, j’ai emprunté le roman de Guillaume Chamanadjian à mon épouse. Elle voulait lire Capitale du Nord et avait acheté Capitale du Sud.

Je l’ai surtout emprunté à la vue de tous les prix qu’avait reçu ce premier tome. Et puis sa couverture donnait envie d’ouvrir le livre pour découvrir la cité enfermé dans les pages.

Nous suivons les aventures de Nox, coursier de la ville qui parcourt inlassablement les rues pour livrer des vins et confiseries aux clients fortunés.

Une vaste cité fortifiée cernée par deux rangées de remparts, bâtie au bord de la mer, protégée par ses ducs et soldats, parsemées d’échoppes, d’auberges et ruelles où les intrigues politiques vont bon train.

J’hésite à désigner le héros de notre histoire. De qui s’agit-il ? De ce coursier au destin hors du commun ou de cette immense cité et ses habitants.

Le roman de fantasy de Guillaume Chamanadjian se teinte de fantastique à peu près au milieu de l’histoire, de subtils coups de pinceaux, très loin des grosses ficelles des sagas médiévales fantastiques dont on nous abreuve régulièrement. D’ailleurs le livre évite presque tous les clichés, le héros n’en est pas vraiment un, n’embrasse pas la princesse, se bat comme tout un chacun et a une épouvantable soeur.

Poésie, légendes, parfums de Provence, œnologie et architecture à la Violet Le Duc parfument les aventures de Nox, qui d’enfant trouvé dans les sous-sols de la ville va devenir coursier puis protéger du Duc et détenteur d’un grand secret.

J’ai à peine terminé ce premier tome que je me lance dans le suivant. Un roman plaisant, agréable à lire qui change de l’habituel fantasy anglo-saxonne qui remplit nos librairies.

La Fileuse d’Argent

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La Fileuse d’Argent est un roman à la première personne raconté par quatre femmes et un enfant. Trois héroïnes, une servante et le huitième enfant d’un paysan. 

La première femme se prénomme Miryem, la fille d’un prêteur juif trop bon pour réussir à nourrir sa famille. La seconde est Wanda, fille d’un paysan pauvre, violent et alcoolique. La troisième s’appelle Irina, enfant mal-aimée d’un duc. Toutes trois vivent un royaume gouverné par le Tsar. Un royaume où quand l’hiver survient, le froid ouvre la route aux terribles créatures de glace, les Staryk.

Et cette année, l’hiver semble vouloir ne jamais finir. Les pauvres meurent de faim, les puissants souffrent du froid et les Staryk, avides d’or, se rapprochent des hameaux des hommes.

Ce roman de fantasy raconte le destin hors du commun de ces trois femmes, cet hiver sans fin, dans un monde à mi chemin entre le réel et le fantastique. Les univers de Georges Martin et de Robin Hobb ne sont pas très éloignés de celui de La Fileuse d’Argent même si le roman reste inclassable avec cette rencontre de plusieurs cultures, imaginaires et réelles.

Chacun des personnages possède sa propre manière de raconter les événements, avec son regard, sa culture et son langage. Des événements qui vont finir par les réunir pour un même combat. Une histoire où la frontière entre le bien et la mal est floue comme celle de l’hiver et du printemps.

Il y a un ventre mou dans le récit lorsque Miryem arrive au palais du Staryk et la fin du roman traine un peu en longueur, sans doute parce que l’on s’imagine que l’auteur va nous la faire simple, façon conte de fée. Sinon c’est un livre étonnant, à lire absolument.