L’ancien tribute de Pink Floyd revient cette année avec un nouveau concept album intitulé Crime Scene. J’ai découvert le groupe allemand RPWL en live en première partie de Pendragon il y a bien longtemps et j’avoue que leur performance avait quelque peu éclipsée celle de Nick Barrett. Je les ai vu bien des fois depuis en concert et je m’offre tous leurs albums, même lorsqu’ils reprennent leurs premiers amours.
Crime Scene ce sont six morceaux de quatre à douze minutes qui nous plongent dans la noirceur des enquêtes criminelles. Pour parapher la fiche promo, en 2020, durant le confinement, la police allemande a enregistré 120 000 cas de violences conjugales dont 139 avec une issue fatale. Une violence banale qui rencontre celle des grands meurtriers de l’histoire comme le cannibale Karl Denke ou le nécrophile Carl Tangler Georg dont l’histoire est racontée dans un EP de And You Will Know Us by the Trail of Dead.
Tout ça et bien d’autres choses encore, RPWL le raconte dans ce concept album particulièrement mélodique qui reste dans la lignée de leurs précédentes productions mais qui se distingue pourtant du lot.
Si Tales from Outer Space ronronnait un peu trop à mon goût, je trouve qu’avec Crime Scene, RPWL se renouvelle sans nous déstabiliser. La recette est toujours la même, les guitares floydiennes de Kalle, le chant feutré de Yogi, la touche frenchy de la batterie de Marc et des claviers pour emballer l’ensemble. Le groupe a d’ailleurs perdu son claviériste principal et a gagné un bassiste. Kalle passe derrière les synthés et abandonne la quatre cordes au petit nouveau Marcus Grützner.
Si on retrouve le RPWL mélodique de ‘Roses’ sur cet album, certains morceaux comme ‘Victim of Desire’ ou ‘Another Life Beyond Control’ nous embarquent dans un prog un petit peu plus audacieux, justement ce qu’il manquait à Tales from Outer Space pour en faire un album remarquable. Après je n’ai rien contre un titre comme ‘Life in a Cage’ où Kalle en fait des tonnes à la guitare. Bien au contraire, puisqu’il s’agit d’un de mes morceaux préférés de l’album avec le long format ‘King of the World’.
Je ne vais pas vous mentir, j’ai reçu Crime Scene en promotion ce qui explique cette chronique si précoce. Malgré des mails véhéments de protestation, la label m’expédie toujours leurs disques. Le bon côté de tout ça, c’est qu’après une écoute, j’ai pré commandé l’édition vinyle de Crime Scene en toute confiance.
Bon d’accord, je l’aurai certainement commandé de toute façon.
A noter pour les fans qu’ils ne joueront qu’une seule date française, chez Paulette le samedi 8 avril.
Voici un roman improbable qui est devenu ma lecture de chevet pendant plus de deux mois.
Improbable, parce que je ne connais pas l’auteure et que ce n’est pas mon genre de lectures.
Je l’ai pris sans doute à cause de l’accroche de l’éditeur et parce que c’était le seul bouquin qui me tentait dans la pile de mon épouse. Un premier roman d’une québécoise qui parle de sexe (beaucoup) et d’amour (une peu). Un voyage désordonné dans le temps et les couples avec comme personnage central Xavier, du moins c’est à lui que je me suis raccroché comme à une bouée au milieu de tous ces portraits.
Il y a le couple libre de Zack et Charlie, Matthew, Jacques, Alice, le pasteur William, une tante et son neveu, Louis et ses amours de six mois et ses six filles nées d’une mère différente, des adolescents en pleine expérimentations, des coups d’un soir, des ex, des cocktails improbables et Xavier, éternel célibataire, abstinent depuis seize ans qui tombe amoureux.
Au début tout est vraiment confus et quelques chapitres sont nécessaires pour comprendre qui est qui, qui a couché avec qui, qui est le père de qui, mais petit à petit, à force de retours en arrière et de répétitions, le lecteur trouve ses repères.
Un roman sur le sexe voire l’amour, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé, pourtant Marie-Eve Thuot a réussi à me captiver avec les tribulations de cette famille québécoise pas forcément représentative de la moyenne et à m’attacher à certains de ses personnages comme Raphaëlle et Xavier. Mais ne croyez pas que le roman se résume à cela. Il y a de nombreuses réflexions sur l’amour, le couple, les enfants, la surpopulation, la morale, la société, la religion…
Un excellent premier roman qu’il est cependant délicat de recommander, à part à vos amis échangistes.
Dans mon agenda, à la date du samedi 11 mars, était inscrit HYPNO5E en majuscules. Pourtant je ne me souvenais pas avoir pris rendez-vous chez un hypnotérapeute malgré les conseils de mon médecin.
C’est Stéphane Gallay qui avait parlé à plusieurs reprises sur son blog de cette médecine douce, celle du groupe HYPNO5E et son post-métal atmosphérique. J’avais écouté quelques morceaux de leur discographie sans grande conviction mais le samedi matin, n’ayant pas grand chose à faire, je me suis plongé dans Sheol, leur dernier disque. Et après une écoute je prenais une place de concert et téléchargeais la musique. Je vous en parlerai prochainement.
Du coup, samedi soir, je suis allé à la Laiterie à Strasbourg, écouter un groupe que je ne connaissais pas vraiment. Un groupe mélangeant post-rock, metal, cinématique, growl, chant clair, enregistrements audios et instruments à codes. Oui, tout ça !
Un concert sans appareil photo, une fois n’est pas coutume. Je n’avais pas envie de trimbaler mon matériel et j’ai bien fait étant donné la foule compacte.
La petite salle du club était bondée comme rarement. J’ai eu un mal de chien à me faufiler jusque la table de mixage et plus question d’en bouger ensuite, même pour soulager ma vessie.
C’est un groupe local, un duo de Colmar, Fragile Figures, qui ouvrait la soirée. Un binôme guitare/basse instrumental genre électro post-rock. Des titres saturés de basses, joués au click, à la rythmique assourdissante et répétitive sur des images projetées en noir et blanc aux thèmes obsessionnels. J’ai détesté. D’autant que chaque morceau joué ressemblait à s’y méprendre au précédent. J’ai même envisagé de fuir.
Vers 21 heures mon supplice cesse enfin et HYPNO5E prend la relève. Des barres LED verticales habillent le fond de la scène et un impressionnant jeu de lumières très mobile, principalement blanc, éclaire les quatre musiciens en contre-jour.
Pour une salle qui a la réputation de vomir de basses d’ordinaire, le son du groupe est plutôt propre même si de temps en temps quelques notes graves ricochent sur les murs.
J’avoue que je ne vois pas grand chose, placé au milieu de la salle, derrière deux grandes asperges dont un se croit sur scène et bouge tout le temps. Parfois une fenêtre se dégage sur le chanteur ou le batteur, rarement sur le guitariste. Alors je me concentre sur la musique et les jeux de lumières. Il y a de quoi faire. Je ne connais que depuis quelques heures leur dernier album Sheol et presque pas le reste de leur discographie mais je reconnais tout de même quelques morceaux.
La douceur du chant clair succède au growl, l’acoustique au metal. Eux aussi jouent au click, car point de claviers ici ni de DJ pour lancer les samples. Du coup, pour l’impro live, on repassera. Mais pour le reste, rien à dire, c’est impeccable. La voix du chanteur passe d’un registre à l’autre avec aisance, la batterie est éblouissante et les passages intimistes, comme le titre acoustique chanté en espagnol, fait son petit effet.
HYPNO5E joue pendant un peu plus d’une heure et quart, pas assez au goût de tout le monde, mais dans cette petite salle surchauffée et bondée, on aurait peut-être pas tenu une demi-heure de plus. J’ai renoncé à passer au stand de merchandising, il y avait vraiment trop de monde. Je m’offrirais leur vinyle depuis leur site web. Car après un aussi bon concert, je suis devenu fan du groupe. Un de plus.
Vendredi prochain, si tout va bien, dans un registre complètement différent, ce sera au tour de The Watch de m’éblouir au Grillen à Colmar.
Dans la belle ville de Prague vous pouviez trouver il y a quelques années, un disquaire spécialisé dans les groupes de rock progressif d’Europe de l’Est. Une caverne d’Ali Baba remplie de vinyles signés par d’illustres inconnus pour les mélomanes vivant plus à l’Ouest.
Si ce disquaire existe encore aujourd’hui, il devrait proposer l’album Echoes Of The Child’s Mind du groupe tchèque Face The Day. Un CD huit titres d’un peu moins de quarante minutes suggéré par Gerlinde Roth avec qui je partage des goûts communs sur Bandcamp. Face The Day est un groupe naviguant entre le post-rock instrumental et le rock alternatif à la Porcupine Tree.
Un projet mené par Martin Schuster qui à déjà composé en solo trois albums depuis 2016. Pour l’enregistrement, il s’est entouré d’un bassiste, d’un batteur et a invité un saxophoniste sur ‘Last Kiss’ et une chanteuse sur ‘It’s Over’.
Deux instrumentaux prennent place dans Echoes Of The Child’s Mind si l’on considère ‘It’s Over’ comme un titre chanté malgré ses rares paroles. Des texte mélancoliques sur la disparition d’un être cher, en l’occurrence ici, sa mère à qui il dédie l’album.
La plus belle chanson de Echoes Of The Child’s Mind s’intitule ‘Grown Up’. A peine quatre minutes chantées au piano qui vous emportent dans sa mélancolie avec des paroles déchirantes : “Hero’s Fall, Illusion Fade, It Made Me Numb, Led My Whole Life Astray”. On dirait du Peter Gabriel.
‘Bright Dot In the Darkness’, ‘Dawn’ comme ‘Last Kiss’ rappellent parfois Porcupine Tree de part la ligne vocale et le toucher de guitares de Martin. Toutefois, les compositions sont suffisamment originales pour prendre leurs distances avec le modèle.
Le premier instrumental ‘There’s a Place in My Mind Where I Tend to Hide’ épouse clairement la forme post-rock avec sa guitare mandoline alors que le second, ‘Panta Rhei’, joue de l’acoustique, tel une délicieuse parenthèse avant le dernier baiser.
Attardons nous enfin sur le premier morceau, ‘It’s Over’ aux paroles minimalistes. La pièce dure tout de même huit minutes quinze et ne comporte que vingt-trois mots. Le titre est d’essence progressive avec une intro, un couplet de quatre vers répétés deux fois et un long instrumental centré sur la guitare.
Echoes Of The Child’s Mind n’est sans doute pas l’album de la décennie mais il mélange agréablement les genres et m’a fait découvrir un artiste tchèque que je vais suivre de près. L’album est sur Bandcamp et existe en CD également dans un beau digipack qui vous arrivera sans vous infliger des taxes de douanes outrancières car Prague est encore en Europe.
J’adore les beignets, tout particulièrement ceux fourrés à la confiture de framboise. En Alsace c’est une institution comme tout ce qui touche à la bouffe. La saison des beignets correspond à mon anniversaire ainsi qu’à la période du carnaval.
Chaque année, j’apporte un assortiment de ces délices gras et sucrés, parfumés à la cannelle, au chocolat, à la crème, à la framboise et natures à mes collègues pour leur signifier qu’ils devront passer une année de plus en ma compagnie, c’est la tradition.
L’autre tradition, c’est de me rendre au carnaval vénitien de Rosheim, une petite ville non loin de chez moi. Un carnaval en costumes dans une ville alsacienne fortifiée où défilent chaque année pas moins d’une centaine de personnages colorés. Une aubaine pour tout photographe qui désirent se faire plaisir. Et au carnaval de Rosheim, il y a bien entendu des beignets.
Je suis parti chargé d’un boîtier et de deux objectifs pour couvrir toutes les situations. Du coup, difficile de manger des beignets malgré leur odeur appétissante, alors j’ai photographié.
L’événement se déroule dans une rue droite entre deux des portes de la ville ainsi que sur le parvis de l’église qui borde la rue en question. Les personnages costumés descendent la rue, s’arrêtant pour poser pour les photographes et arrivent au niveau de l’église romane où ils montent quelques marches avant de se faire dévorer par les objectifs.
Car je n’étais pas seul à frimer avec mes gros machins. Ils y avait probablement plus de photographes que de personnes costumées. Le club photo d’Illkirch était au rendez-vous et j’ai retrouvé quelques connaissances. Ça m’a d’ailleurs donné envie de rejoindre leur confrérie, j’y songeais déjà depuis un moment.
En plus des personnes armées de boîtiers reflex et hybrides à grosse optique, il y avait pléthore de téléphones portables et tablettes braquées vers les personnages. Trop sans doute, car entre la focale 200 mm des grosses optiques et les 28 mm des smartphones, il y avait clairement des conflits de trajectoires. Les porteurs téléphones éclipsaient souvent le champ des photographes.
Pour un amateur de portraits, le carnaval est une expérience inoubliable. En effet les personnes costumées, cachées derrière leur masque, ne demandent qu’à être photographiés. Elles se prêtent volontiers au jeu, posent, jouent avec l’objectif, acceptent de se placer à tel ou tel endroit pour un cliché, bref c’est magique, surtout pour moi qui suis particulièrement coincé lorsqu’il s’agit d’aborder quelqu’un pour lui tirer le portrait.
Au milieu des carnavaliers, déambulait un gros beignet costumé armé d’un micro, qui toute la journée, n’a cessé de nous faire comprendre, de manière grivoise, qu’il était impossible de savoir à quel sexe appartenait la personne cachée derrière le masque, puisqu’ils ne parlent pas. Le bonhomme en a fait son chou gras tout l’après-midi, tentant d’animer, façon foire à bestiaux, un magnifique défilé de costumes chamarrés. Je lui aurais volontiers coincé un beignet à la crème dans le bec histoire de le faire taire quelques minutes.
Je comprends mieux mon camarade Stéphane Gallay qui accompagne sa douce et tendre aux conventions de cosplay. Les personnes costumées se livrent très facilement à l’objectif alors que dans la vraie vie elles vous collerait un procès. Et les vêtements chamarrés, créations uniques et éphémères, travail souvent de toute une année, sont des merveilles de détails, tulles, paillettes, plumes et voilages qui ne demandent qu’à être capturés par le photographe.
Cette année je repars avec « seulement » une centaine de photos (en tant que militant éco responsable j’économise la batterie), reste maintenant un long et laborieux de travail de sélection et de retouche pour retrouver la féérie de ce treizième carnaval de Rosheim sur mes clichés.
Dans un précédent épisode, je vous parlais astrophotographie. Depuis mes dix ans, je suis passionné par l’espace. Mais je pense que j’étais prédestiné après avoir regardé à trois ans, l’alunissage d’Apollo 11 à la télévision. J’ai d’abord dévoré des livres d’astronomie pour enfants. Puis à treize ans, lorsque j’ai déménagé à Saint-Brieuc, j’ai rejoint un club où j’ai appris le peu que je connais du ciel et de ses mystères. On y construisait un télescope Newton de 210 mm (je parle ici du diamètre du miroir principal, pas de la longueur du tube) selon les plans de Pierre Bourges. Nous partions à la campagne les nuits claires pour observer les nébuleuses, galaxies, amas ouverts ou globulaires et à l’époque je connaissais mon catalogue Messier par coeur.
C’est à cette époque que j’ai rencontré l’astrophysicien Hubert Reeves et regardé l’émission Cosmos de Carl Sagan.
Les jours pluvieux, nous passions des diapositives de la Nasa, organisions des expositions, programmions des logiciels d’astronomie ou travaillons sur notre prochain télescope, un 260 mm que je n’ai jamais vu terminé. Car je suis parti loin du club poursuivre mes études à Rennes.
Pléiades – M 45 – 30 s – 500 ISO
Pendant bien des années, j’ai mis entre parenthèse ma passion pour les étoiles. J’y suis petit à petit revenu avec la photographie, mais en pointillés car j’ai besoin de dormir la nuit.
Depuis plus de quarante ans je rêve d’un télescope, un Celestron 8, un Schmidt Cassegrain, un miroir de 200 mm avec un tube de 400 mm, contrairement au Newton qui dépasse le mètre. Quand j’étais jeune, la dépense représentait un an de salaire et ensuite je n’ai plus eu de temps pour ça. Mais depuis quelques années j’y songe, même si le climat alsacien ne se prête guère à l’observation du ciel.
La visite chez un de nos observateurs bénévoles passionné d’astronomie qui possède son propre observatoire au fond du jardin à réveillé une passion étouffée depuis longtemps.
Puis le passage successif de comètes dans nos cieux a réactivé le vieux fantasme. Et même si je sais que le télescope ne sortira pas souvent, j’ai décidé de me faire plaisir.
Donc voilà, j’ai passé commande d’un télescope Schmidt Cassegrain avec une monture équatoriale motorisée. Dans les accessoires indispensables j’ai ajouté une batterie pour alimenter la monture, un viseur polaire, deux oculaires et un adaptateur pour l’appareil photo. Une pure folie, mais bon, on a qu’une vie non ?
Ce que je n’avais pas trop regardé, c’était le poids de l’ensemble, plus de quarante kilogrammes ! Oui, l’acier, c’est lourd. J’ai un peu flippé à l’idée de trimbaler autant de matériel sur le toit du monde pour réaliser quelques clichés minables. Mais au final, l’équipement en trois parties est relativement transportable.
Jupiter – 1/20 s – 320 ISO
Le déballage et montage de l’ensemble m’a pris une après-midi avec mon fils. Certaines notices sont limpides, d’autre moins. L’installation de la monture a été longue mais simple, la pose du chercheur sur le tube assez angoissante, la mise à jour du logiciel et les tests de l’équatoriale épique.
La mise à jour n’a pas fonctionné depuis le Mac et j’ai dû utiliser le PC de mon fils pour arriver au bout de l’installation. Manifestement l’application Java gère mal les entrées sorties du Mac. La monture elle ne fonctionnait pas en déclinaison jusqu’à que mon fils trouve un cable non mentionné dans la documentation à brancher au moteur. Ceci dit, le cable en question ne fonctionnait pas et j’ai dû le remplacer par un autre. Au passage, le service après-vente de Medas est top. Pas besoin de pleurnicher par mail, c’est eux qui vous contactent. Respect !
Lune – 1/20 s – 100 ISO
La mise en station de la monture a donné lieu à quelques achats supplémentaires, une boussole pour trouver le Nord, oui parce que l’iPhone est complètement à l’Ouest, un niveau à bulle pour que tout soit d’équerre et un plateau à queue d’aronde pour fixer l’appareil photo à la monture en l’absence de télescope, un Barlow x3 pour les planètes et un viseur laser car j’avais l’habitude d’un tube de télescope rectangulaire et j’ai un mal de chien à pointer un objet avec le tube du Celestron. Et pour lutter contre froid je suis passé à Décathlon prendre des sous-vêtements de ski histoire de tenir plusieurs heures à 0°C sans finir congelé.
Depuis le jardin, en pleine ville, avec un ciel partiellement voilé, j’ai quand même réussi à photographier M 42, Mars, les Pléiades et à trouver M 37. Je suis également allé à la campagne avec mon fiston, le ciel n’était pas parfait et une bise de nord-est piquait la peau mais nous avons retrouvé M 42, M 37 et j’ai revu la fabuleuse galaxie d’Andromède, M 31, la conjonction Jupiter/Vénus sans parler de la Lune.
Vendredi je suis parti en expédition au Champ du Feu à près de mille mètre d’altitude vers 17h pour profiter du coucher de soleil, afin d’échapper à la pollution lumineuse et atmosphérique pour réaliser de belles images du ciel et me livrer à ma passion, une de plus me direz-vous. J’étais tout seul dans le noir, sur un grand parking, probablement entouré d’une meute de loups, de lynx, de sangliers mais surtout recouvert de poussières d’étoiles. C’était magnifique !
Le plus catatonique des chanteurs de métal, semble avoir trouvé un remède à sa mélancolie maladive si belle. Jonas va mieux et son groupe Katatonia revient avec un nouvel album intitulé Sky Void of Stars, le premier de leurs disques que j’achète en digital.
Pourtant, la pochette est tout simplement sublime avec ce puits de lumière verte dans un paysage urbain et ces corbeaux en contre jour, le genre d’artwork à déguster en vinyle. Mais voilà, je ne me suis pas résolu à la dépense, peut-être parce que Sky Void of Stars ne le mérite pas.
Le nouveau Katatonia propose onze morceaux que l’on pourrait qualifier de pop metal progressive pendant cinquante minutes. Exit la mélancolie douloureuse qui faisait la beauté de leur musique. Ici le metal prog est sans réelle surprise, parfois vaguement mordant comme dans ‘Austerity’, souvent terriblement convenu comme dans ‘Colossal Shade’. Il est vrai que le groupe a dû se réinventer avec deux départs majeurs en 2014, ceux de Daniel et Per. Mais cela n’excuse pas tout.
Sur cet opus, les claviers sont très présents comme dans ‘Opaline’ et les refrains à répétition meublent des paroles moins inspirées. N’empêche, la voix ensorcelante de Jonas fait toujours mouche même s’il abuse d’effets à mon goût comme par exemple dans ‘Drab Moon’. On se laisse prendre par les différentes atmosphères de l’album mais je n’entre pas en transe pour autant.
Plusieurs titres retiennent toutefois mon attention comme le sublime ‘Author’ qui est certainement mon préféré des onze. Il dégage une belle énergie, le chant y est particulièrement soigné et les guitares nous livrent un fabuleux solo, tout le contraire de ‘Impermanence’.
‘Sciera’ est un bon exemple de cette pop metal, un semblant d’énervement, une rythmique de supermarché, un non instrumental et un refrain à deux balles. Et même si ‘Atrium’ pourrait rentrer dans cette catégorie, car il est composé comme un tube, il fonctionne, sans doute grâce à son refrain accrocheur.
‘No Beacon To Illuminate Our Fall’ prend un peu plus de libertés musicales avec le carcan catatonique, notamment les claviers et les guitares qui prennent leurs aises pour une fois et le chant qui sort de sa ligne mélodique de confort. Et puis ‘Absconder’ termine l’album de manière relativement abrupte, genre on ne savait pas comment finir, vous savez, nous ne voulions pas rater notre avion.
Il ne faudrait pas comparer Sky Void of Stars avec un Dead End King ou un City Burials, mais comment faire, à part sombrer dans l’amnésie. Ceci dit, après les avoir réécouté, je me rends compte que je suis nettement moins avide de ce metal mélancolique qu’à une certaine époque.
Sky Void of Stars plaira au plus grand nombre mais sans doute pas aux puristes de Katatonia. Vous pouvez toutefois le découvrir sur Bandcamp pour vous faire une idée.
Je ne sais pas si vous connaissez les BD de Bill Watterson, Calvin et Hobbes. Je les ai découvertes lorsque j’étais en Fac de sciences, en pleine révisions après une partie de Jeu de Rôle, dans l’appartement d’un ami. Je suis tombé sur ces bouquins blancs cartonnés au graphisme simplissime en noir et blanc qui racontent les aventures de Calvin, gamin de six ans et de sa peluche, Hobbes le tigre, son inséparable compagnon et ami imaginaire.
J’ai tout de suite adoré cette BD et je me souviens avoir lu tous les tomes chez mon ami dans la journée. Je n’en ai pourtant que deux ou trois à la maison et je les relis trop peu souvent.
Mon petit dernier m’a offert pour mes cinquante sept ans, l’intégrale 1 de Calvin et Hobbes aux éditions Hors Collection. J’ai l’impression qu’il entretient mes pires travers entre Camelot saison 3 à Noël et Calvin et Hobbes à mon anniversaire.
Lorsque j’étais jeune, Calvin et Hobbes c’était drôle mais parfois mystérieux.
Aujourd’hui que je suis père de deux enfants presque adultes, c’est juste à mourir de rire. Car toutes les aventures racontées dans ces planches, je les ai partagées enfant et puis adulte avec mes deux bambins. Plutôt que de pratiquer la stérilisation chimique, lisez Calvin et Hobbes, une BD qui vous passe l’envie de devenir jeune parent.
Si vous faites de la photo ou de la vidéo vous connaissez sans doute les techniques d’éclairages d’un sujet. Les termes comme soft box, gélatine, RGB, température, réflecteur ne vous sont pas inconnus.
Moi je débute là dedans, disons que cela ne fait que deux années que j’enregistre de la vidéo. J’en suis donc à mes premiers pas et j’ai compliqué la donne en utilisant un écran vert.
L’écran vert doit être lisse, bien éclairé et de manière uniforme pour que cela fonctionne. Sinon, des imperfections apparaissent, image plus sombre, artéfacts, noir virant au gris…
J’ai pour ce faire deux lumières LED variables équipés de softbox rectangulaires, placées à 45 degrés de l’écran. Dans la précédente configuration, ils éclairaient mon visage et le fond vert.
Sauf que cela donnait une lumière assez uniforme sur ma peau et que cela m’obligeait à ouvrir à f 2 à 160 ISO.
J’ai ajouté un petit projecteur RGB sur le côté et un autre au sommet de l’écran pour donner un peu de relief à mon visage mais ce dernier provoquait des ombres lorsque mon bras bougeait.
Alors, j’ai décidé, pour mon anniversaire, de m’offrir un projecteur vidéo avec pied, softbox et à température stable, histoire d’améliorer ma configuration.
Mais ceux recommandés par les youtubeurs que je suis, commencent à cinq cent euros, autant dire trop cher pour le budget prévu.
J’ai effectué des recherches sur Internet pendant quelques jours avant de tomber sur un projecteur LED Neewer 60W à 5600K avec pied et sa softbox pour moins de deux-cent-cinquante euros. Je me suis dit que pour essayer, c’était acceptable.
Il m’a fallu justement de nombreux essais pour trouver le bon équilibre entre les lumières. Les deux LED à softbox rectangulaires maintenant sont placés près de l’écran vert et ne m’éclairent quasiment pas le visage. Le nouveau projecteur, lui est placé à 45 degrés devant moi, me surplombant un peu. Il est équipé de sa softbox ronde qui supprime les ombres portées et je l’ai poussée à son maximum de puissance.
Mon visage est bien éclairé à gauche et reste plus dans l’ombre sur la droite. L’appareil photo est calé sur 5600K, ouvert à 3.2 pour 100 ISO. J’ai gagné en lumière, fixé ma balance des blancs et augmenté la profondeur de champ ce qui limite l’effet de bordure avec l’écran vert. En bonus j’ai enfin un visage avec du relief.
Cela fait beaucoup de matériel pour pas grand chose mais comme on me sollicite de temps en temps pour des séances de shooting, le matériel sert également pour la photographie. J’espère que, comme pour le son, vous apprécierez la différence.
J’en au profité également pour revoir le gingle, le montage ainsi l’ambiance ‘salon’ cosy pour fêter mon centième abonné à la chaine. Vous pourrez découvrir ça lundi. Merci à vous et continuez à vous abonner. Plus on est de fous…
Lors du concert de Out5ide le vendredi 13 janvier, Philippe Rau, guitariste du groupe, m’a parlé du projet Plus 33 qui prépare un second album sur lequel il joue. Un album de rock progressif instrumental quatre titres, tout ce qu’il fallait pour titiller ma curiosité.
Alors je suis allé écouter leur premier effort, Open Window, sorti en 2020 et disponible sur Bandcamp.
Plus 33 est le projet du claviériste Didier Grillot accompagné ici de Lloyd Wright à la guitare, Paul Susan à la basse, Dave Wilde au saxophone et flûte et Adam Sinclair à la batterie. Didier fut le claviériste du groupe Outside jusque Freedom en 2002. C’est donc naturellement que de retour en France, il s’est tourné vers Philippe pour jouer les guitares sur le prochain album.
Mais parlons de Open Window en attendant le prochain album. Un disque cinq titres d’un peu moins d’une heure, cent pour cent instrumental qui décline les quatre éléments en musique plus un épilogue. Côté style, il s’agit d’un prog instrumental atmosphérique parfois jazzy dominé par les claviers où pointe parfois du piano classique comme dans le troisième mouvement de ‘Water’ et dans ‘Epilogue’.
‘Water’ s’ouvre sur un mouvement jazzy contemplatif et se poursuit sur un chant de baleines à la guitare rapidement remplacé par le saxophone, le piano et la flûte traversière. Toujours liquide, la musique se fait impressionniste au piano, dévoilant tout le talent de Didier Grillot sur cet instrument.
Le quatrième mouvement est quant à lui nettement plus dans la veine du rock progressif symphonique avec force de claviers et guitare. Du prog seventies avec quelques accents Road 66 à la guitare. Des eaux plus tumultueuses on va dire. Puis ‘Contemplation’ nous offre une accalmie liquide, une plongée sous la surface à la manière du Grand Bleu.
L’album nous ramène ensuite sur la terre ferme avec le premier des trois chapitres de ‘Earth’. Un retour à la fusion sur du piano électrique, de la batterie, de la basse, de la guitare, un saxophone dans tous ses états et des claviers pour terminer. La ‘Douce Ivresse’ se joue à la flûte traversière et aux nappes de claviers, un je ne sais quoi de l’Heptade d’Harmonium, juste divin. Le troisième mouvement, ‘You, Us, Them’, se pare de guitare acoustique, de flûte, de piano et de notes graves de synthés dans la continuité de la piste précédente, mais cette fois de nuit.
C’est avec le feu que se poursuit Open Window, une première pièce progressive un peu orientaliste où claviers et guitares mènent la danse. Le second et dernier mouvement du feu est rock expérimental et psyché, un pur bonheur !
Le quatrième et dernier élément est l’air en deux mouvements. Le premier est planant et très cinématique, tout aux claviers de Didier façon Vangelis et le second, très cool également est plus dans un mood hawaïen.
Open Window s’achève par un épilogue de plus de cinq minutes qui revient à la musique impressionniste pour finir façon piano bar.
L’album contient de très beaux passages et d’autres plus classiques. Un instrumental varié entre jazz, prog, classique et atmosphérique joué par des musiciens talentueux qui s’écoute et se réécoute avec bonheur. Vous pouvez le découvrir sur Bandcamp.