Rhooo ! trop bien ! une nouvelle série de James Corey, me suis-je dit en tombant sur La Clémence de Dieux chez mon libraire. Oui parce que James Corey c’est quand même The Expanse quoi ! Le chef d’œuvre de la SF moderne.
Alors je me suis jeté sur le tome 1, où un groupe de jeunes chercheurs, sur une planète lointaine, voit leur travail salué par leurs pairs. Un début de roman prometteur à la Jack Vance qui bascule dans l’horreur avec le débarquement des aliens.
Ne vous y trompez pas, l’horreur ce ne sont pas les exactions des extraterrestres lorsqu’ils débarquent. C’est le récit grotesque que nous livrent les deux écrivains. Entre les combats de rues, les races aliens, le voyage dans la boîte à caca et la séquestration du groupe de jeunes chercheurs sur un monde inconnu, on frise le ridicule.
J’avais espéré que le niveau du livre s’améliore, que le récit s’étoffe un peu, mais arrivé à la moitié du roman, j’ai renoncé, incapable de lire une page de plus.
Bon, on ne peut pas écrire des chefs d’œuvres tous les jours, mais quand même…
Vous connaissez l’album de Gogira ? Non, alors je vous recommande vivement d’aller l’écouter. Mais ce n’est pas de lui dont je vais vous parler aujourd’hui. Je vais vous parler d’une série TV de 2016 en douze épisodes.
Fortitude est une petite île imaginaire située non loin du Pôle Nord qui abrite une poignée d’habitants. Une gouverneur, un hôtel bar restaurant, un shérif, une chambre froide, un professeur, un glacier, une meurtrière, une morgue, un meurtrier, un laboratoire de biologie animale, des couples, un aéroport, des amants, de la neige, un ours, un poste de police, un mammouth, un lotissement, Fortitude est une petite ville bien sympathique.
Personne n’est enterré à Fortitude. Les corps ne se décomposent pas dans le permafrost. Lorsqu’une personne, comme le vieux photographe animalier, se meurt d’un cancer par exemple, l’administration lui demande d’aller crever ailleurs. C’est ça aussi Fortitude.
La gouverneur a pour projet, pour relancer l’économie moribonde, la construction d’un hôtel de luxe creusé dans le glacier. Toute la ville semble adhérer à l’idée, jusqu’à que le corps complet d’un mammouth ne soit trouvé dans la glace.
À partir de là, et même si personne ne le sait encore, tout va partir en vrille à Fortitude.
Le photographe abat un russe menotté à un pylône qui se faisait dévorer par un ours, un scientifique, qui venait de faire une découverte extraordinaire sur le glacier, est atrocement tué à son domicile, l’unique médecin est massacrée par sa fille, le shérif est obsédé par une belle meurtrière espagnole, bref, dans la petite ville de Fortitude, le chaos s’installe.
La série est parfois gore, tout le temps tendue, un truc vivement déconseillé aux enfants. Mais lorsqu’il fait 37 degrés dehors, c’est un régal de contempler toute cette neige maculée de sang.
Je vous propose un voyage en Irak dans la tristement célèbre ville de Fallujah. Bon, je ne suis pas ici pour vous parler de la chute de Saddam Hussein ou bien des supposées armes de destruction massives inventées par Colin Powell.
Fallujah est aussi le nom d’un groupe de métal progressif américain qui existe depuis une dizaine d’années et qui possède quatre albums à son actif.
Alias a chroniqué leur travail à maintes reprises, mais c’est le moteur de recherche de Bandcamp qui m’a fait découvrir leur dernier album Xenotaph sorti le 13 juin dernier.
Xenotaph ce sont huit titres de trois à sept minutes pour près de trois quarts d’heure de metal progressif à deux voix où le growl est très présent.
La pochette n’est pas étrangère à mon choix, elle m’a tout de suite tapé dans l’œil. Un artwork qui reprend les codes du précédent album Empyrean, que j’ai également écouté par curiosité.
Fallujah joue d’un metal prog très technique qui part dans toutes les directions et où chant clair et growl se disputent le temps de parole. Cela n’empêche pas leur musique d’être ciselée et extrêmement mélodique contrairement à Empyrean qui était nettement plus brutal. Mais clairement, c’est la grosse voix qui l’emporte ici et c’est peut-être ce qui m’a rebuté la première fois. Xenotaph, écartelé entre une bonne dose de violence et de mélodie, convenait assez bien à mes humeurs caniculaires.
La musique se construit sur des guitares à la Plini, des claviers à la Jordan Rudess et une rythmique djent qui part dans toutes les directions. Les rivages paisibles de cet album ressemblent plus au Cap Horn en pleine tempête et les quarante-deux minutes de traversée pourront sembler très longues à qui soufre du mal de mer.
Les ouvertures sont souvent mélodiques, rapidement submergées par le growl, et de temps en temps, la batterie s’apaise et du chant clair vient tempérer les ardeurs du métal. Mais soyons honnête, cela ne dure jamais très longtemps. Ici, pas de pièce acoustique entre deux charges de djent pour souffler quelques minutes avant de se faire à nouveau tabasser. Du coup, au bout de trois quarts d’heure de ce traitement, je suis à chaque fois lessivé et essoré.
Pour un album court, je le trouve vraiment très long., sauf les jours où je suis survolté. N’empêche, Xenotaph est une belle machine de guerre, un monstre d’énergie débridée, le tout servi par une technique chirurgicale et des contrastes vocaux impressionnants.
Je le recommande au plus métalleux d’entre vous ou bien pour les jours où vos voisins vous tapent sur les nerfs.
Et si vous voulez écouter du metal, vendredi 18 juillet à Selestat, il y aura une nuit consacrée au Pagan avec à l’affiche Primordial, Saor, Can Bardd et d’autres. D’ailleurs, si quelqu’un y va depuis Strasbourg, je cherche un covoiturage…
Vous saviez que la mairie de Strasbourg travaille à l’extension du tram ouest ? Il s’agit de la ligne F qui ira jusqu’à Wolfisheim.
Personnellement ça ne va pas révolutionner ma vie, sauf si je déménage vers l’ouest. Mais pour fêter l’événement, la ville organisait, dans le quartier de Koenigshoffen, un petit événement avec des stands et un concert du groupe Toïtoïtoï.
Depuis presque un an maintenant, je suis leur photographe amateur attitré. Du coup, samedi matin, je me retrouvai au centre socio culturel de Koenigshoffen pour En route vers l’Ouest, où la promotion de la future ligne F du tram.
Je portais pour la première fois les couleurs de Toïtoïtoï avec mon beau teeshirt tout neuf. Je portais également un sac chargé d’un Nikon Z6, Z8, d’un 24-70 et d’un 70-200 sans parler de l’eau, car il faisait déjà bien chaud.
Je n’aime pas beaucoup shooter en pleine lumière. Je suis gêné par les ombres, les reflets et les arrières plans disgracieux. En plus j’aime ouvrir à 2.8 ce qui m’oblige à pousser l’obturateur dans ses retranchements techniques. Bref, je n’étais pas vraiment dans mon élément. Par contre, comme c’est mon quatrième concert avec eux, les membres de la troupe commencent à m’apprivoiser ce qui est plutôt sympa. Vous me direz c’est plutôt moi qui commence à m’habituer à eux et non l’inverse.
C’était un concert de poche, 3/4 d’heure de 12h15 à 13h, à peine de temps de s’échauffer pour les musiciens. Après le discours de l’équipe municipale, qui a cru que les balances étaient en fait le concert, Toïtoïtoï se met en place pour quelques tableaux colorés.
Le set était bien en place malgré le remplacement au pied levé de l’ingénieur du son (pas besoin d’éclairagiste en plein soleil) et Toïtoïtoï a offert un beau spectacle à un public clairsemé.
Pour ma part, j’ai essayé de jouer avec le décor, le mur vers du centre socio culturel, les tentes blanches, la régie technique, un téléphone filmant le concert et je me concentre sur des chanteuses que j’ai négligé pendant les précédents shootings, désolé mesdames. La difficulté venait de la lumière très dure et des ombres marquées. De gauche à droite de la scène, il y avait un très fort gradient lumineux qu’il fallait essayer de compenser sans cramer les photos. Le côté cool, est que j’ai pu passer derrière les musiciens sans gêner tout le monde et sans contribuer au spectacle.
Je commence aussi à connaître leur répertoire comme leurs tableaux ce qui m’aide à anticiper les placements et les cadrages. Par contre, n’étant vraiment un photographe très inventif, je refais tout le temps un peu la même chose et bientôt Toïtoïtoï aura une grosse collection de photos toutes similaires.
Je suis revenu à 13h30 avec 250 images et quasiment aucun déchet, le charme de monde nouveau 70-200 qui est décidément une bête de course. Une fois éliminés les doublons et les choses moches, il me restait 50 clichés du concert, presque un par minute. Bon rien d’extraordinaire mais j’ai quatre ou cinq images dont je suis assez content. C’est déjà ça.
Le prochain rendez-vous est pris pour le 22 novembre. Toïtoïtoï fêtera ses dix ans d’existence au Pavillon Joséphine au Parc de l’Orangerie à Strasbourg. En attendant j’ai un concert prévu le 18 juillet au Tanzmatten à Sélestat pour photographier entre autres Saor, le 5 août pour King Buffalo suivi du 7 août pour Messa sans parler de Jazz à la Petite France ce Week-end.
L’amateur de rock progressif français est une espèce en voie d’extinction qui appartient au troisième âge. Il parle plus de sa prostate que du dernier album de The Flower Kings. Tous ses tee-shirts XXL possèdent une étrange déformation au niveau du nombril que l’on nomme communément le bébé houblon. Il écoute principalement des artistes anglophones mais ne comprend pas un traître mot de la langue de Shakespeare, de toute manière il est à moitié sourd.
Le proghead béret braguette est fidèle en amour. Il n’admettra jamais que son groupe fétiche pourrait avoir commis un jour une bouse. C’est également un intégriste qui chante le Genesis en latin. Il n’écoute que du prog, décliné sous toutes ses formes, rétro-prog, canterbury, prog symphonique, post-rock, doom, métal -prog, psychédélique, stoner, jazz-fusion, space-rock, cinématique, néo-prog, zeuhl, hard-rock… attention, c’est pointu !
Chaque année il part en croisière avec ses potes et ses artistes adulés pour des heures de concert, d’autographes et de bain de soleil. Pour peu que le navire croise un iceberg, le rock progressif, qui se fait déjà bien rare, disparaîtrait définitivement de la scène musicale.
Il se rend à de nombreux concerts partout en Europe en déambulateur, mange dans des restaurants étoilés et dort dans des hôtels confortables. Car il est vieux donc il a les moyens. Il se plaint quand même du prix du compact disk et des vinyles de temps en temps, il faut dire que le digital, il ne connaît pas et qu’il s’offre plusieurs albums par semaine.
Dans vingt ans, sans même la chute d’une météorite, ce sera une nouvelle extinction de masse. Celle des amateurs de rock progressif et des artistes qu’ils écoutent. Parce que vu la pyramide des âges, on sera tous bientôt six pieds sous terre.
The Young Gods est un vieux trio suisse de rock électro indus qui sévit depuis 1985.
C’est en allant au concert de Oh Hiroshima en décembre dernier avec mon ami Seb que j’ai découvert ce groupe de Fribourg. Seb, au volant de son bolide rugissant, écoutait un de leurs albums en musique de fond sur son autoradio, alors que nous avalions les kilomètres sur l’autobahn en direction de Karlsruhe.
J’ai ajouté The Young Gods à la longue liste des formations qui m’intéressent sur Bandcamp et puis, ben, j’avoue, je les ai oubliés. Mais lorsque la plateforme m’a notifié la sortie de leur dernier album Appear Disappear, je n’ai pas hésité une seconde à l’acheter.
L’univers sonore de The Young Gods, oscille entre Noir Désir et Archive. Franz chante en anglais comme en français à la manière d’un Bertrand Cantat qui ne battrait pas les femmes sur les samples d’albums de rock de Cesare et la batterie nerveuse de Bernard. Il est possible que vous entendiez également au milieu des samples quelques notes de guitares jouées par Franz. En fait, il s’agit de samples de ses propres enregistrements de guitare.
Le résultat est une musique électro relativement épurée, fortement rythmée, pas très loin du trip-hop, parfois expérimentale, sur un chant quasi parlé. Autant dire, une musique très éloignée de ma zone de confort.
Avec dix titres, moins de trois quart d’heure d’enregistrement, et la plus longue pièce qui n’atteint même pas les sept minutes, on est très loin du format progressif.
J’y retrouve pourtant dans ‘Hey Amour’ chanté en français, un petit côté Anoraknophobia de Marillion mais aussi l’esprit du Live au Presbytère de Grandjacques dans ‘Tu en as mis du temps’ ou encore la world music de Peter Gabriel sur ‘Intertidal’. Alors difficile de ne pas accrocher avec toutes ses références mises bout à bout.
Si les trois titres chantés en français ont un peu ma préférence avec leur air de Noir Désir électro, sans parler du fait que je comprends les paroles sans faire trop d’effort, je dois reconnaître que le titre album ‘Appear Disapear’ est celui que je prèfère. C’est pourtant une petite pièce de moins de trois minutes au texte minimaliste. Mais son côté tribal indus électronique déchiré d’arcs électriques de guitare me fait dresser les poils des bras à chaque écoute.
Appear Disappear est un excellent album qui m’a sorti de ma routine progressive. Alors soyez curieux, allez y jeter une oreille, vous pourriez adorer si vous ne les connaissez pas déjà. J’espère pouvoir les voir en live un de ces quatre. D’après Seb, c’est une expérience assez unique.
Désolé, j’ai encore lu un thriller nordique en pleine canicule tout en regardant en parallèle la série TV Fortitude. Je crois que j’avais besoin d’une bouffée de fraîcheur.
Le roman se déroule dans les îles Féroé et parle d’écologie. Un navire de Sea-Sheperd, fuyant une tempête biblique, fait naufrage dans un port des îles Féroé avec seulement deux survivants à son bord.
Le livre raconte un massacre de dauphins, une pêcherie en difficulté, un flic Danois venu sur l’île pour fuir ses démons, deux activistes de Sea-Sheperd bloqués sur territoire où ils de sont pas les bienvenus et des morts de plus en plus suspectes.
Le roman commence avec cette tempête monstrueuse et deux navires qui se débattent dans les éléments déchaînés. La plume de Caryl Férey excelle dans la description du cyclone et du navire de Sea-Sheperd ballotté par des vagues monstrueuses.
Lorsque enfin, le lecteur débarque sur l’île dévastée en compagnie des deux survivants, il est lessivé, éreinté, et la tempête qui souffle encore sur les maisons, semble une douce parenthèse en comparaison du voyage en mer.
Rien que pour cette première partie, le roman est un chef-d’œuvre.
Le livre décrit ensuite la rudesse des Féroé et ses habitants sauvages pour certains. Des survivants qui se confrontent aux activistes de Sea-Sheperd.
Tout débute par la découverte du corps d’un homme au milieu des cadavres de dauphins, un vieil homme qui n’aurait pas dû flotter au milieu de ce bain de sang. Une enquête commence, une enquête qui va entraîner de nouvelles victimes sur ce petit archipel encore secoué par la tempête.
Dans ce roman, deux mondes s’affrontent, celui des traditions et de l’écologie, celui de la survie économique et du respect de l’environnement.
Les personnages de Caryl Férey font face à leurs démons lors du passage du cyclone, les habitants se réfugient dans la religion et les peurs ancestrales.
Grindadráp est un polar noir en huis-clos se déroulant lors de circonstances exceptionnelles. Les personnages sont poussés dans leurs derniers retranchements, forcés par la nature et les événements. Un roman très fort et totalement dépaysant à lire absolument.
Ben oui, nous sommes en pleine période du baccalauréat, c’est donc l’occasion de vous parler des épreuves anticipées de français. Enfin c’est ce que Google me donne comme première entrée lorsque je tape EAF dans le moteur de recherche.
Un peu plus bas dans classement, il y a EAF ZWO, celui qui nous intéresse en réalité.
ZWO, vous en avez déjà entendu parler si vous lisez mes billets d’astronomie. C’est la marque chinoise qui équipe une grande partie de mon setup d’astro-photo : les caméras, la monture et l’ordinateur.
L’EAF de ZWO est un focuseur, c’est à dire un moteur pour réaliser automatiquement la mise au point de l’image. Une étape essentielle en photographie.
Jusqu’à présent j’ai toujours réalisé la mise au point avec un masque de Bathinov avec d’assez bons résultats. Du coup, je ne voyais pas trop d’intérêt à alourdir mon équipement avec ce moteur. Mais bon, quasiment tous les copains sont équipés d’EAF. Et surtout, mes sessions durant de plus en plus longtemps, je vais être amené à refaire ma mise au point pendant une session photo. Tout ça donnait donc à réfléchir.
Le souci c’est que l’EAF est un accessoire de plus à fixer à l’instrument, qu’il oblige à démonter en partie le porte oculaire et que je ne voyais pas comment faire rentrer ce truc dans la mallette de transport sans tout démonter à chaque fois.
Alors j’ai temporisé jusqu’à trouver quelqu’un qui vendait le sien d’occasion. Le risque serait moins grand en cas de problème.
Un jour, sur le Boncoin, l’objet tant convoité est apparu dans mes recherches. Il faut dire que ZWO vient de lancer une nouvelle version de son EAF tout dernièrement. Du coup, les anciennes versions sont à vendre. Alors je me suis lancé.
Le colis est arrivé à la maison et après le fébrile déballage, vint le moment tant redouté du montage. Le focuseur se fixe à l’aide d’une platine métallique rainurée et de plusieurs vis au porte oculaire. Comme il existe une multitude de porte oculaires, l’EAF est livré avec quatre cylindres de taille différentes pouvant se visser sur l’axe de mise au point, une fois la molette démontée.
L’installation n’est pas des plus aisées mais pas insurmontable non plus d’autant qu’il existe plus de tutoriels que d’instruments sur YouTube.
Une fois le focuseur installé, il fallait bien entendu le tester. Et là, la seule solution, était de le faire fonctionner en conditions réelles. Alors profitant d’un ciel clair sans lune, je suis parti en montagne avec tout le matériel. Cela tombait bien, je voulais ajouter quelques heures à ma photographie de la nébuleuse du croissant.
C’était une nuit venteuse mais claire. En plaine le mercure affichait 34 degrés et 20 de moins à mille mètres. Ça, plus le vent soufflant du nord-est, pull, anorak et chaussettes épaisses étaient de rigueur.
J’ai installé la lunette à l’abri du vent entre deux voitures. J’ai câblé tous les accessoires, caméras, ordinateur, monture, focusseur, réchauffeur et j’ai pointé l’étoile polaire pour tester le nouvel équipement.
Le logiciel photographie les étoiles à plusieurs reprises en faisant varier la mise au point. Il mesure à chaque fois le diamètre observé et trace une courbe en forme de cloche inversée. La courbe représente en abscisses la distance focale et en ordonnées le diamètre de l’étoile. Le logiciel recommence une nouvelle fois sa mesure en l’affinant pour déterminer enfin la distance focale optimale.
Le résultat est stupéfiant. En quelques minutes le setup obtient une image parfaitement nette. Le focuseur dispose également d’une sonde de température qui lui indique si la mise au point doit être refaite pendant la nuit. En mode auto-run, l’Asiair permet de réaliser de nouvelles mises au point au changement de méridien, à chaque modification de cible ou permutation de filtre, toutes des N minutes et lors des variations de températures.
Ce soir là, j’ai ajouté 35 images de 300 secondes à ma nébuleuse du croissant qui en comptait déjà 30 autres soit au final 5h25 de photographie au filtre TriBand avec la lunette de 72 mm.
En 2023, je suis tombé sur le premier album d’un groupe norvégien qui se prenait pour Porcupine Tree. Ils remettent le couvert cette année avec Waving at the Sky, un disque de trois quarts d’heure et sept morceaux dont un final de plus de douze minutes.
Si The Approbation m’était apparu comme un quasi cover Porcupine Tree, le moins que l’on puisse dire, c’est que Avkrvst a pris ses distances avec la bande à Wilson pour composer son second opus. Et pour moi, c’est toujours une bonne nouvelle.
The Avkrvst joue un rock metal progressif alternatif à chant clair avec quelques poussées de growl qui arrivent toujours un peu comme un cheveu sur la soupe.
Sans renoncer à la guitare wilsonnienne et parfois à la rythmique de Porcupine Tree, Waving at the Sky possède également un côté expérimental à la Radiohead comme dans ‘The Trauma’ ou ‘Conflating Memories’ et joue beaucoup plus de claviers symphoniques que par le passé.
L’album s’ouvre sur ‘Preceding’, un instrumental de trois minutes aux voix enregistrées qui se poursuit encore dans ‘The Trauma’ pendant plus de deux minutes avant de laisser place à un chant à la Tom Yorke. Ces deux morceaux et le titre album ‘Waving at the Sky’ constituent à mon avis les temps forts du dernier disque de Avkrvst. Ce sont aussi les pièces les plus instrumentales de l’album.
Mais rassurez-vous, le reste est également très bien.
C’est sur ‘The Trauma’ que se pointe le premier growl rocailleux de Waving at the Sky. Comme dit plus haut, il arrive à brûle-pourpoint et j’aurai pu m’en passer sans problème. Je ne suis pas certain que cela apporte grand-chose à la musique. Celui qui émaille ‘Families Are Forever’ est nettement plus percutant et souligne, si besoin était, que l’album ne parle pas de petites fleurs, mais poursuit le sombre récit entamé dans The Approbation.
Waving at the Sky ne figurera probablement pas dans mon top de l’année mais il constintue néanmoins une bonne surprise, et si le groupe continue sur cette voie, le prochain Avkrvst devrait être un très bon cru.
J’ai oublié de mentionner, pour les fans du groupe Haken, que Ross Jennings chante aux côtés de Simon sur le titre ‘The Malevolent’. Cela reste relativement anecdotique pour moi, d’autant que j’ai pas mal déroché de Haken depuis pas mal d’albums, mais j’imagine que certains s’achèteront Waving at the Sky rien que pour cette brève apparition.
Certaines personnes angoissent à l’idée de se retrouver brutalement à la retraite sans activité pour occuper le temps libre. Pas moi. J’attends cette échéance avec impatience car mes week-ends sont toujours chargés.
Depuis quelques années je travaille 4,5 jours par semaine. Avec les heures supplémentaires effectuées lors des déplacements, j’arrive assez régulièrement à ajouter une demi-journée de loisir à ma semaine. La fameuse semaine de quatre jours dont un de télétravail qui me laisse trois autres journées pour vaquer à mes loisirs.
Jeudi soir, vers 21h, je partais en montagne pour une nouvelle nuit d’astro photographie. Après sept heures passées sous les étoiles, je retrouvais mon lit à 4h du matin. À 9h j’étais sur l’ordinateur pour traiter plus de cinq heures d’acquisition sur NGC 6888 à l’aide du logiciel Pixinsight.
Après une sieste salutaire, je partais en compagnie de mon épouse pour une audition de musique de chambre où elle était accompagnatrice. Evidemment, j’avais emporté un appareil photo pour immobiliser ce concert. A 20h nous nous retrouvions avec les musiciens dans une brasserie du centre-ville à discuter à bâtons rompus de musique, de projets et de photographies. À 23h30, je retrouvai enfin mon lit.
Le lendemain matin, j’étais de nouveau assis devant l’ordinateur pour trier et développer les 150 photographies de la soirée. L’après-midi, alors que le soleil faisait bouillir le mercure, je profitais d’une nouvelle sieste à l’ombre en préparant un billet de blog. J’enregistrais également la vidéo de Cosmograf et réalisais son montage avant de la mettre en ligne avec la chronique sur le blog.
Le soir, nous partions vers Saverne pour la Fête de la Musique où une flûtiste, qui joue avec ma chérie, assurait la première partie d’un concert dans une église. Nous retrouvions là bas des amis de longue date pour une soirée musicale arrosée plus ou moins improvisée. Mon appareil photo me suivait encore une fois, pour immortaliser les flûtistes baroques et le chœur du Bon Tempérament qui revisitait des chansons des Frères Jacques. À 1h nous retrouvions la couette douillette pour quelques heures de sommeil avant le retour de la canicule.
Enfin le dimanche, plus où moins bien remis de la veille, alors que l’air frais (21 degrés) circulait encore dans la maison, je triais les photographies de la veille avant de les envoyer à l’ensemble du Bon Tempérament.
Il me restait encore un article à préparer et trois photographies à sélectionner pour remplir ma semaine médiatique. L’après-midi était terminée, il fallait se préparer à passer une nouvelle semaine de travail avant le prochain week-end qui s’annonce à nouveau intéressant.