Alex Henry Foster – windows in the sky

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Le 28 octobre j’étais à La Laiterie à Strasbourg pour écouter The Pineapple Thief. Et en première partie, se produisait le québécois Alex Henry Foster, l’ex leader du groupe Your Favorite Enemies.

Je m’attendais à un gars seul devant un micro avec sa guitare électro acoustique. A la place, ce furent deux batteries, trois guitares électriques, des claviers, une saxophoniste choriste et un frontman fou à lunettes embuées qui envahirent la scène.

Après une longue ouverture post-rock cinématique, une bombe explosa le dôme de silence, une tempête de colère froide, d’infra basses, de guitares jouées à l’archet et une voix mi slam mi chantée désespérée. Un tsunami émotionnel et sonore de plus de quinze minutes intitulé ‘The Hunter’. J’étais à terre, conquis.

Ce n’est pas tous les jours qu’une première partie me fait cet effet là. Surtout lorsque je ne connais pas l’artiste. Alors, évidemment, je suis reparti avec le vinyle dédicacé par Alex et le teeshirt pour faire bonne mesure. 

La pochette où figure un portrait de l’artiste flouté, cache deux étuis blancs qui ensemble reconstituent la photographie en noir et blanc d’un colibri, oiseau symbole de guérison de l’âme. 

Et il devra œuvrer cet oiseau-mouche pour soulager l’infinie douleur qui règne sur cet album.

windows in the sky est un premier album d’une heure et huit morceaux qui n’aurait jamais dû exister. Un voyage thérapie à Tanger aux confins du chagrin où Alex parle du deuil, celui de son père décédé en 2016.

Post-rock, cinématique, trip-hop, parlé, chanté, l’album ne possède pas la violence de leur prestation live. Il est nettement plus en retenue et moins contrasté. 

Cela n’enlève rien à sa beauté torturée, devenue juste plus intérieure. Le voyage se fait également avec les mots traduits en français que vous pourrez découvrir sur son site. Une manière de mieux comprendre l’univers désespéré de windows in the sky.

Alex m’a expliqué à la fin du concert, que chacune de ses prestations live était différente avec toujours une grande part d’improvisation. 

Si vous écoutez Standing Under Bright Lights, son live à Montréal sur Bandcamp, vous pourrez apprécier la différence avec l’album studio.

Fort, torturé, désespéré sont des adjectifs qui collent à la peau de cet album atypique. Attention cependant, si vous êtes dépressif chronique, évitez son écoute à haute dose, ça ne va sans doute pas vous aider beaucoup.

Une voix désespérée déclame des “The Beginning Is The End” sur des cordes torturées, des battements de coeur, des basses et des claviers cinématiques hallucinogènes. 

La musique se cherche, se répète, annonçant la tempête qui n’explose jamais vraiment. Des constructions sonores planantes et tendues rythmées par les mots de Alex Henry.

L’album, en plus d’être sublime, remue beaucoup d’émotions enfouies en nous. Mais peut-être faut-il être un rescapé de l’existence pour appréhender pleinement la beauté de windows in the sky. 

Teeshirt : Alex Henry Foster