Vola – Friend of a Phantom

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J’ai toujours connu des hauts et des bas avec Vola. Je n’ai pas accroché avec Immazes, j’adore toujours autant Applause Of A Distant Crowds, j’ai boudé Witness, j’ai adoré leur Live From The Pool (sauf les images) et maintenant il me faut vous parler de Friend of a Phantom sorti l’an passé. Il le faut car je n’ai rien d’autre sous la dent.

Le court album de neuf titres ne va pas bouleverser le paysage musical du groupe de Copenhague. Vola joue de métal prog électro cinématique et invite comme à son habitude un chanteur pour varier les plaisirs. Cette fois il s’agit de Anders Friden qui chante dans In Flames et Passengers. Comme souvent, le titre où apparaît le chanteur invité se détache nettement des autres morceaux de l’album. Ici, il s’agit de la première pièce ‘Cannibal’ où le growl de Anders fait clairement la différence.

Le reste m’a tout d’abord semblé un peu fade. Friend of a Phantom manquait à mon avis de caractère pour vraiment décoller même si le  titre très lent et cinématique ‘Glass Mannequin’ me fait frissonner à chaque écoute. Mais malgré ce constat, je retournais souvent écouter Friend of Phantom. Se pouvait-il que l’album ne soit pas si mal ?

En réalité il est bien, même très bien, et quelques morceaux comme ‘Bleed Out’ ou ‘Paper Wolf’ relancent bien la machine. Mais force est de constater qu’il ne réinvente pas la poudre. J’irai jusqu’à dire que Vola fait dans la facilité. L’avantage, c’est qu’il est particulièrement confortable à écouter si on connaît déjà un peu le groupe. Voilà sans doute pourquoi je le passe régulièrement sur ma chaîne pour souffler dans le canapé ou bien dans la voiture lorsque je fais de longs trajets.

En plus il contient des trucs assez géniaux où l’électro prend le pas sur tout, je veux parler de ‘Break My Lying Tongue’ avec son explosion de claviers synthwave qui en fait un titre hyper commercial et metal à la fois quand soudain rugit le growl final.

Après avoir été tout d’abord un peu déçu par Friend of a Phantom comme mon ami Alias, j’ai commencé à écouter l’album en musique de fond et maintenant j’en arrive à la considérer comme un disque suffisamment intéressant pour que j’envisage sérieusement de l’acheter en vinyle.

Comme quoi la musique est une question d’humeur et de moment et qu’il ne faut surtout pas s’arrêter à l’opinion d’un chroniqueur pour décider quoi écouter. Donc écoutez-le si ce n’est pas encore fait et donnez-lui sa chance comme je l’ai fait.

Jason Bieler – Postcards From The Asylum

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En butinant sur Bandcamp dans la catégorie métal progressif, je suis tombé sur une pochette sur laquelle trône un gars bizarre en scaphandre spatial. Le genre de truc qui me donne toujours envie d’écouter de la musique. 

Le morceau en question s’appelle ‘Savior’. Il s’agit du premier single du prochain album de Jason Bieler, The Escapologist, qui sortira le 21 février. 

Comme le truc m’a semblé suffisamment barré pour me titiller, je suis allé écouter sa précédente création, Postcards From The Asylum, sorti en avril 2003. 

Alors voilà, c’est parti pour une heure et quart de musique très barrée déclinée en quinze morceaux.

Jason Bieler est un ricain qui se définit comme un troubadour post-apocalyptique avec un fort penchant pour les sonorités étranges. Personnellement, je trouve qu’il n’est pas très loin de l’univers totalement barré de Devin Townsend.

Musicalement, il y a un peu de tout dans Poscards From The Asylum, du metal, du hard rock, de la pop, de l’americana, du rock et plein d’idées zarbies.

Une première écoute complète de l’album peut dérouter par son côté un peu foutraque, mais pas pire qu’un Ziltoid de Devin Townsend. Pour l’avoir écouté en boucle pendant plusieurs jours, je le trouve assez génial.

L’album regorge de titres aux sonorités complètement barrées comme ‘Flying Monkeys’, ‘Sic Riff’ ou ‘Feel Just Like Love’. À côté de cela, il y a du folk americana comme dans ‘Human Dead’, ‘The Depths’ ou ‘Mexico’ qui au passage possède un petit air de Bob Dylan, The Beatles et David Bowie. Il y a aussi du bon vieux hard rock dans ‘Heathens’ et puis bien entendu du métal progressif dès l’ouverture de l’album avec ‘Bombay’.

Si le chant est très présent avec des tonnes de refrains furieusement accrocheurs, la musique n’est pas en reste et les guitares sont tout particulièrement à l’honneur. Pas des choses très démonstratives, mais efficaces, agrémentées de plein de sonorités bizarres et de rythmiques totalement barrées.

Postcards From The Asylum est une très belle découverte et je ne vous cache pas que je suis impatient de découvrir le prochain album de Jason. En attendant sa sortie, vous pouvez découvrir ses autres productions sur Bandcamp.

ILHO – UNION

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Union, un album sorti en 2019, vient de s’offrir une cure de jouvence cette année avec une édition remaster comprenant également deux titres live.

Derrière le disque se cache un trio britannique qui était encore totalement inconnu à mes oreilles jusqu’à la découverte de Union. Ilho, ainsi se nomme le groupe, semble préférer jouer en live que de s’enfermer en studio pour composer  au vu de leur discographie minimaliste. Ils proposent une musique pop metal progressive électro un peu à la manière des australiens de Voyager.

Union est leur premier et unique album à ce jour, sept titres dont une piste d’un quart d’heure.

Dans l’incroyable diversité des albums étiquetés metal progressif sur Bandcamp, c’est la pochette aux couleurs aquarelles qui a attiré mon regard et l’écoute du premier morceau ‘Union’ m’a convaincu d’aller plus loin. Il faut dire que la voix du chanteur et claviériste Andy Robinson m’a tout de suite séduite, passant sans effort de la douceur au quasi scream.

Ilho n’invente pas la roue ni le fil à couper le beurre avec Union mais ne perdons pas de vue qu’il s’agit de leur premier album. Une basse aux motifs parfois djent répond à des guitares lumineuses, des claviers électros, un chant clair agréable et une batterie nerveuse manifestement programmée.

Le groupe est avare en sections instrumentales sorti de quelques intros et finals. Le titre ‘Coalescence’ du haut de ses quinze minutes et quinze secondes fait exception avec deux longues digressions instrumentales aux claviers à la Blade Runner et à la rythmique très prenante. Certainement le sommet de cet album même si les autres morceaux sont loin d’être anecdotiques.

Les deux captations live enregistrées au ProgPower en février 2024 prouvent, si besoin était, que le groupe tient parfaitement la route en public. Deux morceaux de Union revisités en version longue pour l’occasion.

Union est un album d’une rare fraîcheur, une caractéristique des jeune pousses pas encore usées par le système et qui donnent souvent de fabuleuse prestation live. En attendant que Ilho reviennent avec un nouvel album, je vous recommande chaudement cette réédition.

Un groupe à suivre.

Oceans Of Slumber – Where Gods Fear To Speak

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Le même jour, je recevais les albums de Blind Ego, Kalandra et Oceans of Slumber. Une promo, une précommande et la sortie officielle de Where Gods Fear To Speak. Autant dire une belle journée.

Mais je ne vais pas vous mentir, j’ai un petit faible pour le groupe américain Oceans of Slumber, alors c’est eux dont nous allons parler aujourd’hui.

Les voici de retour avec Where Gods Fear To Speak, un nouvel album de dix titres dont une reprise de Chris Isaak et cinquante six minutes trop vites écoutées. Et si leur précédent opus Starlight And Ash manquait de contraste, celui-ci corrige le tir car ici growl et chant clair s’affrontent ouvertement sur des compositions blockbusters.

Entre le piano de Dobber et la voix de Cammie il y a déjà matière à se mettre sous l’oreille mais comme le prouve le précédent album, cela ne suffit pas forcément et le retour en force de la basse de Semir, les guitares des deux Chri, la batterie de Dobber et le growl de Cammie redonnent toute sa puissance au metal prog des américains.

Progressif car chaque morceau est une histoire à tiroirs. Des forts contrastes allant du piano à la guitare acoustique jusqu’au chant acapella qui s’illustrent tout particulièrement sur le titre ‘Don’t Come Back From Hell Empty-Handed’ long de plus de huit minutes.

Métal car ça poutre quand même sauvagement par moment comme dans le titre qui donne son nom à l’album ‘Where Gods Fear to Speak’.

Les ouvertures des morceaux sont particulièrement inventives, du chant acapella de ‘Wish’ au piano de ‘I Will Break The Pride Of Your Will’ en passant par les sons électros de ‘The Given Dream’ où les claviers de ‘The Impermanence Of Fate’.

La colère des dieux semble s’exprimer par le growl caverneux de Cammie. Des dieux qui soumettent les fidèles et qui promettent du vent. Un album où la chanteuse règle ses comptes avec la religion dans laquelle elle a baigné toute son enfance. Sa mère était Témoins de Jéhovah.

Inutile de dire que j’adore cet album. Mes coups de cœur vont au plus long morceau ‘Don’t Come Back From hell Empty-Handed’ à la construction des plus progressives ainsi qu’au plus court, ‘The Given Dream’ à l’émotion à fleur de peau. Mais je salue également au passage ‘Wicked Game’, la magnifique reprise de Chris Isaak.

De là à en faire un des candidats à l’album de l’année, il n’y a qu’un pas, que je ne franchirai pas, car cela fait des mois que mon choix est fait, et il faudrait vraiment un tsunami pour que je change d’avis.

Leprous – Melodies Of Atonement

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Pour moi, Leprous c’est toujours bien, sauf peut-être en live. Je suis particulièrement fan de la voix de son chanteur Einar Solberg, sauf en concert où hélas il tient rarement ses promesses.

La pochette comme les photographies qui illustrent le livret sont de magnifiques images d’organismes unicellulaires prises au microscope électronique. La couverture montre une Rhabdonella spiralis, un organisme large de 50 microns qui est herbivore et brouteur de phytoplancton d’après ce qu’écrit le CNRS à son sujet. Cela ne m’éclaire pas vraiment sur le titre de l’album que l’on pourrait traduire par les mélodies de l’expiation mais bon, c’est très esthétique.

Chaque nouvel album de Leprous apporte quelque chose à leur discographie aujourd’hui bien étoffée. Melodies Of Atonement n’échappe pas à la règle.

Après avoir exploré le métal progressif façon Tesseract, tempéré les mélodies avec une orchestration symphonique, ils reviennent pendant cinquante deux minutes et dix morceaux à un métal prog électro soft où pointent d’autres influences.

Et non, il n’y a plus de cordes ni d’orchestration. Toutefois plusieurs titres risquent de vous interpeller au début avant de rentrer dans la normalité après plusieurs écoutes de l’album.

Quelques épures qui viennent semer le trouble dans Melodies Of Atonement. Des épures où la basse s’impose comme au début de l’improbable ‘Like a Sunken Ship’. Ou bien ce ‘Faceless’ pour le moins jazzy au piano et à la contrebasse où s’invite un solo de guitare bien loin des standards de Leprous sans parler des chœurs quasi gospel de la fin.

Mais rassurez-vous, fidèles à leurs habitudes, ils finissent toujours par pousser les potentiomètres et partir vers le métal. On reconnaît tout même très bien la patte de Leprous avec ses coups de boutoirs, ses claviers électroniques et la voix de Castra en colère.

Par exemple, ‘My Limbo’ à l’écriture nettement plus musclée renoue avec un metal progressif des plus classiques. Après est-ce dû à l’abus d’écoutes ou bien à la fatigue accumulée ces derniers jours, toujours est-il que plus j’avance dans la découverte de Melodies Of Atonement, moins j’entends ses nuances. Tout le contraire du premier album solo de Einar Solberg que je ne regrette vraiment pas d’avoir élu album de l’année 2023.

Il y a quand même des titres géniaux qui m’interpellent à chaque fois. ‘My Specter’ est de ceux-là. Ses subtiles touches électroniques sur la voix plaintive d’Einar contrastent avec le refrain déclamé évoquent parfaitement cette atmosphère nocturne et secrète que l’on retrouve dans les paroles.

‘Self-Satisfied Lullaby’ ne manque pas de m’étonner également à chaque écoute. La musique est pour les moins expérimentale dans les détails tout en restant relativement mélodique et les paroles ressemblent à s’y méprendre à de l’écriture automatique.

Melodies Of Atonement ne figurera pas dans les albums de l’année. Sixteen d’Einar Solberg qui trotte toujours dans ma tête le surpasse de loin. Ça n’en reste pas moins un excellent album que je vous recommande d’autant qu’en l’achetant sur Bandcamp vous obtenez la musique, la pochette et le livret en prime pour vous plonger dans les tourments de son auteur.

MIRAR – Mare

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C’est dans un article de Métal Zone  que j’ai découvert le duo français MIRAR. Le billet parlait d’un premier EP conjuguant metal progressif, musique classique et djent. En plus il était disponible sur Bandcamp, alors je suis allé l’écouter.

Bon, honnêtement j’ai hésité à l’acheter après un premier survol. Déjà parce que 14,40 euros c’est cher pour un EP de trente minutes, ensuite, parce que la musique est pour le moins, comment dire, inconfortable.

Alors qu’est-ce qui m’a décidé ? Sans doute le plaisir de faire chier mes voisins, de sortir de ma zone de confort et de reproduire l’expérience du chat de Schrodinger, à savoir la survie d’un chat enfermé dans la même pièce que moi à écouter le groupe MIRAR.

Mare est un EP six titres qui s’inspirent de Jean-Sébastien Bach, de Rachmaninov et de Jean-Philippe Rameau, de la musique baroque, classique et romantique transformée en djent extrême par Marius et Léo.

A la première écoute, ‘Rachma’ est inconfortable et ‘Rose Bonbon’ limite insupportable. Après ces deux morceaux, le cerveau commence à mieux supporter la douleur et cela se passe presque bien jusqu’au moment ou ‘Cauchemar’ rentre en scène.

Piano classique, traits de guitares au vitriol, sons torturés, le moins que l’on puisse dire, c’est que Mare est très original. Techniquement c’est assez bluffant, mélodiquement par contre, c’est l’enfer.

Génial ou insupportable ? Je n’ai pas encore vraiment tranché la question. Le moins que je puisse dire, c’est que c’est très déstabilisant.

‘Rachma’ qui ouvre l’EP s’inspire du concerto n°2 de Rachmaninov (disons que les premières secondes au piano y font penser) puis il déchire les éthers avec ces grincements de guitares, sa batterie bourrine et son djent tablasseur avant quelque secondes cinématiques pour exploser de plus belle.

Mais ce n’est rien en comparaison de ‘Rose Bonbon’ qui n’est que déferlement de batterie, de guitares écartelées, de musique contemporaine et de djent industriel avec quelques secondes de clavecin pour faire bonne figure.

‘Hestehov’ se veut nettement plus cinématique malgré ses accords de guitares dignes des violents FPS auxquels jouent nos enfants. Le morceau propose nettement plus de plages acceptables pour les oreilles humaines.

‘Franka’ s’inspire de deux pièces de Jean-Philippe Rameau, ‘Les Cyclopes’ et ‘Les Sauvage‘. Une base rythmique au clavecin vite submergée par le djent nous maltraite à nouveau avec toutefois un court break au milieu de la pièce. Quant à ‘Oslo’, il ressemble à un train à vapeur lancé à plein vitesse avec des étincelles qui jaillissent de la cheminée de la motrice.

‘Cauchemar’ me semble le titre le plus abouti de l’EP. Il nous parle avec délicatesse de l’insomnie. En plus des guitares effrayantes, des hurlements se glissent dans la composition. Et ce n’est pas parce qu’il y a du piano en seconde partie du morceau que vos rêves seront plus agréables. Une sorte de bande son de l’Exorciste longue de pas loin de neuf minutes, vivement recommandée comme berceuse pour endormir vos petits enfants.

Mais quel est le rapport avec le tableau de Le Caravage, Judith décapitant Holopherne qui fait office de pochette ? Aucune idée sortie de l’horreur de la chose.

Il faut bien reconnaître que cet EP entre ses emprunts au répertoire classique et son artwork que l’on doit à un grand maître du dix-septième siècle, est pour le moins perturbant.

Alors chef d’oeuvre ou mélange blasphématoire des genres ? A vous de voir. Au moins ça sort clairement des sentiers battus.

Wheel – Charismatic Leaders

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J’ai découvert le groupe Wheel en 2021 encore une fois grâce à Stéphane avec l’album Resident Human qui n’a pas eu droit à une chronique dans ces colonnes. Un trio autrefois quatuor venu d’Helsinki qui sort avec Charismatic Leaders son troisième album en plus de trois EPs depuis 2017.

Il n’y a pas très longtemps je m’étais offert justement Rumination, un EP trois titres sorti en 2022 d’un peu moins d’un quart d’heure qui me semblait trop bref pour en faire une chronique malgré de très bons morceaux comme le fabuleux ‘Blood Drinker’.

Je me suis réservé pour leur album en devenir Charismatic Leaders qui vient justement de sortir chez Inside Out. Il s’agit d’un disque d’un peu plus de trois quart d’heure pour sept morceaux dont trois frisent ou dépassent les dix minutes.

Wheel a été clairement marqué par l’influence de Tool (écoutez ‘Submission’), une sorte de metal progressif alternatif pas forcément très typé mais qui s’écoute admirablement bien. Ils possèdent également un je ne sais quoi de Soen dans leur manière d’aborder le metal progressif même si un titre comme ‘Porcelain’ nous ramène clairement plus vers le grunge.

La section rythmique est au cœur des compositions de Charismatic Leaders, souvent à la frontière du djent, avec un basse très présente (même s’ils n’ont plus de bassiste) et un chant relativement neutre mais nettement plus agressif, à la limite du growl parfois.

Il faut dire que dans Charismatic Leaders, le groupe s’attaque aux politiciens avides de pouvoir qui gouvernent notre planète, un vaste sujet qui peut fâcher.

Au milieu des ses sept pistes, ‘Disciple’ fait bande à part. Il s’ouvre sur quelques notes de violoncelle, s’appuie sur un duo basse guitare très rythmique et débride un chant resté jusqu’à présent très contrôlé.

Il est suivi par l’unique et très court instrumental andalou ‘Caught in the Afterglow’ qui lance le titre final de plus de dix minutes, le magnifique ‘The Freeze’. Un morceau à deux vitesses, d’abord lent et récitatif qui dans sa seconde moitié libère toute l’énergie retenue dans les cinq premières minutes. Nous y retrouvons une des trop rares sections instrumentales de cet album très chanté où guitare, basse et batterie s’affrontent une poignée de secondes.

Même si Charismatic Leaders n’est pas le genre d’album écrit sous la forme d’une sinusoïde mais plutôt de manière assez linéaire, il n’en reste pas moins addictif et le plus souvent, malgré sa durée, il n’est pas rare que je le repasse une seconde puis une troisième fois au casque.

Je ne peux donc que vous le recommander chaudement.

Rétrospective

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Depuis peu, j’ai remis en place l’archive du webzine Neoprog fermé en mai 2020. Et tant qu’a disposer de cet outil, je me suis dit, pourquoi pas l’alimenter avec les chroniques rédigées depuis ?

On parle ici de près de trois années d’écoute à raison d’un disque par semaine à rentrer dans la base de données. Un travail fastidieux que j’entreprends lorsque je m’ennuie. Si si, ça m’arrive même à moi.

Je retombe sur des albums que je n’ai parfois pas écouté depuis très longtemps. Et j’avoue que c’est assez troublant de les redécouvrir.

Je me souviens le plus souvent des morceaux, de l’atmosphère du disque mais il arrive aussi que je tombe sur une pochette et un nom de groupe qui ne m’évoque plus rien du tout. Je l’exhume alors de ma collection et me plonge dans sa musique, comme si c’était la première fois. Et des fois, je me dis, « j’ai vraiment aimé cette horreur ? » ou bien, « mais pourquoi suis-je passé à coté de cette merveille ? ».

La musique est question de moment, d’état d’âme. Son appréciation est éminemment subjective et les chroniqueurs qui se disent objectifs dans leurs avis me font bien rire. 

Il y a des critères solides comme la qualité de la production et le mixage. Ceux-là ne se discutent pas vraiment, encore que, un enregistrement live analogique n’aura pas la même perfection que des prises en numérique piste par piste. Même si la restitution du premier sera plus organique.

Après il y ne reste que des notions subjectives, le timbre du chanteur, le style du guitariste, le genre musical, l’émotion provoquée par les paroles, les couleurs du mixage, l’enchaînement des morceaux, leur durée…

Une chronique c’est avant tout un feeling entre un être humain dans un certain état d’esprit à un instant t et un album écrit et mixé par plusieurs personnes sur plusieurs mois. La probabilité que ces temporalités et personnalités entrent en phase est assez faible au final.

Bref, tout ça est très subjectif et sujet à changements.

Who Gods Destroy – Insanium

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Who Gods Destroy

Sons of Apollo n’est plus. Mike est retourné chez Dream Theater et Derek s’est retrouvé presque tout seul devant ses claviers. Alors il a cherché de nouveaux virtuoses avec Ron Thal, l’autre survivant de la débâcle, et ils ont monté le projet Whom Gods Destroy.

Insanium, leur premier effort, affiche près d’une heure de metal progressif survitaminé et dix morceaux de trois à sept minutes.

Je me suis pris en pleine figure les deux premiers titres ‘In The Name Of War’ et ‘Over Again’ au milieu des hurlements de Dino et j’ai crié “Le roi est mort, vive le roi !”. Parce que franchement, ils déchirent ces deux-là.

Mon enthousiasme a été quelque peu douché avec ‘The Decision’ qui fait ici figure de tafiole en comparaison des deux premiers, un titre un peu à la manière d’un James Labrie en phase amoureuse.

Le problème c’est qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé et ‘Find My Way Back’ est encore moins énervé, faisant songer cette fois à une balade de Ayreon. J’aime beaucoup le morceau, d’autant qu’il joue de belles sonorités vintages, cependant je peine à lui trouver une place dans Insanium.

Sorti de ces deux bleuettes et du bonus track un petit peu too much (mais que j’aime bien), le premier opus de Whom Gods Destroy dépote furieusement, rugueux à souhait, grandiloquent comme j’aime, puissant, technique, limite grandiose.

Le seul instrumental de trois minutes et vingt-quatre secondes (soyons précis), vient donner la parole exclusivement aux musiciens (ben oui c’est ce que l’on appelle un instrumental quoi). ‘Hypernova’, tel est son nom,  fait inévitablement songer à un certain titre de Dream Theater, trop connu pour être cité ici (je dis ça parce que je ne me souviens plus de son nom), preuve que le nouveau projet n’a pas inventé la poudre, mais on s’en fou, ça dépote.

Who Gods Destroy - Insanium

La pochette est à l’image de la démesure de l’album, un dieu assis sur son trône, versant des larmes de sang en contemplant sa misérable création qui s’entretue à ses pieds.

Le problème de Insanium c’est que les deux premiers morceaux sont tellement puissants qu’ils éclipsent le reste de l’album.

Mon titre préféré est le second, ‘Over Again’, au refrain scandé absolument grandiose servi par une musique à la fois vintage et moderne où la basse de Yas Nomura joue des trucs surpuissants sur la guitare folle de Ron et la batterie de Bruno qui n’a rien à envier à Mike.

Insanium est une grosse baffe metal progressive à écouter très fort pour emmerder les voisins. J’en arriverai presque à trouver l’album meilleur que le dernier Sons Of Apollo, MMXX, qui reste pour moi un sommet du genre.

Du coup, vous savez ce qu’il vous reste à faire et ça tombe bien puisque l’album est sur Bandcamp.