Dix jours

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Dix jours sans ouvrir Facebook, sans consulter Twitter, sans ouvrir Google+. Dix jours sans publier d’articles de blog, sans répondre à Messenger, sans gérer le webzine.

Dix jours durant lesquels, le matin au réveil, après un café, j’ouvrais un livre, écoutais un vieil album, lisais une BD, flânais dans le jardin. Dix jours presque déconnecté, pas totalement toutefois car je consultais les mails sans y répondre au cas où une guerre nucléaire aurait éclaté pendant la nuit, histoire de me tenir informé. Il n’y en a pas eu, heureusement.

Est-ce ça m’a manqué ? Le premier jour oui. Ne pas tenir mon sex toy en main en permanence, ne pas consulter les notifications, ne pas le laisser connecté tout le temps. L’objet devient vite flasque et inutile sans Internet. Le second jour je l’ai posé dans un coin et oublié.

Incroyable le temps libre qui soudain se libère, cette douce sensation d’ennui qui vous envahit, celle propice à la créativité. Le temps ralentit, la parole se libère, la sérénité vous gagne.

Je me demande parfois si je serai capable d’aller jusqu’au bout de la démarche, fermer les comptes Facebook, Twitter, Google ? Que deviendrait le webzine par exemple sans ces médias sociaux tout-puissants ? J’imagine que le nombre de visiteurs s’effondrerait brutalement, notre retrait déjà partiel de Facebook il y a un an a effectivement baissé la fréquentation. Le bon côté c’est que nous avons gagné en qualité de lecteurs.

Il est effrayant de constater tout le temps que nous gâchons connectés à la toile, regardant des vidéos de petits chatons ou de leur maman sur Youtube. Bien utilisé, Internet offre une source inépuisable d’informations souvent gratuites et pertinentes. Encore faut-il user de l’info-sphère à bon escient et ne pas s’abrutir devant comme sur La Cinq autrefois.

Vais-je un jour me retirer du NET ? J’en suis bien tenté parfois, mais où trouverai-je un exutoire à ma folie contenue à grand peine ? Vous savez ce qui m’a manqué le plus ? Publier ces articles sans intérêt et lire vos réactions.

Unplugged

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Je ne vais pas vous parler du nouveau live acoustique d’un groupe de rock progressif ce matin. Je vous informe juste que je débranche le net à la maison, et ce pour une dizaine de jours, histoire de tester mon addiction à ce foutu média et m’obliger à reposer mon cerveau pendant quelques temps.

A très bientôt, à moins que je n’y prenne goût.

 

La horde

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Combien de lecteurs ont quitté la trace, abandonné la horde, sont morts de désespoir ou d’épuisement en tournant les pages ?

La Horde du Contrevent, même si ce n’est pas un pavé, ne se lit pas en quelques heures. Sept cent pages à rebours, qu’il faut affronter vent de face, avec ses accalmies parfois longues et ses furvents palpitants. La force de Alain Damasio tient au récit morcelé conté par les vingt-un membres de l’expédition. Chacun s’exprimant avec un style et un vocabulaire propre, tout particulièrement Caracole, Golgoth et Erg. Le récit commençant par un furvent, démarre le vent en poupe et le lecteur se dit qu’il aura bientôt avalé le roman, peut-être même avant la fin de la nuit. Puis la tempête se calme, l’histoire s’enlise, l’envie s’essouffle jusqu’a une rencontre avec des Fréoles.

Au fil des chapitres, le lecteur découvre les protagonistes, Steppe, Oroshi et les autres, leurs rêves, leurs souffrances, leurs faiblesses, il découvre également un univers fantastique, un monde où le vent souffle tout le temps, un monde avec ses chrones étranges, magiques, un monde fait de vif. Au bout du voyage, la horde espère trouver l’Extrême-Amont, la source du vent, le Valhalla des hordeurs, mais aucune horde avant celle-ci, la trente quatrième, ne l’aurait jamais atteint. Des décennies de marche contre le vent, des morts, sur les pas des autres voyageurs jusqu’au jour où ils foulent une terre inexplorée.

Faut-il lire la Horde du Contrevent malgré ses longueurs ? Oui, pas de doute, il s’agit d’une oeuvre majeure du fantastique. Soyez tout de même équipé pour ce long voyage, prévoyez d’autres romans pour la marche, j’ai pris près d’une demie année pour le terminer.

La grosse pomme

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Record battu (Dans mon iPhone n°27)

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Molly dans le plâtre

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Pour les vacances, nous avions décidé Molly et moi, d’escalader le piton du Haut Koenisgbourg. En Alsace, les températures descendent parfois bien en dessous des moins quinze degrés Celsius et de bonnes fourrures ne sont pas de trop pour se préserver du froid. Ainsi couverts, nous pouvions aller au bout du monde. Mais hélas les chevilles de Molly sont fragiles. C’est en montant les pentes abruptes des Vosges quelle a souffert le martyre et pour la soulager, je n’ai rien trouvé de mieux que de lui proposer un petit rail de coke. Rechargée à bloc, elle a dévalée une pente glissante et s’est brisée la malléole latérale. La voila maintenant dans le plâtre pour quelques semaines avec des vis dans les os. Le gros malin que je fais… En plus ça douille l’hôpital et les démarches administratives auprès de son employeur m’ont donné du fil à retordre. J’avais vraiment peur de disjoncter avec ces vacances foutues alors pour m’occuper l’esprit, je me suis lancé dans la réfection de la salle de bain. Mais quelle idée !

Passez de bonnes fêtes, on se retrouve en 2018.

Gradient thermique

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Je viens d’inventer une nouvelle unité de mesure de vitesse, le °H. Combinaison de la mesure de la température, le degré Celsius et de la mesure du temps, l’heure. Le °H, permet de mesurer la vitesse d’un TGV entre Rennes et Strasbourg très précisément.

En début de semaine, je montais dans le mille pattes d’aluminium fabriqué chez Alstom, direction la Bretagne, sans changement. Quatre arrêts, 4h15 de trajet seulement et les deux bouts de la France se replient pour un voyage quasi instantané, comme par un trou de ver. Il y a encore peu, 4h15 ne suffisaient pas à relier Strasbourg à Paris et encore moins Paris à Rennes, alors Strasbourg à Rennes. En ce temps béni, les vaches regardaient passer les trains en broutant paisiblement, aujourd’hui, elles n’ont même pas le temps de relever leur cou que le convoi de voyageur est déjà à l’horizon.

Mais laissons les vaches et revenons à nos moutons. Un trajet Rennes Strasbourg s’effectue, selon mes mesures, à plus de 5.0°H alors que dans l’autre sens il s’approche de 0.5°H. Avec cette unité de mesure toute nouvelle, il sera bien entendu nécessaire d’intégrer le décalage horaire, la translation longitudinale et des effets de climatiques de bord incontournables ainsi que la force de Coriolis.

Comment se mesure le °H ? En réalité, le principe est assez simple. Avant de monter dans le train, vous prenez la température (extérieure, pas corporelle) et regardez l’heure. En descendant du train, vous procédez de même. Vous avez alors quatre paramètres T1, H1, T2, H2. Vous me suivez ? Il ne vous reste plus qu’à effectuer un calcul assez simple (T2-T1)/(H2-H1) et vous obtenez votre vitesse.

Vous me direz mon °H c’est un peu du temps divisé par du temps, une fréquence donc. Oui  mais de quel temps parlons-nous, du temps qu’il fait ou du temps qui passe ? Le temps c’est de l’argent même si ce temps est un temps de chien. Alors prendre le TGV pour aller en Bretagne c’est assurément gagner du temps, donc de l’argent même si je n’aurai rien fait de ce temps de toute façon. Et gagner du temps pour subir un sale temps, n’est pas une perte de temps ? Bref…

Bien entendu, vous pourriez être surpris par le facteur dix entre la mesure est-ouest et ouest-est. Celui-ci s’explique par un effet climatique connu sous le nom de ‘temps pourri breton’. Vous savez ce nom que scandent les parisiens en revenant de Bretagne alors qu’ils faisaient du camping.

La mesure est-ouest fut effectuée lundi. Premier sondage 23°C à 8h01 à Strasbourg. Second binôme à 12h15 à Rennes, 25°C sous un ciel orageux. (25-23)/(12-8)=0.5. 0.5°H.

La mesure ouest-est fut établie le mercredi. La température peinait à atteindre les 15°C à Rennes vers 14h39 sous des averses titanesques. Arrivé à Strasbourg à 19h05, le mercure avoisinait les 35°C. (35-15)/(19-15)=5.0. 5.0°H.

Autant la vitesse Strasbourg Rennes est supportable pour un organisme moyen, autant la vitesse Rennes Strasbourg est éprouvante. Car lorsque vous descendez du train, après 4h15 de trajet, en pull-over et jean et que l’air brûlant et poisseux de l’Alsace vous assaille, le choc est rude.

Plus étonnante encore est cette mesure de vitesse effectuée en Bretagne lors d’un trajet nul. Vous savez sans doute que la vitesse n’a de sens, d’après les scientifiques, que s’il y a déplacement. Cependant, mes premières expériences prouvent le contraire. La mesure a été effectuée sur une plage de la baie de Saint-Brieuc, un site orienté plein nord et non abrité. 16h, baigneurs, soleil, 25°C. 17h, front de nuage, vent à 50 km/h et 15°C. (25-15)/(17-16)=10. 10°H. Un record de vitesse immobile sur un trajet à peine plus long que la distance entre deux grains de sables sur une plage bretonne.

Autant dire que cette nouvelle mesure de vitesse, tout relative, va dans le sens des théories élaborées par Albert Einstein en son temps mais contredit assurément la limitation de la célérité à celle de la lumière. Il faudra encore quelques années pour mieux appréhender cette conception révolutionnaire de la vitesse, des dizaines de milliers de mesures assurément, mais cette première expérimentation bretonne semble un bon point de départ à des travaux qui ouvrent de nouvelles perspectives pour la science moderne.