Oh Hiroshima – All Things Shining

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Cette chronique n’était pas prévue à mon planning. J’avais déjà survolé l’album All Things Shining du groupe Oh Hiroshima sans grande conviction à sa sortie fin juin et j’étais passé à autre chose. Mais comme j’ai eu l’occasion de les écouter en live le onze décembre à Karlsruhe, je me suis dit, pourquoi ne pas donner une nouvelle chance à leur dernier album.

Cette fois je me suis posé, j’ai fermé les yeux et je suis rentré dedans pour de bon. Je connais le groupe depuis l’album Myriad en 2022, un disque que je n’avais pas chroniqué non plus à l’époque.

Oh Hiroshima fait du post-rock shoegaze chanté. Un quatuor en live où le chanteur est quasiment invisible alors qu’en studio, il prend nettement plus de place.

All Things Shining est un album de trois quart d’heure contenant huit pistes dont deux de plus de sept minutes.

Disons le tout de go, sa production laisse à désirer et c’est bien regrettable car l’écriture du groupe suédois est toute en subtilité. Contrairement à la version live, leur musique studio s’enrichit d’instruments à cordes, de cuivres et de voix féminines. En outre, le chant est nettement plus lisible que le yaourt à peine esquissé lors du concert à Karlsruhe. Un meilleur enregistrement aurait pu mettre tout cela nettement mieux en valeur.

Oh Hiroshima joue du post-rock à la forme assez classique comme dans le titre ‘Memorabilia’ qui clôture l’album. Attention, je dis classique, mais il s’agit d’un  post-rock avec une sacrée dynamique et sur lequel on ne s’endort jamais.

Mais il y a des titres qui sortent clairement du mood post-rock. ‘Deluge’ par exemple me fait beaucoup songer aux premières expérimentations de Radiohead quand ‘Swans In Field’ se rapproche pas mal de ce qu’écrivent les islandais de Solstafir, mais sans la voix écorchée. 

Et que dire de cette trompette qui hante le second morceau ‘Holiness Movement’ où une basse semble écrire à elle seule la fin de la pièce ?

Je n’ai pas vraiment plus à ajouter sur All Things Shining sorti du fait que je suis très heureux de m’être penché à nouveau dessus après le concert. Finalement je regrette de ne pas avoir acheté le vinyle comme Seb d’autant que sa pochette est vraiment magnifique.

Allez l’écouter, vous pouvez le découvrir sur Bandcamp et au passage jetez une oreille à Myriad sorti deux ans plus tôt.

Oddleaf – Where Ideal and Denial Collide

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C’est encore une fois Stéphane Gallay qui m’a vendu le groupe français Oddleaf. Lui a reçu leur premier album Where Ideal and Denial Collide en service presse. Moi je l’ai acheté.

Oddleaf est une jeune formation française née en 2020 qui joue du rock progressif inspiré de King Crimson, Jethro Tull, Genesis mais aussi de The Flower Kings ou Steven Wilson. Du prog de haut vol avec flûtes, claviers, guitares, basse, batterie, chant et chœurs joué par cinq musiciens, deux filles et trois garçons.

Where Ideal and Denial Collide comprend six morceaux de une à quatorze minutes dont trois qui dépassent les dix et un qui frise les huit.

Un concept album très instrumental qui parle de notre planète bleue et de ses habitants qui l’ont irrémédiablement empoisonnée et défigurée. Les textes parlent de la beauté de notre monde avant que l’homme n’en fasse un dépotoir, du réchauffement climatique, de la montée des océans, du COVID-19, du numérique qui nous submerge mais aussi de la nature qui résiste tant bien que mal.

Les compositions sont signées par Carina Taurer, la claviériste du groupe. Est-ce donc un hasard si l’album est d’une grande richesse en claviers de tous poils  comme dans le long et brillant instrumental ‘Coexistence – Part I’ ?

Pour la petite histoire, elle jouait auparavant avec le flûtiste du groupe, Mathieu Rossi, dans le trio de musique médiévale Vagarem.

Le timbre d’Adeline Gurtner me fait un peu songer à celui de la chanteuse de Magenta, Christina Booth quand sa ligne vocale me rappelle celui d’Elodie du groupe Auspex. Une voix qui a toutefois tendance à me fatiguer quand elle monte en force dans la gamme. Mais comme l’album possède une forte composante instrumentale, ça passe sans douleur.

Pour la musique, rien à dire, c’est du lourd. Le groupe assure et les compositions sont d’une grande richesse. Difficile de faire plus progressif d’autant qu’il y a de la flûte et des claviers vintages rugissants au menu. Les sections instrumentales sont tout simplement éblouissantes et le dernier titre ‘Coexistence – Part I’ est un feu d’artifice qui ravira les amateurs de rock progressif. C’est d’ailleurs mon préféré.

Donc si vous voulez écouter du rock progressif français de très bonne facture, foncez découvrir le groupe Oddleaf, il est sur Bandcamp et propose même une belle édition CD en digipack, comme ça vous avez le choix.

Checking For Echo Project – The Scattering of Leaves

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Checking For Echo Project est le projet de rock progressif mené par le multi-instrumentiste et chanteur écossais Jon Farley. Gravement malade depuis quelques années, il a monté Checking For Echo Project en 2020 et depuis sort un album par an en compagnie de nombreux autres musiciens.

The Scattering of Leaves est son dernier né. Neuf titres pour quarante-quatre minutes de musique où vous pourrez entendre Suzi James, Andy Nixon, Martin Hagarty, Phil Stuckey, Charlie Bramald, Jon Wilkinson, Penny Henderson-Gray et bien entendu Jon.

Un rock progressif atmosphérique parfois gilmourien d’une grande simplicité aux claviers planants et à la rythmique discrète, aux grands soli de guitares et aux voix chargées de pathos.

Près de trois quart d’heure de musique dont les bénéfices financent deux fondations de lutte contre le cancer, autant dire qu’en achetant l’album vous faites en plus une bonne action.

The Scattering of Leaves dégouline de bons sentiments sur une musique proche de celle de Marillion période Easter, de Dave Kerzner ou de Cosmograf. Un truc qui à la base aurait dû me faire fuir et qui pourtant me fait fondre à chaque écoute.

Le coup de foudre est venu pour partie grâce à ces six fabuleux chanteurs mais aussi à cette écriture toute simple, limite naïve qui me change beaucoup de mes dernières découvertes musicales. La présence d’Andy Nixon de Freedom To Glide sur deux morceaux (‘The Scattering of Leaves’ et ‘Those We Leave Behind’) n’y est pas étrangère non plus même si je n’ai pas accroché à son premier album solo The Waterline sorti cette année.

L’album ne comprend que deux titres instrumentaux. Il y a tout d’abord son ouverture à la manière de ‘Serenity’ d’Arena, le court ‘The Darkest Hour is Just Before the Dawn’ et un peu plus loin ‘Ascension’ aux claviers, long quatre minutes et vingt-six secondes.

Sur toutes les autres pièces se succèdent des chanteurs plus ou moins connus mais tous plus talentueux les uns que les autres. Parmi elles, ma préférée est sans nulle doute la plus longue,’ The Ticking Clock’ où une première guitare marque le temps qui passe sur une jolie mélodie pendant qu’une seconde s’envole sur un solo déchirant avant que la voix de Phil Stuckey ne s’impose quelques secondes pour laisser place ensuite à un instrumental angoissant.

Il y a du Floyd dans ‘The Scattering Of Leaves’, du rétro prog dans ‘Venus’, du néo dans ‘The Ticking Clock’, du prog atmosphérique avec ‘Gratis’, une balade sur ‘Stormy Clouds or Brightly Lit’ ou du du planant avec ‘Those We Leave Behind’. Du coup il y en a pour tous les goûts sauf si vous recherchez les sensations fortes et les grands écarts.

L’album The Scattering of Leaves tourne en boucle à la maison au grand désespoir de mon épouse qui ne comprend pas la brutale régression musicale de son époux chroniqueur musical préféré. Mois non plus je ne me l’explique pas trop, peut-être suis-je devenu fleur bleue en vieillissant ? 

Mais voilà, j’adore cet album et je vous le recommande chaudement.

Erreurs de casting

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Cette année, j’ai acheté plusieurs albums qui ne feront pas l’objet d’une chronique en images. Sur le moment j’ai pensé qu’il s’agissait de disques prometteurs mais hélas, après une ou deux écoutes, je n’ai plus eu envie de les entendre. Cela s’appelle une erreur de casting.

Par chance ces albums ne sont pas trop nombreux. Le plus souvent je fais une écoute complète de tous les morceaux avant de me décider à l’achat. Mais il m’arrive de m’emballer pour un single et d’être déçu par le reste. Il y a également des groupes que je suis depuis plusieurs années et qui finissent par sortir une galette qui ne me touche pas du tout. Marillion est presque arrivé à ce stade alors que j’ai été un fan de la première heure. Pas de chance. Pour ceux là je pré commandais souvent aveuglément leur travail, parfois même en vinyle sans rien avoir entendu. C’est mon côté fidèle en amour.

Voici donc la liste de mes derniers loupés :

Nine Stones Close – Diurnal

Pour ce groupe c’est clairement une pré commande de fidélité pour Adrian Jones, un artiste dont j’ai beaucoup aimé les débuts avec le chanteur Marc Atkinson. Je n’ai pas aimé forcément autant toutes ses productions mais je suis resté fidèle, parce que c’est ma nature. Hélas, cette fois, je n’ai même pas pu aller jusqu’au bout du premier compact disc alors que le digipack en comptait deux.

Lizzard – Mesh

J’ai craqué pour cette album sur un malentendu. Le premier morceau nerveux à souhait intitulé ‘Unify’ à la limite du djent m’avait  bien plus. Hélas il n’est pas franchement représentatif du reste de l’album. Du coup, après quelques tentatives pour écrire une chronique, j’ai jeté mon brouillon à la corbeille à papier et je suis passé à autre chose.

Alase – Beyond your Imagination 

Pourquoi ai-je acheté cet EP au juste ? Je ne sais plus. Un soir de déprime ? Non j’exagère. Il contient de bonnes choses mais pas suffisamment pour tenir les quatre minutes d’une vidéo.

This winter machine – The Clockwork Man

J’avais adoré le premier album de ce groupe du temps de Neoprog. C’était frais, sympa, néo progressif à souhait et bien fichu. Avec le recul je me suis rendu compte que ce genre de musique m’intéressait nettement moins aujourd’hui et comme leurs nouvelles productions n’apportaient fondamentalement rien de neuf, j’ai très vite oublié l’album.

Vola – Friend of a Phantom

Ouille ! Même Vola passe à la trappe ! Enfin pas certain. Pour l’instant, sorti du premier morceau qui me déboîte bien les cervicales, le reste ressemble beaucoup aux précédents albums du groupe de Copenhague. Du coup je ne suis pas motivé pour en faire une chronique.

Jo Beth Young – Broken Spells

Voici une artiste que je suis dans l’espoir qu’elle sorte un nouvel album du même tonneau que Strangers paru en 2019. Hélas, mille fois hélas, si de temps en temps je retrouve Kate Bush dans ses douces mélopées, le plus souvent ses dernières productions tournent en rond. Alors je me suis abstenu.

Au bout du compte cela ne fait que six albums achetés qui n’auront pas droit à une chronique cette année en plus des cinquante deux autres publiés. Ça n’est pas dramatique. Il y a aussi quelques albums chroniques par l’ami Stéphane Gallay que j’ai bien aimés mais sur lesquels je ne me voyais pas apporter plus que ce qu’il avait déjà raconté.

Reste maintenant à décider quel sera l’album de l’année. Un petit indice, je l’ai commandé en édition vinyle et cette année, je n’ai acheté que très peu de galettes, quatre au total si je me souviens bien.

Solstafir – Hin helga kvöl

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Solstafir et moi, c’est une vieille histoire d’amour. Leur musique ne cadre pas exactement avec ce que j’écoute d’ordinaire mais chacun de leurs albums a su, à sa manière, titiller ma fibre métal. Le groupe hurle son métal islandais depuis 1995 et je les suis depuis l’album Svartir Sandar en 2011.

Mais qu’est-ce que le métal islandais au juste ? Du métal venu d’une île proche de cercle polaire et infestée de volcans ? Pas tout à fait. C’est un rock guttural mélancolique aux tendance post-rock énervé où le chant écorché aux paroles rugueuses véhicule des émotions à fleur de peau.

Pas de doute ça gratte et sur scène c’est assez énorme. D’ailleurs ils seront au Z7 à Pratteln en Suisse le mercredi 4 décembre si vous êtes dans le coin.

Leur nouvel album Hin helga kvöl, comprenez l’agonie sacrée, propose neuf morceaux en un peu plus de trois quart d’heure parlant de la mort. Des titres de quatre à sept minutes pour une fois relativement hétérogènes.

Si vous le voulez bien commençons par les deux extrêmes, le second morceau ‘Hin helga kvöl’ au ton punk rock écorché sorti de son intro planante et ‘Kuml’ à l’atmosphère folk mystique hantée par un saxophone. Difficile de faire plus dissemblables.

Pour les habitués de Solstafir, ‘Hun Andar’ vous ramènera en terrain connu. Une batterie basique qui cogne, un chant écartelé et des guitares à deux accords aux tonalités très reconnaissables même s’il manque le banjo des première années.

Le parfait exemple de la mélancolie rugueuse de Solstafir se dévoile dans la pièce la plus longue de Hin helga kvöl, le délicieux ‘Salumessa’ qui dépasse les sept minutes. Un autre grand classique du groupe Islandais qui fonctionne à chaque fois grâce à son écriture traînante et ses tonalités mineures.

S’il ne devait y avoir qu’un tube sur cet album, ce serait certainement ‘Blackkarakki’ à l’écriture particulièrement rock & roll et au refrain entraînant, enfin, pour du metal.

Tout l’album est chanté en islandais et même si je ne comprends pas un traître mot de cette langue, je trouve que c’est un des ces grands atouts. Parce que sérieusement, qui lit encore les paroles des chansons ? L’islandais est une langue gutturale qui se marie à la perfection avec les atmosphères et la musique de Solstafir. Ce n’est pas la première fois qu’ils composent un album entièrement en islandais mais de temps en temps ils cèdent au démon des charts comme en 2020 avec le titre ‘Her Fall From Grace’.

Est-ce que Hin helga kvöl rejoindra le panthéon viking des meilleurs albums de Solstafir ?Probablement pas. Pour moi cela restera Berdreyminn et Otta pour plein de bonnes et mauvaises raisons. Mais écoutez-le, il vaut le détour.

Neal Morse & The Resonance – No Hill For A Climber

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Avez-vous lu le livre ‘On m’appelle Demon Copperhead’ de Barbara Kingsolver ? Non ? Moi non plus. Mais Neal Morse en a fait un album intitulé No Hill For A Climber alors voilà. Pas certain qu’il ai lu le livre lui aussi. Parce qu’il avait déjà fait le coup avec le bouquin Pilgrim’s Progress dont il n’avait parcouru qu’un résumé avant de composer un double album. Peut-être qu’il n’aime pas lire ? Peu importe.

Le roman parle d’un gamin digne des personnages de Dickens qui va être confronté aux pires épreuves de la vie dans une Amérique contemporaine peu reluisante. Voilà pour l’histoire.

Le disque comprend cinq morceaux dont deux de plus de vingt minutes. Du Neal Morse quoi. Oui mais sans ses copains habituels. Pas de Neal Morse Band, mais le Neal Morse & The Resonance. Même son pote Mike Portnoy n’est pas derrière les fûts, c’est dire. A la place plein de gens inconnus (enfin pour moi) .

Mais rassurez-vous, cela ressemble bien à du Neal Morse, pas de doute.Il a même trouvé une voix au timbre et à la tessiture relativement similaires à ceux d’Eric Gillette pour le seconder. Par contre je ne sais pas s’il s’agit de Johnny Bisaha ou bien Chris Riley.

Ma première impression face à ce mastodonte de plus d’une heure, est qu’arrivé à la fin du quatrième morceau, ‘Ever Interceding’, j’ai besoin d’une pause avant d’attaquer la presque demie heure de ‘No Hill For A Climber’. Pourtant j’en ai écouté des longs albums cette année.

Mais Neal Morse avec ses claviers quasi symphoniques, son côté pompier et son emphase naturelle a tendance, même si je l’aime pour cette raison, à en faire toujours un peu trop. Il faut dire que vous allez entendre des cloches, du trombone, de la trompette, du violon, de l’alto, du violoncelle, du buggle, du tuba plus tous les instruments habituels d’une formation de rock progressif symphonique. Ça fait pas mal de monde tout ça, dix musiciens en fait.

Après il y a tout de même trois ‘petites’ pièces de cinq à six minutes pour alléger le programme. Des titres où Neal Morse sort un peu du prog grandiloquent pour s’essayer à d’autres choses comme dans ‘Thief’ que je trouve tout particulièrement savoureux d’autant qu’il navigue entre deux mondes. J’aime également beaucoup ‘Ever Interceding’ même si je lui trouve un petit air déjà entendu.

Quant aux deux monstres qui encadrent ces trois morceaux plus raisonnables, c’est du grand Neal Morse, prévisible et si bon lorsque l’on aime le genre.

Bref No Hill For A Climber est un classique de bonne facture mais sans grande surprise sorti des nouveaux musiciens. Les fans du fondateur de Spock’s Beard apprécieront, les autres, ben ça dépendra.

FROST* – Life In The Wires

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Sérieusement, êtes-vous prêt à écouter quatre-vingt-six minutes de musique non stop ? Parce que le dernier album de FROST* fait justement cette durée. Un monstre de quatorze titres intitulé Life In The Wires.

Je n’avais pas été tendre avec leur précédent opus Day And Age que je n’écoute plus depuis sa sortie. Alors quand le nouveau FROST* s’est annoncé, je me suis lancé dans une exploration plus que circonspecte des morceaux, cherchant la petite bête qui m’agacerait pour ne pas l’acheter.

Bon si je vous en parle aujourd’hui, vous vous doutez bien de ce qui est arrivé. Je ne lui ai pas trouvé le moindre défaut, même pas sa longueur, pire je l’ai adoré et du coup je l’ai commandé en édition vinyle rouge transparent après une première écoute.

Je rapproche beaucoup et sans doute pour de mauvaises raisons Life In Wires de Experiments In Mass Appeal sorti quatorze ans plus tôt. Sans surprise FROST* fait du FROST*. On reconnaît immédiatement la signature musicale du groupe, ses choix rythmiques et les voix complémentaires de Jem et John. C’est d’ailleurs peut-être ce qui m’a tout d’abord séduit sur ce nouvel album.

Mais sorti des similitudes, il y a aussi les nouveautés comme ce ‘Strange World’ bien nommé où le long ‘Life in the Wires, Pt 2’.

C’est aussi un album très instrumental ce qui le rend plus digeste sur la durée et dans lequel s’incrustent de nombreux extraits sonores radiophoniques vintages. Vous entendrez même des passages symphoniques comme dans ‘Sign of Life’ ainsi qu’une pièce au piano intitulée ‘Absent Friends’.

Life In The Wires est un concept album qui parle de Naio un jeune homme qui fête son vingt-et-unième anniversaire et du mystérieux Mr Lifewire dont la voix radiophonique hante les pistes de l’album. Une histoire d’un monde à la Big Brother dirigé par The Eye, une intelligence artificielle qui surveille les habitants et dont le jeune homme tente de s’enfuir. Il part à la recherche de la mystérieuse voix de Lifewire qu’il a entendu sur un vieux poste radio donné par sa mère.

La musique oscille entre délicates dentelles et accélérations aux dérapages très contrôlés.  Des morceaux maîtrisés et cérébraux qui prennent tout de même aux tripes à chaque écoute.

« Life In The Wires est un des meilleurs albums de FROST* et sans doute un des meilleurs albums de l’année 2024 ». Ce n’est pas moi qui l’écrit mais le magazine Progressive Music Planet et je suis d’accord avec eux. Cet album est brillant et tout simplement brillant. Du coup je vais devoir peut-être réviser mon top trois de l’année.

Foncez l’écouter, il est indispensable.

ILHO – UNION

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Union, un album sorti en 2019, vient de s’offrir une cure de jouvence cette année avec une édition remaster comprenant également deux titres live.

Derrière le disque se cache un trio britannique qui était encore totalement inconnu à mes oreilles jusqu’à la découverte de Union. Ilho, ainsi se nomme le groupe, semble préférer jouer en live que de s’enfermer en studio pour composer  au vu de leur discographie minimaliste. Ils proposent une musique pop metal progressive électro un peu à la manière des australiens de Voyager.

Union est leur premier et unique album à ce jour, sept titres dont une piste d’un quart d’heure.

Dans l’incroyable diversité des albums étiquetés metal progressif sur Bandcamp, c’est la pochette aux couleurs aquarelles qui a attiré mon regard et l’écoute du premier morceau ‘Union’ m’a convaincu d’aller plus loin. Il faut dire que la voix du chanteur et claviériste Andy Robinson m’a tout de suite séduite, passant sans effort de la douceur au quasi scream.

Ilho n’invente pas la roue ni le fil à couper le beurre avec Union mais ne perdons pas de vue qu’il s’agit de leur premier album. Une basse aux motifs parfois djent répond à des guitares lumineuses, des claviers électros, un chant clair agréable et une batterie nerveuse manifestement programmée.

Le groupe est avare en sections instrumentales sorti de quelques intros et finals. Le titre ‘Coalescence’ du haut de ses quinze minutes et quinze secondes fait exception avec deux longues digressions instrumentales aux claviers à la Blade Runner et à la rythmique très prenante. Certainement le sommet de cet album même si les autres morceaux sont loin d’être anecdotiques.

Les deux captations live enregistrées au ProgPower en février 2024 prouvent, si besoin était, que le groupe tient parfaitement la route en public. Deux morceaux de Union revisités en version longue pour l’occasion.

Union est un album d’une rare fraîcheur, une caractéristique des jeune pousses pas encore usées par le système et qui donnent souvent de fabuleuse prestation live. En attendant que Ilho reviennent avec un nouvel album, je vous recommande chaudement cette réédition.

Un groupe à suivre.

Ticket to the Moon au Z7

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Je suis en contact avec Guillaume du groupe Ticket to the Moon depuis leurs débuts. Lorsqu’ils jouent dans le coin, Guillaume ne manque pas de m’inviter en échange de quelques photographies. 

Ils ouvraient le dimanche 20 octobre pour la seconde fois pour le groupe Lazuli dans la salle de Z7 près de Bâle en Suisse, à une heure et demi de route de la maison. Et cela tombait bien, j’étais en vacances. Alors malgré un dos en compote de pommes et d’autres misères de vieillard plus ou moins inquiétantes, j’ai préparé mon sac photo et suis parti chez les helvètes.

Arrivé sur place vers 18h – le concert démarrait à 19h – je tombais sur Claude, Romain et Vincent du groupe Lazuli qui trainaient près de leur camionnette de tournée et sur Guillaume dans la salle du Z7. Grace à lui j’avais en poche mon précieux sésame photographique pour la soirée.

Dans la salle il n’y avait pas la foule des grands soirs, il faut dire qu’avec un billet à près de cinquante euros sans parler du parking à dix, il y avait de quoi refroidir quelques ardeurs (je précise, ce billet de blog est sponsorisé, j’ai été invité ce qui ne m’a pas empêché de débourser quinze euros, le prix du parking et une participation lorsque l’on est invité). J’ai estimé la jauge à environ un quart de la capacité de la salle.

Sur place j’ai retrouvé mon ami Jean-Blaise qui est presque de tous les concerts suisses ainsi que deux autres photographes venus couvrir l’évènement avec qui nous avons pu parler comète.

A 19h, heure suisse, le trio de Ticket to de Moon montait sur scène jouer leur dernier album et même nous livrer un titre inédit qui figurera sur leur prochain EP. Pour l’occasion ils captaient leur concert avec plusieurs caméras. Il est donc possible que prochainement nous ayons les images et le son de cette soirée. 

Ticket to the Moon c’est toujours bon. Un jeu au clic faute de claviériste mais les gars savent y faire (ils répètent ensemble toutes les semaines). Leur set est énergique et dynamique, il faut dire qu’à trois sur scène ils ont de la place pour bouger d’autant que le batteur reste sur son tabouret. Ils nous jouent un titre acoustique tiré d’un album plus ancien, c’est à ce moment que j’aurais l’idée d’utiliser les miroirs de la salle pour photographier la scène comme dans un cadre. Parce qu’il faut bien l’avouer, avec un dos en bouillie, les acrobaties habituelles de la photo de concert me sont déconseillées. Ouille !

Les photos de Ticket to the Moon sont ici.

Après une rapide mise en place Lazuli se lance à son tour. Bon, on ne va pas se mentir, ils semblent fatigués et peut-être déçus de jouer devant un si petite audience. Les personnes qui ne les avaient jamais vu en live sont tout de suite conquises car le groupe est solaire. Ils nous jouent, dans une épaisse fumée (non ce n’est pas un nouveau titre, c’est moi qui râle car je galère avec les appareils) des titres du dernier album, de Dieter et d’autres. J’entends même un morceau dont je n’ai pas souvenir. Vieillerie ou nouveauté ? Impossible à dire d’autant que Domi parle en Allemand, langue incompréhensible à mes oreilles comme à celle des allemands présents dans la salle… Ils finissent après un premier rappel par la marimba à neuf mains, un classique que je n’avais pas entendu depuis longtemps.

Même si c’était très bien, je ne suis pas forcément rentré dans le concert. La faute aux photos, au dos, à la fatigue et l’humeur du jour sans doute. Ce n’est pas de leur faute, c’est de la mienne. J’ai plus apprécié le concert de musique classique américaine de vendredi soir. L’âge peut-être…

Les photos de Lazuli sont ici.

Bref. Je suis reparti quand même heureux, plein de musique dans la tête, quelques images dans les appareils photos et avec le souvenir des rencontres toujours agréables. Merci à Guillaume, Ticket to the Moon, Lazuli et le Z7. Cette salle reste définitivement celle que je préfère dans la région. Dommage qu’elle soit si loin, j’y établirai bien mes quartiers.

Haven Of Echoes – Memento Vivere

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Andreas Hack est un multi-instrumentiste allemand, un des membres fondateurs du groupe Frequency Drift avec la harpiste Nerissa Schwarz. Après un dernier album en 2018 intitulé Letters To Maro, qui est pour moi certainement leur chef d’œuvre absolu, chacun a suivi son propre chemin.

Nerissa Schwarz a continué à sortir des albums solo et Andreas a lancé deux projets : Feeling Of Presence et Haven Of Echoes. Ce dernier vient de sortir son second opus intitulé Memento Vivere cette année. Un album quatre titres qui tient sur un seul vinyle.

Haven Of Echoes est le projet d’Andreas et de Paul Sadler du groupe Spires avec Nerissa à la harpe et Wolfgang Ostermann à la batterie. Du rock progressif atmosphérique dont le premier disque The Indifférent Stars ne m’a pas marqué plus que cela.

D’après Andreas, Memento Vivere est son meilleur album à ce jour, c’est lui qui l’écrit, pas moi. A mon humble avis Letters to Maro le surpasse, mais ce n’est que mon avis. Ceci dit Memento Vivere mérite que l’on s’attarde dessus.

J’ai parlé de quatre morceaux au début, deux de huit minutes, un de quatorze et un de dix-sept qui ouvre l’album. Difficile de faire plus progressif.

La voix de Paul Sadler à la très large tessiture m’enthousiasme autant qu’elle m’agace. Par moment le chant est tout simplement magique et de temps en temps, ben elle me fatigue. Je suis tenté de dire que par moment Paul en fait tro principalement lorsqu’il part dans les hauteurs.

Les compositions sont par contre magnifiques. Andreas livre des passages de guitares à tomber par terre avec un dosage parfait de claviers et la harpe de Nerissa qui apporte une touche magique aux compositions. Cela rappelle inévitablement Frequency Drift et c’est sans doute pour cela que vous voudrez découvrir l’album.

Les passages les plus beaux sont pour moi également les plus sombres. Mon morceau préféré est le troisième ‘It Walk Among Us’ qui possède de nombreuses sections dramatiques comme je les aime et cerise sur le gâteau, Paul opte souvent pour un chant médium nettement moins théâtral. ‘Assimilation’ a également mes faveurs, surtout pour son final quasi scream qui possède une très grande force évocatrice.

Memento Vivere séduira probablement les nostalgiques du groupe Frequency Drift même s’il lui manque une chanteuse aussi charismatique que la fabuleuse Irini Alexia. Pour les autres, écoutez, vous apprécierez certainement les compositions de Andreas.

Il existe en CD, vinyle et digital et vous pouvez l’écouter et l’acheter sur Bandcamp.