Lazuli – LORELIVE

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Le groupe Lazuli vient de sortir un nouveau live. Enfin vient de sortir, disons qu’il est arrivé un peu plus tard que prévu à la maison grâce aux bons soins de la Poste. En fait, le premier exemplaire n’est jamais arrivé et Domi a eu la gentillesse de m’envoyer un nouvel album il y a quelques jours.

Ce live a été enregistré en 2022 au festival The Night of The Prog à la Loreley qui hélas cette année fermait ses portes avec justement la participation du groupe garrois. Un festival auquel je n’ai jamais assisté, je l’avoue, principalement parce que je suis un gros feignant.

Le Lazuli Lorelive est un CD accompagné de son DVD. Treize titres audio et seize en vidéo (on trouve en plus ‘Déraille’, ‘Homo Sapiens’ et le générique de fin) donnent la part belle à l’unique concept album du groupe, à savoir le magnifique Fantastique Envol de Dieter Böhm paru deux années auparavant.

Pantalons et tee-shirts noirs, les cinq compères pourraient presque sembler en uniforme si deux rebelles ne soulignaient leur différence : Romain portait un pantalon rayé et Arnaud des socquettes oranges.

Même si ce n’est pas la première fois qu’il se produisait dans le célèbre amphithéâtre, le groupe sans doute pas aussi détendu qu’à l’ordinaire face à une telle audience et ce temple mythique du prog, a un peu de mal à occuper la scène. Seul le petit nouveau, sans doute inconscient du danger, aura l’audace de se livrer à un solo de guitare devant la foule enthousiaste. Dominique descendra tout de même dans l’arène à la rencontre du public en liesse où j’ai reconnu au premier rang quelques habitués de Chez Paulette.

Arnaud s’offre quelques moments de bravoure à la guitare comme dans ‘Mers lacrymales’ et Romain joue au Gonzo du Muppet Show avec son cor de chasse dans ‘Les sutures’. Il n’y aura pas le traditionnel marimba à neuf mains pour clôturer ce live, pourtant l’instrument trône bien au fond de la scène et Vincent viendra en jouer pendant que Romain massacrera la batterie de manière enthousiaste. Dominique s’essaie à quelques mots en allemand aussi maîtrisés que son anglais de franchouillard mais cela suffira à galvaniser le public de la Loreley.

Quand on parle de DVD, on parle aussi d’images. Le concert se jouait avant la nuit tombée et donc, pour ce qui est des éclairages ce n’était pas vraiment un feu d’artifice. Visuellement, même dans la petite salle de Chez Paulette ça fonctionne mieux. Par contre les caméras s’efforcent de varier les plans pour rendre vivant un show assez statique et au final on ne s’ennuie pas.

Le public se manifeste souvent pendant l’enregistrement, nous rappelant qu’il s’agit bien d’un live. Mais si vous aviez un doute, les versions revisitées pour l’occasion de certains morceaux devraient vous mettre la puce à l’oreille. Lazuli est en concert et faute de pouvoir raconter quelques anecdotes à la foule, le groupe s’offre quelques libertés sur les versions enregistrées en studio et ça n’est jamais pour me déplaire.

Ce chouette live n’est pas forcément indispensable sauf pour les fans de Lazuli dont je fais partie. Par contre, ce CD et DVD constituent un magnifique souvenir pour ceux qui étaient présents cette année-là au festival. 

Il m’a donné furieusement envie de les revoir pour de vrai ce qui devrait se produire le 20 octobre prochain au Z7 pas loin de Bâle en Suisse.

Terrasses

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C’est sur la route du sud de la France, dans des embouteillages, qu’à la radio j’ai entendu parler du dernier roman de Laurent Gaudé. Un livre sur les attentats du Bataclan. 

Les romans de Laurent Gaudé sont toujours très forts et je redoutais de me plonger dans ses mots tellement vrais. Pourtant j’ai lu son roman, pour le souvenir.

C’était le 13 novembre 2015. Je me souviens bien de cette date car le lendemain j’étais dans une petite salle de concert en province et que l’émotion était vive parmi les artistes et le public. Quelle étrange soirée partagée entre la joie de la musique et le deuil !

Dans Terrasses Laurent Gaudé emprunte les voix des parisiens assis dans les cafés, celles des fans de Eagles of Death Metal, des supporters de foot, des badauds, des policiers, des ambulanciers, des infirmiers, des amoureux entraînés bien malgré eux dans cette nuit d’horreur. Des centaines de voix et de cris anonymes au milieu des tirs de Kalachnikov et des sirènes de secours.

Le roman fonctionne au rythme de toutes ces voix qui rêvent d’une belle soirée d’automne, d’un verre en terrasse pour terminer la semaine, d’un rendez-vous tant attendu, d’un concert. Et puis tout bascule dans l’horreur, l’horreur du hasard qui décide de celui qui va vivre et celui qui va mourrir. 

Un livre qui chapitre après chapitre déroule cette nuit interminable pour les victimes comme pour les secours et qui s’achève par l’après, lorsque la vie doit reprendre ses droits traînant derrière elle le poids du souvenir et de la perte.

N’en doutez pas Terrasses est difficile à lire. Si 128 pages sont peu de mots, il faut souvent reprendre son souffle entre les courts chapitres. Il faut même parfois faire des pauses. Mais c’est un roman fort comme les faits qu’il raconte. Alors lisez le.

La nuit des étoiles

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Peu avant la mi-août, la Terre filant à toute vitesse sur son orbite solaire, traverse des nuages de poussières qui donne naissance aux étoiles filantes des perséides. C’est souvent l’occasion pour de nombreuses associations d’astronomie de faire découvrir le ciel au grand public, à condition bien sûr que la météo soit de la partie.

Cette année nous avions posé notre camp dans le Jardin Botanique à Strasbourg, au pied de la coupole pour la nuit. Le ciel était capricieux mais les prévisions annonçaient une nuit dégagée. Nous avons installé nos instruments dans une clairière herbue infestée de moustiques assoiffés. 

J’avais amené le télescope pour montrer le ciel en visuel aux visiteurs et la lunette couplée à une caméra pour essayer de résoudre des problèmes techniques rencontrés au Champ du Feu le lundi précédent. Les nuits claires sont rares, il faut savoir profiter de la moindre occasion. 

La ville de Strasbourg avait éteint les lumières du quartier pour l’occasion et les étoiles principales de quelques constellations étaient visibles à l’oeil nu. Par contre la Voie Lactée restait cachée à nos yeux. Strasbourg oblige…

Les portes du Jardin Botanique n’ouvraient qu’à 22h30 pour le grand public mais dès 21h, une queue s’était constituée devant l’entrée. Il faut dire que les visiteurs pourraient admirer la grande lunette de l’observatoire et observer les anneaux de Saturne dans son oculaire.

Je terminais de régler l’autoguidage de ma petite lunette de 72 quand je me suis aperçu que j’étais entouré de nombreuses personnes. Et quand la première image de la nébuleuse planétaire M27 s’esquissa sur la tablette les questions fusèrent : « c’est quoi comme instrument », « par où est-ce que l’on regarde », « c’est quoi le petit point flou sur l’écran », « comment ça marche », « ça coûte cher » ? 

Je n’avais pas prévu de présenter cet instrument et me retrouvais coincé entre le télescope où des curieux s’agglutinaient et la lunette déjà bien ceinturée de personnes. Par chance Tim le canadien qui voulait tester le télescope avec son nouvel oculaire zoom 7-21 mm (que j’ai acheté le lendemain) a pris les choses en main. Après lui avoir montré comment fonctionnait l’engin, il a géré comme un grand avec un autre compère, Clovis chauffeur de l’Obsmobile, la longue file de curieux voulant coller un oeil à l’oculaire.

Pendant ce temps, je me retrouvais contre toute attente à expliquer à un public curieux les principes de l’astro photographie avec assurance alors que je débute à peine. J’ai réalisé que les images présentées sur une tablette avait nettement plus d’impact qu’un oeil brièvement collé à un oculaire. Le temps que la caméra cumule deux minutes d’exposition, j’expliquais le matériel aux personnes présentes, leur montrait des photos terminées, leur parlais de l’objet visé, galaxie, amas globulaire, nébuleuse planétaire, étoile double ou nébuleuse diffuse. 

D’un groupe à l’autre, pointant chaque fois un nouvel objet, répondant aux multiples questions, montrant le matériel, repassant sur le télescope quelques secondes pour un réglage ou pour pointer Jupiter qui se levait, je fus surpris par l’appel de l’organisateur qui annonçait la fin de la soirée d’observation. Il était déjà une heure du matin et la coupole grouillait encore de visiteurs.

J’aurai pu être au Champ du Feu à photographier les Piliers de la Terre ou à observer une comète mais ce genre d’évènement est l’occasion de montrer le ciel aux curieux et qui sait de créer de nouvelles vocations. Ce soir là j’ai rencontré deux personnes bien décidées à franchir le cap après avoir admiré les objets que nous leur présentions. Et puis en cette période d’obscurantisme scientifique, il est essentiel d’expliquer que la Terre tourne autour du soleil, que l’homme a marché sur la lune et que notre planète n’est pas plate.

Le lendemain, malgré la fatigue, nous sommes quand même montés avec quelques membres de l’association sur les collines près de Cosswiller pour une nouvelle soirée d’observation plus paisible. L’obsmobile est restée au garage à cause d’une batterie à plat et pour ma part je n’étais monté qu’avec un transat pour regarder les étoiles avec mon épouse. Ce fut magique.

My Lady Jane

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Dans l’Angleterre des Tudor le roi Edward se meurt. Jane Grey accède à la couronne mais contrairement à l’histoire connue, elle ne sera pas décapitée au bout de neuf jours de règne. 

My Lady Jane est un roman et une série TV, s’inspirant de l’Histoire pour dériver dans la romance, la fantasy et l’humour. 

L’Angleterre est peuplée d’édiants, des humains pouvant se transformer en animaux, créatures mises au ban de la société par les puissants et pourchassés à mort. La famille Tudor intrigue activement pour accéder au pouvoir et tous les moyens semblent bons pour y arriver.

Jane, herboriste dans l’âme, jeune femme rebelle, sensible et cultivée est mariée de force à Gildford le noceur pour renflouer les caisses de la famille. Las Gildford n’est pas l’homme qu’il prétend être et leurs destinées vont devenir indissociable l’une de l’autre.

My Lady Jane est conté par une voix off des plus impertinente, rythmée par des reprises de rock cultissimes et des répliques hilarantes. Combats, sexe, bondage, intrigue, la série est totalement addictive et en quatre soirées nous avions dévoré les huit trop courts épisodes. 

Caméra ou APN

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NGC 7000

J’arrive (déjà) à un croisement en astro photographie. En trois sorties et plusieurs heures passées devant l’ordinateur, je commence à obtenir des images acceptables du ciel profond. 

Je ne chasse pour l’instant que des objets très accessibles avec des temps de pose relativement courts mais je vois bien que j’ai passé un cap, surtout avec l’aide de la lunette Skywatcher 72ED. Cet instrument léger et transportable rend le travail beaucoup plus aisé grace à sa petite focale. La focale c’est la longueur du tube et plus la focale est courte, plus l’instrument est lumineux. Par contre il grossit moins. Le résultat c’est qu’il voit une plus grande portion du ciel et qu’il à besoin de moins de temps pour capter la lumière des étoiles. Du coup le suivi est plus facile et le temps de pose photo plus court.

Depuis le début je photographie avec un Nikon Z6 II Full Frame passé en mode APS-C dont le capteur n’est pas défiltré. En français cela signifie une surface de 16x24mm sur laquelle on trouve un peu plus de dix millions de pixels qui arrêtent certaines fréquences comme les infrarouges. Les appareils photos sont conçus ainsi pour restituer approximativement ce que voit l’œil humain. Nous ne sommes pas capable de voir les couleurs des objets qui brillent au-delà de Neptune, sorti des étoiles, alors tant qu’à capter un maximum de lumière, autant tout récupérer.

Beaucoup de nébuleuses et galaxies rayonnent dans l’infrarouge (l’infrarouge c’est la chaleur), du coup l’appareil photo ne capte pas tout le spectre émis et les images sont moins riches en détails.

Une solution pourrait consister à défiltrer mon Z6 mais je ne pourrais alors plus l’utiliser en photographie classique. Les paysages en infrarouge ce n’est pas mon truc.

D’où l’idée de la caméra. Ces équipements pèsent moins de 500 grammes (la moitié d’un appareil photo) et certaines d’entre elles sont refroidies à -30 degrés ce qui limite le bruit généré par le capteur. Oui parce que lorsque l’on photographie longtemps, le capteur chauffe. Et lorsque le capteur chauffe, il génère du bruit sur l’image c’est à dire de la lumière qui n’existe pas. Les photographes ayant déjà photographié dans des conditions très sombres connaissent le phénomène. À partir d’un certain niveau, l’image peut se confondre avec le bruit. Donc plus le capteur est froid, moins on a de bruit.

Mais voilà, une caméra au format APS-C, coûte plus cher qu’un boîtier photo du même genre. Et même ces caméras onéreuses possèdent des défauts. Il y a par exemple le ampglow, sorte de halo lumineux présent sur le capteur qui ne se corrige qu’avec des images spécifiques, le fait qu’une alimentation 12V 5A est nécessaire pour le refroidissement par effet Pelletier ce qui veut dire une batterie plus costaud si vous ne travaillez pas à coté d’une prise électrique, l’absence d’écran pour visualiser les images obtenues et réaliser la mise au point

Bref les caméras sont des sous APN hors de prix.

En plus il faut choisir, entre la caméra monochrome ou la caméra couleur. Les monochromes sont beaucoup plus sensibles car elles ne possèdent que des capteurs de luminosité contrairement aux couleurs qui se partagent le même nombre de pixels en trois longueurs d’onde. Hélas elles ne photographient qu’en noir et blanc. Du coup il faut utiliser des filtres dans plusieurs longueurs d’ondes pour restituer les couleurs ce qui veut dire poser pendant trois à quatre fois plus de temps. Les filtres coûtent cher et nécessitent  idéalement une roue à filtre pour passer automatiquement de l’un à l’autre sans avoir à tout démonter. Bref c’est compliqué.

Dans mon cas je dois me résigner à choisir une caméra couleur avec un plus petit capteur tout en conservant de gros photosites. Le hic c’est qu’un plus petit capteur entraîne une réduction de la zone du ciel observée et ça ce n’est pas cool.

Moi qui me réjouissais de disposer d’un grand champ avec la lunette Skywatcher 72ED, son réducteur de focale et un boitier en APS-C, je découvre qu’avec une caméra à mille euros je devrais photographier des objets moins étendu. Par exemple actuellement je peux photographier la nébuleuse América, la galaxie d’Andromède, les Pléiades ou les nébuleuses Trifide et Lagune sur une image. Avec une caméra non. Je n’aurais q’une partie de ces objets.

Il existe bien caméra ZWO ASI 2600 MC qui possède un capteur 16×24 mm mais bon, elle est au même prix qu’un Nikon Z6 II neuf. Du coup mon choix s’est finalement porté sur la ZWO ASI 533 MC Pro après avoir écouté les conseils de passionnés. Un compromis entre mon budget contraint et les exigences techniques.

Pourquoi une caméra de la marque chinoise ZWO ? Parce que je suis dans l’écosystème ZWO avec l’ordinateur qui pilote ma lunette, un Asiair Plus et la monture qui supporte l’instrument, à savoir une AM5. Il est nécessaire que tout ce petit monde se comprenne pour que tout fonctionne bien et ZWO est un peu l’Apple de l’astronomie, il ne fonctionne qu’avec lui-même.

Pourquoi une caméra couleur ? parce que comme dit plus haut je ne suis pas encore prêt pour des sessions de huit heures de shooting surtout avec une dizaine de nuits acceptables pour l’astronomie par an et qui durent à peine plus de quatre heures en été. Pourquoi la 533 ? parce qu’elle est vendue actuellement sous le seuil psychologique des mille euros, qu’elle possède un capteur carré faisant 11 mm de coté comprenant 3008×3008 pixels, un niveau de bruit faible et aucun ampglow contrairement à certaines autres caméras.

Il va falloir maintenant que je reprenne tous les réglages de back focus, c’est à dire la distance entre la dernière lentille du réducteur de focale et le capteur de la caméra.

Antartica Blues

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J’ai toujours rêvé des terres australes. J’aime même songé sérieusement à partir neuf mois aux Kerguelen pour y travailler. J’ai lu des livres, regardé des reportages, dévoré la bande dessinée Voyage aux Iles de la Désolation avant de tomber par hasard sur le roman de Jennifer Lesieur.

Au bord du burn out, l’autrice a tout abandonné pour fuir en croisière vers le Pôle Sud et c’est ce voyage qu’elle raconte dans Antartica blues. Une sorte de journal de croisière à bord de MS Fram avec quelques escales aux Malouines, en Géorgie du Sud pour arriver enfin sur le continent antarctique.

Entre récits d’explorateurs, description des passagers et découverte des paysages et de la faune polaires, notre voyageuse entreprend un périple thérapeutique à la découverte du continent glacé. 

Au cours du roman, Jennifer se pose à juste raison des questions écologiques. Comment justifier ce tourisme dans le dernier continent inviolé qui n’appartient pour l’instant à personne. Plus de 70 000 personnes foulent quelques heures par an ce sanctuaire mis à mal par le tourisme et convoité pour ses ressources encore inexploitées. Elle parle également du massacre des baleines au début du vingtième siècle et du réchauffement climatique particulièrement visible dans ces contrées fragiles. Serait-ce pour se donner bonne conscience ?

Ferais-je un jour ce voyage comme l’autrice qui a fuit Paris et son travail pour le continent glacé ? Je ne crois pas. Je ne pense pas que le tourisme ait sa place là bas. Cette terre doit rester préservée et quand je songe au bilan carbone de l’aventure, je ne peux m’empêcher de penser que tout cela ne fait aucun bien à l’Antarctique.

Malgré tout le livre m’a fait rêver comme à chaque fois lorsque quelqu’un évoque les terres australes.

Prévisible

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Ceux qui vivent en Alsace le savent bien, les prévisions météorologiques allemandes sont bien plus fiables que les françaises. Météo Suisse est beaucoup plus précise pour la montagne et les Dernières Nouvelles d’Alsace détestent Météo-France.

Je côtoie quelques astronomes amateurs alsaciens, du coup j’en entends des vertes et des pas mûres au sujet des prévisions météorologiques. 

Car en astronomie, la couverture nuageuse, la vitesse du vent, l’humidité de l’air ou la hauteur de la couche d’inversion, la turbulence sont des facteurs déterminants pour la qualité d’une observation.

Certains utilisent Météoblue, d’autres Ventusky, Infoclimat et d’autres. Moi je me sers à la source, chez Météo-France où tournent les modèles. Et bizarrement, je ne suis pas souvent d’accord avec les analyses météorologiques des autres astronomes amateurs avec qui j’échange.

Précisons tout de suite que j’ai été un bien piètre prévisionniste à Roissy au début de ma carrière. Une science qui ne m’a jamais vraiment passionné pour être tout à fait honnête. 

Alors j’utilise l’application Météo-France et ses pictogrammes assez basiques pour savoir le temps qu’il va faire comme tout un chacun. Hélas un picto de ciel clair ne signifie pas un ciel adapté à l’astronomie. Il peut y avoir un léger voile de nuages élevés qui va pourrir les photographies.

Comme je bosse dans cette petite administration tant décriée par tout le monde, j’ai un accès privilégié à la maison aux modèles ainsi qu’à l’imagerie radar et satellite depuis un navigateur web. Je peux consulter les prévisions à mailles fines à 48 heures des différentes couches nuageuses, les champs de vents au sol et en altitude et les températures pour savoir si je vais cailler.

Très souvent je vois circuler des informations farfelues sur le temps qu’il va faire sur le Whatsapp de l’association. Alors je rectifie en émettant les réserves d’usage car on parle ici de prévision, même à courte échéance, et sans me vanter, je gagne presque toujours à ce jeu, parce que, j’ai devant les yeux les observations satellites et les modèles, qui corroborent le plus souvent les pictogrammes colorés de Météo-France.

La concurrence utilise les mêmes observations et modèles que nous (nos observations et modèles en fait). Certains de leurs produits possèdent des looks plus sexy que les nôtres. Ce sont les mêmes données qui les alimentent mais probablement pas à la même fréquence. 

Plusieurs dizaines de prévisionnistes travaillent 24 heures sur 24 pour choisir le modèle, élaborer la vigilance, rédiger des bulletins et surveiller l’évolution de la situation météorologique. Certes, ce sont ces fainéants de fonctionnaires qui ont prévu 4 cm de neige sur la région parisienne au lieu des 6 qui sont tombés provoquant la colère d’un ministre anti fonction publique.

Mais quoiqu’en pensent les alsacos plongés dans la passionnante lecture des DNA, nos prévisions sont bonnes, même très bonnes. Et dans le petit groupe WhatsApp des astronomes, on me contacte de plus en plus souvent pour avoir la situation météorologique de la nuit à venir alors que je suis qu’une brêle en prévisions. Le défaut c’est que je suis devenu l’oiseau de mauvaise augure du groupe WhatsApp. C’est moi qui annonce les mauvaises nouvelles, les évènements qui devront être annulés, les nuits nuageuses, mais je suis aussi celui qui promet parfois une petite fenêtre inespérée entre deux perturbations.

Leviathan – Heartquake/Redux

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Je râle souvent contre les vieux progheads nostalgiques qui se vautrent dans la fange du rétro prog ou les cover Pink Floyd. Mais à bien y réfléchir, je suis un vieux proghead qui écoute de temps en temps du métal pour faire bonne figure. Et quand Alias à parlé de l’album de Leviathan dans son blog, j’y ai naturellement jeté une oreille curieuse.

A la fin du second titre, ‘Hellishade of Heavenue’ je commandais Heartquake/Redux sans écouter le reste.

Avec trois des membres de la formation d’origine, le chanteur Alex Brunori, le batteur Andrea Moneta et le claviériste Andrea Amici rejoints par le bassiste Andrea Castelli et le guitariste Fabio Serra, ils ont ré enregistré cette année l’album Heartquake sorti en 1988, donnant naissance à ce Heartquake/Redux. 

Dès l’écoute du premier titre ‘The Waterproof Grave’ j’ai eu l’impression de plonger dans un album de The Watch, vous savez ce groupe italien qui reprend Genesis en live. Le titre délivre un bon gros son rétro prog seventies magnifiquement amené alors qu’à l’époque, en 1988, le genre était plutôt morribon.

‘Only Visiting This Planet’ m’a tout de suite fait songer au néoprog de IQ avec ses choix rythmiques et le phrasé haché du chant d’Alex quand ‘Up We Go!’ fait penser aux débuts de Marillion et que le titre final ‘Hearthquake’ donne dans les glorieuses années de Genesis.

Les guitares de Fabio sonnent furieusement comme celles de Steve Hackett et les claviers vintages ne sont pas loin du travail d’orfèvre de Tony Banks, tout particulièrement dans ‘The Waterproof Grave’ et ‘Heartquake’.

Mais des six morceaux, mon préféré est incontestablement le ‘Hellishade of Heavenue’ qui jette un pont entre le rétro prog et le néoprog. Il joue une partition mélo crooner digne des plus belles ballades de In The Court Of The Crimson King et le solo de guitare à la quatrième minute est à tomber par terre.

J’ai un peu plus de mal avec ‘Only Visiting This Planet’ qui ressemble également aux premières années de Arena, non pas que je n’aime pas l’album The Pride loin de là, mais sa musique n’est pas trop raccord avec les deux premiers morceaux.

Au bout du compte, j’ai un gros coup de cœur pour les deux premiers titres de l’album ainsi que pour son final. Coincés entre ces trois pièces ‘Only Visiting This Planet’ et ‘Up We Go!’ m’emballent un peu moins.

Mais replonger de temps en temps et à dose homéopathique dans le rétro prog ne fait jamais de mal, c’est même assez plaisant et cet album est un bon choix pour une cure de jouvence.