Bilan photo

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Voilà deux années que je suis dans un club photo et l’heure est aujourd’hui au bilan. 

J’y suis rentré dans le club par curiosité et parce que deux personnes que j’aime bien m’ont invité à venir voir ce qu’il s’y passait.

Cela faisait longtemps que je voulais rejoindre un club sans jamais avoir franchi le pas. Je voulais m’améliorer, apprendre, me confronter aux autres, découvrir des techniques, rencontrer des photographes et échanger. Je le veux d’ailleurs toujours.

Mais honnêtement, ce n’est pas ce que j’y ai trouvé. Tous les quinze jours, de 20h à 22h30, nous nous réunissons dans une salle pour suivre toujours le même rituel : critique croisée de deux photographies, projection et classement des clichés d’un challenge, présentation du travail d’un photographe, diaporama de vacances, blagues potaches, polémiques interminables sur le sexe des anges, annonces de concours et ou des résultats, prochaines sorties et organisation d’expositions.

Lors de ces assemblées il n’est pas question de technique photographique sorti des horizons inclinés, des capteurs mal nettoyés et des soleil au centre de l’image. Les membres ne parlent pas de matériel si ce n’est pour se moquer d’OM System et relancer de l’éternel combat entre Canon et Nikon. Pas un mot sur les nouvelles fonctionnalités des logiciels, sur l’art de la photographie, sur les nouvelles optiques ou le dernier boîtier. Il y a par contre beaucoup d’avis très tranchés sur les images présentées en séance.

Quelques membres sont des photographes aguerris avec du matériel de compétition, gagnants de concours, d’autres font des photos à la manière de souvenirs de vacances et enfin certains travaillent juste au smartphone. Ce ne sont d’ailleurs pas eux qui produisent les plus mauvaises images, loin de là et je me situe en bas du classement, malgré mon matériel. Il y a quelques photographes, un peu moins d’artistes et beaucoup qui se croient les deux.

Contrairement à l’association d’astronomie que j’ai rejoint à peu près à la même époque, j’ai l’impression de n’avoir pas progressé au club photo. Là où les astronomes amateurs guident, conseillent, critiquent, donnent de leur temps, partagent leur travail, leurs astuces, testent des nouveaux équipements, comparent, mes vieux potes photographes ergotent et progressent peu.

S’il est très agréable de partir en virée en groupe pour faire de la photographie, ce n’est pas ces jours là que l’on ramène les meilleures images. Et si j’ai réalisé quelques chouettes photos animalières, c’est lors de sorties en dehors du club, avec l’un de ses membres. 

Si lors des réunions, nous avons de bonnes tranches de rigolade, souvent au dépend des autres, et qu’il est toujours sympathique de partager sa passion, j’ai tout de même l’impression de perdre un peu mon temps lors de ces soirées et chaque prétexte est bon pour ne pas y aller.

J’ai donc décidé d’arrêter les frais. Idéalement j’aimerais trouver un nouveau club pour essayer de progresser mais je n’ai pas encore trouvé de successeur qui allie à la fois proximité et intérêt.

Test du Nikon Z 70-200 2.8

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Pour moi, la Rolls-Royce des objectifs de photographie de concert, c’est le 70-200 mm ouvert à 2.8. En réalité il s’agit plutôt d’un 4×4 tout terrain mais bon…

Le zoom commence assez large pour photographier un musicien de plein pied à 2 mètres de distance et permet également de réaliser un cadrage serré sur son visage sans bouger et sans changer d’ouverture.

Le 70-200 est un objectif lumineux, idéal pour les scènes peu éclairées à condition de choisir les bons réglages. Il permet de changer de focale sans avoir à bouger tout le temps et possède un bon compromis poids/encombrement pour sa focale. Évidemment, comme tous les zoom, il écrase les perspectives. Mais lorsque l’on photographie à F/d 2.8 avec une cible rapprochée, l’arrière plan peut rester assez nébuleux. D’ailleurs c’est une esthétique que je recherche dans mes photos de spectacle, dissoudre l’arrière plan qui n’est pas toujours très sexy. En plus j’aime beaucoup photographier un visage avec dans l’arrière plan une silhouette noyée dans le flou et à F/d 2.8 ça le fait généralement bien.

Je travaille également avec un 24-70 mm, mais je ne shoote avec que dix pour-cent de mes images lors d’un concert. Du coup, il sort de moins en moins du sac et lorsque j’ai besoin d’une vue d’ensemble, je me déplace avec le 70-200. C’est presque que plus simple que de jongler avec deux boîtiers.

Un 70-200 pèse 1,5 Kg, ne s’allonge pas lorsque l’on zoome, ne change pas d’ouverture non plus et accroche relativement bien les sujets, même dans une salle de spectacle.

Nikkor Z 70-200 2.8 s

Depuis 6 ans je travaille avec un Tamron G2 pour monture Nikon F auquel je fixe une bague FTZ pour photographier avec les hybrides Nikon (pour passer d’une monture F à une monture Z). Cela rallonge le tube et ajoute du poids à l’ensemble mais cela fonctionne très bien.

J’avais toutefois envie de changer pour un objectif plus récent, de préférence en monture Z. Nikon propose en ouverture 2.8 constante le 70-180 et le 70-200. Le 70-180 est léger mais de diamètre inférieur (67 mm) et le tube s’allonge lorsque l’on zoome ce qui peut être déstabilisant dans le feu de l’action. Le 70-200 possède un diamètre supérieur (77 mm) et ressemble au Tamron. Hélas il est nettement plus cher. Déjà que le 70-180 était onéreux, là c’est exorbitant, un mois de salaire de fonctionnaire catégorie B avec les primes.

J’ai essayé le 70-180 mm dans un magasin et j’ai finalement acheté le 70-200 en ligne. Pour quelle raison ? D’abord parce que ma femme n’a pas opposé d’objection particulière, ensuite parce que je ne voulais pas baisser en gamme par rapport au Tamron G2, enfin parce que Nikon proposait une grosse promotion dessus jusqu’à fin mars. Certes, c’est du très grand luxe lorsque l’on considère le nombre de spectacles que je couvre par an, mais j’avais envie de me faire plaisir.

Tamron avec FTZ et Nikkor

Le Nikon Z 70-200 2.8 s ressemble globalement au Tamron 70-200 2.8 G2. Même diamètre de 77 mm, même poids, même taille. Le diaphragme est de neuf lamelles pour offrir un joli bokeh bien rond. Le Nikon possède 21 élément en 18 groupes contre 23 en 17 groupes pour le Tamron.

Sur le Nikon, le bouton personnalisé L-Fn2 est parfaitement positionné pour qui tient l’objectif de manière à jouer sur le zoom. Je lui ai immédiatement attribué le crop FX/DX pour me rapprocher du batteur toujours planqué au fond de la scène. Le L-Fn situé plus près du boîtier est plus accessible lorsque l’on vise avec l’écran, il a donc naturellement hérité de l’affichage de l’horizon artificiel très utile dans cette position. Quant à la bague la plus proche du capteur, je lui assigne toujours le réglage des ISO pour avoir mes trois composantes du triangle d’exposition dans la main droite. Après elle n’est pas franchement facile à attraper cette petite bague mais bon.

Tamron

Le Tamron dispose de quatre boutons : mise au point de 3 m à l’infini ou de 0 à l’infini, mise au point manuelle ou automatique, stabilisation et mode de stabilisation. Le Nikon n’en a que deux sans parler des deux boutons personnalisables : mise au point de 5 m à l’infini ou de 0 à l’infini, mise au point manuelle ou automatique.

Nikkor

A 70 mm la mise au point mini est de 50 cm et à 200 mm elle est de 1 m ce qui en concert me convient parfaitement sauf si le chanteur vient hurler juste devant l’objectif (ça m’est déjà arrivé). C’est 40 cm de mieux que le Tamron à 70 mm mais 10 cm moins bien à 200 mm. L’objectif pèse son poids avec tout de même 1.4 Kg mais c’est 300 g de moins que le Tamron équipé de la bague FTZ indispensable pour travailler avec un hybride Nikon. Par contre il a sensiblement la même taille à savoir 22 cm.

Un des bons points du Nikon vient de ce pare soleil que l’on peut verrouiller (j’ai perdu celui du Tamron lors d’un festival de métal). Un autre point appréciable, c’est la bague de fixation du trépied qui est facilement escamotable et propose deux points d’ancrage. La course du zoom est un peu longue (1/4 de tour) mais cela reste gérable. Les deux objectifs ouvrent de 2.8 à 22 constant et zooment sans allongement du tube.

Pour les photographes de concert qui craignent les éclaboussures de bière et les postillons de chanteur, notez que le Nikon est tropicalisé ce qui signifie qu’il supportera mieux l’humidité et la poussière. Par exemple si vous aimez photographier les tempêtes sur la digue de Saint Malo, le Nikon 70-200 devrait être un bon compagnon de voyage. Vous n’aurez pas forcément besoin d’avoir les pieds dans l’eau avec sa focale et vous craindrez moins les embruns.

Nikon annonce un gain de 5 stops avec la stabilisation. J’ai testé pour le fun à main levée une focale de 200 mm au 1/30 s alors que normalement je devrais, sans stabilisation, shooter au moins à 1/250 s, et rien à signaler, pas de tremblotement. Évidemment, il n’est pas courant que je photographie un guitariste ou un batteur en pleine action au 1/30 s pour éviter un clonage des musiciens sur la pellicule.

Difficile de départager le Tamron à gauche du Nikon à droite avec une photo prise avec un trépied. Evidement à main levée, le Nikon fera la différence avec sa stabilisation, son poids plume et son autofocus plus réactif.

J’ai inauguré le Nikon 70-200 avec le concert de Mostly Autumn chez Paulette et sur 150 photos il n’y a pas aucun déchet ce qui est très rare en live. Autant dire que l’objectif s’est très bien comporté.

Il y aura ensuite Weather Systems, Mystery et puis Toïtoïtoï qui ont programmé deux spectacles en fin d’année. Cela ne va pas rentabiliser la bête, mais au moins je vais m’en servir un peu.

Everon – Shells

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Aujourd’hui je vais vous présenter le groupe Everon et son dernier album Shells. Everon est une formation allemande de rock progressif née dans les années quatre-vingt dix qui n’avait pas donné de nouvelles depuis l’album North sorti en 2008. Du rock progressif symphonique à tendance grandiloquente chanté en anglais.

Shells, sorti seize ans après North, compte pas moins de douze titres dont un grand format final de presque quinze minutes. Alors asseyez-vous confortablement devant votre hifi avec une bonne bière pour l’écouter, car vous allez rester assis pendant soixante onze minutes.

Certaines mauvaises langues disent que je vis trop près de la frontière allemande et que cela a une mauvaise influence sur mes goûts musicaux. C’est vrai, j’avoue, j’aime beaucoup le rock progressif d’Outre Rhin, et ça depuis des années.

Les musiciens de Everon ne sont plus tout jeunes tout comme leur musique qui ne va pas insuffler une nouvelle dynamique à un genre passé de mode. Mais, sans se vautrer dans la nostalgie des seventies, le groupe propose un rock progressif symphonique qui emprunte de nombreux éléments au folk et même du métal.

Les morceaux dégoulinent d’orchestrations symphoniques avec force de violons, de piano, de flûtes, rien de franchement épuré et même parfois limite pompier.

C’est ‘No Embrace’, le premier morceau de l’album qui m’a donné envie de découvrir Everon. Des guitares lumineuses posées sur des claviers symphoniques propulsent un chant solaire. La musique emprunte autant au prog symphonique qu’au folk, le tout avec beaucoup d’emphase, rappelant souvent The Ancestry Program et Neal Morse.

Par contre le ‘Broken Angels’ m’a fait très vite douter avec son style lent à la frontière d’une complainte chantée par Demis Roussos vers la fin de sa carrière. Disons que le contraste est saisissant jusqu’au refrain façon oriental qui remet les pendules à l’heure. Maintenant, je l’écoute sans sourciller.

Une fois que l’on est prévenu que Shells ose le kitsch, le pompier et le symphonique programmé, on peut continuer à écouter l’album beaucoup plus sereinement.

En fait, avec Everon je retrouve un peu l’esprit de ASIA, TOTO et des super groupes du même tonneau. Il y a quand même ‘Grace’ qui atteint la limite de ce que je suis capable d’endurer, surtout à cause du chant féminin qui me met mal à l’aise avec son approche quasi lyrique.

Du folk à la musique médiévale il n’y a qu’un pas que le groupe franchit allègrement avec ‘Pinocchio’s Noise’ chanté à deux voix. Une fois encore le symphonique rencontre la musique traditionnelle et c’est assez bluffant de voir comme tout cela est parfaitement arrangé.

Et lorsque l’on découvre ‘Flesh’ et ses quatorze minutes et vingt-cinq secondes, on ne peut que constater que Everon est très à l’aise avec les compositions, même dans leur forme longue. Le titre est une machine de guerre prog symphonique qui vous vole quinze minutes de votre vie sans que vous vous en rendiez compte. Un morceau absolument magistral à la manière de Transatlantic.

Malgré quelques petits dérapages ici où là, Shells est un album qui renoue avec le prog fleuve à grand spectacle. Donc si vous aimez le genre, allez l’écouter, vous ne serez pas déçu.

La gueule de bois

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Entre de multiples déplacements dans le Grand Est pour le travail, une nuit tardive au Champ du Feu, un régime draconien avant une prise de sang, un concert Chez Paulette, ce foutu passage à l’heure d’été et un nouveau rhume qui m’est tombé dessus samedi, j’ai une sévère gueule de bois.

Par chance j’avais enregistré ma Chronique en Images mercredi et j’ai encore deux albums d’avance dans les tiroirs. Parce que je serai bien incapable d’analyser quoique ce soit en ce moment. J’écoute en boucle un disque de métal grec depuis presque une semaine sans être capable d’écrire une ligne à son sujet. Je me traîne du canapé au lit, le ventre creux, le nez bouché et les paupières lourdes, lisant quelques pages d’un roman avant de sombrer dans les bras de Morphée pour une heure ou deux.

Les prévisions annoncent du ciel clair pour la semaine, mais étant donné mon état et un nouveau déplacement programmé à Reims puis à Langres, je ne sais pas si j’aurais le courage de sortir la lunette pour la nuit.

Ne vous y trompez pas, je ne me plains pas. Je m’éclate entre la photographie, la musique et l’astronomie (le travail c’est une autre affaire). Mais la privation de fromage, de biscuits, de sucreries et de grignotage entre les repas met à rude épreuve ma volonté. 

Mon généraliste s’inquiète du bon fonctionnement de mes reins, de mon taux de cholestérol. Mon urologue s’inquiète du niveau de mes PSA et moi pour mon estomac qui gargouille. J’ai déjà perdu deux kilos en quinze jours en évitant la pause café de neuf heures avec les collègues et en bannissant les biscuits et le comté de la liste des courses. Par contre je bois de l’eau, beaucoup d’eau, des litres d’eau, ce qui fait de moi un homme fontaine.

Vous n’avez rien à déclarer ? J’ai faim. Qu’est-ce que vous avez là ? Un creux.

Tout ira mieux après la prise de sang. Je pourrais boire de la bière à la place de l’eau, me jeter sur les plateaux de fromages avec un verre de vin et du pain, et me bâfrer de viennoiseries. Certes je triche un peu, mais qui a envie de passer au bloc, de prendre un traitement supplémentaire ou de recommencer toute une batterie d’examens douloureux et intrusifs ? Vous ?

Vendredi si tout va bien, je pourrais reprendre un régime gascon et monter au Champ du Feu refaire la photographie de la nébuleuse de la méduse que j’ai lamentablement gâchée vendredi dernier en croyant bien faire. Presque 4h d’images bonnes à mettre à la poubelle en voulant pousser trop loin la sensibilité de la caméra. Je monterai avec un gros bout de fromage, du pain, des tranches de cake aux fruits confits et une bière rousse pour faire tout passer.

Je me sens déjà mieux tout à coup. 

Mostly Autumn Chez Paulette

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Le café concert, perdu dans la campagne de Toul, a rouvert ses portes après une longue absence et l’association ArpegiA, qui organise des concerts de rock progressif dans ce lieu assez unique, a pu reprendre son activité restée trop longtemps en suspens. Et pour débuter la saison comportant trois dates, c’est le groupe Mostly Autumn qui était à l’honneur.

Et ne nous mentons pas, je ne suis pas un fan de Mostly Autumn. Mais l’occasion était trop belle de retrouver mes amis lorrains et de les soutenir avec mes petits moyens, une association qui fait beaucoup pour le rock progressif dans notre région.

J’ai écouté le dernier album en date du groupe intitulé Seawater, et sorti du dernier morceau, je n’ai pas été franchement emballé. Pour corser le tout, je m’étais couché le jour même vers 3h00 du matin après une longue nuit étoilée.

Plus de deux cents personnes avaient répondu présent à l’invitation d’ArpegiA, un bon début de saison pour l’association qui se poursuivra avec le groupe Weather Systems le 23 mai et Mystery le 25 octobre.

Comme dit plus haut, je ne suis pas un inconditionnel de Mostly Autumn et leur nouvel album ne m’a pas laissé de souvenir impérissable. Je n’avais donc pas de grosse attente pour ce concert et finalement j’ai été agréablement surpris. Même si certains titres sont un peu faciles façon Floyd cover, si les soli de guitares sont d’un grand classicisme, le groupe assure un show bien rodé et plusieurs morceaux, dont le long ‘Seawater’, m’ont transporté. J’ai beaucoup aimé les passages où le folk rencontre et prog et un peu moins les moments où la batterie cogne sur les fûts.

Sur scène sept musiciens, deux guitaristes, un bassiste, un batteur, un clavier, une chanteuse et caché dans un coin une flûtiste jouant également des claviers. La petite scène de Chez Paulette est bien chargée. Alors sorti de la chanteuse qui bouge et fait le show, le spectacle reste assez statique. Ceci dit Alex Cromarty, le batteur, semble bien s’éclater pendant que ses comparses restent très concentrés. 

C’est un concert à trois voix avec évidemment Bryan, Olivia et Chris, le second guitariste, à la voix fluette. Le chant d’Olivia, qui ne m’avait pas emballé outre mesure sur Seawater, m’a agréablement chatouillé en live, comme quoi on peut être parfois surpris.

J’ai reconnu plusieurs titres de Seawater pendant le concert mais étant donné que je ne possède que deux albums de Mostly Autumn à la maison, ne m’en demandez pas plus sur la setlist de la soirée. Un show avec entracte et pas de première partie pour pas loin de trois heures de musique qui ont passé très vite malgré la fatigue. 

J’ai en plus, comme toujours, retrouvé plein de connaissances que je n’avais pas croisé depuis longtemps, un des charmes de Chez Paulette qui est un peu ma seconde maison du rock progressif.

Je me rend compte avec horreur en écrivant ces lignes, que plusieurs des musiciens de Mostly Autumn jouent ou ont joué également dans Riversea, un groupe que j’aime beaucoup. J’aurais dû rester après le concert pour taper la discute avec Alex et Iain. Mais bon, j’avoue qu’à 23h30, mes yeux commençaient sérieusement à piquer et il me restait encore deux heures de route devant moi avant de me coucher.

Ce fut une très belle soirée, alors merci à ArpegiA de nous proposer ces concerts et merci à Mostly Autumn pour leur belle performance.

Vous trouverez toutes les photos du concert sur mon compte Flickr.

Moonshine Blast – Realm of Possibilities

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Entre des écossais et des allemands, j’ai décidé de glisser un groupe français qui chante en anglais, histoire de changer un peu de langue.

Je ne sais plus vraiment comment j’ai entendu parler de Moonshine Blast et peu importe. Il s’agit de quatre musiciens de la région parisienne qui proposent du rock progressif à la sauce alternative.

J’avais survolé leur premier album Reality Fear sorti en 2018 sans être totalement convaincu et j’attendais leur prochain effort pour voir s’ils progresseraient. Et pas de doute, Realm of Possibilities change de braquet.

Leur nouvel album est ambitieux avec douze titres en comptant ‘The Cell’, le grand format de plus d’un quart d’heure. Realm of Possibilities explore de nombreuses facettes du rock progressif, des morceaux de quatre à seize minutes qui empruntent au prog, au métal, à l’alternatif et aussi à la pop.

Fatalement, on y retrouve de nombreuses influences comme celle de Porcupine Tree qui est certainement la plus flagrante. ‘Only You’ flirte plutôt avec la pop quand l’instrumental ‘Liquid Feels II’ porte clairement la marque du rock alternatif expérimental de Steven Wilson et que ‘Broken Arrow’ possède quelques passages néo-progressifs quand ‘Fractal’ emprunte des éléments à Opeth.

Pour continuer les comparaisons, j’entends dans Realm of Possibilities du anasazi avec ‘When The Wind Blows’, du Cris Luna sur le rageux ‘Strangled’, du Marillion ou du Peter Gabriel, mais l’influence la plus évidente reste, je l’ai déjà dit, celle de Porcupine Tree.

Le titre album compte peut-être parmi les plus originaux, disons que j’ai beaucoup plus de mal à le raccrocher au travail d’autres artistes que j’écoute régulièrement. J’aime beaucoup son ouverture à la basse et la guitare ainsi que l’énergie de la voix Nicolas.

Je trouve que le groupe ne maîtrise pas vraiment la forme longue. ‘The Cell’, du haut de ses seize minutes, est un titre prometteur sur le papier. Hélas, je me perds rapidement en route, passé sa première partie presque psychédélique. Au bout de quatre minutes, Moonshine Blast se lance dans un quasi cover Porcupine Tree qui traine ensuite en longueur, et là, je décroche à chaque fois.

Et c’est bien dommage, car l’album s’achève sur une petite pépite, le délicat ‘When The Wind Blows’ qui débute à la guitare acoustique et au chant pour s’enrichir progressivement de claviers, de batterie et de guitare électrique.

L’album est assez varié, ce qui est une bonne chose si l’on considère sa durée. Par contre, il lui manque une identité bien marquée, et le chant, pourrait être mieux maîtrisé et plus varié.

Realm of Possibilities est album intéressant, certes pas très original et sans doute trop long à mon goût, mais il mérite la découverte.

Mickey 7

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Mickey Barnes est un consommable. Un humain répliqué que l’on peut sacrifier pour réaliser des missions dangereuses. 

S’il meurt, il suffit de lancer la production d’une nouvelle copie et Mickey pourra partir à nouveau pour réparer le réacteur à antimatière, tester l’atmosphère d’une planète ou combattre les vers des glaces.

Mickey a choisi son métier pour avoir une place dans le premier vaisseau de colonisation en partance. C’était ça où souffrir dans d’atroces douleurs suite à un pari stupide.

Mais voilà, un jour, alors que tout le monde croit Mickey 7 mort lors de sa dernière mission, il revient vivant à la base et dans son lit se trouve Mickey 8, fraîchement sorti de cuve. Et là tout devient nettement plus compliqué.

Ce n’est pas le film Mickey 17 qui a motivé ma lecture – je ne l’ai pas vu au cinéma – mais le résumé au dos du livre. Le thème abordé semblait prometteur. 

Toutefois le roman n’a pas été vraiment à la hauteur de mes espérances. La vie des Mickey n’est pas follement originale même si l’auteur traite tout cela avec une bonne dose d’humour. 

Par contre Mickey se passionne pour l’histoire et les récits sur la colonisation spatiale, qu’il dévore entre ses missions suicidaires, construisent peu à peu l’univers d’une civilisation qui a choisi l’expansion galactique pour résoudre ses problèmes et assurer sa survie.

Ces chroniques de vaisseaux ruches partant vers l’inconnu sont clairement la partie la plus intéressante du roman et l’auteur aurait pu en faire le cœur de son livre.

La conclusion du roman est hélas prévisible tant elle est facile mais colle assez bien avec le ton léger du livre. Alors si vous voulez lire un roman de science-fiction qui ne prend pas la tête, Mickey 7 pourrait vous convenir.

Planification

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Avant de partir en montagne pour une nuit d’observation, il est utile de préparer sa sortie.

La première chose à laquelle on songe naturellement c’est à l’équipement, la charge des batteries, les vêtements et la nourriture. 

Certes c’est important, même essentiel au bon déroulement d’une nuit d’astronomie, mais cela ne suffit pas. Avant de partir, il faut décider de l’objet que l’on va photographier.

Des objets, il en existe une multitude dans le ciel, la lune, les planètes, les galaxies, les nébuleuses, les amas d’étoiles, les comètes. Tous ne sont pas visibles aux mêmes latitudes et certains ne sont bien placés qu’à certaines périodes de l’année.

Ensuite certaines nébuleuses ou galaxies requièrent un champ large alors que d’autres sont tellement petites qu’une grande focale est préférable. Certains objets sont très lumineux, comme les planètes, d’autres sont invisibles à l’œil nu et même dans un bon télescope.

Avant de partir, se pose donc la délicate question du « que vais-je photographier ce soir ? ». Pour moi la liste est longue puisque je débute. Mais pour certains objets, il faudra que j’attende l’arrivée de l’été. Pour d’autres, j’ai déjà loupé le coche. Il me faudra patienter jusqu’à l’hiver prochain.

Alors j’ouvre l’application Stellarium, consulte le numéro spécial de Ciel et Espace, recherche la note intitulée Observation dans mon smartphone où je stocke les objets que je rêve d’ajouter à mon tableau de chasse, et je regarde s’ils seront visibles dans le ciel du soir. 

À quelle heure se lève-t-il , à quelle hauteur culminera-t-il à l’horizon, à quelle heure se couchera-t-il, quelle est sa luminosité et quelle est sa taille. Je ne me pose pas encore la question de quel de filtres utiliser pour le photographier car pour l’instant je n’utilise aucun filtre mais cela rentrera sans doute bientôt dans mes critères.

L’astro photographe a besoin idéalement d’un objet qui reste longtemps visible pour maximiser le temps de capture et qui soit assez haut dans le ciel afin d’avoir moins de perturbations atmosphériques. Ensuite, en fonction de sa taille, il va falloir choisir l’instrument adapté. Ma lunette avec son réducteur de focale et la caméra couvre un champ qui possède une largeur représentant un centième du ciel. Mon télescope lui voit une zone six fois plus petite. Pour vous donner un ordre de grandeur, la Lune fait environ un demi degré d’angle angulaire. Donc dans la lunette je pourrais mettre neuf lunes alors que dans le télescope elle ne tient pas totalement, du moins avec la caméra que je possède.

Le choix de l’objet conditionne donc le matériel à emmener pour l’observation. Il faut également bien étudier cible, savoir si des étoiles brillantes vont perturber la photographie, pour bien doser le temps d’exposition, vérifier si on ne se trouve pas en plein radiant d’étoiles filantes, dans l’axe d’un aéroport, si la Lune ne va pas être trop proche ce soir là. Bref plein de paramètres qui vont déterminer ce que l’on va photographier.

Evidemment, arrivé là haut, il ne faut pas qu’il ait des nuages…

Saor – Admidst the Ruins

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Il n’y a que Stéphane Gallay pour recommander des groupes comme Saor et moi pour les écouter. Imaginez donc, du black métal marié à du folk qui accouche d’une galette dans les tourbières écossaises. Voici à quoi peut ressembler Admidst the Ruins, le nouvel album du groupe Saor.

Admidst the Ruins propose cinq titres de huit à quinze minutes pour une durée totale de près d’une heure où vous entendrez des flûtes, des pipes, des sifflets, du violon, de l’alto, du violoncelle et tout l’attirail électrique du métal sans parler de chant clair et de growl.

C’est la participation de la violoncelliste Jo Quail sur le morceau ‘The Sylvan Embrace’ qui a motivé ma première écoute de l’album, même si au bout du compte, elle est assez anecdotique. En plus mon chroniqueur suisse préféré en disait beaucoup de bien. 

L’achat a naturellement suivi. Pourtant j’ai trainé à en parler. C’est qu’il faut tout de même être dans un certain état d’esprit pour écouter ce folk pour le moins caverneux. 

Il n’y aurait pas le growl et quelques poussées de testostérone Admidst the Ruins pourrait presque passer pour un album de The Coors. Instruments à vent, à cordes et percussions jouent des mélodies dansantes dignes des paysages des highlands et la voix claire de Jira souligne encore ce trait.

Mais le druide qui se tient dans un cromlech au milieu des montagnes et l’ouverture fracassante du titre album annonce la couleur. Il y aura du black métal au menu avec le haggis.

‘Echoes of the Ancient Land’ ne lève pas le pied, bien au contraire et s’il offre des accalmies instrumentales salutaires, le chant viril revient vite à la charge, soutenu par une déferlente de double pédale.

‘Glen of Sorrow’ propose une accalmie dans cette tempête métal folk s’il n’y avait les roulements de tambours d’une armée en marche. Difficile de ne pas visualiser les hommes d’un clan avançant dans la vallée au son des cornemuses. 

Mais si vous voulez un morceau vraiment atmosphérique, attendez le court ‘The Sylvan Embrace’ qui ne dure que huit minutes. Là, même Andy cesse de hurler pour murmurer. On est en pleine mystique indo-européenne où le druide sanctifiait le gui et célébrait la fertilité en frottant son popotin contre des menhirs. Des hérésies historiques qui ont connu leur heure de gloire à la fin du dix-neuvième siècle. Parce que, soyons clairs, les mégalithes, c’est trois mille ans avant les celtes… Bon passons.

L’album s’achève avec ‘Rebirth’ dont la seconde moitié est un air traditionnel celtique magnifique et très connu, mais impossible de lui mettre un nom dessus désolé, pourtant j’ai cherché dans les classiques.

Sorti du fatras pseudo celtico mystique, ce dernier album de Saor est fortement recommandable pour qui n’a pas peur des mélanges hydromel single malt.

Le Guerriers de l’Hiver

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Je ne lis presque jamais de roman historique car je ne m’intéresse pas vraiment au sujet. Je ne lis jamais de romans sur la guerre car je déteste la guerre. 

Si Les guerriers de l’hiver est arrivé entre mes mains, c’est parce que mon épouse me l’a offert. Et comme chacun des romans qu’elle m’a offert a été une belle surprise, j’ai lu Les guerriers de l’hiver de Norek. Et j’ai bien fait.

Je n’avais jamais entendu parler de cet épisode de la seconde guerre mondiale, ceci dit, je ne connais pas grand-chose à la seconde guerre mondiale. J’ignorais que l’URSS avait envahi la Finlande et le roman m’a permis de situer ce petit pays nordique sur la mappemonde. Oui, je ne l’intéresse pas non plus à la géographie.

Avant que Hitler n’envahisse la France, Staline est entré en Finlande. L’armée Rouge toute puissante allait écraser en quelques jours la jeune nation finlandaise, enfin ça c’était le plan, un peu comme en Ukraine. Sauf que les finlandais ont résisté. Ils ont perdu mais ont vaillamment résisté plus de cent jours face à un adversaire dix fois plus nombreux.

C’est l’histoire de cette résistance que raconte Olivier Norek, empruntant le héros  de guerre Simo pour en faire son personnage principal. Un fils de fermier habile au fusil devenu rapidement la frayeur de l’armée russe. Un sniper avec un tableau de chasse impressionnant.

Par moins trente voire moins cinquante degrés, armés de skis et de capes blanches, les fermiers finlandais, devenus brutalement des soldats, vêtus de demis uniformes, vont tenir la frontière contre les tanks russes, les bombardiers, les canons et dix fois plus d’hommes venus de toute la grande URSS mais peu motivés à combattre.

Simo, se fondant dans la nature, le soleil dans le dos, de la neige dans la bouche, ses chargeurs contre son corps, immobile pendant des heures, allongé dans la neige, va guetter sa cible, un officier russe, un sniper, une patrouille avancée, luttant contre le froid, avant d’appuyer sur la gâchette et faire mouche à chaque tir.

Outre Simo le sniper d’élite, Les guerriers de l’hivers c’est aussi l’histoire de ses villageois réunis en compagnie, de ses amis liés par la vie et la mort, de cet officier alcoolique trompe la mort surnommé l’Horreur du Maroc, de ses femmes soignant les blessés, transportant les corps, reprisant les vêtements des morts, ces héros anonymes qui se battirent pour sauver leur patrie pourtant condamnée à être écrasée par le rouleau compresseur russe.

Un magnifique roman historique qui ne souffre que d’une erreur, sa petite digression sur la France qui n’apporte absolument rien au récit.