Messa – Close

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J’ai écouté l’album Close de Messa sur un malentendu : un collègue s’était endormi au volant de sa voiture en écoutant un groupe seventies allemand psychédélique. Et dans ma tête, ce groupe semblait porter un nom aux consonances proches de Messa ou quelque chose d’approchant.

En allant sur Bandcamp, je suis tombé sur une formation drone, stoner italienne datant de 2014. En fait, rien à voir avec le somnifère psyché de mon collègue. Un album que j’avais pourtant déjà survolé à sa sortie sans m’y attarder outre mesure.

En le réécoutant par curiosité, j’ai finalement succombé à son charme. En partie pour la voix envoûtante de Sara mais également pour la musique du groupe qui sait s’affranchir des codes en vigueur dans le monde du rock.

Close est le troisième album de Messa. Plus d’une heure d’écoute et dix morceaux dont cinq dépassent les sept minutes. Close propose des influences orientales, jazzy, world-music, doom et psychédéliques avec même un zeste de growl ainsi que deux courts instrumentaux ‘Hollow’ et ‘Leffotrak’.

La pochette sépia donne dans le psyché chamanique avec ses trois danseurs en pleine transe. Je vous l’avoue, ce n’est pas l’artwork qui m’a incité à acheter l’album, d’ailleurs, il ne semble pas que ce soit le point fort des italiens au regard des autres disques. Peut mieux faire de ce côté là.

La signature doom de Messa à la basse et chant lancinant est régulièrement mise à mal par des accélérations metal comme dans ‘Dark Horse’ et la world-music n’est jamais très loin comme au début de ‘Orphalese’ ou de l’oriental ‘Hollow’ sans parler du final jazzy de ‘Suspended’ ou le growl dans ‘Leffotrak’.

La voix de Sara à la fois chaude et brillante s’envole dans les aiguës quand elle ne donne pas dans le gospel, pas du tout ce que l’on attendrait d’une italienne brune aux cheveux bouclés. Le genre de timbre qui vous ensorcelle avant de tomber définitivement amoureux.

Close possède un je ne sais quoi de monotone, à la mani!re d’une marche funèbre (écoutez l’ouverture de ‘Suspended’). Mais ce qui aurait pu se transformer en un long album un peu barbant, se métamorphose en une délicieuse transe musicale, un trip chaminique envoûtant ponctué de temps forts.

Si vous avez l’impression que je vous vends très mal ce Close, surtout zappez la chronique pour écouter l’album. Je suis certain que vous ne le regrettez pas. En plus, vous n’avez aucune excuse, Messa dispose d’une page Bandcamp.

King Buffalo – Acheron

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King Buffalo, Mar 30, 2019, Lost Lake Lounge, Denver, CO

‘A Few Words From The Dead’ tiré de l’album Radiation de Marillion, figure parmi les morceaux qui m’ont le plus fortement marqué durablement. Un titre à l’écriture psychédélique, au chant incantatoire et qui explose après une longue section répétitive.

King Buffalo me fait cet effet là avec son nouveau disque Acheron, mais pendant quarante minutes.

J’avais découvert le groupe avec l’album The Burden of Restlessness, une belle trouvaille même si ce n’était pas un vrai coup de foudre. Cette fois, avec Acheron, King Buffalo touche au but.

Quatre morceaux, chacun d’une dizaine de minutes, remplissent la galette à l’artwork psychédélique. Je dis galette, mais cette fois encore, j’ai choisi la version dématérialisée pour des raisons d’économie comme d’écologie. Une démarche qui me frustre un peu mais que je vais sans doute poursuivre, COP 26 oblige.

Une tête émerge des eaux de l’Achéron, cette rivière qui se jette dans le Styx, le fleuve des enfers. Une peinture aux couleurs psychédéliques, des tentacules de courant violets, mauves et bleus convergeant vers un gigantesque maelstrom qui barre l’horizon. 

Pour ne pas vous mentir, je préfère nettement plus l’illustration du précédent album même si elle est nettement moins ragoutante.

Mais revenons à nos moutons. Je trouve que la forme longue convient mieux à la musique psychédélique en général. Cela laisse plus d’espace aux motifs sonores pour nous hypnotiser avant de brutalement nous ramener à la réalité avec de puissants riffs de guitares.

Dans Acheron, nous retrouvons la patte de Pink Floyd, particulièrement dans les deux derniers morceaux, ‘Shadows’ et ‘Cerberus’.

Infatigables gimmicks, riffs dévastateurs et chant chamanique se partagent ces quatre pistes fleuves, glissant ça et là de nouveaux motifs pour casser le rythme halluciné.

Comparé à un album de prog, Acheron offre relativement peu turbulences. Dans le titre album qui débute le disque, deux thèmes se répètent, un lent incantatoire, une autre plus nerveux mais tout aussi répétitif avec quelques variations aux claviers ou à la basse.

Les instruments jouent de sonorités délicieusement seventies sans pour autant nous ramener un demi siècle en arrière et si le chant occupe une belle place au début des morceaux, il s’efface ensuite pour de longues digressions instrumentales.

Si vous avez apprécié The Burden of Restlessness, vous devriez adorer Acheron, et si vous ne connaissez pas le groupe, plongez-vous dans cette musique psychédélique, vous ne le regretterez pas, d’autant que vous pouvez l’écouter sans risque sur Bandcamp avant de franchir le pas.

Teeshirt : Marillion

Dans mon iPhone n°38

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