Solstafir – Hin helga kvöl

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Solstafir et moi, c’est une vieille histoire d’amour. Leur musique ne cadre pas exactement avec ce que j’écoute d’ordinaire mais chacun de leurs albums a su, à sa manière, titiller ma fibre métal. Le groupe hurle son métal islandais depuis 1995 et je les suis depuis l’album Svartir Sandar en 2011.

Mais qu’est-ce que le métal islandais au juste ? Du métal venu d’une île proche de cercle polaire et infestée de volcans ? Pas tout à fait. C’est un rock guttural mélancolique aux tendance post-rock énervé où le chant écorché aux paroles rugueuses véhicule des émotions à fleur de peau.

Pas de doute ça gratte et sur scène c’est assez énorme. D’ailleurs ils seront au Z7 à Pratteln en Suisse le mercredi 4 décembre si vous êtes dans le coin.

Leur nouvel album Hin helga kvöl, comprenez l’agonie sacrée, propose neuf morceaux en un peu plus de trois quart d’heure parlant de la mort. Des titres de quatre à sept minutes pour une fois relativement hétérogènes.

Si vous le voulez bien commençons par les deux extrêmes, le second morceau ‘Hin helga kvöl’ au ton punk rock écorché sorti de son intro planante et ‘Kuml’ à l’atmosphère folk mystique hantée par un saxophone. Difficile de faire plus dissemblables.

Pour les habitués de Solstafir, ‘Hun Andar’ vous ramènera en terrain connu. Une batterie basique qui cogne, un chant écartelé et des guitares à deux accords aux tonalités très reconnaissables même s’il manque le banjo des première années.

Le parfait exemple de la mélancolie rugueuse de Solstafir se dévoile dans la pièce la plus longue de Hin helga kvöl, le délicieux ‘Salumessa’ qui dépasse les sept minutes. Un autre grand classique du groupe Islandais qui fonctionne à chaque fois grâce à son écriture traînante et ses tonalités mineures.

S’il ne devait y avoir qu’un tube sur cet album, ce serait certainement ‘Blackkarakki’ à l’écriture particulièrement rock & roll et au refrain entraînant, enfin, pour du metal.

Tout l’album est chanté en islandais et même si je ne comprends pas un traître mot de cette langue, je trouve que c’est un des ces grands atouts. Parce que sérieusement, qui lit encore les paroles des chansons ? L’islandais est une langue gutturale qui se marie à la perfection avec les atmosphères et la musique de Solstafir. Ce n’est pas la première fois qu’ils composent un album entièrement en islandais mais de temps en temps ils cèdent au démon des charts comme en 2020 avec le titre ‘Her Fall From Grace’.

Est-ce que Hin helga kvöl rejoindra le panthéon viking des meilleurs albums de Solstafir ?Probablement pas. Pour moi cela restera Berdreyminn et Otta pour plein de bonnes et mauvaises raisons. Mais écoutez-le, il vaut le détour.

Juste une mise au point

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Un télescope est un grand miroir quasi sphérique qui concentre la lumière captée sur un second miroir plus petit situé au sommet du tube et qui la renvoie sur le côté (Newton) ou bien au fond du tube via un trou dans le miroir principal (Cassegrain). Il y a d’autres subtilités comme la lame de Schmidt pour certains modèles ou l’absence de miroir secondaire mais ce n’est pas de sujet du billet.

En plus des miroirs, ces instruments, comme les lunettes, ont besoin d’un oculaire au bout du chemin optique pour fabriquer l’image finale. Lorsque l’on fait de la photographie, l’oculaire est remplacé par le capteur de la caméra ou de l’appareil photo.

Pour régler précisément la netteté de l’image produite, on utilise généralement un porte oculaire. Cette crémaillère avance et recule l’oculaire le long de l’axe optique de manière précise pour obtenir une mise au point parfaite.

Je possède un télescope Schmidt Cassegrain c’est à dire un instrument qui renvoie la lumière en bas du tube via un trou circulaire dans le miroir principal. Et depuis que j’ai ce télescope Celestron HD 8,  je suis confronté à un problème de mise au point. 

Sur ce genre d’instrument, une molette située en bas du tube, permet d’ajuster la netteté de l’image en fonction de l’oculaire ou de la caméra installé. Il n’y a pas de porte oculaire. Cet ajustement se fait par déplacement du miroir principal vers le haut ou bien le bas.

De base, la molette ne possédant pas de démultiplication, le réglage est délicat et relativement imprécis. Ensuite lorsque l’on inverse le sens du réglage, il y a un jeu, appelé shifting, qui réduit à néant quasiment tous vos efforts de mise au point à chaque fois que vous changez de sens de rotation pour affiner votre travail.

La fixation des oculaires au télescopes est des plus primitive et lorsque que l’on met un renvoi coudé et un oculaire grand champ, le poids de l’ensemble à tendance à faire basculer l’oculaire vers le bas par simple gravité. Oups !Enfin, lorsque vous passez d’un oculaire à une caméra, tout de travail de mise au point est à refaire, ce qui est rageant.

Donc je me suis décidé à équiper le télescope d’un porte oculaire type Crayford. C’est un gros bout de ferraille que l’on visse à l’arrière du télescope et qui permet de s’affranchir de la mise au point via le déplacement du miroir principal.

Le machin coûte un bras et pèse le poids d’un âne. 350 € pour 1 kg ! Il permet cependant de supporter une charge utile de 6 kg ce qui est largement plus que ce que j’installe d’ordinaire sur le C8.

Il possède un coulant 2 pouces (par chance j’avais l’adaptateur 1.28), trois molettes de réglage dont une démultipliée X 10, une vis de frein pour verrouiller la mise au point, un rotateur de champ et plein de vis de réglage. Un joli bout de ferraille.

Évidemment ajouter 1 kg au cul d’un instrument de 6 kg, cela déséquilibre pas mal l’ensemble. Il faut le prendre en compte. En plus le Crayford rallonge l’instrument de plusieurs centimètres mais par chance il rentre encore dans sa housse de transport.

L’installation est toute simple et son réglage également. Il suffit de dévisser l’adaptateur 1.28 du Celestron et de le visser à la place. Pour le réglage, on vise une étoile avec l’instrument, on règle grossièrement la position du miroir principal, on ajuste avec le porte oculaire et on verrouille une fois pour toutes la mise au point du Celestron qui ne servira plus à rien. Tous les réglages se feront via le Crayford.

J’ai testé quatre configurations. Un oculaire tout d’abord que j’ai remplacé en un rien de temps par une caméra couleur sans avoir à changer la mise au point. Ensuite j’ai fixé un appareil photo à l’aide d’une bague T2 puis ma caméra de guidage pour éventuellement faire de la photo planétaire. La permutation des différents éléments se fait facilement sans avoir à changer beaucoup la mise au point. Alors que sans le Crayford, c’était vraiment l’enfer.

Autre avantage non négligeable d’un porte oculaire de type Crayford, le réglage de la netteté de l’image ne fait pas vibrer tout l’instrument comme un vieux tacot ce qui rend l’exercice beaucoup plus aisé.

Bref je suis très content de cette nouvelle dépense non indispensable même si il a fallu un bon mois pour être livré de la bête. Du coup, je n’ai pas encore pu le tester lors d’une nuit d’observation à cause d’un ciel plus que capricieux ces derniers jours. L’astronomie est une belle école de patience.

Juste une mise au point 

Sur les plus belles images de ma vie

Sur les clichés trop pâles d’une love-story…

The Last Ship

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Tout un équipage de la marine américaine et son navire, le Nathan James, sont envoyés en région polaire arctique pour effectuer des tests ultra-secrets. Une mission de plusieurs mois en silence radio total, sans nouvelles de leurs proches ni du commandement. En réalité, ils servent d’escorte à une virologue dépêchée là bas pour trouver la souche d’un virus qui décime la population planétaire.

Lorsqu’ils achèvent enfin leur longue mission et reprennent contact avec la civilisation par radio, il ne reste plus grand monde de vivant sur terre. Le virus a décimé l’humanité et quelques rares poches de miraculés survivent tant bien que mal.

Voilà The Last Ship, le dernier navire, américain du moins car les méchants russes sont tapis dans l’ombre. Une série fin du monde de cinq saisons en huis-clos avec plein de militaires virils et une scientifique bombasse. Une série avec de grosses ficelles, des épisodes prévisibles, des grands méchants qui perdent mais qui reviennent toujours, des histoires d’amour, des histoires de héros et de lâches, des pannes, des batailles et plein de bidasses plus ou moins subtils.

C’est un peu un mélange entre Stargate Atlantis, de Star Trek et de Lost sans la subtilité. Imaginez un peu… Et même si j’ai un peu honte, je viens de terminer la saison une et j’avance gaiement dans la suivante. Mon QI déjà faible ne va pas en sortir grandi mais je passe de bon moments à bord de The Last Ship. On apprend à connaître les personnages qui bien entendu arrivent à nous surprendre quand même, on se cultive sur les virus et les vaccins, on visite les coursives d’un navire, de la salle des machines jusqu’à la vigie, on navigue en mer, on parle russe, bref on occupe les longues soirées d’automne lorsqu’il n’y a plus de photos à développer, que le ciel est couvert, et que le cerveau, après une longue journée de merde, n’est plus capable de lire, même une page d’un bouquin facile.

Kalandra – A Frame Of Mind

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L’an passé, j’avais découvert avec vous le groupe norvégien Kalandra et son album The Line. Cette année, ils reviennent avec A Frame Of Mind, dix morceaux folks progressifs chantés par une femme enfant. Je dis femme enfant, mais sur ce nouvel album, c’est nettement moins flagrant que dans The Line sauf sur le second morceau ‘Untie The Knot’.

Cela fait quelque temps que j’hésite à vous parler de ce nouvel opus, car pour être honnête avec vous, j’en attendais sans doute plus.

A Frame Of Mind est dans la lignée de son prédécesseur et une fois passé l’effet de surprise de la découverte du groupe, il ne reste qu’une jolie voix et une musique folk planante pour entretenir la flamme. J’avais espoir que Kalandra durcisse le ton comme avec le single ‘Bardaginn’ sorti fin octobre 2023 et qui m’avait donné furieusement envie d’écouter la suite.

Hélas, le titre n’est qu’une belle exception dans A Frame Of Mind et le reste ressemble beaucoup à The Line sorti du final de ‘I Am’ et ‘Are You Ready’ montrent un peu leurs muscles. Ceci posé, A Frame Of Mind est très plaisant à écouter. Sinon, je ne vous en parlerai sans doute pas ici.

Outre le magnifique ‘Bardaginn’ il y a également l’étonnant morceau ‘Hytta’ qui accompagnerait à merveille des images d’un paysage dépouillé et paisible. Quelques notes de piano, un chant sans paroles, le bruit de la mer et de la guitare mandoline très douce offrent un interlude délicieux entre ‘I’ll Get There One Day’ et ‘Segla’.

J’apprécie beaucoup que la chanteuse s’exprime en norvégien sur plusieurs titres comme justement ‘Segla’. Parce que bon, l’hégémonie de la langue anglaise ça va un temps.

‘Bardaginn’, qui m’a décidé à acheter l’album, ressemble à une musique guerrière avec un chant qui m’évoque certains animés japonais comme ceux du grand Miyazaki. Il est à la fois folk et métal, puissant et cinématique. D’après moi, il s’agit de la plus belle pièce de l’album.

Mais j’ai également un petit faible pour ‘Are You Ready’. Le titre est propulsé par un thème instrumental assez puissant qui revient tel un refrain et qui contraste avec une voix relativement posée qui alterne chant médium et plus aiguë. Même s’il n’est pas aussi rentre dedans que ‘Bardaginn’, ‘Are You Ready’ dynamise bien l’album.

A Frame Of Mind propose un contenu relativement varié malgré sa douceur. Si la musique acoustique saupoudrée de claviers domine l’album, le groupe emprunte également des éléments orientaux avec ‘I’ll Get There One Day’, celtiques dans ‘The State Of The World’ ou du quasi metal avec ‘Bardaginn’.

A Frame Of Mind ne m’a probablement pas impressionné autant que The Line, sans doute parce que l’effet de la nouveauté s’est émoussé entre temps. Il n’empêche qu’il s’agit d’un très bel album varié avec lequel vous passerez certainement un bon moment.

Duplicatas

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Photo : Christine Vaufrey

Sur les réseaux sociaux je vois tout le temps les mêmes photos. Non. Pardon. Pas les mêmes photos, les mêmes lieux photographiés : un champ de lavande, un village en Norvège, un phare, un temple, un lagon, photographiés sous le même angle avec souvent la même lumière. Des images magnifiques qui finissent par devenir banales tant elles sont reproduites à l’infini. 

C’est l’effet Instagram qui transforme un paradis en enfer à selfies. Un photographe prend un magnifique cliché d’un site encore méconnu et des hordes d’imitateurs viennent copier le paysage avec plus ou moins de bonheur. L’endroit autrefois préservé des masses devient viral et des cars vomissent leurs troupeaux de touristes venus faire un selfie pour dire qu’ils y étaient. La côte amalfitaine en Italie en a fait les frais comme le plateau de Valensole ou bien la tour Eiffel.

C’est vrai que la Terre est toute petite : 153 millions de kilomètres carrés pour 8 milliards d’habitants soit 52 habitants par kilomètre carré. Cela laisse un petit carré de moins de 140 mètres de côté à explorer pour chaque humain. C’est peu.

Quand je pense que nous vivons sur un terrain de 50 par 10 m abritant deux vieux et un chat. Quel luxe indécent ! 

Bien entendu rien n’empêche de voyager. Certains traversent l’océan pour une seule image. Bonjour le bilan carbone ! Je voyage assez peu et jamais très loin. Ma ville comme les paysages des Vosges suffisent le plus souvent à mon inspiration. Un château, une chapelle, un paysage, un bâtiment, une personne dans la rue, je n’ai pas besoin d’aller jusqu’au pôle sud pour trouver un sujet. Bon d’accord, mes photos sont pas non plus virales et pour de bonnes raisons, mais au moins ce ne sont pas de pales copies de paysages magnifiés par de grands photographes.

Heure d’hiver

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Malgré sa remise en question régulière, une consultation avortée, des milliers de lignes de codes pour préparer le changement, nous sommes revenus à l’heure d’hiver. 

Mon épouse est désespérée, elle qui aime tant les longues soirées d’été. Moi je jubile, car il fait nuit plus tôt. 

Dès dix-sept heures le soleil passe derrière l’horizon pour aller réveiller les électeurs de Trump. Les Russes dorment enfin, abrutis par trop de vodka et les astronomes amateurs alsaciens installent leur matériel sur les sommets vosgiens.

L’Alsace est dans la brume mais à mille mètres d’altitude, au-dessus de l’inversion de température, le ciel resplendit. A dix-huit heures, la Voie Lactée barre le ciel de son voile laiteux et la danse des télescopes commence enfin.

Pendant l’été il faut patienter jusqu’à minuit pour observer correctement les étoiles. Avec des sessions de quatre heures de photographie l’astronome ne remballe son matériel qu’à l’aube. 

Autant dire qu’entre le mauvais temps, la pleine lune et le peu d’heures de nuit, les occasions sont trop rares de réaliser de belles photographies.

En hiver, le temps anticyclonique peut s’installer pendant plusieurs jours, la fraîcheur des nuits rend l’atmosphère d’une rare stabilité et les constellations sont, d’après moi, les plus belles à cette saison dans l’hémisphère nord.

Je peux installer un instrument dans le jardin avant le souper, lancer une série de photographies depuis la cuisine, manger, faire la vaisselle, prendre ma douche, regarder deux épisodes d’une série TV et remballer le matériel après deux ou trois heures de travail sur le même objet.

Mais lorsque j’ai le temps, je partage une longue nuit d’observation dans les Vosges avec les copains. Un départ juste après le travail, le coffre plein de matériel, une installation dans l’obscurité et si la météo est de la partie, la nuit nous offre plus de huit heures d’observations fabuleuses, seules les batteries du matériel sont un frein à notre exploration du ciel.

J’ai une longue liste d’objets à photographier comme la nébuleuse la nébuleuse de la bulle avec laquelle j’ai commencé ma série, celle d’Orion, la tête de cheval, les Pleiades, des amas globulaires et des objets plus difficiles sur lesquels je compte bien m’essayer dès que le ciel le permettra.

Neal Morse & The Resonance – No Hill For A Climber

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Avez-vous lu le livre ‘On m’appelle Demon Copperhead’ de Barbara Kingsolver ? Non ? Moi non plus. Mais Neal Morse en a fait un album intitulé No Hill For A Climber alors voilà. Pas certain qu’il ai lu le livre lui aussi. Parce qu’il avait déjà fait le coup avec le bouquin Pilgrim’s Progress dont il n’avait parcouru qu’un résumé avant de composer un double album. Peut-être qu’il n’aime pas lire ? Peu importe.

Le roman parle d’un gamin digne des personnages de Dickens qui va être confronté aux pires épreuves de la vie dans une Amérique contemporaine peu reluisante. Voilà pour l’histoire.

Le disque comprend cinq morceaux dont deux de plus de vingt minutes. Du Neal Morse quoi. Oui mais sans ses copains habituels. Pas de Neal Morse Band, mais le Neal Morse & The Resonance. Même son pote Mike Portnoy n’est pas derrière les fûts, c’est dire. A la place plein de gens inconnus (enfin pour moi) .

Mais rassurez-vous, cela ressemble bien à du Neal Morse, pas de doute.Il a même trouvé une voix au timbre et à la tessiture relativement similaires à ceux d’Eric Gillette pour le seconder. Par contre je ne sais pas s’il s’agit de Johnny Bisaha ou bien Chris Riley.

Ma première impression face à ce mastodonte de plus d’une heure, est qu’arrivé à la fin du quatrième morceau, ‘Ever Interceding’, j’ai besoin d’une pause avant d’attaquer la presque demie heure de ‘No Hill For A Climber’. Pourtant j’en ai écouté des longs albums cette année.

Mais Neal Morse avec ses claviers quasi symphoniques, son côté pompier et son emphase naturelle a tendance, même si je l’aime pour cette raison, à en faire toujours un peu trop. Il faut dire que vous allez entendre des cloches, du trombone, de la trompette, du violon, de l’alto, du violoncelle, du buggle, du tuba plus tous les instruments habituels d’une formation de rock progressif symphonique. Ça fait pas mal de monde tout ça, dix musiciens en fait.

Après il y a tout de même trois ‘petites’ pièces de cinq à six minutes pour alléger le programme. Des titres où Neal Morse sort un peu du prog grandiloquent pour s’essayer à d’autres choses comme dans ‘Thief’ que je trouve tout particulièrement savoureux d’autant qu’il navigue entre deux mondes. J’aime également beaucoup ‘Ever Interceding’ même si je lui trouve un petit air déjà entendu.

Quant aux deux monstres qui encadrent ces trois morceaux plus raisonnables, c’est du grand Neal Morse, prévisible et si bon lorsque l’on aime le genre.

Bref No Hill For A Climber est un classique de bonne facture mais sans grande surprise sorti des nouveaux musiciens. Les fans du fondateur de Spock’s Beard apprécieront, les autres, ben ça dépendra.

Central Station

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Central Station est un roman de cyber punk religieux israélo palestinien. Oui c’est possible. 

Il s’agit également du second roman Lavie Tidhar que je lis. Le premier, Aucune Terre n’est promise, ne m’avait pas emballé outre mesure. Tout le contraire de Central Station. 

Pourtant tous deux racontent presque la même histoire, celle d’un fils revenu à la maison pour assister à la mort de son père.

Lavie Tidhar décrit un univers futuriste pas forcément alléchant, des portraits de personnages vivants en territoire israélien autour d’un astroport. Il y a des robots, une vampire, un bouquiniste, des bébés éprouvettes devenus des enfants étranges, un martien venu dire au revoir à son père, des dieux et que sais-je encore.

Des êtres dissemblables et pourtant reliés par une histoire qui se construit au fil des chapitres et qui s’achève peu après la mort d’un père.

Le monde de Central Station est exotique, original, complexe, numérique et profondément humain. Un très beau livre.

Je me suis aperçu en préparant cet article qu’Alias en avait également parlé sur son blog. Les grands esprits se rencontrent.

A la baguette

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Je viens d’exposer pour la seconde fois mes oeuvres picturales à Illkirch après un flop retentissant l’année précédente. Mes ruines de Pompéi en monochrome sans éclairage avaient rebuté presque tous les visiteurs.

Cette année je présentais cinq portraits de chefs d’orchestre également en noir et blanc, des images d’artistes en pleine action, la baguette en main, vus de côté, de face ou de trois quart, comme seuls les musiciens jouant dans l’ensemble peuvent les observer.

J’ai réalisé cette série sur plusieurs années en photographiant divers orchestres lors de leurs répétitions et concerts. Je ne m’étais pas vraiment focalisé sur le chef mais à chaque fois je volais quelques clichés de ce personnage central indispensable à la coordination et l’harmonie de tous ces musiciens si différents rassemblés en un même lieu pour jouer une oeuvre.

Cette fois, pendant l’expo, j’ai eu de la lumière malgré quelques coupures de courant dans la salle grâce à deux éclairages pour tableau. Hélas, il en aurait fallu cinq. Un par photo. M. le Maire, vous en êtes où de votre promesse de régler les problèmes d’éclairages de la salle ? Non, parce que quatre coupures en deux jours, bof quoi…

J’ai été réellement surpris de l’intérêt qu’a suscité la série malgré la confiance et les encouragements de mon épouse. Les visiteurs se sont attardés sur les photographies, sont revenus les regarder, ont posé des questions, sur la technique, les choix artistiques, sur les chefs, les orchestres, la photographie de concert, les boîtiers et objectifs utilisés, ma passion pour la musique… 

Si une majorité de visiteurs est passé sans regarder, j’ai également  reçu de beaux compliments qui m’ont mis mal à l’aise (le syndrome de l’imposteur). Un professeur de piano du conservatoire m’a même félicité après avoir reconnu un des ses anciens élèves au regard noir et un photographe amateur m’a encouragé à présenter la série dans une compétition. Je n’aime pas les compétitions…

Après deux jours passés debout à parler avec plus de cinq cent visiteurs (oui j’exagère un peu, je n’ai pas parlé avec tout le monde loin de là) , à manger des knacks en buvant café sur café, je suis rentré à la maison sur les rotules mais comblé par tous ces retours encourageants même si le dépouillement des votes du public me place en milieu de classement. Pas de quoi pavoiser.

Il ne reste plus qu’à trouver la série pour l’année prochaine. Et j’ai déjà une petite idée.

IOTUNN – Kinship

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Je suis toujours content lorsque je tombe sur un groupe dont mon ami et mentor Stéphane Gallay n’a pas parlé. Cela s’appelle le début de l’émancipation. Bon il y a encore du boulot d’autant que j’ai piqué l’idée de ce nouvel album à Alice de Bandcamp. Donc je n’ai pas beaucoup de mérite.

IOTUNN est un groupe de metal venu de Copenhague que je classerai volontiers dans le rétro metal progressif même s’il y a du growl ici où là. Ils existent depuis 2015 et sortent seulement leur second album cette année.

Kinship propose huit morceaux pour plus d’une heure de musique dont deux pistes de plus de dix minutes.

Une fois n’est pas coutume, ce sont les guitares de Jesper et Jens Nicolai qui m’ont séduite. Un jeu assez old fashion à la frontière du heavy metal qui a remué une vague de nostalgie chez moi. Bon j’avoue, le chant calme de Jon au début de premier titre n’a pas été étranger au fait que j’écoute le disque et le voilà maintenant sur la table de dissection de Chroniques en Images.

Kinship n’a rien de franchement révolutionnaire soyons clairs mais les compositions surfent sur plusieurs mouvances et proposent un contenu agréable et varié. Pour pimenter le tout, il se pourrait bien que nous ayons affaire à un concept album. Mais sans les paroles et plus d’information je me risque un peu à l’affirmer.

La musique est relativement grandiloquente avec un chant qui en rajoute une couche et des guitares qui en font des tonnes. Toutefois IOTUNN se pose de temps en temps pour nous laisser respirer, le temps d’une ouverture comme avec ‘Kinship Elegiac’, d’un couplet dans ‘I Feel The Night’ ou bien pendant plus de cinq minutes sur le titre acoustique ‘Iridescent Way’. En plus de ce titre folk médiéval sorti de nulle part  il y a également une autre bizarrerie avec ‘Earth In Sky’ qui joue avec des claviers électro fête foraine d’un autre âge.

Après plusieurs écoutes, j’ai enfin mis le doigt sur ce qui me plaisait dans Kinship. L’album me fait beaucoup songer à The Visitor du groupe Arena même si avec le recul, je me rends bien compte que cette comparaison est un peu abusive.

Kinship est un album où le growl prend quand même pas mal de place tout de même. Si vous aimez le power death metal progressif un peu vintage, je vous encourage vivement à écouter cet excellent album.

C’est une belle découverte.