Remplissez les salles

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Après le Bataclan le 13 novembre 2015, c’était au tour du Manchester Arena d’être visé hier soir. Des victimes innocentes, venues écouter de la musique, venues profiter de la vie.

L’ennemi n’a qu’un objectif semer la terreur, inciter à fermer sa porte à double tour, à ne plus sortir de chez soi, à renoncer aux terrasses des cafés, à la musique, au plaisir.

La seule réponse qui ait un sens à mon avis, face à cette violence, c’est d’agir à l’opposé de ce que nous dicte la peur: sortir, aller aux concerts plus que jamais, prouver que nous n’avons pas peur de ces actes barbares mais isolés et que la vie doit continuer, qu’une minorité violente n’imposera pas son dictât au reste du monde.

Alors je vous invite à sortir ce Weekend, aller à des concerts, boire en terrasse des cafés, profiter de la vie, du soleil, de la musique. Pour ma part je serai Chez Paulette vendredi pour écouter Franck Carducci, et vous ?

Corde raide

Je suis sur la corde raide. C’est avec des bouts de ficelle que je rafistole non agenda gribouillé, inventant des heures qui n’existent pas et ajoutant des jours dans le calendrier. Bien pratique la vingt cinquième heure du trente deuxième jour du mois pour caser l’interview retard. Entre le nœud plat pour fixer le cordier du violoncelle de ma femme, la connectique du home cinéma, les tendeurs pour palisser les arbres fruitiers et le nœud coulant pour le burn-out je me prends les pieds dans les câbles du micro au pied de la scène, à la recherche d’un coin pour dormir en pelote. Je perds mon self contrôle en démêlant les boucles de mon casque de baladeur, peinant à suivre la trame d’un concept album mal ficelé. Le temps file de plus en plus vite, les nuits élastiques sont au point de rupture, il faut que je dorme. Je vais jeter l’amarre, partir en croisière au loin et courir en string sur le pont du navire. Plus personne au bout du fil, pas de câble ethernet à connecter, aucun fil d’actualité à suivre; des vacances ! Plus que deux cent photos à développer, une interview à boucler, dix albums à chroniquer, trois live reports à publier, soixante vaisselles à nettoyer, cinq caddies à remplir, dix poubelles à sortir, vingt réveils à six heures du mat et je serai dans la file d’attente pour l’embarquement.

Débordé

Débordé, je suis débordé de toutes part. Entre le nouveau Zelda sur la Switch qui me bouffe toutes mes soirées, les épisodes de l’excellente série The Colony sur TF1, la chronique du dernier JPL, la traduction de l’interview du groupe Defying, la gestion des news et promotions du webzine, des heures passées dans les cabinets médicaux, les compétions de tennis de table de mon gamin, les concerts et le data rescue je n’ai plus de temps à moi. Non content de cela, je me suis mis en tête de tenir un blog pour raconter ma vie sans intérêt.

Alors même si j’ai une furieuse envie de vous parler du vote utile aux prochaines élections, je n’ai pas le temps, désolé. Sachez simplement que je ne voterai pas utile pour une fois, j’ai déjà donné avec Chirac et Sarkozy (j’ai encore un goût de vomi dans la bouche), alors non.

Sinon pour revenir à l’essentiel, Zelda, Breath of the wild, est vraiment une tuerie, graphiquement comme pour l’univers. Outre la totale liberté de mouvements, les quêtes principales et annexes, le monde dans lequel se déroule l’aventure est fabuleux, immense et beau. Seul hic, je suis vraiment nul aux jeux vidéos, je meurs toutes les minutes… Mon gamin, qui a quasiment achevé l’histoire, me nargue en permanence. C’est vraiment agaçant. Du coup je suis bien obligé de passer des heures sur cette console dont la batterie s’épuise ou bout de trois, pour essayer de rattraper mon énorme retard. Alors si je chronique moins, ne cherchez pas la cause très loin, c’est la faute à Zelda. Ce qui me fait très peur, c’est l’arrivée imminente du Mario Kart 8 fin avril, là je vais vraiment avoir un gros problème.

Note : à l’instant où je poste ce billet, j’ai terminé la traduction de Defying, la chronique de JPL et le data rescue de 1923 à 1939 et là je corrige toute les fautes que je viens de lire. Je suis trop fort, je vais pouvoir jouer à Zelda ce soir.

Photographe de concert ?

Vous aimez la photographie et la musique comme moi ? Devenez photographe de concert. Ne rêvez pas, le métier ne paye plus depuis des lustres. Ce ne sera juste qu’une bonne excuse pour vous équiper avec nouveau boitier et des optiques et vous lancer dans l’aventure.

La photo de concert, c’est celle de l’extrême, une foule compacte, de la bière qui vole, des conditions d’éclairage chaotiques et des sujets très mobiles, l’enfer !

Première chose, réussir à s’infiltrer dans la salle muni de deux boîtiers Reflex, de deux ou trois objectifs, et ce sans attirer l’attention du gorille à l’entrée. Laissez tomber, vous auriez l’air stupide avec votre matériel devant la gros baraqué brandissant le panneau rouge PHOTOS INTERDITES. Il existe plusieurs solutions alternatives à cette tentative d’intrusion qui dépendent de l’artiste et de la salle. En France c’est toujours compliqué, pour les grosses pointures et les salles de plus de 500 personnes, je vous conseille de vous adresser au tourneur et de lui demander directement l’autorisation. Pas à l’artiste, ni à la salle, ils ne gèrent que rarement ce genre d’accréditation. Pour de plus petites salles, surtout si vous connaissez du monde sur place, c’est plus simple, demandez à l’artiste ou au proprio, généralement ça passe. En Allemagne, il faut oser le culot, ça marche parfois. Je me suis déjà pointé avec mon sac photo garni au guichet sans prévenir et on m’a laissé entrer, mieux on m’a fait rencontrer le producteur et le groupe avant et après le concert, le pied total !

Mais le précieux sésame reste le pass photo ou presse, le truc qui vous ouvre les portes de cet univers magique des soundchecks et concerts. Le truc pend autour du cou avec marqué PRESSE ou PHOTO dessus, les spectateurs agités s’écartent pour vous laisser shooter avec des sourires envieux, les artistes viennent vers l’objectif faire un solo, tirer la langue (la photo que je rate à chaque fois) ou montrer ses fesses… Il arrive que l’on vous demande, si ça vous dérangerai pas de monter sur scène pour photographier le groupe à la fin du concert (tu m’étonnes que ça me dérange, j’arrive !). Bref le pied. Sauf que, sauf que, en France, dans les gros machins, il y a la règle surréaliste des trois premiers morceaux. Vous connaissez ce jeu ? C’est simple, vous n’avez le droit que shooter que pendant les trois premiers titres, quand les mecs ne sont pas encore dans le bain, assez coincés, ne transpirant pas à grosse gouttes, ne déconnant pas encore, bref chiants pour l’objectif. En plus trois titres c’est court pour un boulet comme moi qui shoote 500 fois en deux heures pour ne garder que dix clichés. C’est stressant et à chaque fois, je ne fais que de la merde (bon je ne suis pas un bon photographe non plus, mais m’y crois vraiment). Et puis de temps à autres, vous vous pointez à l’entrée de la salle avec un gros sac photo, votre passe magique, et vous vous faites refouler. L’info n’est pas arrivée à la salle, le tourneur a changé d’avis, le chanteur à ses ragnagnas, brefs vous n’avez plus qu’à remballer le matos dans la voiture et prier que vous ne le pique pas. Les boules…

Restent les invitations et certains festivals où chacun fait ce qu’il lui plait plait plait. Là c’est open bar, six à huit heures de musique avec plusieurs kilos dans les mains et des bouchons dans les oreilles pour bien profiter des enceintes et des retours. Du pur bonheur, des gens sympas, des clichés sympa, des musiciens qui viennent vous voir à la fin pour savoir s’ils pourront recevoir les images et des gouttes de bière et du transpiration sur le matériel et l’optique…

Quelques règles de comportement s’impose en live. Non, pas de flash, ni même la petite lumière d’aide à la mise au point. Pitié pour les artistes, ils s’en prennent plein la poire avec vos appareils, tout ça pour des clichés se smartphones très moches. Soyez sympa. Déjà entre les projos, les retours et le public qui gueule (les bons jours), c’est l’enfer pour eux, mais en plus si vous leur flashez le portrait, ils auront vite les nerfs, d’ailleurs j’en ai vu vraiment s’énerver contre le public avec les appareils portables. Donc pas de flash. Ne montez sur scène que si vous y êtes invité (ça semble évident mais certains s’oublient). Respectez le public, ils sont venus pour écouter et voir des groupes, pas pour fixer l’ombre d’un 300 mm. Faites vous tout petit, discret et gaffe aux gobelets de bière. Certains artistes n’aiment pas trop qu’on les harcèlent au télé, d’autre ne demandent que ça, alors adaptez-vous, et si en backstage vous volez une photo sympa, demandez quand même l’autorisation de la publier. Présenter Brian May se soulageant dans un urinoir, même en noir et blanc avec un chouette bokeh, c’est une idée de merde.

Je ne suis qu’un obscur amateur mais je me permet quelques conseils techniques, le b à ba de la photo de concert. Faites-en ce que vous voudrez. Il vous faudra un matériel de moyen de gamme à haut de gamme, qui en numérique, peut enregistrer en format RAW pour une retouche ultérieure (la balance des blancs, une peu de contrastes pour les fumigènes, masquage des hautes lumières, traitement NB digne de ce nom, bref un logiciel du genre de Lightroom). Ils vous faudra plusieurs focales, disons de 18 à 300 mm, de préférence fixes même si c’est pénible de changer d’objectif dans le noir avec la bière qui tombe du ciel. Deux boîtiers c’est top mais c’est cher et lourd. Je fonctionne, un avec le 35 mm ouvert à 1.4 (équivalant 50 en plein format) et avec un 85 mm ouvert à 1.8 (équivalent 130 mm en plein format) que je troque de temps à autre pour un (70/300) pour les gros plans sur les visages ou un (18/140) pour plus de souplesse. Oubliez l’autofocus sauf en mode point, sinon vous aurez des micros nets et des visages flous (une grand classique). J’évite le tout manuel, car je suis lent, donc priorité vitesse, ISO auto dans une plage raisonnable de 100 à 3200. Reste à fixer la vitesse et faire la mise au point, en dessous de 1/60 c’est mort surtout en gros plan sur les mains du guitariste (pour le bassiste ça va). C’est ma recette, mais elle change en fonction des salles et des situations, je finis parfois en manuel à cause du boitier qui râle faute de lumière, car en live, sous exposé n’est pas raté, loin de là, mais le boitier ne le sait pas toujours. Justement, pour le calcul de l’exposition, passez en mode central, sauf si vous voulez faire un truc particulier. Je vous ai dit de désactiver le flash, le bip et la petite lumière de focus ? Prévoyez une batterie de rechange, oui c’est bête mais quand y a plus de jus, y a plus de photo. Prévoyez aussi une carte SD de rechange, oui c’est bête mais quand y a plus de place, y a plus de photo (le RAW c’est gourmand et huit heures festival très long). prévoyez un sac étanche, à cause de la bière… Pensez surtout aux bouchons, de bons bouchons, car quand vous êtes devant, près des retours et des enceintes, vous en prenez pour votre grade. Vos tympans ne sortiront pas indemnes après quelques concerts si vous n’êtes pas prudent.

La photo de concert c’est beaucoup de plaisir mais vous n’apprécierez pas le live de la même manière, difficile de se concentrer sur l’image et la musique à la fois. De temps en temps, il est bon de venir écouter un groupe sans appareil pour profiter pleinement du spectacle. La manie qu’ont de plus en plus de fans de nos jours de brandir leurs téléphones portables et de regarder le concert au travers de l’écran 6 pouces au lieu de fixer la scène est déplorable, mais bon c’est le vieux con qui parle, souvent gêné par une mer d’écrans miniatures qui flottent devant la scène. Ceci dit, ça peut faire une belle photo.

Je m’expose sur Flickr si ça vous tente.

 

Le programme 2017 – MAJ

Une petite mise à jour du programme des concerts après l’annulation de Mostly Autumn Chez Paulette

L’an passé, de juin à décembre, je n’ai pu me rendre à aucun concert. Je compte bien me rattraper en 2017. Ca tombe bien puisque de Z7, à une heure et demi de Strasbourg propose de belles choses comme toujours.

Mon programme provisoire est le suivant pour l’instant :

  1. 8 février – Devin Townsend au Z7 à Pratteln – Suisse
  2. 16 février – Esben and the Witch à La Laiterie à Strasbourg – France
  3. 24 mars – Neal Morse au Z7 à Pratteln – Suisse
  4. 30 mars – Haken à La Laiterie à Strasbourg – France
  5. 5 avril – Pain of Salvation au Z7 à Pratteln – Suisse
  6. 27 et 28 mai – Festival Prog The Castle – Allemagne
  7. 28 juillet – Marillion au Z7 à Pratteln – Suisse
  8. 5 et 6 août – Festival Rock au Château à Villersexel
  9. 3 décembre – Threshold au Z7 à Pratteln – Suisse