Malgré des années de photographie numérique, je n’avais jamais calibré mon écran. C’est vrai que à ne produire que des clichés en noir et blanc, l’exercice ne présentait pas beaucoup d’intérêt.
Cependant lorsque je publiais une photographie couleur, j’étais souvent déçu par son rendu en saturation lorsque l’image sortait du logiciel Lightroom. Mais bon, rien qui justifie l’achat d’une sonde de calibration d’écran.
Mais voilà, je viens de débuter une longue formation sur l’astro photo et dès la seconde leçon, le gars plaçait la calibration d’écran parmi les points les plus importants du traitement de l’image. Le formateur est bon, ses photographies sont magnifiques, ses conseils censés et pas partisans, donc je me suis doté d’une petite Spyder X pour calibrer mon gros 27 pouces rétina.
Je m’étais toujours imaginé qu’une sonde de calibration d’écran était hors de prix mais en réalité on en trouve à partir d’une certaine d’euros. L’opération prend moins d’une minute et à la sortie du processus le résultat est immédiatement palpable. Les couleurs entre dans une nouvelle dimension.
Bon ceci dit, ce n’est pas parce que j’ai une sonde de calibration que les astrophotos vont devenir meilleures tout de suite. Il faut d’abord que je fasse des photos et cette année je n’en ai réalisé que deux pour l’instant, il faut dire que cela prend plusieurs heures. Ensuite il faut que je maitrise un minimum le logiciel PixInsights que je viens d’installer sur le Mac et qui permet le traitement des images. Enfin il faut que je lise quelques bouquins comme Les secrets de l’Astrophoto écrit par Tierry Legault et que je visionne une trentaine d’heures de cours sur Youtube pour espérer m’améliorer. Au moins, je commence à maîtriser la partie acquisition avec la lunette, la monture et l’Asiair. C’est déjà ça. Y a plus qu’à attendre qu’il ne pleuve plus.
Le 20 juillet 1969 pour la première fois, l’homme se posait sur la Lune. Depuis le cinquantenaire de cet exploit humain et technologique, les astronomes amateurs sont invités tous les ans de part le monde à sortir leurs instruments et à faire découvrir la Lune au grand public.
Greg organisait le samedi 15 juin pour l’occasion à la Maison Bleue à Strasbourg une exposition photo doublée d’une observation du soleil et de la Lune.
Comment ne pas y participer ? La Maison Bleue est une des salles de concert où j’ai pu écouter des groupes comme Klone ou Los Dissidendes del Sucio Motel.
Dans la salle étaient exposées des photographies sur le thème de l’absence alors que des musiciens répétaient sur scène. Et dans la cour, Greg étalait ses magnifiques clichés astro tout en présentant ses instruments.
J’avais amené un télescope Celestron 8 pour l’occasion et mon copain Michel tout plein d’instruments, dont une lunette Takahashi (la Rolls Royce des lunettes) et un autre Celestron. Enfin Arthur (le petit jeune du groupe) dont nous avons fait la connaissance ce soir là, avait ramené un Newton. Greg lui avait une lunette sur une monture AM5 équipée de caméras et d’un Asiair sans parler de sa batterie WIFI. Si si, ça existe les batteries WIFI.
Le ciel n’était pas franchement de la partie mais au moins il ne pleuvait pas. Dans les rares et timides éclaircies nous avons pu montrer le soleil et ses taches aux curieux venus ce soir là et un peu plus tard, alors qu’il faisait encore jour, la Lune, la star de l’évènement.
J’aime beaucoup montrer le ciel aux curieux même si pendant ce temps je ne fais pas d’observation. Les gens sont comme des enfants lorsque leurs yeux voient la surface de la Lune recouverte de cratères où lorsqu’ils découvrent que le soleil n’est pas qu’une grosse lampe à bronzer brillant dans le ciel.
On m’a demandé si on pouvait voir le drapeau américain planté sur la Lune en 1969 dans mon instrument. J’ai répondu que non, mais à la place j’ai mis mon plus puissant oculaire pour faire découvrir à cette personne les cratères en gros plan.
Une autre s’interrogeait sur la raison pour laquelle nous ne voyions jamais la face cachée de notre satellite, The Dark Side Of The Moon. Vous connaissez la réponse ? La Lune tourne sur elle-même en vingt-sept jours, durée pendant laquelle elle réalise une orbite complète autour de la Terre tant et si bien qu’elle présente toujours la même face pour un observateur situé sur notre planète.
Il y a eu les inévitables questions sur le grossissement des instruments. Je vous rappelle la formule une fois pour toutes : grossissement égale focale de l’instrument divisé par la focale de l’oculaire. Sur le C8 avec un oculaire de 14 mm, cela faisait 2000/14 à savoir un grossissement d’environ 140 fois. Bizarrement il y a eu beaucoup moins de questions sur l’ouverture des instruments. Pour rappel encore une fois l’ouverture est égale au diamètre de l’objectif divisé par la focale et plus c’est petit, plus c’est lumineux comme en photo, sauf qu’ici on se fou de la profondeur de champ et d bokeh, toutes les cibles sont au moins à des centaines de milliers de kilomètres pour les plus proches.
D’autres questions ont bien entendu concerné le prix du matériel installé ce soir là près de la Maison Bleue. La réponse est cher, voire très cher (le set up de Greg par exemple) sachant que l’on peut très bien débuter en astronomie avec une simple paire de jumelles. D’ailleurs Arthur avait ses yeux de hiboux, des mini jumelles grand angle très lumineuses, parfaites pour découvrir le ciel.
Malgré de nombreux nuages, un kebab peu relevé, une bonne vieille migraine tenace et pas beaucoup de public, ce fut une soirée sympa entre geeks amoureux du ciel.
Le samedi 11 mai 2024 vers 1h locale, l’indice Kp atteignait sa valeur maximale théorique à savoir 9.0. Le soir même, grace au médias, les routes des Vosges, les parkings situés en altitude connurent une affluence record pour un jour sans neige.
Coïncidence du calendrier, c’est ce même soir qu’avait choisi la SAFGA pour monter au Champ du Feu pour sa rencontre astronomique annuelle. Pour la première fois, la nouvelle équipe de chauffeurs sortait le télescope de 600 mm de son garage pour une nuit d’observation.
Au volant du 25 m3 de 3.5 tonnes je n’en menait pas large sur les routes tortueuses et étroites conduisant aux sommets vosgiens. Les ruelles des villages, les ralentisseurs, les chicanes, les tracteurs et quelques mauvais choix d’itinéraire transformèrent une heure de route en une épopée épique.
A notre arrivée, de nombreux instruments astronomiques se dressaient sur le parking, déjà pointés vers un soleil radieux particulièrement en forme. De nombreux bados s’étaient également confortablement installées près des astronomes amateurs avec leur picnic, assis sur des chaises pliantes pointées vers le Nord.
Une fois la camionnette stationnée sur le parking déjà bien rempli et le six cent sorti et assemblé, les choses sérieuses purent débuter : l’apéritif organisé par l’association…
Le temps de boire une bière agrémentée de quelques cacahuètes (il est dit que les arachides sont des protéines incomplètes parfaitement équilibrée par la présence du houblon), la nuit tombait et commençait alors un étrange spectacle.
Des centaines de voitures, tout feux allumés, musique à fond, arrivaient par grappes, tentant de trouver une place de stationnement sur un parking bondé. Cela donnait une impression de fête foraine ou de bord de plage en plein été avec tous ces gens absolument pas équipés pour une nuit d’observation débarquant dans notre havre astronomique.
La route se transforma vite en parking improvisé et le parking en voie de délestage. Les curieux commencèrent, telle une marée humaine à nous envahir et poser des questions : vous avez vu une aurore, dans quelle direction faut-il regarder, ça commence à quelle heure, c’est quoi une aurore exactement, vous faites quoi avec vos appareils ? Bref un chaos bon enfant mais guère propice à l’observation du ciel.
Malgré un indice Kp de 8.4, nous n’avons vu que de timides draperies presque incolores dans le ciel. De guerre lasse, les touristes auroristes désabusés sont redescendus vers minuit rêver d’ours polaires en extinction et de banquise fondue.
Nous, nous avons pu débuter les observations plus sereinement : la lune, la galaxie du tourbillon, le sombrero, la comète Tsushichan-ATLAS, l’aiguille et plein d’autres objets magnifiques dans l’oculaire d’un télescope exceptionnel.
Nous n’étions plus qu’une poignée vers quatre heure du matin quand sagement nous avons décidé de remballer le matériel. Le soleil se levait juste lorsque nous sommes rentrés à Strasbourg après avoir rangé l’obsmobile dans son hangar. Après je ne sais plus. J’ai dû m’endormir heureux. L’indice Kp n’était plus que de 1.67 lorsque je me suis réveillé.
Je suis parti dans les Alpes de Haute Provence avec mon épouse, un piano, une lunette, une monture équatoriale et un appareil photo. Objectif passer des vacances, voir la belle famille, le fiston à Lyon mais également faire de l’astronomie.
Car la région de Saint Michel de l’Observatoire est réputée pour ses cieux limpides. A l’Observatoire de Haute Provence où j’ai pu admirer le T193 sous sa coupole (comprenez le télescope de 193 cm), celui qui a détecté la première exoplanète, 51 Pegasi b en 1995, on annonce fièrement pas moins de 300 nuits d’observation par an contre une vingtaine à Strasbourg.
Avec une location en pleine campagne non loin de Mane et donc tout près de l’OHP, un setup astro lumineux, plein de temps libre et pas de contraintes de réveil, j’allais pouvoir m’en donner à coeur joie avec les étoiles.
C’était sans compter sur les prévisions météorologiques. Clairement nous n’étions pas dans les fameux 300 nuits de ciel clair. Pas même dans les 30 jours avec éclaircies ni même dans les 20 jours de temps incertain. Nous étions plutôt dans les quinze jours annuels de pluies diluviennes.
Bon d’accord, j’exagère un peu, nous avons eu quelques brèves et éphémères éclaircies et même un coucher de soleil nuageux même si à Lyon il est tombé quatre vingt dix huit litres de pluie par mètre carré en vingt-quatre heures (un record absolu soit dit en passant). En gros le même temps qu’en Alsace depuis le mois d’Octobre.
Le dernier jour de nos vacances, nous avons eu droit tout de même à un lever de soleil et une belle matinée venteuse avant que le ciel ne s’ennuage à nouveau. Nous nous sommes promenés à pied dans la nature autour de l’observatoire de Haute Provence et la coupole du télescope de 1.93 m, par contre ma lunette de 72 mm est restée sagement dans sa valise toute la semaine.
C’est une semaine après notre retour en Alsace que j’ai pu enfin sortir mon setup astro et monter au Champ du Feu pour photographier M 51 et étrenner la fameuse lunette toute neuve. Comme quoi, pas besoin de traverser la France pour trouver le ciel bleu.
M. Le Président. Comme nombre de vos prédécesseurs, vous prônez l’allègement des normes et la simplification des règles administratives.
Bien des technocrates se sont attelés au problème depuis le début de la cinquième république et ils n’ont réussi qu’à rajouter de nouvelles règles à l’édifice.
Par exemple, au travail, pour commander un Bic, il faut demander un devis, un extrait de Kbis, un RIB, produire un bon de commande, faire signer le devis, établir un certificat administratif attestant que le RIB est bien celui du commerçant, trouver la famille homogène du crayon, ventiler la dépense dans une enveloppe budgétaire, dégager des AE, produire un engagement juridique, noter sur le bon de commande cet engagement ainsi que le code service et le SIRET, envoyer le bon de commande au fournisseur, lui rappeler qu’il devra déposer la facture sous Chorus Pro avec ces informations, effectuer l’attestation de service fait lorsque le Bic arrive sur votre bureau après avoir vérifié qu’il écrit bien, mettre en paiement la commande puis décaisser les CP, à condition bien entendu que la facture soit conforme aux règles en vigueur des marchés publics.
Ça encore j’ai l’habitude, je m’y suis résigné.
Par contre, je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi il est si compliqué de fixer un boîtier photo sur un instrument d’astronomie. Parce que là pour le coup, nous avons affaire à des scientifiques, pas des ronds de cuir !
Un Nikon Z6 possède une monture Z pour accrocher les objectifs. Il faut donc lui fixer un adaptateur T propriétaire qui se visse sur une bague T2 au filetage femelle M42.
Vous suivez jusque là ? Mais voilà, le correcteur optique de ma nouvelle lunette – je vous en reparlerai – lui possède un filetage mâle M48 en sortie. Pour relier les deux vous aurez donc besoin d’une bague M48 vers M42.
Ça va toujours ? Parce que le correcteur de champ possède en entrée un pas de vis M56 femelle et que la lunette elle a un pas de vis M54 femelle. Il est donc nécessaire d’intercaler une nouvelle bague M56 mâle vers M54 mâle.
Mais ça n’est pas tout. Entre le capteur du Nikon et la dernière lentille du correcteur de champ, il faut respecter une distance précise, ce que certains appellent le back focus, en l’occurrence ici 55 mm. Donc vous êtes obligé d’ajouter aux bagues et adaptateurs en place des tubes d’allonge de longueur précise au mm près en M48 ou M42 selon l’endroit où vous les installez.
Le back focus du Nikon Z6 est de 16 mm, reste donc 38 mm à trouver. J’ai donc commandé un jeu de huit tubes d’allonge M48 de 3 à 30 mm pour jouer au mécano. Normalement avec un 3 plus un 5 et un 30 mm je devrais atteindre la longueur requise pour respecter le back focus.
Et comble de malheur, selon les pièces mises bout à bout, le boîtier photo peut se trouver dans des orientations peu pratiques. Pour retrouver l’angle souhaité en fonction de l’objet à photographier, il est nécessaire de placer une bague rotative, en l’occurrence ici une M56 vers M54 qui va remplacer la précédente bague d’adaptation.
Du coup, entre le tube de la lunette et le boîtier photo, je vais aligner pas loin de cinq éléments les un derrière les autres. Merci aux différentes normes, marques, focales et optiques de nous simplifier la vie tous les jours.
Finalement c’est presque plus simple de commander un Bic dans l’administration…
A la maison on est Apple. iPhone, iPad, Apple TV, iMac. Pourquoi ? Parce c’est cher…
L’iPhone parce qu’il est simple d’usage, qu’il possède une belle robustesse, qu’il est sûr et assez sexy.
L’iPad parce qu’une fois que l’on a gouté à l’ergonomie de iOS on ne veut plus utiliser Androïd.
L’Apple TV parce que ma box internet ne permet pas la VOD.
L’iMac parce que j’en avais assez de changer de PC asthmatique tous les trois ans pour bosser avec Lightroom.
Pourtant, malgré ce culte voué à Steve Jobs, j’ai commandé, à mon grand désespoir, une tablette Android.
Quelle crasse l’entreprise Apple m’a t’elle donc fait ? Aucune, Apple n’est pas en cause. C’est ZWO le fautif.
ZWO c’est l’entreprise chinoise qui commercialise l’Asiair, ce mini PC qui pilote la monture équatoriale du télescope. Et dernièrement ils ont déployé la version 2.12 du firmware sur leur application, celle qui tourne sur mon iPad. Et cette nouvelle version ne gère plus correctement mon boîtier photo.
Je serai bien revenu à la version précédente du logiciel mais voilà, sur iOS on ne peut pas faire marche arrière. C’est un système fermé, sécurisé qui n’autorise pas ce genre de bidouille. Donc je suis condamné à attendre que ZWO corrige le bug.
Par contre, sur Android, la manip est réalisable. J’ai d’abord tenté d’installer un émulateur Android sur l’iMac pendant une après-midi. En fait j’en ai installé trois différents. Le premier tournant sur la machine virtuelle Parallels était tellement lent que j’ai dû renoncer à l’utiliser. Le second était un émulateur pour jeux sous Androïd et le troisième n’a jamais démarré malgré plein de mac bidouilles.
J’ai récupéré la tablette Android d’un copain pour faire quelques essais mais malheureusement celle-ci ne possédait pas suffisamment de RAM pour faire tourner le programme. Alors je me suis décidé à acheter une petite tablette Androïd pas cher. J’ai fait trois magasins : Boulanger, Auchan et Darty. Le prix plancher était de 150 € et le choix très limité.
Alors j’ai commandé depuis le navigateur Safari de l’iMac une tablette Android sur Amazon. Une forme de double trahison qui me fait un peu honte. Ben oui, Amazon c’est mal mais après une heure et demie de vaines recherches à vélo pour trouver une tablette j’en avais marre. Et puis commander de l’Android sur une machine Apple, c’est clairement un constat d’échec dans la vie.
L’Android low cost est arrivé à la maison un soir et je me suis lancé dans les bidouilles. J’ai abaissé le niveau de sécurité applicative, téléchargé APKPure qui permet d’installer d’anciennes version logicielles et j’ai téléchargé les fichiers XAPK de versions précédentes de l’application Asiair.
La 2.1 a présenté hélas les mêmes symptômes alors je suis descendu à la 2.0. qui elle aussi posait les mêmes problèmes. Il faut bien comprendre que télécharger un XAPK c’est long comme de l’installer. Mais une fois l’application Asiair sur la tablette, il faut revenir au firmware usine du petit ordinateur pour ensuite tester la chose. Et l’application Android Asiair répond évidemment très mal, on n’est pas sous iOS, surtout avec un modèle low cost chinois, bref cela prend du temps.
Je suis descendu jusqu’à la version 1.9 que je n’avais jamais utilisée auparavant et le problème persistait. Du coup, ça ne pouvait venir que du Nikon Z6 II. Mais d’où ?
J’ai donc vérifié tous les menus en vain. Il faut savoir que en astrophoto j’utilise le mode U3 du boîtier qui est personnalisé pour cette activité. Ça a de l’importance pour la suite. Un mode en RAW large sans compression, en manual focus sans gestion du bruit, de vignettage , de distorsion, ISO 1000 en Bulb.
En preview sur Asiair, les photographies fonctionnent. C’est lors du plate solving, la reconnaissance du ciel pour naviguer dedans, que l’ordinateur me signale un problème de format RAW. Et si je reviens en preview ensuite, le message persiste.
C’est là que j’ai eu un doute. Et si le mode plate solving basculait tout seul sur un autre réglage du boîtier ? Ça paraissait peu probable mais possible puisque l’Asiair pilote directement l’appareil. J’ai alors scruté le mode M sur le Nikon et surprise, celui-ci enregistrait les clichés en jpeg ! J’ai basculé la config en RAW et tout a soudainement merveilleusement bien fonctionné.
Du coup j’ai installé à nouveau la toute dernière version 2.12 de l’Asiair sur l’iPad, mis à jour le firmware et constaté avec amertume mêlée de bonheur que tout fonctionnait parfaitement.
Je me retrouvais toutefois avec une tablette Android neuve totalement inutile à la maison utilisée seulement pendant trois heures. Par chance, chez Amazon, il est possible de retourner ses achats et se faire rembourser intégralement. Je sais, c’est mal.
Donc voilà, je suis passé de Apple à Android pendant environ trois heures dans ma vie. Ça été dur, très dur, mais j’ai retrouvé mon iOS chéri et tout va beaucoup mieux.
Certains se souviennent peut-être que je me suis remis à l’astronomie l’an passé à cause du passage d’une comète. Cette année, Pons-Brooks 12P, la comète du diable, revenait après 71 ans d’absence nous rendre visite au mois d’avril.
Depuis qu’elle est est visible l’horizon, il n’y a eu que deux nuits où le ciel était clair en Alsace et plus les jours avançait, plus la comète se retrouvait basse sur l’horizon, de plus en plus près du soleil couchant.
Jeudi dernier, le ciel est devenu limpide comme rarement en Alsace, même en plaine. A 17h30, équipé de la monture ZWO AM5, de ma nouvelle lunette Sky Watcher 72ED et du Nikon Z6 II, je suis parti pour le Champ du Feu en voiture.
Pas de chance, la route habituelle était coupée et j’ai dû faire un détour par Grendelbruch pour monter au sommet. Si j’avais su que ce ne serait que le premier des déboires de la soirée, je serai sans doute allé me coucher.
Là haut un astronome amateur installait déjà son télescope pour une longue nuit d’observation. J’ai fait de même un peu plus loin après avoir discuté quelques minutes avec lui. Mise en station de la monture, fixation de la lunette, du correcteur de focales, des bagues et de la batterie. C’est au moment d’installer l’appareil photo que je me suis apperçu que la bague T2 permettant de relier l’appareil photo à la lunette n’était pas dans le sac. Damned !
Mon voisin avait bien une bague T2 mais pour Canon, par pour Nikon Z. Du coup j’ai tout remballé et suis redescendu vers la maison.
Mon épouse surprise m’a vu rentrer comme une trombe à 20h, lui faire un bisou, courir à l’étage chercher la bague T2 et repartir avant qu’il ne fasse nuit. La comète était visible jusque 21h30, pas question de trainer. Pas question non plus de retourner au Champ du Feu, je n’avais plus le temps, alors je me suis installé en plaine, sur une butte près du village de Innenheim.
Le soleil se couchait à peine lorsque je fus prêt. La lune, Jupiter et la comète Pons-Brooks formaient un triangle parfait à l’horizon. Le ciel était limpide, sans turbulences, même à l’horizon, même si je n’étais pas en altitude, j’avais des chances de réussir quelques belles images.
J’ai allumé la batterie, l’iPad, la monture et l’Asiair, ce petit ordinateur qui me permet de piloter la monture, de la pointer vers les objets, de la guider pendant les photographies et de récupérer les images réalisées par l’appareil photo.
C’est là que le logiciel à lancé une nouvelle mise à jour manifestement pas suffisamment testée. Si le logiciel semblait fonctionner correctement, il ne dialoguait de manière optimale plus avec mon Nikon Z6 II. Impossible de faire du plate solving, c’est à dire de la reconnaissance d’étoiles pour bien se positionner, impossible de photographier sans déclencher un message d’erreur bloquant, bref la cata. Et vu que je suis sur iOS, impossible de revenir sur la version précédente du logiciel.
Seule solution, travailler à l’ancienne. J’ai débranché l’appareil photo de l’Asiair, et j’ai pointé la cible au jugé par tâtonnements. J’ai tout de même fini par tomber sur la comète et u lancer quelques photographies, mais de 30 secondes de pause maximum.
J’ai tout de même réussi à faire quelques photographies de la lune et la comète (Jupiter ne tenait pas dans le champ de la lunette avec ses deux voisines) avant que Pons-Brooks ne se cache derrière les Vosges.
C’était la première sortie de la lunette Sky Watcher, celle que je vais emmener dans le sud de la France pour les vacances. Malgré quelques problèmes, j’ai quand même pu la photographier cette fois. Reste le problème de l’Asiair qui n’est pas résolu. Je travaille actuellement sur des solutions de contournement comme utiliser la lunette guide comme caméra pour le plate solving et j’envisage sérieusement l’achat d’une tablette Androïd pour m’affranchir du problème des versions logicielles.
Il y a quelques temps j’ai acheté un kit de protection oculaire. Un quoi ? Ok j’explique :
Pour photographier à l’aide d’un télescope et d’un appareil photographique, une des solutions consiste à fixer le boîtier sans objectif au foyer de son télescope, là où on place d’ordinaire un oculaire pour regarder les étoiles. Pour se faire il est nécessaire d’avoir une bague adaptatrice T2 compatible avec votre monture ainsi qu’un adaptateur que l’on visse au télescope. Cette méthode ne permet pas de changer l’agrandissement. Celui-ci dépend uniquement de la focale du télescope et celle de votre boîtier, enfin presque.
Pour photographier la lune en entier ou bien des galaxies et nébuleuses, cette solution est parfaitement adaptée. Par contre si vous voulez faire de la photographie planétaire ou bien les cratères de la lune, l’image obtenue est trop petite.
Une seconde solution consiste à intercaler un oculaire ou bien une lentille Barlow entre le télescope et l’appareil photo. Cela se fait grace à un adaptateur spécifique assez long que j’avais acheté l’an passé.
Sauf que, celui dont je dispose, se fixe sur le porte oculaire, vaguement maintenu par deux petites vis sensées tenir un oculaire, pas un APN d’un kilo au bout d’un bras de levier de quinze centimètres. Résultat, ça ne tient que par la vertu du saint esprit et quand vous avez un boîtier photo qui risque de tomber de deux mètres en permanence, vous devenez nerveux. Très nerveux. D’ailleurs il est tombé une fois.
Ce weekend, je ne sais pas quelle mouche m’a piqué, mais en dévissant tous les adaptateurs du télescope, j’ai découvert que l’adaptateur photo Celestron pouvait se visser sur le projecteur oculaire qui lui même se vissait à la bague T2 pour monture Z. Du coup j’avais une solution robuste pour coupler mon Nikon à un oculaire de 15 ou 9 mm sur le Celestron.
Après quelques essais concluants sur l’antenne des voisins en journée (en priant pour qu’ils n’imaginent pas que je pointe la fenêtre de la salle de bain), j’ai sorti le setup de nuit pour tenter des gros plans lunaires et des photos de Jupiter. Le challenge était de réussir une bonne mise au point. Et avec les turbulences, ce n’est jamais évident.
Pour compenser les turbulences justement, j’ai programmé l’intervalomètre de l’appareil photo afin de lancer une série de déclenchements, une vingtaine espacés de quelques dixièmes de secondes, histoire d’obtenir une série de photographies. L’une d’entre elle, avec un peu de chance, serait plus propre que les autres.
Ce que je n’avais pas anticipé, c’est que la photo par projection magnifie les poussières collées à l’oculaire et comme je ne nettoie pas souvent mes optiques, je me suis retrouvé avec une incroyable quantité de petits artefacts sur les photographies.
Au final j’ai obtenu une image passable de Jupiter et quelques gros plans lunaires relativement flous. La seule photographie que j’ai réalisé sans la projection oculaire a eu beaucoup plus de succès. Mais qu’importe. J’ai une nouvelle technique photo astronomique exploitable maintenant à condition que l’atmosphère soit de très bonne qualité. On verra ça au Champ du Feu dès que le ciel sera d’humeur.
L’an passé, au Champ du Feu, lors d’une soirée d’astronomie organisée par la SAFGA, une grosse camionnette blanche s’était garée sur le parking. Un 25 m3 transportant deux instruments, un télescope de 400 mm et un autre de 600 mm.
Après avoir ouvert le container, mis en place deux rampes métalliques, détaché l’instrument de ses multiples sangles, accroché le chariot à un treuil électrique, l’équipe avait descendu précautionneusement un miroir de plus de cent kilos sur le bitume.
Plus tard dans la nuit, j’ai glissé un oeil indiscret dans l’oculaire du monstre pour observer le ciel profond. Une merveille ! Je n’avais jamais regardé les étoiles dans un télescope aussi puissant et lumineux.
Les responsables de Obsmobile, c’est ainsi que l’on nomme le véhicule, passant la main, je me suis porté volontaire, comme deux autres membres du club, pour reprendre le matériel en main, c’est à dire conduire le véhicule sur site et installer le télescope.
Il serait dommage qu’un si bel instrument ne soit pas exploité plus souvent, quitte à partir en haute montagne pour profiter de cieux plus cléments.
Après une journée de formation, sanglage, utilisation du treuil, gestion des accumulateurs, conduite, j’avais mon diplôme de transporteur de télescope.
Mais une seconde formation, de même durée, allait m’amener, un mois plus tard à mettre le tube de deux mètres de haut en fonctionnement pour les nuits d’observation. Car ce n’est pas le tout de transporter le télescope, il faut savoir le monter et l’utiliser.
Le 25 m3 se déplaçait cette fois jusqu’au travail où nous disposons d’un préau suffisamment haut pour installer l’instrument au sec.
Après la sortie du miroir, le retrait du chariot (une centaine de kilos à soulever), il fallait installer les montants, le miroir secondaire, effectuer les branchements et colimater l’instrument.
L’air de rien, entre le moment où la camionnette se gare et celui où le télescope devient opérationnel, deux bonnes heures se sont écoulées. Et ceci , à condition d’être au moins à quatre pour l’opération. Autant dire que l’on ne sort pas un 600 mm pour une heure d’observation sur un coup de tête.
Maintenant l’association dispose d’une nouvelle équipe formée et motivée pour faire vivre ce magnifique instrument. Il ne reste plus qu’à attendre des soirées étoilées.
Je n’ai décidément pas de chance avec ma monture de télescope AM5 de chez ZWO.
Alors qu’il faisait -4°C dans le jardin, j’ai courageusement sorti le matériel pour essayer le trio monture, Celestron et boîtier photo. L’alignement polaire a duré moins de cinq minutes, la calibration du guidage une dizaine et ensuite j’ai pointé le setup sur la galaxie M 33 avec succès. En moins d’un quart d’heure mon télescope était opérationnel et réalisait sa première photo de deux minutes de pose.
Juste génial !
Sauf que ce soir là j’étais installé dans le jardin et M 33 était assez proche de la Lune, des conditions assez mauvaises pour réaliser une longue série de photographies. Alors j’ai changé de cible, pointant l’horizon Est au lieu du zénith où se levait la constellation d’Orion. L’idée était d’essayer de photographier la nébuleuse obscure de la tête de cheval en ville. Ambitieux…
Je programme l’objet, la monture se contorsionne, le télescope s’oriente et crac, le câble de déclenchement de l’appareil photo se brise. Malgré sa conception étirable, la tension a été plus forte que la prise.
Si, avec le setup boîtier photo et objectif 500 mm, je maîtrisais bien les risques, avec le tube de 200 mm et l’adaptateur T2 pour l’appareil photo, je ne m’étais pas aperçu qu’il me faudrait peut-être des câbles plus longs. La manoeuvre vers la constellation d’Orion éloignait trop l’appareil photo fixé au télescope à l’Asiair, accroché lui à la monture.
Résultat, le câble est fichu et je b’en ai qu’un seul évidemment.
Dépité, je remballe tout le matériel et le range dans la salle de jeu.
Toutefois, afin de vérifier qu’il n’y a pas eu plus de casse, je fais un essai au chaud, et surprise, malgré l’absence de câble de déclencheur, l’Asiair Plus pilote mon APN via l’USB C !
Le câble du déclencheur ne sert en fait à rien ! Un petit câble propriétaire presque impossible à trouver dans sa version longue de plus de 20 cm qui m’a fait perdre un temps précieux sur les boutiques Internet spécialisées et qui manifestement est totalement inutile pour l’astrophoto.
Je suis maudit et débile. Pour une fois que le ciel voulait bien dévoiler se secrets.
Il faut vraiment que je pense à garder un oeil sur les câbles pendant la manoeuvre de la monture avec un doigt au-dessus de l’arrêt d’urgence de la tablette en cas de catastrophe.