TANYC versus RPWL

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Je vous avais prévenu, le groupe de prog allemand RPWL jouait Chez Paulette le 8 avril, unique date française de leur pourtant grande tournée européenne. Un événement à ne pas manquer.

Et je ne l’ai pas manqué pour plein de bonnes raisons : parce que j’aime ce groupe, que leur dernier album crime scene figure dans mon top 2023, que j’adore les concerts organisés par l’Association ArpegiA et que là bas, à Pagney derrière Barine, je retrouve à chaque fois plein d’amis et des amoureux du prog.

Après des embrassades lorraines, des poignées de mains viriles et des échanges passionnés sur l’actualité musicale, les portes du saint des saints s’ouvrent enfin. 

La salle est vite remplie, au bas mot trois cent spectateurs dont la moyenne d’age dépasse largement cinquante ans. Oui, c’est un concert de prog…

La chanteuse autrichienne (merci Jean-Noël pour le correctif) TANYC ouvre la soirée avec Kalle Wallner à la guitare. Comme le dira ma voisine Catherine, on dirait la Vanessa Paradis allemande. Et non, dans sa bouche, ce n’est pas forcément un compliment. Beauté froide germanique en robe longue moulante, la chanteuse ne brille pas pour autant par son magnétisme et sa voix ne me touche pas. Quant à la musique, malgré les efforts de Kalle pour lui donner vie, elle est à cent lieu du rock progressif que tout le monde est venu écouter ce soir. Ceci dit, je m’y attendais, et donc j’ai patienté tranquillement en faisant quelques photos.

RPWL arrive juste après, sans changement de scène. TANYC et une seconde choriste plus ronde rejoint le groupe composé de deux nouveaux membres, un claviériste dont j’ignore le nom et Marcus Grützner, le nouveau bassiste.

Le set commence par leur dernier album crime scène joué dans son intégralité. Yogi armé d’une feuille de papier, de quelques mots et de ses souvenirs de collège, nous décrit en français chacun des titres de l’album : un tueur en série, un cannibale, un meurtre non élucidé, les scènes de crimes ordinaires de leur dernier chef d’oeuvre. Ne nous mentons pas, c’est du pur bonheur d’autant que les deux choristes apportent quelques variations intéressantes à la version studio comme l’entrée en matière de l’album chantée à capella. 

J’avoue que je regarde plus le groupe que je ne le photographie. Je ne suis pas missionné pour cela ce soir même si j’ai emmené mon matériel. Et puis la performance de RPWL est tellement belle que ce serait pécher que de ne pas en profiter. Kalle est juste devant moi, trop près pour bien le cadrer et Marc est caché derrière un écran en plexiglass où se reflètent les projecteurs. Yogi est le plus souvent masqué par les micros et le reste du groupe se perd dans la fumée. Bref c’est compliqué.

Après cette première partie tout simplement extraordinaire – je ne trouve pas d’autre qualificatif – RPWL se lance dans un second set de tubes tous aussi beaux les uns que les autres en commençant par ‘Hole in the Sky’. Le public, déjà au taquet, vire à l’extase. Après ce trop court best of qui revisite une partie de leur carrière, RPWL revient pour deux rappels dont l’emblématique ‘Roses’ qui conclut la soirée avant que les musiciens ne se mêlent aux fans dans la salle pour discuter et dédicacer les albums.

Ce fut encore une fabuleuse soirée arpégienne. La prochaine, et non des moindres, aura lieu le 3 juin avec nos amis de Lazuli et d’Esthesis. Je serai certainement là.

Toutes les photos de la soirée sont sur Flickr.

DXO Pure RAW 3

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La lumière est un des problème principaux en photographie. Si le sujet se déplace rapidement, il est recommandé de réduire le temps de pose et par le fait, moins de lumière atteint le capteur, même en ouvrant au maximum le diaphragme.

Pour régler le problème de la lumière, il faut souvent monter en ISO et si la qualité d’une image est tout à fait acceptable à 400 ISO, à partir de 1000, elle commence à se dégrader selon les capteurs. On appelle ça le bruit. Votre appareil est bien entendu équipé d’algorithmes pour réduire ce grain sur les images et des logiciels comme Lightroom possèdent des outils pour limiter la casse, n’empêche, un cliché à 6400 ISO, même bien traité, reste relativement bruité.

C’est là qu’intervient DXO Pure RAW, un logiciel qui peut se greffer à Lightroom en module externe pour faire le boulot à votre place. DXO Pure RAW a pour fonction principale de supprimer le bruit et de rajouter de la netteté à votre photographie, à condition bien entendu que celle-ci soit au format RAW. DXO Pure RAW peut travailler également sans Lightroom pour vous générer un fichier DNG, JPG ou TIFF.

C’est Adrien Coquelle qui, sur sa chaîne Pose Nature, présentait le produit DXO de manière assez convaincante, suffisamment du moins pour que j’essaye le produit, DXO propose en effet une licence de test de 31 jours. Et comme j’ai fait quelques images d’astronomie et de concerts ces derniers temps, j’avais du matériel bruité à souhait pour vérifier les performances de Pure RAW.

J’avoue qu’à la base j’étais assez sceptique sur les performances annoncées de l’outil, mais force est de constater que ça marche. Vous prenez votre RAW, vous lancez le traitement qui prend 10 à 20 secondes par image tout de même et vous obtenez un fichier DNG tout propre en sortie. Il ne reste plus qu’à le développer et le tour est joué.

Pour vous convaincre, voici trois exemple de développement Lightroom du même cliché à ISO 5000, f 2/8 au 1/100s pris avec le Nikon Z6 II au 24-70 mm. Ok un zoom un peu extrême sur la partie gauche en haut d’une photo de concert. Le premier est sans traitement de la luminance. Le second est le développement complet Lightroom avec le traitement du bruit. Et le dernier a d’abord été traité par DXO Pure Raw 3 puis j’ai appliqué les mêmes corrections Lightroom mais sans la luminance.

cliché complet en RAW
Lightroom sans traitement de la luminance
Lightroom avec luminance à 57
DXO Pure Raw 3 plus Lightroom sans luminance

Je crois qu’il n’y a pas photo.

Pour l’instant j’utilise la version démo gratuite de 31 jours pour vérifier si le logiciel tient bien ses promesses car c’est une dépense à 129 euros tout de même pour une licence à vie, mais les premiers essais sont assez bluffants pour que je me décide rapidement même si, comme sur la dernière photo, on peu constater quelques dérives chromatiques sur les lunettes.

The Watch plays Genesis

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Après Genesis en 1977, Steve Hackett en 2022, le groupe italien The Watch joue Seconds Out, un des plus fabuleux live des britanniques.

Leur tournée passait par la salle du Grillen à Colmar le vendredi 17 mars, l’occasion de les revoir après leur passage Chez Paulette il y a quelques années.

Le concert se jouait à guichet fermé mais par chance pour moi, l’association Zik’Inside, qui organisait l’événement, m’avait donné une accréditation photo pour la soirée, merci à eux.

Du coup je suis arrivé très à l’avance pour être certain de trouver une place acceptable et m’installer, car shooter lors d’un concert sold out peut s’avérer compliqué. J’inaugurais ce soir là un harnais photo acheté cet été après le festival Rock Your Brain Fest, un genre de gilet pare-balles permettant d’accrocher les boîtiers et les optiques afin de libérer les mains. J’avoue que c’est très pratique et cela fait presque oublier que l’on trimballe plusieurs kilos de matériel sur soi. Je dis bien presque.

Dans la fille d’attente puis à l’intérieur j’ai retrouvé plein de vieux comme moi, deux trois jeunes égarés et des amis, connaissances et musiciens de la scène prog locale. J’ai rencontré également, pour la première fois, Didier Grillot qui est derrière le projet Plus 33 et avec qui il est prévu de faire une séance de shooting pour son prochain album.

Vers 20h30 The Watch monte sur scène et dès les premières notes je suis sous le charme, il faut dire que Genesis et moi, c’est une vieille histoire d’amour de plus de quarante ans. Un message enregistré de Steve Hackett (non, il n’était pas caché en coulisses, présente le live). Steve joue des guitares sur le dernier album solo du groupe. Car si The Watch est un tribute à Genesis, il enregistre également d’excellents albums de rétro prog qu’hélas il ne joue que trop peu en live. Ce soir, nous n’aurons droit qu’à du Genesis.

Contrairement à la soirée Chez Paulette en 2018, le concert est un véritable show de lumières qui compense le côté très statique de la prestation. Pour résumer, seul le bassiste et chanteur sont debout. Simone Rossetti s’adresse régulièrement au public en anglais, car s’il passe ses vacances dans notre beau pays, il n’en parle pas beaucoup la langue. Il présente brièvement l’historique de ce live et s’attarde sur quelques rares titres comme ‘The Cinema Show’.

Le concert se déroule en deux parties avec une courte pause vers 21h30, le temps pour moi de changer de côté et de discuter un peu avec Didier Grillot. Après un seul rappel, The Watch tire sa révérence. Il faut dire que les morceaux de Genesis sont souvent des titres fleuve et que le lendemain ils doivent être à Paris pour une nouvelle date.

Le son était de qualité étant donné la salle, leur prestation à la hauteur de mes espérances et les morceaux joués tout simplement sublimes, mais c’est normal, c’est du Genesis. J’ai quand même entendu ici ou là quelques doigts palmés et canards mais quand la musique est là…

Un grand merci à Zik’Inside d’avoir organisé cette soirée et à The Watch pour leur fabuleuse prestation. En espérant qu’ils reviendront un jour jouer leur répertoire dans la région.

Toutes les photos sont sur Flickr.

Prochains concerts le 1er avril au Münsterhof à Strasbourg, classique cette fois, c’est ma femme qui joue avec ses amis, et le 8 avril Chez Paulette avec RPWL.

Messa au P8

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Cette semaine de nombreux événements allaient chambouler ma vie paisible. Mon directeur adjoint partait à la retraite, trois cartons pour un poids total de quarante kilos étaient livrés par Chronopost à la maison, mon épouse tombait malade pour la cinquième fois en un an, Klone jouait au Noumatrouf à Mulhouse et Messa passait le jeudi soir au P8 à Karlsruhe.

Je vous ai déjà parlé de Messa et de leur album Close, du doom stoner chamanique italien chanté par une déesse. Malgré la fatigue de la semaine et un début de crève (allez savoir qui m’a refilé ça), j’ai décidé de franchir le Rhin avec mon ami Seb pour découvrir le groupe en live.

Le P8 est une salle récente en périphérie de Karlsruhe où jouait King Buffalo il y a quelques mois. Un quadrilatère de béton en pleine zone artisanale servant de dortoir aux routiers, une salle associative où j’ai obtenu sans difficulté une accréditation photo à condition de ne pas photographier le staff ni le public, sauf du fond de la salle. J’ai connu pas mal de restrictions photos surprenantes depuis des années, mais jamais encores celles-là.

L’affiche annonçait Julinko et Messa. Un concert commençant à 20h ce qui nous laissait une bonne heure devant nous pour nous déshydrater et refaire la réforme de retraites autour d’une bière, car ce jour là, en France, c’était la grève générale, enfin, pas pour nous. Bonne surprise, le public allemand a répondu présent et la salle est assez bien remplie, même pour la première partie.

Vous connaissez maintenant Messa j’espère, si ce n’est pas le cas, dépêchez vous de lire ma chronique, mais sans doute ne connaissez-vous pas Julinko, un projet solo confidentiel, italien également, Giulia Parin Zecchin une guitariste chanteuse qui donne dans un psyché doom drone assez space. J’avoue que ce que j’ai écouté sur Bandcamp m’a laissé dubitatif. Des loops, des effets sur le chant, un peu de guitares, beaucoup d’enregistrements bruitages, Julinko joue d’atmosphères étranges et le set d’une heure ressemble à un long morceau. Mais comme l’a dit Seb, après avoir bu cinq bières, on finit par rentrer dedans… Je n’ai bu qu’une bière pour ma part (j’étais le chauffeur du soir), et je ne suis pas vraiment convaincu.

Messa arrive juste après et là, ne nous mentons, c’est juste magnifique. La chanteuse malgré les cigarettes et la bière pose sa magnifique voix parfaitement au diapason sur le doom shoe gaze des trois musiciens. Dès le premier titre je tombe en pâmoison. Les morceaux s’enchaînent avec maestria, montant en puissance, le guitariste nous livre un somptueux solo andalou oriental et la chanteuse nous éblouit. Le groupe joue principalement leur dernier album Close avec quelques retours en arrière dans le passé qui donnent envie d’explorer leur discographie plus à fond. Le concert s’achève bien trop vite à mon goût même si je suis fatigué et affamé.

Pour les photos j’ai fait comme j’ai pu. Pour Messa il s’agissait principalement d’éclairages rouges qui mettent en panique tout bon autofocus qui se respecte. Finalement c’est Julinko qui a bénéficié des éclairages les plus élaborés, il y avait également plus de place pendant son set pour bien se placer. Vous pouvez les regarder sur Flickr.

Une belle soirée arrosée de bière allemande au son du doom ténébreux de Messa dans une salle qui ma foi, donne envie de revenir.

Etudes pour violoncelle

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Ma chérie est musicienne, pianiste, violoncelliste, elle joue dans un orchestre amateur, fait de la musique de chambre et travaille des pièces avec d’autres artistes. Elle a même apporté sa contribution à un album de rock façon Noir Désir. Une star !

Trois soirs par semaine, elle est dehors, rentrant à point d’heure. Elle s’absente également le week-end pour des répétitions et les autres soirées pour assister des concerts. Bref, elle est à fond.

Certaines mauvaises langues pourraient insinuer que mon épouse me trompe trois jours par semaine, voire plus. Ces personnes ont peut-être raison en réalité, mais quelle santé ! Car elle fait aussi beaucoup de musique.

Cette année elle joue en public avec l’orchestre le lendemain de mes cinquante-sept ans et donne un récital de musique de chambre le premier avril. Enfin, ça, c’est ce qu’elle m’a annoncé mais je soupçonne qu’elle me cache encore quelques dates pour me ménager. Son agenda est bien rempli.

Comme je fais de la photographie à mes heures perdues, elle me met à contribution pour couvrir les concerts, ce qui, je dois l’avouer, n’est pas pour me déplaire. Mais elle m’embauche également pour préparer les affiches des événements.

La dernière de ses requêtes farfelues, était de préparer l’annonce du récital du premier avril. L’idée était de présenter son violoncelle chéri (je passe après lui, le piano, ses deux chefs d’orchestre et ses amants). Une photographie du violoncelle et son de archet mais pas la musicienne. 

Vous avez déjà vu un violoncelle qui tient debout tout seul avec l’archet posé sur les cordes ? Non ? C’est normal, c’est impossible. Pourtant c’est ce que j’ai réalisé en studio.

Pour ce faire, j’ai utilisé un fond noir tendu sur un cadre et débordant sur le sol. J’ai placé deux softbox pour l’éclairage, au raz de la moquette, l’autre au-dessus du sol. J’ai limité autant que faire se peut les plis du tissu et posé le violoncelle à plat dessus. Après quelques ajustements des projecteurs pour limiter les reflets disgracieux, j’ai commencé le shooting, cherchant les angles les plus intéressants.

Pour ce faire, j’ai utilisé le Nikon Z6 II et le Nikkor Z 24-70 mm 2.8s, mon objectif fétiche. J’ai travaillé également avec un pied afin de bien stabiliser l’ensemble et descendre le plus possible en ISO.

Il m’a fallu un vingtaine de clichés pour obtenir l’image que je recherchais. J’en ai sélectionné trois que j’ai ensuite retravaillées sous Lightroom.

Après un développement sommaire, balance des blanc, lumières, saturation, je me suis attaqué à la retouche. Un fond noir n’est jamais totalement noir, surtout éclairé par deux projecteurs de 60 W. J’ai commencé par isoler finement le sujet avec des masques. J’ai ensuite inversé cette sélection et obscurci tout ce qui entourait le violoncelle pour donner l’impression qu’il flotte dans le vide.

Je suis ensuite revenu au masque du sujet, le violoncelle et son archet, pour donner plus de peps à l’instrument. Clarté, texture, blanc, contraste, ajustement des teintes jusqu’à obtenir un rendu réaliste et agréable. 

La dernière étape a été de réaliser quelques retouches locales pour masquer les rares imperfections du bois sans pour autant rechercher la perfection visuelle.

La photo est prête, reste à réaliser l’affiche, le plus difficile pour moi car je ne possède aucune connaissance de la mise en page, des polices etc et encore moins la maîtrise de Pages, le seul outil dont je dispose à la maison pour ce genre d’activité. Ma femme pourrait embaucher un amant infographiste pour me simplifier la vie. Idéalement, si cela pouvait être une fille sexy pour changer, on pourrait partager…

Out5ide au Rock Shop Café

Le premier concert de l’année 2023 se déroulait un vendredi 13 pluvieux à quelques pas de la maison. Les copains du groupe Out5ide se produisaient au Rock Shop Café à Illkirch. Un magasin de musique où mon épouse a acheté son cinquième piano, son troisième clavier numérique, une boutique qui vend des instruments, sert de la bière, du cognac et du whisky quand elle ne propose pas des concerts de rock.

Out5ide est un groupe local de hard rock progressif qui dans sa version 2.0 a publié deux albums, Naked et Tumbleweeds. Un quintet guitares, chant, basse, batterie, claviers que je connais assez bien pour les avoir écouté en live à de nombreuses occasions et même lors de l’enregistrement de leur dernier album.

Tout commence par une bière avec deux copains, une rousse improbable au goût de gueuse lambic et une blonde qui ressemble à se méprendre à la rousse. Bref. Vers 20h30, car en Alsace nous sommes ponctuels, Out5ide arrive sur scène. Une estrade éclairée par derrière au plafond et par devant au sol avec des rampes LED qui laissent les musiciens en perpétuel contre-jour. Je galère avec la balance des blancs, l’exposition, la mise au point et le rideau de fumée n’arrange rien à mon enfer. Oui je suis venu avec un appareil photo et je serai en difficulté toute la soirée avec 90% de déchet.

Si le DJ écrase la salle de son avant et après le concert, le groupe lui bénéficie d’un mixage tout à fait honorable pour une pièce basse de plafond qui est plus un magasin qu’une salle de concert. Le groupe, toujours fringuant, propose un set efficace de deux heures qui s’achève par un titre de leur prochain album et trois reprises, Bowie, The Clash et AC/DC pour faire bonne mesure.

Dans la salle il y a des amis, la famille avec les enfants et quelques amateurs de rock attirés par la musique et la bière. Une ambiance familiale pas désagréable du tout. Ce n’est pas la foule des grands soirs mais cela convient parfaitement à la capacité du lieu encombré d’instruments de musique. Laurent, le chanteur, n’aura cesse d’arranger le public pour qu’il se rapproche de la scène, ce que quelques personnes moins timides finiront par faire vers la fin de la soirée. Cela laisse de la place à Philippe, le guitariste, pour bouger et aller à la rencontre des fans.

Après le concert et une dernière mousse, enfin pour mes deux compagnons de beuverie, je retrouve Laurent et Philippe du groupe Out5ide. Laurent me parle entre autres de leur prochain album dont ils ont joué un extrait ce soir et Philippe du projet prog instrumental Plus 33 pour lequel il joue des guitares dans le prochain album.

Une belle soirée entre amis pour commencer l’année en musique et en plus tout près de la maison, ce qui ne gâche rien. Si je suis d’attaque, il y aura encore Hammerfall, Klone, Hypno5e, The Watch, RPWL, Threshold, Ghost, Soen et d’autres encore.

Pour les curieux, les photos sont ici.

Mystery Chez Paulette

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Si j’ai manqué les concert de Petter Carlsen et celui d’Altesia à Pagney-derrière-Barine, je ne pouvais faire l’impasse sur celui des québécois de Mystery

Le brouillard ne donnait pourtant pas envie de prendre la route mais comme mes indicateurs biologiques étaient au vert, je suis parti me perdre sur les petites route de Meurte-et-Moselle.

Mystery est une formation de rock progressif menée par le fabuleux guitariste Michel Saint-Père et le chanteur charismatique Jean Pageau. Un groupe qui a débuté sur des fondations néo-progressives et qui sur les deux derniers albums vire plus au prog symphonique. 

Ce sont des habitués de Chez Paulette où ils se produisent régulièrement et à chaque fois pour leur unique date française. La dernière fois qu’ils sont passés, c’était en 2018 et je n’étais pas au top de ma forme pour apprécier leur prestation à sa juste mesure.

Comme d’habitude, un concert chez Paulette est l’occasion de retrouvailles avec de vieux amis, les organisateurs de la soirée et des amateurs de rock progressif. Autrefois je discutais avec une poignée de lecteurs du magazine Neoprog, aujourd’hui c’est avec ceux qui suivent les Chroniques en Images. Des retours sympathiques et encourageants qui donnent envie de poursuivre l’aventure.

Je suis venu avec un seul appareil photo, le Nikon Z6 II que je redécouvre en ce moment. J’ai pris deux cailloux, le 24-70 et le 70-200 tous deux ouverts à 2.8 constant et au final je n’utiliserai exclusivement que la longue focale. Des photos plaisir sans contrainte qui me permettent également de profiter pleinement de la musique.

Mystery arrive vers 20h30 dans une salle bien remplie mais pas comble. Il y a toutefois beaucoup plus de monde que pour Petter Carlsen et Tanyc. 

Le groupe va jouer plus de trois heures avec un petit break en milieu de soirée, une sacré performance surtout en fin de tournée européenne.

Outre les grands classiques de leur répertoire comme ‘Delusion Rain’, ils nous jouent un nouveau titre de leur prochain album ‘Behind the Mirror’ qui devrait être dans les bacs en avril 2023.

La bonne humeur est au rendez-vous, les ‘cousins’ ne manquent pas d’humour quand le bassiste explique pourquoi il est assis pour jouer et que le batteur explique à son tour pourquoi lui aussi est sur un tabouret. Jean Pageau chante comme toujours au diapason même s’il a plus de mal avec sa flûte traversière et les soli de guitares sont à tomber par terre.

Ils terminent leur set par deux titres assez rocks dans l’esprit de Rush (ne me demandez pas lesquels) avant de rejoindre les fans dans la salle pour discuter avec eux et signer des autographes. Moi je repars avec un vinyle, la réédition de l’album Beneath The Veil Of Winter’s Face datant de 2007. Autant en profiter lorsque l’on connait les frais de port et de douane lorsque l’on achète quelque chose au Canada.

Mystery a promis de revenir prochainement Chez Paulette, peut-être pour la promotion de leur prochain album qui sait ? En attendant l’association ArpegiA nous prépare pour 2023 un concert de RPWL et également, une grosse grosse surprise, mais ils n’ont pas voulu me dire qui, ça n’est pas encore signé.

Evergrey au Grillen

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Finalement j’y suis allé, poussé par ma chérie. C’était pourtant un lundi soir, j’avais encore trois points de suture à la main gauche et une béquille pour soulager le pied droit.

Mais madame est fan de Silent Skies, surtout le premier album, comme moi, et lorsqu’elle a fait le lien entre le chanteur de Silent Skies et Evergrey, elle a voulu aller les écouter. Moi aussi je voulais voir le groupe de Goteborg en live depuis des années. Alors nous y sommes allés, juste après une grosse journée de travail.

Evergrey jouait au Grillen à Colmar en compagnie de Virtual Symmetry et des français de Fractal Universe. Autant dire que la soirée s’annonçait très métal, bien loin de la douce mélancolie de Silent Skies. J’avais prévenu ma chérie que ça allait tabasser, surtout au Grillen qui n’est pas réputé pour la subtilité de son acoustique. 

J’ai bien fait sinon je me serai fait disputer. 

Virtual Symmetry ouvrait les hostilités à 19h30. Du metal progressif assez soft façon Dream Theater ou Evergrey avec des claviers électro et pas de growl. Bon, ça tabassait déjà pas mal.  Le groupe a fait son possible pour mettre de l’ambiance devant le public peu enjoué même si c’était un peu forcé. Je n’avais pas vraiment accroché à leur album Virtual Symmetry mais j’ai trouvé leur prestation live de meilleure facture, surtout vocalement.

Juste après, Fractal Universe prenait la relève. Clément, le batteur, prépare son kit avec soin, s’assurant que tout est bien en place. Il faut dire, comme le prouvera le live, qu’il est le cœur du groupe, un batteur fabuleux, qui écrit la mélodie quand guitare et basse construisent la rythmique. Contrairement à leur album The Impassable Horizon où pointe un peu de chant clair, nous aurons droit essentiellement à du growl bien rugueux, du djent tabasseur technique à souhait et une démonstration de maestria metal. Le saxophone s’invite sur quelques morceaux mais sincèrement, avec l’acoustique défaillante du Grillen et le matraquage des basses, toute forme de subtilité a échappé à mes bouchons d’oreille. J’ai quand même adoré leur set.

Vers 22h c’est Evergrey qui monte sur la petite scène. Le public s’est nettement densifié mais on peut toujours se déplacer jusqu’au bar pour commander un coca. 

Une bière? Non un coca. Voilà votre bière, elle est locale. Je voulais un coca… Une bière ? Non un coca. Elle est bonne notre bière. Ok, bon ben je prendrai une bière alors.

Tom n’a manifestement pas chauffé sa voix avant de grimper sur scène. Les débuts sont rocailleux. Mais après deux morceaux, le diésel est chaud, et malgré une certaine fatigue, nous retrouvons la voix de Evergrey. Comme l’a finement remarqué mon épouse, Rikard Zander n’est pas Vikram Shankar (Silent Skies) et Jonas Ekdakri  n’est pas Clément Denys (Fractal Universe). Mais les guitares de Henrik Danhage sont à la hauteur comme la basse de Johan Niemann. L’ensemble fonctionne à la perfection et la prestation de Evergrey est juste impressionnante.

Je n’apprécie le groupe surtout depuis leurs trois derniers albums. Alors lorsqu’ils ont exploré de vieux morceaux j’ai un peu décroché. D’autant que la fatigue de la journée commençait à se faire sentir et que le pied devenait de plus en plus sensible.

Ce fut un belle soirée métal, d’autant plus exceptionnelle que je l’ai partagée avec mon épouse, plus habituée aux auditoriums de musique classique qu’aux salles remplies de métallos en furie. Mais elle, plus tenace que moi, a réussi après avoir lourdement insisté, à avoir du coca dans son verre.

ps : les photos proviennent de mon smartphone, désolé…

Soirée Klonosphère

Klonosphère est un label indépendant français qui lance de nombreuses jeunes pousses dans une carrière musicale. Fut un temps où je travaillais avec leur équipe pour promouvoir certains de leurs talents.

Et samedi dernier, dans la nouvelle salle de la Maison Bleue que je n’avais pas encore étrennée, le label organisait une soirée spécial Klonosphère avec trois de leurs groupes, Howard, Patron et LDDSM.

Comme j’avais manqué Soen dans la même salle pour des raisons médicales et que j’allais probablement manquer Evergrey au Grillen à Colmar pour les mêmes raisons, je le suis dit qu’une soirée Klonosphère ne me ferait pas de mal.

Dans les faits, ça ne s’est pas passé du tout comme je l’imaginais.

J’y allai pour LDDSM dont j’ai la première et dernière galette. J’avais écouté Howard une fois avant de les classer dans les groupes hors sujet pour Neoprog et Patron, eux sortaient clairement du la ligne éditoriale de l’époque.

Avec une aponévrite au pied droit et trois points de suture à la main gauche, pas question pour moi de photographier les concerts. Je n’aurais pas pu tenir le boîtier et encore moins porter le matériel. Déjà rester debout pendant plusieurs heures allait se révéler une véritable torture.

Alors j’ai occupé mes mains avec une bière blanche locale à la pression. C’est pas mal aussi.

Le public n’est vraiment pas au rendez-vous. Je compte une quarantaine de personnes comprenant la famille, les amis et les musiciens dans le public. La misère quoi.

Howard ouvre le bal du samedi soir, un premier concert, deux années après avoir sorti leur première galette et s’être morfondus pendant le confinement. Trois jeunes qui en veulent sur scène. Par chance ils ne se souviennent pas de moi, du moins ils ne se sont pas manifestés. Car suite à un malentendu avec leur label, je me suis retrouvé face à eux et assez surpris un jour, pour une interview que je devais réaliser avec un autre groupe. Malaise. Je n’avais pas écouté leur album, je ne les connaissais pas et surtout n’avais pas de temps à leur accorder pour une interview. J’aurais dû.

Clavier, synthétiseur analogique Korg, orgue Hammond, batterie, guitare et chant, le trio joue un rock à la frontière de plusieurs genres dont le progressif. Ils jouent bien, très bien même, ils en veulent, possède de l’énergie à revendre et leurs morceaux sont furieusement accrocheurs avec de superbes passages aux claviers. J’ai tout simplement adoré leur prestation, surtout pour un premier concert. Bravo les gars.

Patron c’est un autre genre, un quatuor, guitares, basse, batterie plutôt ancré dans un rock américana parfois un peu sixties. Le chanteur au look Happy Days (qui sort juste du COVID-19) possède une voix grave absolument dingue et belle. Le batteur est une machine de guerre infatigable fascinante à regarder. Quant au guitariste asiatique et au bassiste yogi, pas grand chose à en dire, ils passent tous deux inaperçu. Nico, le guitariste de Los Disidentes del Sucio Motel s’invite sur scène pour un morceau avec le groupe, une manière de galvaniser la ‘foule’ qui est fan du groupe strasbourgeois.

Passé la première fascination pour le chant et la batterie, je décroche assez vite de la musique qui n’est vraiment pas ce que j’aime écouter. Alors cette je m’offre une seconde bière artisanale brune cette fois. D’ailleurs elle me plaît moins, comme la suite de la soirée.

LDDSM arrive en terrain conquis. Les rares spectateurs sont tous acquis à leur cause. Le groupe rentre à la maison après une longue absence, bref tous les ingrédients sont réunis pour offrir un bon concert. Cinq musiciens sur scène, deux guitariste, une bassiste, un batteur et un chanteur, devrais-je dire crieur mini claviériste. Ils sont détendus, sans doute un peu trop relax même, limite pas très pro ce qui donnera un superbe loupé de tonalité et une guitare désaccordée en plein set. 

En studio, la musique de LDDSM est assez chargée, limite brouillonne, du stoner quoi. En live, c’est bien pire. Le chant à trois voix où chacun y va de sa tonalité passe peut-être pour des personnes pas calées au diapason mais pour moi cela devient vite une torture sonore. Sorti de deux trois morceaux moins chargés, la prestation de Los Disidentes del Sucio Motel m’a clairement déçu, d’ailleurs, je suis parti avant la fin du concert, autant à cause de la musique que de la douleur grandissante dans le talon droit. 

Malgré une soirée en demi teinte, je retiens Howard que je vais réécouter de ce pas et je m’excuse platement après d’eux pour cette interview manquée, même si à l’époque, en plein confinement, je ne pouvais pas la réaliser. Au passage, je tiens à signaler que la nouvelle salle de la Maison Bleue est vraiment très bien, idéale pour des concerts de deux cent à trois cent personnes.