Dark Light – In Space And Time

Image

Bangalore est la capitale de l’état de Kamataka dans le sud de l’Inde. Ce n’est pas moi qui l’affirme, c’est Wikipedia. Bangalore est également le berceau du groupe Dark Light. Une jeune formation de rock progressif indienne dans la veine de Pink Floyd et de Marillion, composée de cinq musiciens.

Je dois cette découverte à Launis (oui encore lui) que je suis sur Twitter. Il faisait il y a quelque temps la promo du clip de ‘Satellite’ et vu que nous partageons pas mal d’intérêts en commun sorti du foot, j’ai écouté le morceau. 

Et comme ‘Satellite’ est une merveille, j’ai voulu écouter tout l’album. Pas de bol, il n’est pas disponible sur Bandcamp alors j’ai dû donner de l’argent à Tim Cook au lieu de soutenir le groupe.

Pour résumer Dark Light en quelques mots, ce sont de très belles guitares avec une voix médium feutrée en anglais qui s’envole parfois dans les aiguës. Du néo-prog très influencé par Marillion, Gilmour et Rothery donc pas franchement révolutionnaire.

Si le groupe vient de Bangalore, il aurait très bien pu sortir d’un quartier londonien. Rien dans leur musique n’indique son origine indienne. Aucune chance qu’ils écrivent un jour une BO pour Bollywood.

Leur premier album In Space And Time, sorti en 2020, ne comporte que quatre pistes pour une grosse demi-heure et ‘Satellite’, son titre phare, dure plus de dix minutes.

Si les claviers ne sont pas d’une folle inventivité, ils sont même un peu cheap parfois comme dans ‘Mountain Boy’, les guitares compensent largement avec des soli magnifiques comme par exemple dans ‘Circles’.

‘Planet Goodbye’ vous plonge immédiatement dans un néo-prog pop à la manière des premiers pas de Hogarth chez Marillion. Ici c’est la basse qui mène la danse avec le chant et le piano. Le solo de batterie ne casse pas des briques mais a le mérite d’exister. ‘Satellite’ chanté très haut, est nettement plus construit avec des sections instrumentales, des reprises, des voix off, des changements de rythme et un solo gilmourien. Une merveille. ‘Circles’ s’ouvre sur un 8instrumental aux tonalités vaguement indiennes avant de donner dans un ‘Sugar Mice’ sur le couplet. Franchement, c’est ici que les guitares se dépassent. On finit avec le ‘bref’ ‘Mountain Boy’ qui parle probablement des racines du chanteur. Le duo claviers batterie rappellera celui de ‘The Space’ mais sans le talent de Mark Kelly.

In Space And Time est assurément un sous Marillion pas franchement original et à la production hasardeuse. N’empêche, j’ai bien aimé. Alors pourquoi pas vous ?

TBGE – Memories Of Machines

Image

Vous connaissez sans doute les deux groupes négationnistes du rock progressif, No Man et Nosound.

Figurez-vous qu’il y a onze ans, deux de leurs membres, Tim Bowness et Giancarlo Erra se sont réunis pour un unique album intitulé Warm Winter. En février dernier, le label Kscope rééditait une version remixée et étendue de l’album sous un nouveau nom, Memories Of Machines.

Tim Bowness en solo a quelque chose de doucereux et déprimant. Nosound proposent quant à eux un prog cinématique lent et tourmenté assez unique. Alors l’association des ces deux talents n’allait assurément pas accoucher de death metal.

Memories Of Machines ce sont douze titres de quatre minutes en moyenne avec un grand format de dix et une ouverture d’une minute. On retrouve sur ces morceaux de grands noms du rock progressif comme Fripp, Hammill, Matheos, Edwin, les membres de Nosound, les musiciens de Tim et plein d’autres artistes.

Ne nous mentons pas. Memories Of Machines séduira principalement les amateurs de Tim Bowness et de Nosound. On retrouve la douceur mélancolico dépressive de Bowness et les structures post-rock cinématiques des nappes des guitares de Erra. Le genre d’album qui offre une sensation d’apesanteur après avoir écouté les montagnes russes du metal progressif.

Autant le dernier Tim Bowness me laisse dubitatif comme l’album solo de Giancarlo, et ceci pour des raisons très différentes, autant Memories Of Machines réveille en moi le plaisir de Lost In The Ghost Light ou de Afterthoughts.

De nombreux instruments se croisent sur les douze morceaux, principalement le piano et les guitares mais également du saxophone, des violons, un violoncelle, des claviers et la basse de Colin. Des influences à la Pink Floyd sont palpables sur plusieurs titres comme ‘Before We Fall’ et plus nettement encore dans ‘Schoolyard Ghosts’. Quant au titre le plus proche de Nosound, il s’agit sans doute ‘Lucky You Lucky Me’ avec ces guitares et claviers éthérés.

‘At The Center Of It All’ fort de ses presque dix minutes ne brille pas vraiment par ses rebondissements sorti de sa longue ouverture post-rock cinématique. Le titre est planant, ponctué de violons et du chant déprimé de Tim. Disons que ce n’est pas mon préféré.

Si vous aimez Bowness et Nosound n’hésitez pas si vous n’avez pas encore découvert cet album. Il va vous plaire. Pour ceux qui ne connaissent pas ces groupes, Memories Of Machines est une belle introduction à leurs univers respectifs. Un album paisible qui se déguste au casque comme en musique de fond. Mais évitez tout de même de l’écouter les jours de mélancolie.

Esthesis – Watching Worlds Collide

Image

Il n’ y a pas si longtemps, nous parlions ici des imitateurs de Porcupine Tree. Figurez-vous que le sujet revient sur la table avec le second album du groupe Esthesis.

Esthesis est un projet français qui après un EP en 2019 accouchait d’un premier album un an plus tard. Un projet ultra centré sur Aurélien Goude, chanteur, compositeur, guitariste et claviériste manifestement très influencé par Wilson et sa bande.

Pour ne pas vous mentir, The Awakening sorti en 2020 ne m’avait pas emballé. D’ailleurs, je n’avais pas l’intention d’écouter la suite après avoir vu leur concert Chez Paulette. Puis Watching Worlds Collide est sorti, sept morceaux pour près d’une heure de musique. 

La première écoute m’a beaucoup rappelé leur proximité avec Porcupine Tree ainsi que leur premier album alors j’ai décroché au quatrième morceau. J’ai quand même réessayé un peu plus tard pour finalement acheter l’album.

Oui, ne nous mentons pas. Watching Worlds Collide emprunte encore beaucoup à Porcupine Tree. La bande à Wilson hante tous les morceaux de manière plus ou moins prononcée et c’est sans doute sur le dernier titre jazzy que cela s’entend le moins. Toutefois, les maladresses de jeunesse semblent oubliées et Esthesis est allé un peu plus loin dans son approche jazzy et dans ses couleurs cuivrées.

Si ‘Amber’ est un quasi cover de Porcupine Tree agréable à écouter mais sans grand intérêt malgré le saxophone de Maceo et la batterie bluffante d’Arnaud, ‘57th Street’ est une pièce particulièrement originale. Un titre cinématique de douze minutes à l’atmosphère de film noir. Plus surprenant encore est ce ‘Skimming Stones’ au piano qui s’enrichit du violon de Mathieu Vilbert. Ce titre figure parmi mes préférés de l’album. ‘Place Your Bet’, un peu comme l’instrumental ‘Vertigo’ est une chose hybride entre funk, alternatif et jazz, qui malgré quelques passages très wilsonniens, tire bien son épingle du jeu.

Watching Worlds Collide se révèle finalement être une très belle surprise. Esthesis affirme son identité musicale et s’il n’y avait cette forte proximité avec Porcupine Tree, il aurait pu devenir l’album de l’année.

Hats Off Gentlemen It’s Adequate – The Confidence Trick

Image

Hats Off Gentlemen It’s Adequate fait partie des groupes découverts à l’époque du magazine Neoprog. 

Si je n’ai pas toujours été tendre avec Malcom Galloway et sa voix, il possède néanmoins d’indéniables qualités de pianiste et de compositeur. Et c’est justement une de ses compositions, un instrumental mi progressif, mi classique, qui m’a décidé à commander son sixième album.

Hats Off Gentlemen It’s Adequate surfe sur une vague néo-progressive symphonique avec quelques touches de musique classique, chanté, devrais-je dire parlé, avec une seule corde vocale. Un peu comme du The Tangent en moins fusion sorti du titre ‘Lava Lamprey’. 

The Confidence Trick décline treize morceaux de une à dix minutes en un peu plus d’une heure où se glissent plusieurs instrumentaux. 

Seuls trois artistes jouent sur cet album, Malcolm Gallaway, Mark Galand qui a participé également à la composition et Kathryn Thomas. Un trio mais de nombreux instruments, claviers, synthétiseurs, guitares, basse, stick Chapman, flûtes ainsi que deux voix, celles de Galloway et de Thomas. Et si la batterie est programmée, cela n’altère nullement la qualité des morceaux.

The Confidence Trick parle des erreurs de l’histoire que l’homme s’entête à les reproduire comme dans le long instrumental ‘Refuge’ où Malcolm évoque sa grand-mère pourchassée par les nazis. 

Malcolm chante sur quelques notes très resserrées dans les médiums avec un phrasé quasi parlé. C’est donc naturellement sur les titres instrumentaux que je trouve principalement mon bonheur.

Cela n’empêche pas quelques coups de cœur comme avec le magnifique ‘Another Plague’ à mi-chemin entre Pink Floyd et Fish, un de mes titres préférés de l’album. Mais c’est le symphonico progressif ‘Refuge’ à l’écriture très cinématique, qui flirte avec le contemporain dans sa partie centrale tourmentée et vers la fin que j’écoute et je réécoute sans me lasser. Le morceau fait songer à la musique du Voyage de Chihiro ainsi qu’à celle du jeu vidéo Le Docteur Layton.

J’aime également beaucoup ‘Silence Is A Statement’, ‘Cygnus’, ‘End Of Line’ et ‘Pretending To Breath’. Quant au titre album, il fait beaucoup penser à du Marillion dernière époque par ses guitares, la ligne vocale et la basse ronde. Par contre ‘Perky Pat’ aux claviers néo-électros et le ‘World War Terminus’ plus parlé que chanté ne m’ont guère emballé.

Si ‘Refuge’ tient le haut du panier, The Confidence Trick recèle d’autres pépites et se révèle un bel album dans son ensemble. Il est à découvrir sur Bandcamp.

anubis – 230503

Image

J’avais reçu 230503 en même temps que plein d’autres promotions du label Bird Robe Records et découvert par la même occasion le groupe anubis. Je les suis fidèlement depuis et j’ai même eu la chance de les écouter en live lors de leur première tournée Européenne au festival Prog The Castle.

230503 trône fièrement dans ma discothèque et me voilà aujourd’hui avec la Deluxe Anniversary Edition, deux CDs comportant la réédition de 2020, la version originale ainsi que des captations live, un total de 38 titres que je possède déjà dans d’autres éditions.

Qui a dit collectionnite aiguë ? Bref…

Cette édition est parfaite pour voyager de Strasbourg jusqu’à Lyon en voiture sur autoroute. Vous n’aurez pas à changer de disque pendant le trajet. Avec des morceaux de 12 à 22 minutes déclinés pour certains en plusieurs versions, vous en prenez pour quatre bonnes heures de musique. Et si vous en réclamez plus, le groupe a publié une vidéo d’une demie heure racontant la genèse de l’album.

Tapez 230503 dans un moteur de recherche comme Quant, vous aurez des surprises. Vous trouverez un disque de frein, un radiateur de moteur, un madrier de sapin mais nulle mention du premier album d’anubis.

230503 est un concept album, certainement le plus expérimental de leur discographie, qui parle de la perte d’un proche. Une histoire inspirée par la noyade d’un ami de David et Robert.

Les 16 versions live donnent un éclairage tout particulier sur les titres studio comme le ‘The Deepest Wound’ punk funky enregistré à Sydney en mai 2010. 

Il y a également le titre ‘The Life not Taken’ en six parties, morceau fleuve de plus de vingt et une minutes issu des enregistrements de 230503 et non retenu pour la version finale. Un titre qui servira de matériel pour les morceaux ‘The Deepest Wound’, ‘Leaving Here Tonight’ et ‘Breaking Water’.

N’oublions pas le single ‘Technicolour  Afterlife’ ou le ‘Anonymity’ délirant du live de mai 2010 à Amandale.

230503 Deluxe Anniversary Edition est clairement un disque pour les fans du groupe anubis et de leur premier album ou pour les personnes qui aiment écouter des morceaux déclinés de plein de manières différentes. 

Ce n’est assurément pas ce qu’il faut acheter pour débuter avec anubis. Ecoutez plutôt Different Stories sorti en 2018 qui revisite leur discographie en beauté.

Teeshirt : Marillion

ESP-Project – anarchic curves

Image

Aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, je vais délaisser le metal qui poutre pour écouter du prog symphonique.

Alors pas du rétro prog, ni du canterbury ou du rock in opposition, mais du sympho mélodique qui s’écoute presque comme une musique d’ambiance.

Peter Cyle chante à la manière douce de Tim Bowness sur un rock progressif facile à écouter composé par Tony Lowe, guitariste, claviériste et producteur de ESP Project. Ils sont accompagnés de Pete Clark à la basse et de Dave Ethridge à la batterie.

Ce sixième album studio, anarchic curves, dure un peu moins d’une heure et huit morceaux allant de quatre à neuf minutes où se mêlent sympho, prog eighties et AOR soft. 

D’accord, le disque ne va pas changer la face du prog. Par contre, il propose une parenthèse musicale confortable et reposante. Certains jours, cela suffit amplement à mon bonheur. J’ai des plaisirs simples.

Lowe joue de claviers aux sonorités vintages quand Ethridge use d’une rythmique entre AOR et prog seventies appuyées par la basse de Clark. Sur cette musique parfois peu mélodique comme dans ‘Shoreless’, Coyle chante le plus souvent avec une délicatesse légèrement soporifique sur laquelle on se laisse facilement porter. 

Les paroles des chansons regorgent de références au prog seventies, au cinéma, à la peinture et la pop culture. On y parle de John Lennon, de Van der Graaf Generator, Genesis, yes, King Crimson, Klint et plein d’autres artistes. Un bel hommage à l’art en général.

Deux pièces se détachent du sirop progressif qui pourrait sembler poisseux à certains – pour ma part, j’aime bien leurs chamallows roses -. Il s’agit de ‘Cogs’ qui entre deux couplets sirupeux durcit un peu le ton et ‘Shoreless’ dont je vous ai parlé avant.

ESP Project possède les saveurs de Genesis et de Yes ainsi que la douceur d’un Tim Bowness. Un prog symphonique soyeux, reposant où les guitares restent en second plan derrières les claviers et la rythmique.

Depuis les début d’ESP, ESP Project fait de l’ESP, sans grande surprise, mais je trouve qu’ils le font de mieux en mieux. Leur précédent album phenomena m’avait bien plus et j’avoue que anarchic curves m’emballe encore plus. Alors allez y jeter une oreille, il est sur Bandcamp.

Teeshirt : RPWL

Big Big Train – Welcome To The Planet

Image

Vous l’avez certainement appris, le frontman de Big Big Train, David Longdon nous a quitté le 20 novembre 2021, laissant le groupe orphelin. Il nous lègue en héritage, leur dernier album Welcome To The Planet, un concept en deux parties qui renoue avec le meilleur de leurs compositions.

Je ne dis pas ça pour saluer la mémoire d’un défunt, ce n’est pas mon genre, la preuve, leur précédent disque Common Ground est déjà oublié. 

Je dis ça parce que Welcome To The Planet, c’est plus de trois quart d’heure en deux parties et neuf morceaux du meilleur de Big Big Train dont le délicieux ‘Propper Jack Froster’ sorti en clip animé quelques jours avant l’album.

Pour mémoire, la formation a su s’entourer au fil des années d’artistes d’exception comme Nick D’Virgilio anciennement batteur puis chanteur de Spock’s Beard, de Rikard Sjöblom, le frontman Beardfish, ou encore de Carly Bryant arrivée récemment. 

Ils signent avec Dave Foster, David Longdon et Gregory Spawton les titres de ce magnifique album qui renoue avec la fraîcheur toute britannique de Grimspound.

Sorti du second instrumental ‘Bats In The Belfry’, qui avec ses sons huit bits accompagnant la batterie, ne m’ont pas franchement convaincus, j’ai trouvé cet album quasi parfait.

L’association des voix de David et de Carly sur ‘Proper Jack Froster’ et ‘Welcome To The Planet’ est un pur régal. J’ai également apprécié l’entrée en matière de ‘Made From Sunshine’, serait-ce un clin d’œil à Get Back ? 

Et puis il y a cette profusion d’instruments les cuivres, la flûte, le violon, l’accordéon, l’orgue, les claviers vintages qui offrent une riche palette sonore au rock progressif aux accents parfois canterbury de Big Big Train.

Parmi mes titres préférés du moment vous entendrez ‘The Connection Plan’ au violon endiablé, le mélancolique ‘Capitoline Venus’ acoustique, ‘Proper Jack Froster’ délicieusement nostalgique et bien entendu ‘Welcome To The Planet’ qui s’achève quasi gospel.

Rest in peace David. Tu t’en vas en nous laissant un chef d’œuvre inachevé puisque tu ne le joueras pas en live avec tes amis.

Je suis certain que tous les amateurs de Big Big Train connaissent déjà l’album par cœur. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ce groupe et qui aiment le canterbury et le rétro progressif, je ne peux que vous recommander chaudement Welcome To The Planet. Vous pouvez le découvrir dans son intégralité sur Bandcamp avant de vous décider, alors allez-y.

Teeshirt : Cris Luna

Fleesh – Eclipsed

Image

Le duo Fleesh s’est fait connaître par ses reprises de Rush, Marillion, Renaissance ou encore Genesis, mais Gabby et Celo ont également composé trois albums, What I Found en 2017, Across The Sea en 2019 et Eclipsed cette année.

Il est certainement plus facile d’écouler des compilations de reprises de groupes connus que de percer avec ses propres compos de rock progressif. Surtout lorsque l’on est pas franchement connu. Alors Fleesh joue sur les deux tableaux, un peu comme The Watch.

J’ai presque tous leurs disques excepté leur tribute à Renaissance, sans doute parce que je n’aime pas trop Renaissance. Alors lorsqu’ils ont annoncé la sortie de leur nouvel album Eclipsed, j’ai passé commande du CD malgré des frais de port plus que dissuasifs.

Gabby chante et Celo est l’homme orchestre. Comme sur leur clips, le barbu rondouillard joue des guitares, claviers et basse quand la blonde au piercing chante, parfois accompagnée d’une guitare acoustique.

La voix de Gabby, un peu monotone au début, a gagné en personnalité sur cet album et si la musique s’inspire de Marillion comme dans ‘One By One’ et de Pink Floyd sur ‘Till The Morning Comes’, elle se forge peu à peu sa personnalité.

Après le concept album Across The Sea très prometteur, Eclipsed confirme les espoirs que j’avais placé dans ce jeune duo brésilien.

Eclipsed raconte une histoire en une heure et onze morceaux. Comme sa pochette le suggère, une éclipse solaire qui éclaire une montagne de crânes survolée d’oiseaux charognards, Eclipsed ne vibre pas d’ondes positives bien au contraire et la plongée dans le livret aggrave cette sensation. 

Voici les premières paroles de ‘Stuck’  : “Quelque part à l’intérieur de ce chaos, je suis toujours en vie. Je suis juste allée trop loin pour en comprendre tous les signes.”. 

On dirait que Fleesh poursuit son récit sur la dépression entamé dans Across The Sea, les textes elliptiques livrent des états d’ames plus qu’une histoire à moins que je n’ai rien compris encore une fois.

‘All My Sins’, riche d’éléments symphoniques, est une des pièces les plus puissantes de l’album et une belle réussite vocale. J’ai également adoré les claviers très néo prog qui ouvrent l’album avec ‘Stuck’ et j’ai aimé le solo guilmourish de ‘Till The Morning Comes’ qui commence pourtant comme un blues.

Eclipsed n’est pas parfait. Il est très dense avec beaucoup de chant et une production perfectible.

N’empêche, je l’aime beaucoup et je vous recommande sa découverte, peut-être en numérique étant donné les frais de port exorbitants. 

N’hésitez pas à découvrir également leurs albums cover. Mon préféré est celui de Genesis sorti tout récemment.

Teeshirt : Marillion

Genesis – The Last Domino ?

Image

Teeshirt : Porcupine Tree – Deadwing 2005

Vous connaissez la différence entre Isaac Asimov, Mike Rutherford, Phil Collins et Tony Banks ? Allez je vous donne deux indices, lisez bien : livre et disque. Alors vous avez trouvé ? Ben y en a pas. On les trouve tous les quatre dans le même magasin.

Des fois, je rentre dans une boutique pour m’offrir un truc, n’importe quoi, mais un truc. C’est ce qui m’est arrivé il y a peu, je suis rentré à Cultura et suis sorti avec Foundation, le bouquin d’Asimov et le coffret The Last Domino ? de Genesis.

Foundation, je n’avais jamais réussi à le lire mais la série Apple à relancé mon enthousiasme. Pour ce qui est de Genesis, j’ai déjà tous leurs albums et plus encore. 

C’est mon troisième amour musical après Johnny Hallyday et AC/DC. Preuve que l’on peut toujours s’améliorer avec l’âge.

Je n’écoute que rarement mes disques de Genesis aujourd’hui. Il faut dire que je les connais par cœur en fait. Alors pourquoi ce coffret ? Parce que je ne les verrai pas en live ? Même pas. S’ils étaient passés à Strasbourg, je ne serais pas allé les écouter. Pour la collection alors ? Sans doute un peu. Mais c’est surtout parce j’aime les vinyles, alors un coffret de quatre galettes 180 grammes, sorte de best of de la période Collins, comment résister ?

Je possède également Kdrive, la compile de 2014 qui ne sort jamais de son étagère. Mais The Last Domino n’est pas du même tonneau. C’est une compilation moderne du trio infernal, bourrée de tubes, un magnifique objet au son fabuleux. Depuis que je l’ai, j’écoute au moins un des vinyles chaque soir pour le plaisir.

Quatre pochettes reliées dans une couverture rigide protègent les vinyles glissés dans des étuis à l’effigie de chacun des musiciens et du trio, chaque fois avec une petite citation. Sans surprise, celle de Phil est la seule qui soit drôle : “It’s a democracy as long as we agree with Tony”.

De nombreuses photographies agrémentent cette compile, les trois vieux mais aussi leurs compagnons de tournées. En cherchant bien (il est caché au fond d’une pochette), vous trouverez un code de téléchargement  pour ces titres que vous avez déjà à la maison. Car n’espérez aucun inédit ou version déviante, ici, c’est de l’archi connu.

Vingt sept tubes remplissent le coffret : ‘Home By The Sea’, ‘No Son Of Mine’, ‘Abacab’ et quelques reliques du prog pour ne pas fâcher les vieux comme moi ‘Dancing With The Moonlit Knight’ ou encore ‘Firth Of Fifth’. La cohabitation de ces deux mondes peut perturber comme passer de ‘Carpet Crawlers’ à ‘Abacab’ sur la face B de la dernière galette mais ils ont évité de coller ‘The Knife’ avant ‘Congo’, c’est déjà ça.

The Last Domino ? est un super cadeau de Noël pour votre grand-père audiophile atteint de collectionnite aiguë et pour lutter contre son alzheimer inéluctable. 

Bref un truc pour les vieux riches qui ne savent pas quoi faire de leur fric.

The Watch – The Art Of Bleeding

Image

Teeshirt : UPF – Fall In Love With The World (2014)

The Watch est une formation italienne bien connue pour son excellent tribute band de Genesis. Mais pour ma part, je préfère toujours l’original aux contrefaçons, même celles qui viennent de Vintimille. J’ai vu Trick of The Tail et The Watch en live mais cela reste très éloigné du concert de Genesis à la Beaujoire à Nantes le 23 juin 1987.

Si j’aime The Watch, c’est pour leurs albums studio qu’ils ne jouent presque jamais en live hélas. Du rétro prog qui jette un pont entre les seventies et le vingt et unième siècle.

Je n’ai que leurs trois derniers disques à la maison. L’excellent Tracks From The Alps, le moins convaincant Seven et leur tout nouveau The Art Of Bleeding sorti il y a peu. Mais il existe cinq autres disques couvrant la période de 2001 à 2011 dans leur discographie.

Le vinyle en deux volets arrive avec un CD, un livret, une galette noire et un poster dédicacé par le groupe avec en prime un petit mot. L’artwork comme la musique nous ramène cinquante ans en arrière mais les sujets abordés sont bien contemporains.

Il ne s’agit pas d’un concept mais d’un album à thème. Plusieurs histoires sont racontées ici, des récits autour du sang : canibalisme, sorcellerie, suicide ou encore la proie d’un tueur. 

Ne faites pas comme moi, n’écoutez pas le CD pour découvrir l’album. Le compact disc est un sampler revisitant en sept titres la carrière de The Watch, rien à voir avec The Art Of Bleeding. 

Les musiciens milanais poursuivent l’œuvre de Genesis avec huit morceaux reprenant les sonorités de Nursery Crime jusqu’à A Trick Of The Tail avec toutefois de nombreux éléments modernes comme dans ‘Red’ ou encore ‘Hatred Of Wisdom’. Curieusement The Art Of Bleeding rajeunit un genre devenu poussiéreux après une cinquantaine d’années passées sur étagère.

Mellotron, orgue Hammond, flûtes, guitares six et douze cordes, batterie, percussions, bruitages et cris nous immerge jusqu’aux oreilles dans l’hémoglobine, un bain de jouvence progressif jubilatoire à ne pas manquer. Il s’agit de leur meilleur album à ce jour.