Le martien

Derrière ma visière fumée, s’étend une terre rouge désolée où quelques touches de givre matinal persistent encore. Vales Marineris, Olympus Mons, des noms qui résonnent comme des invitations au voyage dans mon âme. Mariner, Viking, Pathfinder, Curiosity, des missions que j’ai suivi jour après jour m’abreuvant des images des sondes et des rovers.

D’où vient cette passion pour Mars la Rouge ? Tout petit déjà, j’étais fasciné par l’espace, les étoiles, les planètes, les fusées. En sixième je découvrais le fabuleux roman de Ray Bradburry, The Martian et plus tard je m’abreuvais de nombreux livres dont la trilogie martienne de Kim Stanley Robinson, Mars de Ben Nova, Mars Blanche de Brian Wilson Aldiss ou Le Projet Mars de Andreas Eschbach. Combien de livres parlent de Mars dans notre bibliothèque sans parler des BD ? Je n’ai pas compté. Il suffi que le titre d’un bouquin, d’une BD ou d’un film contienne le nom magique, pour que je me jette dessus. Combien de nanars ai-je vu et lu, histoires moisies de rescapés de mission foireuses vers la planète rouge !

Carl Sagan n’est pas étranger à cette passion. Responsable du programme Viking à la NASA, il consacra une partie de sa fabuleuse émission télé Cosmos à Mars et la recherche de vie sur cette planète voisine. Le rêve d’envoyer un homme sur la planète rouge s’est un peu éloigné, trop cher, trop compliqué, trop long, trop risqué. La fin de la Guerre Froide a mis un terme aux voyages spatiaux habités au-delà de notre orbite terrestre, retardant d’autant une hypothétique exploration martienne par l’homme. Elon Musk de Space X semble vouloir faire cavalier seul et annonce le début des hostilités pour 2018 et un homme sur Mars pour 2024. La NASA n’a pas encore totalement renoncé mais avance à petits pas. Les chinois sont également dans la course avec un voyage habité pour 2040. Quand aux européens, l’envoi d’un homme dans l’espace n’est pas encore d’actualité, alors Mars…

Tous les deux ans, le dieu de la guerre se trouve en position favorable pour que l’on s’y rende à moindre frais. 180 jours de voyage, 550 jours sur place et 180 jours pour revenir soit une mission de presque trois ans ! Autre solution, partir et ne pas revenir, encore plus insensé. Pourtant, certains y songent très sérieusement, des volontaires se sont déjà inscrits pour le projet nommé Mars One avec un départ prévu pour 2031. En utilisant des propulseurs ioniques, nucléaires et autres curiosités pas encore opérationnelles, la durée du voyage pourrait être notablement raccourcie. Mais cela reste encore de la science fiction.

Les risques de catastrophes lors d’un tel voyage spatial sont innombrables : éruption solaire, micro météorite, panne, pétage de plomb, toilettes bouchées, mauvaise injection orbitale, crash à l’arrivée, tempête martienne, rencontre du troisième pauvre type, élection de Trump (non ça c’est déjà fait), dépressurisation de l’habitacle, météorite (de plus en plus rare mais qui sait), panne sèche au décollage (y a pas de pompes là bas), cannibalisme (rien ne vaut un bon steak). Bref ce n’est pas gagné. A côté, une mission lunaire est une promenade de santé, sauf que, si on devait lancer une mission pour Lune à ce jour, nous n’en serions plus capable. Alors Mars…

Malgré tout ça, si on me proposait d’aller sur Mars, là aujourd’hui, est-ce que je dirai oui ? J’ai un boulot, une maison, une femme et deux ados, c’est le genres d’arguments qui motivent clairement à partir dans l’espace, quitte à ne pas revenir. Après je suis un peu asocial, et 910 jours avec les mêmes têtes, ça risque d’être dur, sauf s’il s’agit de 5 jeunes top modèles pas trop exigeantes et partageuses. Car un équipage, ça se construit intelligemment. C’est là que le bat blesse avec mon hypothétique participation au projet. C’est vrai je suis un climatologue, je pourrais travailler à la compréhension de l’atmosphère martienne et à la prévision de ses tempêtes redoutables. Sauf que j’ai déjà du mal à gérer le climat alsacien, alors martien…

Je ne pars pas battu, bien au contraire, d’ailleurs je suis en pleine négociation salariale avec Elon en ce moment. Mais en attendant mon ordre de mission, qui ne saurait tarder, je vais me revisionner Seul Sur Mars, Mission To Mars, John Carter, Planète Rouge, Total Recall, La Guerre Des Mondes, The Martians Chronicles, histoire de me préparer physiquement et mentalement.


Mars Panorama – Curiosity rover: Martian solar day 2

Quand on en possède un gros…

Quand on en possède un gros, mieux vaut prendre son pied, ce serait gâcher sinon. Ne prenez pas peur, inutile de coucher vos enfants, l’objet de ce post n’est pas phallique.

Il est justement misérablement ridicule pour ce qu’il sait faire. Il vient d’Asie et ce n’est pas le dernier godemichet de madame.

Les photographes se comportent un peu comme des automobilistes, ils apprécient les gros objets, et au concours de celui qui a la plus grosse, ils ne sont pas les derniers. Mais voila, comme pour les automobiles, la plus grosse est également souvent la plus chère.

Je n’échappe pas à cette escalade de l’impuissance. Dans le plus simple appareil, je ferai hurler de rire Rocco et ma voiture est une Logan, imaginez la misère. Mais j’ai un appareil photo. J’ai également une famille à nourrir, une maison à payer, alors pas question pour moi d’investir dans un objectif Sigma EX 500mm. Dommage car avec ces 46 cm de long, Rocco pourrait aller se rhabiller. Un 500 mm ça me tentait bien, mais pour quoi faire ? Une photo de la lune et un canard une fois par mois ? A 4700 €, c’est à dire à peu près le prix de ma Logan neuve, ça aurait été abuser.

Il existait la solution du pauvre, le Samyang 500 mm ouvert à 6.3. Un objectif à miroir de moins de 10 cm, pour un prix nettement inférieur, comptez 170 €. Il s’agit d’une monture T, il faut donc ajouter la bague qui va bien. Pour l’optique, le principe est celui d’un télescope Cassegrain : la lumière rentre par une lame de verre, est concentrée sur un miroir percé en son centre, et la lumière réfléchie est renvoyée par un second miroir, dit secondaire, dans le petit trou du miroir principal jusque le capteur de l’appareil photo. Et oui j’ai fait de longues années d’optique et d’astronomie, pourtant je ne suis pas une lumière, ça vous dérange ?

Pour 170 €, il ne faut pas s’attendre non plus à ce que les filles vous tombent dans les bras lorsque vous exhibez votre engin. Au mieux, ça les intrigue, et là agissez vite avant qu’elles ne comprennent la supercherie. Car au fond, ce n’est pas la taille qui compte. Si ? Non, tout est dans la technique. Je me rassure comme je peux.

Justement en parlant technique. Le Samayang 500 mm 6.3 est totalement manuel. Totalement. Il n’est même pas reconnu par l’appareil. Il va falloir configurer le boitier, lui donner la focale et l’ouverture, il va falloir également faire la mise au point à l’ancienne, c’est à dire en tournant le gros machin rond de 9,5 cm tout en stabilisant une image folle. Car avec une focale de 750 mm (sur un petit format), le moindre attouchement sur la bête se transforme en panique incontrôlée. D’où l’idée du début, quand on en possède un gros, mieux vaut prendre son pied.

L’usage de cet objectif s’accompagne au minimum d’un monopode ou d’un pied photo. Pour ma part, je prends mon pied en laissant la rotule libre avec le gros engin dessus (vous me direz, chacun prend son pied comme il veut après tout, et vous aurez raison). J’ai essayé d’utiliser la chose en concert, je sais c’est mal, mais dans le noir personne ne s’en rend compte. Alors, avec une ouverture à 6.3 (nan sur ce coup je ne ferai pas d’humour, c’est large quand même), l’image est très sombre, ça plus la nécessité d’aller au 200ième – le truc n’est pas stable – vous allez monter très vite en ISO faute de grimper au rideau. Avec une scène bien éclairée, si vous êtes au dernier rang, avec un pied, peut-être, sinon laissez tomber. Par contre pour le postérieur rond de la voute céleste, le Samyang est assez bien adapté comme pour animaux (on ne parle pas de zoophilie comprenons-nous bien).

La mise au point est un exercice très délicat, surtout pour des vieux comme moi qui se pressent la bite. Avec des verres progressifs, une marge très faible entre le net et le flou, une image qui chahute, réussir la bonne mise au point est un véritable challenge. Alors pour la lune, j’ai un truc, mais faites gaffe, il y a des risques. L’idée est la suivante : en plein jour, dans une atmosphère calme, prenez le Samyang et faites une mise au point sur un objet fixe très lointain, et ce avec l’écran en mode zoom. Une fois l’infini trouvé, faites une marque sur l’objectif. De cette façon, la nuit, vous n’aurez plus qu’à régler l’objectif sur la marque et photographier, à condition que la température extérieure soit sensiblement la même.

Faites attention quand même, il y a un risque. Cet été, de ma fenêtre au premier, j’ai sorti le matos, cherché mon repère à l’infini et callé mon engin en vue d’une nuit torride. Quelques minutes après, un gars furibard sonnait à ma porte, quand je dis furibard, j’ai vraiment cru qu’il allait me casser la figure avant de dire bonjour. Sa bourgeoise m’avait vu à ma fenêtre, exhibant mon attirail et s’imaginait être la cible de ma perversion libidineuse (s’il lit cet article, je suis mort). Quand je pense que j’ai peut-être loupé une bombasse lascive dans le plus simple appareil alors que je focalisais sur une grue…  Mais quel con ! Il a fallu que j’explique à un mec très énervé et pas forcément photographe que je faisais des images lunaires (en plein jour, hum…) et qu’au préalable, je calibrais mon matériel sur une cible lointaine pour moins galérer en pleine nuit. Pas certain qu’il ai compris, mais il est parti et j’ai pu remonter à l’étage mater son épouse.

Alors résumons-nous. Le Samyang 500mm 6.3 n’est pas cher. Il est totalement manuel, n’a pas le piqué d’un Sigma EX 500mm (j’en avais pas parlé mais ça tombe sous le sens) et nécessite au minimum un monopode. La mise au point s’avère délicate pour les bigleux et vous risquez des altercations avec vos voisins paranoïaques. N’oublions pas le point le plus important : quand vous êtes mal foutu, que vous roulez en Logan et que vous sortez votre Samyang, vous passez pour un gros naze auprès de toutes les minettes. Monde cruel…

Zoophilie

Vous aimez les animaux à poil ? Ils sont tout le temps à poils, sauf les poissons rouges, eux ont des écailles et les canards qui possèdent des plumes. Bon il y a bien des mémères qui habillent le chien-chien mais le débat n’est pas là. Philie vient de l’amour, Zoo d’Amnéville, voila pour le latin. La zoophilie, c’est donc l’amour des animaux non ?

Si je transpose cela dans un autre univers, l’audiophilie devrait être l’amour du son. Vous me suivez toujours ? La question que je me pose, un peu comme pour la zoophilie, c’est, ne fait-on pas du mal à quelqu’un ou quelque chose lorsque l’on est soit disant audiophile ? Mais qu’est-ce qu’il raconte là le gars ? J’y arrive…

Nous avons déjà eu une conversation sur le vinyle je crois, pré carré des audiophiles. Mais savez-vous ce que vous faites lorsque vous écoutez de la musique ?

Je prends un exemple classique. Monsieur X possède un iPod et y stocke sa musique. Ses mp3, achetés via Amazon, peuvent être convertis au format AAC (on y reviendra) dans iTunes. Il branche son lecteur via une prise USB sur son home cinéma Sony et lance l’écoute. Comme le son manque de quelque chose, il règle un mode Rock pour donner plus de relief à la musique et balance le tout  en 5.1 à fond dans la pièce.

Qu’a fait ici le malheureux innocent ?

Pour commencer, il a acheté du mp3 320 Kb/s dans le meilleur des cas. Le mp3 ou MPEG-1/2 Audio Layer III, est protocole de compression des fichiers sons, une compression avec perte, c’est à dire qu’une partie du signal initial s’égare en chemin, particulièrement dans le spectre des aiguës.

Ensuite il l’a converti via iTunes en AAC, ADVANCED AUDIO CODING, un autre format de compression sonore plus ancien encore, qui va à son tour déformer le pauvre mp3 déjà bien mal foutu.

Après, il a utilisé un minable processeur sonore pour envoyer du son doublement compressé au DAC (Digital Analog Converter) du home cinéma pour transformer et amplifier le signal numérique en analogique (oui car dans les hauts-parleurs, c’est de l’analogique qui arrive). Non content de cela, pour pousser le son un peu faiblard, il passe par une puce qui va modifier les fréquences afin d’en rehausser certaines et en atténuer d’autres.

Et pour finir, le son 2.0 (comprenez stéréo) va être réparti un peu aléatoirement sur 5 enceintes 1 voix minuscules (twiter) et un gros caisson de basse (subwoofer).

Que reste-il du son enregistré en studio par l’artiste ? Pus grand chose, une bouillie informe. Allez si, quelques basses et des aiguës déformées. Finalement vous feriez mieux d’aller faire pan pan cul cul avec votre lapin, ça fait moins mal aux oreilles (sauf si vous le tenez par les dites oreilles).

Une autre mauvaise option est d’écouter un CD sur un lecteur DVD ou Blu-Ray branché en optique sur un home cinéma. Le signal numérique ne doit pas être amplifié directement, il doit tout d’abord être transformé en analogique, c’est comme ça. Or, un CD contient des 1 et des 0, donc du numérique. Le lecteur DVD ou Blu-Ray, va les transmettre à l’ampli home cinéma via la fibre optique en numérique, et ça c’est mal. S’il y a des lecteurs CD, DVD et Blu-Ray, c’est parce qu’il n’ont pas le même usage, un lecteur CD est fait pour écouter de la musique, pas le lecteur DVD. A votre avis, pourquoi les groupes sortent leurs lives en CDs et DVDs en même temps ?

Inutile d’être Crésus pour écouter de la musique dans de bonnes conditions. Avec une platine CD, un ampli correct et deux enceintes honnêtes vous avez un bon point de départ pour vous faire plaisir pour un budget inférieur à 800€ (oui je sais c’est cher).

Si vous voulez utiliser du format numérique (mp3, flac, wav…), il vous faudra impérativement un DAC (il en existe quelque uns à des prix très raisonnables). Le DAC se place entre le lecteur mp3 (un PC par exemple) et l’amplificateur. Le son transite du lecteur vers le DAC via un câble USB (attention, ne mégotez pas sur la qualité de ce câble) et du DAC vers l’ampli (entrée auxiliaire) via deux câbles RCA (pareil pour la qualité).

  1. signal analogique (son d’origine)
  2. signal digitalisé (CD)
  3. signal digital converti en analogique par le DAC

Préférez toujours le FLAC ou ALAC au mp3, WMA, OGG ou AAC. Les deux premiers font de la compression sans perte. Sur Bandcamp vous pouvez choisir le format de fichier lors du téléchargement. Oui mais iTunes pas lire le FLAC (Flicflac). Du coup prenez du Wav (pas de compression, donc de gros fichiers), mais impossible de mettre la pochette de l’album dans ce cas, vous serez obligé de le convertir en AAC pour que ce soit joli dans votre iPod et là caca… Il existe des formats numériques audiophiles en 24 bits (pauvre petit animal), pour en profiter, il vous faudra un DAC de compétition, une chaîne de riche et un lecteur mp3 audiophile ou un PC avec des drivers spécifiques, sinon ce sera de la frime ou juste par sadisme animalier.

Le bon côté du DAC, c’est qu’il peut, mais là on parle d’équipement de moyen de gamme à haut de gamme, améliorer sensiblement la qualité de la lecture de vos CDs. Je m’explique. Un CD c’est du numérique (je l’ai déjà dit). Le lecteur CD transforme le numérique en analogique avant de l’envoyer à l’amplificateur (toute la différence entre un home cinéma et une chaîne Hifi). Il se peut que votre DAC soit plus performant que celui de votre platine CD, dans ce cas, sortez de la platine avec des câbles coaxiaux pour aller vers le DAC et sortez du DAC pour rentrer dans l’ampli. Le DAC se charge alors de la conversion numérique analogique.

Si vous voulez écouter des vinyles, il vous faudra sans doute un pré ampli qui récupère le signal analogique de la platine et l’amplifie avant de l’envoyer à l’amplificateur. Encore un truc à acheter en plus de la platine et de la cellule. Bref pour les riches, les bobos, les frimeurs et les abrutis comme moi.

Comment choisir une platine CD, un ampli et des enceintes ? Surtout n’écoutez pas les vendeurs, écoutez le matériel. Amenez quelques CDs que vous connaissez bien et qui ne sont pas trop mauvais, prenez des genres variés, classique (symphonie et récital de piano), du métal très dense, du lyrique (bref quelqu’un avec une belle voix) et de l’acoustique. Ensuite posez-vous dans le magasin et écoutez. Certaines enseignes possèdent des auditoriums, n’hésitez pas à demander à écouter plusieurs équipements et configurations. Ne vous laissez pas influencer, c’est votre oreille qui écoute, pas celle du voisin. Croisez les solutions, telle platine avec tel ampli et telles enceintes. Après c’est une question de goût, certain préfèreront Cabasse à Triangle, Cambridge à Denon, là franchement il n’y a que votre oreille qui saura. La solution parfaite n’existe pas, sauf pour un budget supérieur à 10000€, il faudra donc faire des compromis déchirants. Chaque amplificateur donne une empreinte particulière au son, les plus neutres sont sans doute les Yamaha (le son universel et sans caractère), mais un Harman Kardon, un Cambrige ou un Denon imposeront leur patte sur les fréquences. Il en va de même pour les enceintes.

Il existe des spécialistes audio dans les grandes villes. N’hésitez pas à franchir la porte de leur boutique intimidantes. Ils sont de bon conseil, prennent le temps même s’ils savent pertinemment bien que vous êtes fauché, vous font écouter dans de bonne conditions et possède un matos de folie. Ce sont souvent des passionnés, et entre passionnés, on se comprend. C’est chez l’un d’entre eux que j’ai trouvé le casque de mes rêves. C’est là que vous trouverez des lecteurs Nagra, des ampli à lampes, des enceintes de folie. Mais il va falloir choisir, la voiture ou la chaîne.

Pour les petits budgets, sachez qu’un dock avec un lecteur mp3 est bien souvent préférable à mini chaîne. Un lecteur mp3 avec un bon casque Sennheiser ou Grado ce n’est pas mal non plus, mais surtout évitez les casques vendus avec les lecteurs qui sont de bien piètre qualité, évitez également les machins qui vous explosent les tympans avec leurs basses genre les épouvantables Beats hors de prix. Un casque, ça s’essaye, de la même manière qu’un matériel audio.

L’oreille s’éduque comme le palais, tant que l’on mange du Mac Do et du Domino, on ne se rend pas compte du goût des aliments. Il en va de même avec la musique. Tant que vous écouterez du mp3 128 kb/s avec un casque Beats qui se la pète, vous aurez du mal à concevoir toute la profondeur que recèlent certaines musiques. Ecoutez Dark Side Of The Moon de Pink Floyd en vinyle sur du bon matériel et juste après le même album en mp3, vous comprendrez sans doute de quoi je veux parler.

Tous les albums ne possède pas la même qualité de production, certains sont exécrables. Vous vous en rendrez compte si vous écoutez certains CDs sur du matériel moyen de gamme à haut de gamme. C’est le problème, quand on monte en gamme, on découvre que les CDs ne sont pas si parfaits et que certains ingés sons ne sont pas des audiophiles.

Tout le monde n’est pas audiophile, encore moins zoophile. Mais sachez quand même ce que vous faites à ces pauvres bêtes quand vous écoutez du mp3 sur une guimbarde.

Idées noires

On m’accuse de pessimisme, de broyer du noir, de voir toujours le verre à moitié plein, c’est peut-être un peu vrai. Pourtant j’aime rire, je vous l’assure, la preuve, j’adore les Idées Noires de Franquin. Franquin, je l’ai découvert avec Gaston Lagaffe il y a très longtemps. Quand je suis tombé sur ses BDs, j’ai hurlé de rire pendant des nuits entières à lire et à relire ses gags. Et je hurle toujours de rire à chaque fois que je lis une planche de maître. Son génial personnage, fainéant, écolo, antimilitariste et naïf avec ses inventions farfelues, ses gaffes monumentales et ses coups de gueule, présente une facette du monde du travail que peu d’humoristes et dessinateurs ont su aussi bien croquer.

J’ai découvert le côté obscur de Franquin un peu plus tard, avec les idées noires. Là aussi j’ai ri, mais pas de la même façon. Dessins au Rotring, sujets douloureux, humour noir et grinçant, les Idées Noires sont l’autre facette de ce dessinateur de génie qu’est Franquin. Tout ce qui ne cadrait pas trop avec la ligne éditoriale du Journal de Spirou, il l’a exprimé dans un supplément plus adulte qui ne durera pas très longtemps hélas. Chasseurs, militaires, curés sont égratignés au fil des pages sans prendre de gants. Et des fois le propos est vraiment méchant, j’adore ça !

Cette BD, je l’ai longtemps cherchée dans les librairies d’occasion, mais peine perdue, édition originale hors de prix ou rééditions introuvables. C’est mon petit dernier, qui à Noël dernier, a dégoté la merveille pour son papounet adoré. Une réédition toute récente que je n’avais pas vu passer. Autant dire que je me suis jeté goulûment sur l’ouvrage et avec délectation, j’ai beaucoup ri, sans doute parce que c’est très noir. Et puis, récemment, je suis tombé sur Il Était Une Fois Idées Noires chez Fluide Glacial, une édition racontant la genèse de ces dessins en noir et blanc et dévoilant un peu l’artiste qu’était Franquin. Le Franquin dépressif est présenté ici sous au tout nouvel éclairage et les propos des dessinateurs qui ont travaillé avec lui ainsi que ses propres interviews dévoilent de nombreuses facettes d’un personnage que je ne connaissais pas si bien finalement. Le livre contient également de nombreuses planches tirées des Idées Noires et de collaborations diverses. Bref si comme moi vous avez tous les Gaston Lagaffe, les Idées Noires, quelques Spirou, ce bouquin, même s’il n’est pas indispensable devrait vous séduire.

Pris la main dans le sac

Pauvre père François. Pauvre Jérôme, pauvre petit Nicolas, pauvre Domi… Dure dure la politique. Qui, à part Blanche fesses et les sept mains, pardon Blanche Neige (même Disney est corrompu) peut encore s’enorgueillir d’avoir les mains propres ?

Fut une époque, nous les laissions tranquilles nos braves élus. Quand Giscard refilait des diams à Bokassa, tout juste si la presse l’égratignait, même après le coup des avions renifleurs.  Quand le vénérable François mettait sur écoutes la moitié de la France et qu’il hébergeait son illégitime et sa fille aux frais de la princesse, qui aurait osé crier au scandale ? Et Jack, ce maire exemplaire qui devint président. La presse était-elle muselée ?

Le pouvoir corrompt, ça n’est pas nouveau. Pourquoi payer 6 millions d’euros 1 km d’autoroute quand on peut y consacrer 60 ? Il faut savoir se sacrifier pour nourrir le BTP, les élus locaux et la mafia russe.

Je serais un paranoïaque conspirationniste, je penserais que tous nos élus possèdent un épais dossier planqué quelque part et qu’il est expédié au Canard Enchaîné dès que le bonhomme prend trop de place. J’aimerai bien être une petite souris verte dans cette base 51 de la délation politique pour y faire un peu de lecture. Hélas les souris ne savent pas lire et vu la couleur je risque vite d’être repéré. Je me contenterai d’être un rat de laboratoire lobotomisé qui croit la sainte parole de nos dirigeants.

II aurait été si bien Domi ,s’il avait su garder sa serviette en sortant de la douche. Fillon employait sa femme et ses enfants dans le besoin ? Toute la France lui tombe soudain dessus, ce n’est vraiment pas de chance. Peut-être que s’il avait été plus aimable avec le petit Nicolas, qui sait… Employer des étudiants nécessiteux avec le salaire mensuel d’une famille moyenne, n’est-ce pas pourtant faire preuve de charité chrétienne mon fils ?

Vous n’auriez pas quelques vraies casseroles pour Marine, 30 0000€ piqués à l’Europe c’est peanuts… je ne sais pas moi, des photos SM avec Jean-Luc en tenue SS par exemple ou une plainte pour avoir fait passer un migrant sans papier en France ? Que va t-on trouver à Ben, un compte en Suisse, un 4×4 Volkswagen avec logiciel bidouillé, un revenu universel versé à vie par les Républicains à condition qu’il perde les élections ? Emmanuel Homo, François Filou, Marine Jepioche, les candidats 2017 nous réservent une belle bataille de probité. Mais au fait, quid de la France et de ses chômeurs, RMIstes, smicards qui payent rubis sur ongle les attachés parlementaires et les cm² de bitume inutiles ?

Ce pourrait-il qu’un jour, nos élus, avant de nous parler réformes, rigueur, fermetures de postes, relance, pouvoir d’achat, retraite et impôts, doivent enfin être transparents sur leur patrimoine, leur carrière, leurs mandats et leurs magouilles. Le peuple en a marre, ne croit plus en rien, et à ce jeu, les gagnants risquent d’être les pires. Continuer la lecture

L’art de la lucidité

Parler de musique, la chroniquer, se révèle un exercice délicat. Il faut tout d’abord être assez ouvert pour écouter, sans trop de préjugés, des styles qui a priori pourraient vous dérouter et accepter la nouveauté. Ensuite il ne faut pas se laisser influencer par son côté fan (je suis un fan de Marillion depuis leur début donc leur dernier album est forcément bien, ben non justement, pas forcément). J’ai longtemps été ce fan aux oeillères, n’écoutant que quelques groupes, perclus de préjugés sur ce que je n’avais jamais écouté. C’est en m’ouvrant à de nouveaux genres, groupes, que j’ai perdu un peu de ce fanatisme absolutiste que l’on retrouve chez quelques progheads illuminés. Comment ça le dernier Pink Floyd n’a aucun intérêt, mais vous ne connaissez rien à la musique ! Tu n’as pas aimé Heaven And Earth de Yes, mais c’est pur chef d’oeuvre ? Défense de toucher aux grands anciens qui ont créé le mythe, ils étaient fabuleux, ils le sont forcément encore. Qu’elle blague… J’ai en horreur le fanatisme musical.

Il faut rester lucide, garder la tête froide et ne pas se laisser influencer par ses propres faiblesses. Lorsqu’un label vous gâte régulièrement où qu’un artiste vous envoie une belle édition plutôt de du mp3 bas de gamme, il arrive que votre jugement soit altéré par le geste, difficile alors de juger avec équité, on aime faire plaisir en retour. Et puis, il y a ces artistes qui deviennent vos amis (des amis de la vraie vie), comment rester indépendant lorsqu’ils vous demandent de chroniquer leur album ? Il vaut mieux passer le relais à un collaborateur moins impliqué émotionnellement que vous.

Il est plus difficile pour moi de pardonner un album médiocre à un groupe professionnel d’envergure internationale avec derrière lui label, studio, producteur et arrangeur qu’à des amateurs passionnés qui enregistrent dans leur garage. Il s’agit d’un traitement inégalitaire que je trouve paradoxalement juste. Imaginez donc Not The Weapon But The Hand enregistré avec Cubase dans la cuisine de monsieur Barbieri… Pardon je vais vomir.

Et qu’est-ce qu’une bonne critique ? Un regard objectif et technique sur le travail d’un groupe ou d’un artiste ? Pas pour moi. Je ne suis pas musicien même si je baigne dans le monde des croches et des blanches. Juger du touché d’un guitariste ou de la virtuosité du batteur s’avère bien au-delà de mes compétences, décortiquer les rythmes joués, les mécanismes du morceaux, trop peu pour moi. Je chronique avec mon cœur (de pierre). L’émotion que me procure tel ou tel titre est mon moteur principal  (et ma drogue). Bien entendu, il m’arrive de prendre mon pied sur un album très technique et froid, mais le plus souvent, c’est le feeling qui l’emporte, tant pis si le bassiste n’est pas au top tant que la musique me parle. La voix est une des premières choses que j’entends lorsque je passe un album. (James ne lis pas ça). Un chanteur aux cordes vocales hésitantes ou désaccordées risque gros avec moi, je n’arrive que rarement à dépasser ce stade et c’est un réel handicap, mais j’en suis conscient (c’est bon James, c’est fini). Donc objectivité ou subjectivité ? La plupart du temps, mes chroniques sont fortement subjectives. C’est mal ? Peut-être, je n’en sais rien en fait, mais quand on voit des groupes fabuleux boudés ou totalement ignorés par les médias, on se demande qui est subjectif.

Quand je lis la chronique d’un confrère, je le fais en gardant en tête ses goûts musicaux et si je suis trop souvent en désaccord avec ce qu’il raconte, c’est que nous ne sommes pas de la même planète musicale, que ses goûts divergent radicalement des miens. Cela ne veut pas dire qu’il a tord, cela veut dire que nous n’aimons pas les mêmes choses. Il ne sert à rien d’essayer de comprendre le bien fondé du programme de François Fillon quand on est fonctionnaire de gauche et à sensibilité écologiste.

Bonne ou moins bonne, une chronique met un coup de projecteur sur un album, un artiste, lance le débat, titille la curiosité et donne parfois envie, même lorsqu’elle est mauvaise, d’aller à la découverte de l’album. Des groupes m’ont remercié pour avoir souligné les faiblesses de leur album. Cela me donne à chaque fois des sueurs froides, qu’un artiste me contacte après une chronique moyenne (des fois c’est chaud je vous l’assure, pas vrai Nick ?). Mais qu’une chronique puisse influencer la genèse du prochain disque est tout simplement cauchemardesque pour moi, j’essaye de ne pas y penser quand j’écris.

Donc objectif jamais, passionné toujours. Maintenant, vous êtes prévenus.

La bosse du gros orteil

Août 2014
J’ai une bosse au gros orteil.

Septembre 2014
– Moi : Bonjour docteur, j’ai une bosse au gros orteil.
– Généraliste : Une bosse au gros orteil, et alors ?
– Moi : Ben ça fait mal.
– Généraliste : Ca fait mal ? Montrez alors…

– Généraliste : Curieux, jamais vu ça.
– Moi : Et ?
– Généraliste : On dirait une boule de graisse, mais c’est peut-être osseux, c’est arrivé comment ?
– Moi : Tout seul.
– Généraliste : Ha… Bon on va faire une radio et une échographie.

Octobre 2014
– Moi : Bonjour docteur, j’ai une bosse au gros orteil.
– Radiologue : Une bosse au gros orteil ? Montrez voir.

– Radiologue : Ben ça alors, Jeanine vient voir !
– Jeanine : Oui ?
– Radiologue : Regardes, le monsieur a une bosse sur son gros orteil !
– Jeanine : Ho c’est dingue ça, jamais vu ça !
– Radiologue : Moi non plus, c’est fou hein ?
– Moi : Dites…
– Radiologue : Ha oui, bon ben on fait une radio et une écho.

– Radiologue : Jamais vu un truc pareil, c’est osseux, un kyste osseux, peut-être lié à un problème articulaire, parce que sinon je ne vois pas.
– Moi : Et ?
– Radiologue : Faudrait consulter un rhumatologue pour ça.

Octobre 2014 
– Moi : Bonjour docteur, je reviens pour ma bosse sur le gros orteil.
– Généraliste : Et ?
– Moi : Ben vous avez eu l’écho et la radio ?
– Généraliste : Oui.
– Moi : Et ?
– Généraliste : Je n’ai jamais vu ça.
– Moi : Ah… Le radiologue parlait d’aller consulter un rhumatologue.
– Généraliste : Non, je vais vous envoyer chez un chirurgien orthopédiste pour vous faire enlever ce kyste.
– Moi : Ouille, bon ok.

Décembre 2014 
– Moi : Bonjour docteur, j’ai une bosse au gros orteil.
– Chirurgien : Et quel rapport avec moi ?
– Moi : Il s’agirait d’un kyste osseux.
– Chirurgien : Ok montrez moi ça.

– Chirurgien : Hé Paul, viens voir ce truc, le monsieur a un kyste au gros orteil.
– Paul : Marrant, jamais vu un truc pareil.
– Chirurgien : Moi non plus.
– Assistante : Montrez voir.
– Moi : Mais.
– Assistante : C’est dingue !
– Paul : Fendard.
– Chirurgien : Bon oui. Et qu’est-ce que je peux pour vous ?
– Moi : Mon médecin voudrait que l’on procède à une ablation.
– Chirurgien : Hou là. Moi j’opère pas ça comme ça. On va faire une IRM.
– Moi : Une IRM, mais j’ai déjà les radios et l’écho.
– Chirurgien : On ne voit rien dessus.
– Moi : Bon, ok.

Février 2015 
– Moi : Bonjour docteur, j’ai une bosse au gros orteil.
– Radiologue : Montrez voir ?

– Radiologue : Jamais vu un truc pareil de ma carrière.
– Radiologue : Franck, viens voir !
– Franck : C’est quoi ?
– Radiologue : On dirait un kyste osseux.
– Franck : Dingue ça !
– Radiologue : Une photo pour mon Facebook ?
– Moi : Dites ?
– Radiologue : Oui, ok, l’IRM.
… … …
– Radiologue : Voila c’est fait.
– Moi : Et ?
– Radiologue : J’envoie les résultats au chirurgien, il vous contactera.

Mars 2015 

– Moi : Aille.

Avril 2015 

– Moi : Aille.

Mai 2015 
– Moi : Aille.
– Moi : Allo docteur, j’appelle pour ma bosse sur le gros orteil.
– Chirurgien : Ah oui la bosse sur le gros orteil.
– Moi : Et…
– Chirurgien : Je n’opère pas ça, au revoir.

Mai 2015 
– Moi : Bonjour docteur, j’ai une bosse au gros orteil.
– Généraliste : Ah oui, la fameuse bosse, vous n’avez pas été opéré ?
– Moi : Ben non.
– Généraliste : Et ça fait mal ?
– Moi : Oui, ça fait un an que je marche en pantoufles, même cet hiver, je ne peux pas mettre de chaussures.
– Généraliste : Si le chirurgien ne veux pas opérer je ne peux rien pour vous.
– Moi : Un rhumatologue comme le conseillait le radiologue l’an passé ?
– Généraliste : Si vous voulez mais ça ne servira à rien.

Juin 2015 
– Moi : Bonjour docteur, j’ai une bosse au gros orteil.
– Rhumatologue : Montrez voir.

– Rhumatologue : Effectivement, c’est curieux, je n’ai jamais vu ça. Il faudrait l’enlever.
– Moi : Oui mais le chirurgien refuse de m’opérer.
– Rhumatologue : C’est qui le chirurgien ?
– Moi : Chirurgien.
– Rhumatologue : Chirurgien, c’est normal, ce n’est pas sa spécialité, il n’opère que les kystes sur l’os.
– Moi : Mais c’est un kyste osseux ?
– Rhumatologue : Oui, mais pas sur l’os. Il faudrait consulter un nouveau chirurgien.
– Moi : Oui mais lequel ?
– Rhumatologue : Je ne sais pas.
– Moi : Alors je fais quoi ?
– Rhumatologue : Je vais vous prescrire des séances de kinésithérapie pour écraser le kyste.
– Moi : Ecraser le kyste ?
– Rhumatologue – Oui, ça peut marcher.
– Moi : Ho putain !

Juillet 2015 
– Moi : Bonjour, j’ai une bosse au gros orteil.
– Kinésithérapeute : Bonjour, montre-voir.

– Kinésithérapeute : Ma femme a eu la même chose, faut l’écraser, ça fait mal, mais ça soulage.
– Moi : Ouille…

Août 2015 
– Moi : Ouille…

Septembre 2015 (premier anniversaire) 
– Moi : Ouille…

Octobre 2015 
– Moi : Ouille…

Novembre 2015 
– Moi : Ouille…

Décembre 2015 
– Kinésithérapeute : Ben voila, tu peux mettre des chaussures maintenant.
– Moi : Oui ça tombe bien, l’hiver arrive.
– Kinésithérapeute : Bon le kyste est toujours là mais tu as moins mal non ?
– Moi : Oui, ça fait du bien.
– Kinésithérapeute : Surtout ne te fais pas opérer, ils risquent de faire plus de casse que de bien. Au pire tu reviendras pour que l’on recommence un peu.
– Moi : Oui… Ouille…

Janvier 2016 
Généraliste : Alors ce kyste au pied ?
Moi : Ben il est toujours là.
Généraliste : Il fait mal ?
Moi : Non.
Généraliste : Il faudrait l’opérer quand même.
Moi : Heu… on peut attendre un peu ?

Septembre 2016 (second anniversaire) 
J’ai une bosse au gros orteil mais depuis je me suis fracturé le rein, alors je m’en fou.

Idiocratie

ARTE a eu le bon goût de programmer le film de 2006 de Etan Cohen et Mike Judge, Idiocracy, pour l’intronisation du plus effrayant des imbéciles arrivé à la maison blanche à ce jour.

Les intellos réfléchissant avant de se reproduire, les abrutis ignorant tout des préservatifs, le monde se compose, en moins 500 ans, de débiles profonds. Deux voyageurs, placés en stase pendant cette longue période, vont se réveiller en idiocracie où l’on arrose les cultures avec des boissons énergisantes et où le premier rôle aux Oscars est une paire de fesses.

Le film pourrait se résumer à une fable  burlesque, s’il n’avait été rattrapé en 2017 par l’actualité. Un film âgé de 11 ans qui devient cruellement visionnaire après l’élection de Donald Trump. J’ai hurlé de rire pendant une heure trente, mais honnêtement, ça fait peur.

L’histoire d’une passion

La musique est venue assez tard à moi mais je baigne dedans depuis la petite enfance. Mon père écoutait beaucoup de classique le dimanche matin, Bach, Mozart, Bethoven… Ma mère était plus Vangelis (L’Apocalypse des Animaux), Jonahtan Livingston Le goéland, ce genres de choses. Après il y avait les chanteurs, Brel, Nana Mouskouri et cie. Le rock, ils ne connaissaient pas, pas même les Beatles, la misère. Mes frères aînés étaient plus rebelles, Georges Moustaki, Leonard Cohen, vous voyez le topo.

Quand j’ai eu mon premier mange disque, il a fallu que je me distingue fatalement, mon premier vinyle fut un Johnny Halliday (oui je sais)… En quatrième je découvrais AC/DC pour faire comme le gros dur de ma classe qui avait deux têtes de moins que moi. Ce fut mon premier réel coup de cœur musical et je reste très attaché à ce groupe. Je découvris Kate Bush la même année avec ‘Babooshka’ qui passait sur les ondes. J’occupais tous mes samedi dans un club d’astronomie où tournaient en musique de fond du Bob Dylan, Bruce Sprinsgteen ou Simon & Garfunkel. A l’époque je n’étais pas vraiment fan, mais à force d’écouter… C’est à cette époque qu’un hippie astronome me fit découvrir Genesis. Et là ce fut la révélation, je me jetais à corps perdu sur leurs albums, sur ceux de Steve Hackett, Peter Gabriel et Tony Banks (quoi que) et jusque la première, je fonctionnais en boucle avec un peu de Jethro Tull, Pink Floyd ou King Crimson et de la musique celtique, Alan Stivel, Dan Ar Braz, Tri Yann. Heu oui,  je suis breton. Mon premier concert fut pour Peter Gabriel à Brest à la Penfeld après la sortie de Shock de Monkey, j’avais 17 ans, une claque monumentale.

Il y eu également une courte période Mike Oldfield mais sans grande conviction. Puis j’entendis des anges dans la cour de mon lycée, des orgues puissants sur une voix incroyable, on aurait dit Genesis marié avec AC/DC, je venais de tomber sur Marillion et Fish. C’est cette époque que j’ai hanté les ondes d’une radio locale, parlant de rock progressif et laissant tourner à l’antenne un album entier par semaine. Là débuta la plus grande fan mania de ma vie, qui dure toujours, je n’écoutais plus que du Marillion. Et même après le départ de Fish, j’ai continué, si si. Marillion, Marillion et Marillion. J’ai même réussi à trouver qu’Hollidays In Eden était un bon album à l’époque, c’est tout dire. Mon second concert fut pour la tournée La Gaza Ladra, extraordinaire !

A la FAC, j’ai entretenu le culte Marillion en allant écouter Genesis, Pink Floyd à La Beaujoire à Nantes et A-ha à Rennes. Heu il a bien écrit A-ha, Ha ha ! Ben oui ma copine de l’époque aimait bien, dire que j’ai payé pour aller écouter ça…

A l’armée (oui je suis de ceux qui ont fait ce p….. de service militaire) je découvris du métal avec Queensrÿche, Gary Moore, Yngwie Malmsteen et cie… Puis de retour à la vie civile, avec le travail, j’eu un peu moins de temps pour la musique.

Je me suis laissé bercer par la musique française du début 20ième que mon épouse aime tant, Debussy, Liszt, Ravel, Poulenc et c’est en arrivant à Strasbourg en 1995 que je renouais avec néo-progressif en découvrant Arena avec The Visitor, IQ avec Subterranea, Satellite… Je créais alors une page web (on ne parlait pas de blog à l’époque) dans laquelle je parlais JDR, photos et musique, c’était sur Multinamia avec un accès Compuserve, la belle époque des modens 56K.

La machine s’est emballée rapidement à compter de cette époque, écoutant de plus en plus d’albums. Mais ce n’était rien encore. Quand j’ai créé le webzine, il y a seize ans, je chroniquais mon CD mensuel et quelques rares artistes qui cherchaient à percer dans le prog. En 2003, je mettais le pied à l’accélérateur, allant souvent aux concerts en franchissant le Rhin, chroniquant presque une fois par semaine, le webzine Neoprog était né.

Aujourd’hui, fort de la confiance de labels, d’artistes et de promoteurs, nous recevons beaucoup plus de musique que nous ne pouvons en écouter, il faut faire des choix et certains jours c’est un crève douleur que de trancher. Ma vision manichéenne de la musique s’est estompée en écoutant de plus en plus de musique. Aujourd’hui j’écoute du RIO comme du métal progressif, du canterbury, du post métal et même du post rock sans sourciller et je me régale d’opéra et de musique classique ou contemporaine. Je ne suis pas très pop sauf pour Sting et quelques artistes du même tonneau. Je ne suis pas très rock non plus, plus par manque de temps. Avec un peu de chance il me reste encore une demi vie et des tonnes de merveilles à écouter. J’aime la musique, c’est ma drogue et je compte bien en écouter encore pendant de longues années.