Vous savez, c’est compliqué les goûts et les couleurs. Allez comprendre par exemple pourquoi Visions m’a tapé dans l’œil alors que les précédents albums de Soup m’avaient barbés.
C’est Alias qui m’a donné envie d’y jeter une oreille, il venait de l’acheter sur Bandcamp. J’ai commandé le vinyle après avoir écouté seulement un titre. Bon ok, un titre d’un quart d’heure tout de même.
Fin 2018, j’avais eu l’occasion de boire le potage chez Paulette avec The Watch et je n’avais pas été emballé, pas plus que par leurs albums Remedies et The Beauty Of Our Youth. Mais c’était aussi à l’époque où j’écoutais de la musique au kilomètre et qu’il me fallait des doses de plus en plus concentrées pour prendre mon pied.
Visions, dans son édition normale, propose cinq titres dont le long ‘Burning Bridges’ et le, à peine plus court, ‘Kingdom Of Color’. En fait, sorti de l’instrumental ‘Skins Pt. 1’, tous les morceaux dépassent les sept minutes. Un vinyle rouge marbré dans une double pochette 3D avec un livret photo, un CD et des paroles sur une feuille volante. Un magnifique packaging qui ne pêche que par la qualité du pressage du disque, dommage, car c’est l’essentiel.
L’album met en place un monde sonore éthéré post-rock, progressif, cinématique planant et majestueux. Visions possède un parfum de nostalgie progressive, des couleurs pastel seventies, un je ne sais quoi de In The Court Of The Crimson King. Des guitares à la Steve Rothery, Steven Wilson et David Gilmour habitent ces morceaux riches en claviers et sections instrumentales.
‘Burning Bridges’, qui ouvre ces visions, se compose de cinq mouvements :
une ouverture cinématique stellaire à la guitare et claviers, une balade wilsonienne au piano, basse ronde et flûte traversière qui vire au post-rock, un chant vocodé sur des claviers SF grandioses peuplé de bruitages, une guitare marillionesque suivi de claviers et voix désincarnées et un final en apothéose instrumentale.
Rien que pour ces quinze premières minutes, le disque mérite le voyage.
‘Crystalline’ qui suit avec sa guitare acoustique et le violon, diffuse un doux parfum progressif mélancolique avant qu’une trompette ne s’invite dans la partition et que l’enregistrement ne se fasse de plus en plus parasité.
‘Skins Pt. 1’ propose alors un bref interlude instrumental au piano avant d’attaquer la seconde plus longue pièce de l’album, le magnifique ‘Kingdom Of Color’. Le titre, façon vieille Angleterre, s’offre un premier et délicieux solo de guitare à la manière de Rothery puis un second, acoustique, dans l’esprit de Steve Hackett.
Les seconde et troisième parties de ‘Skins’ terminent Visions, une chantée acoustique et la dernière instrumentale avec une sublime guitare sur des claviers vintages.
Depuis quelques jours, l’album passe sans relâche dans la maison
J’ai toutefois quelques regrets avec Visions. Celui de n’avoir pas commandé la version longue. Celui de ne pas l’avoir écouté en temps et en heure car il aurait été élu album de l’année 2021 et enfin, mon plus grand regret, c’est qu’il s’agit peut-être du dernier album de Soup, leur chant du cygne avec la naissance de Giant Sky dont je vous parlerai très bientôt.
Une comète vient d’être détectée et sa trajectoire la dirige droit vers la Terre.
"Jaillie de l’ombre du Soleil, la comète noire DU3 se dirige droit vers la Terre. Une collision semble inévitable, ce qui provoquerait une véritable Apocalypse. Un jeune spécialiste de l’aéronautique, Ben Schwartz, est nommé à la tête d’une équipe internationale censée trouver le moyen de faire dévier l’énorme bolide céleste de sa trajectoire. Réunis sur la base de Kourou en Guyane, coupés de leurs proches, des hommes et des femmes de tous horizons rivalisent d’ingéniosité pour affronter ce défi sans précédent. Mais contre toute attente, ce n’est pas l’exploit technologique qui se révèle le plus difficile ; en temps de crise, les passions humaines s’exacerbent, comme sur ce bateau brise-glace en route vers l’Arctique où un photographe baroudeur se rapproche d’une biologiste solitaire. Alors que le temps vient à manquer, chacun se montre sous son vrai jour."
Le roman de Claire Holroyde possède tous les ingrédients d’un film catastrophe, un page turner relatant les tranches de vies de nombreux personnages pris dans la tourmente.
Il y a ces scientifiques de l’Operation qui vont tenter de détourner la comète de sa trajectoire mortelle, les passagers d’un brise glace, perdus près du Pôle Nord, la femme d’une interprète de l’O.N.U., une chercheuse chinoise, un indigène poète brésilien et plein d’autres personnages.
Une grande partie du roman se déroule à Kourou, autour d’une fusée Ariane 5 censée sauver l’humanité, le site de l’Opération où ingénieurs et scientifiques jouent la course contre la comète, coupés du reste du monde en plein effondrement.
Car à l’annonce du choc imminent, la société civile s’effondre et le roman vire au post apocalyptique.
J’ai beaucoup aimé le voyage à bord du brise-glace, non pas pour ses personnages caricaturaux, mais pour les régions polaires.
Pour le reste, le livre m’a déçu. Certains récits esquissés, ne conduisent nulle part, la narration est quelque peu décousue et l’ensemble ressemble tout de même beaucoup à une série B du cinéma américain.
Après, il s’agit d’un premier roman. Mais j’avoue en avoir assez de lire des trucs de fin du monde alors que nous n’en sommes finalement pas si loin. Faut que je passe à autre chose.
Tous les vieux comme moi ont vu le film de Jean-Jacques Annaud, Le Nom de la Rose, avec Sean Connery.
Certains se sont sans doute alors aventurés à lire le pavé d’Umberto Eco dont est tiré le film. Pour ma part, j’ai abandonné à la page dix, comme avec tous ses bouquins que j’ai tenté de lire. Deux en fait.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, il existe également une mini série italienne en huit épisodes, sortie en 2019 qui raconte cette histoire.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas le film ou le livre, le Nom de la Rose prend place en pleine inquisition et guerre des papes au 14 siècle, dans un monastère reculé dans la montagne, où les religieux copient des livres et parchemins.
C’est en ce lieu que doit avoir une importante rencontre entre les moines franciscains et l’envoyé du pape pour statuer sur le devenir de leur ordre accusé d’hérésie.
Peu avant l’arrivée du franciscain Guillaume de Baskerville et de son novice Adso venus pour la dispute avec le pape, un moine est mort d’étrange manière, et Guillaume, ancien inquisiteur lui-même, connu du père abbé pour son érudition, est invité à mener l’enquête dans le monastère.
D’autres moines meurent dans d’inquiétantes circonstances les jours qui suivent. Et très vite on accuse le démon. Mais Guillaume, lui s’intéresse plus à l’immense tour fortifiée et son labyrinthe, à laquelle chaque victime semble liée, et qui abrite des ouvrages interdits.
La série raconte une enquête policière dans une enceinte monacale où l’hérésie côtoie la luxure et les superstitions alors que le grand inquisiteur du pape, Bernardo Gui, arrive par surprise pour s’inviter au débat avec les franciscains.
Si les personnages ne possèdent pas le charisme de ceux du film de Annaud, si Sean Connery n’est pas là avec son charme irrésistible, la série est à la hauteur de l’histoire avec de très bons acteurs (si on oublie Greta Scarano dans le rôle d’Anna), de magnifiques décors et d’une lenteur qui sied parfaitement à l’intrigue.
Si vous avez aimé le film, vous devriez passer un bon moment avec la série. Si vous avez aimé le livre, vous… je n’en sais rien en fait, je n’ai pas dépassé la page dix mais je crois l’avoir déjà écrit.
En 2019, Altesia nous livrait son premier album Paragon Circus. Un CD cinq titres aux couleurs de opeth qui avait été salué par les amateurs et la presse spécialisée. Il trône fièrement entre Weather Systems et Insomnia dans ma collection idéale.
Deux ans plus tard, le groupe revenait avec un second opus Embryo glissé dans son très beau digipack. Entre temps Altesia avait troqué son bassiste Antoine pour Hugo, invitant au passage un saxophone ainsi qu’un violon à les rejoindre sur l’album.
Si on pouvait reprocher à Paragon Circus sa proximité avec quelques formations comme Opeth, Embryo et ses sept titres, ressemble à s’y méprendre à du Haken.
Les musiciens ont gagné en technicité mais n’ont pas encore trouvé leur identité, à moins qu’ils ne cherchent pas à en revendiquer une.
Pour les inspirations littéraires, lisez Voltaire. Oui, Clément Darieu semble se cultiver avec autre chose que des mangas le soir.
Embryo est nettement plus agité que son prédécesseur, nettement plus technique, nettement plus cover également. Il prend aussi plus de risques comme dans ‘The remedial sentence’ aux inspirations jazzy. C’est au passage mon titre préféré du CD.
Le grand format final en quatre parties, ‘Exit Initial’, navigue toute voiles dehors, entre du Dream Theater et du Haken, enfin surtout Haken pour la ligne vocale très Ross Jennings. Vingt et une minutes qui ne laissent pas franchement beaucoup de répit pour souffler sorti d’un break jazzy où le saxo de Julien Deforges livre un magnifique solo.
Ce qui étonne chez un jeune groupe comme Altesia, c’est la maîtrise des instruments et la qualité de la production des albums quand on sait qu’ils ont été enregistrés et mixés à domicile pour la plus grande part. On pourrait presque se poser la question de l’intérêt des grands studio aujourd’hui en écoutant Embryo.
Je préfère l’atmosphère émotionnelle de Paragon Circus à celle plus technique de Embryo. Cela n’enlève cependant rien aux qualités de ce second album que vous pouvez découvrir sur Bandcamp.
Reste à savoir ce que le groupe sera capable de nous proposer la prochaine fois. En espérant que ce coup-ci, ils prendront plus de distance avec leurs modèles.
J’ai connu Chris à l’époque du webzine Neoprog, lorsqu’il sortait son second album Maëlstrom. Un grand blond sans chaussure noire au cœur immense. Un rocker passionné dont je suis immédiatement tombé amoureux.
La veille de Noël, après quatre années de travail, de doutes et de souffrances, il glissait dans ma boite aux lettres, tel le vénérable barbu à capuche rouge, son nouveau bébé, The Musical War, un concept album de soixante-douze minutes, un cri pour la liberté.
Un vinyle en feu illustre le digipack, des flammes rouges qui lèchent le PVC noir estampillé Cris Luna. Tout un symbole, en cette période où les artistes indépendants peinent à presser leurs galettes et sont interdits de concerts.
C’est avec l’annonce de la mort d’Elvis, de Bowie, de Burton et d’autres étoiles du rock que commence l’album, un premier instrumental agité, peuplé de flashs d’information. ‘Amen’ poursuit cette introduction sur la batterie de Benoît Cazzulini qui claque sur de nouveaux enregistrements d’actualité. Autant dire que ça démarre fort. Queensryche, Bowie, Metallica, Pink Floyd et surtout Cris se percutent sur douze morceaux parfois très énervés où ses guitares déchirent les décibels.
Le monde s’est effondré et les rockers partent en guerre contre l’establishment. On peut y voir la résistance des artistes face aux majors, aux plateformes de streaming qui volent les musiciens, contre l’état qui ferme les salles de concert pendant la pandémie et sans doute bien d’autres choses encore. Et si l’album est sombre, il n’est pas totalement désespéré, l’amour y trouve sa place et la fin laisse pointer à un peu d’espoir.
The Musical War est rock, metal, progressif et hard-rock, du gros son à écouter bien fort même s’il faudra la loupe pour lire les paroles cachées dans le livret.
Il faut dire, pour la défense de Cris, que ces paroles sont imprimées en anglais et français ce qui prend pas mal de place dans le livret où figurent déjà douze photographies de Julien Oddo, une par chanson et par page. Cela ne laissait pas beaucoup de place pour les textes et les remerciements.
Après les deux instrumentaux ‘In Memorian’ et ‘Amen’, la fin du monde survient dans ‘Panic’ au son metal des années quatre-vingt. ‘Dome Of War’, le titre le plus long de l’album avec plus de neuf minutes, est également le plus torturé alors que ‘Blind’ semble épouser le rock caméléon de David Bowie.
‘Heart Break Motel’ offre une courte accalmie à la contrebasse et guitare acoustique avant de repartir plus fort encore et de lâcher la bride au doomesque ‘Gates Of Dawn’. Une once d’espoir pointe dans ‘Salimah’ mais la bataille couve dans l’enragé ‘Kingdom of The Pigs’ pour exploser avec ‘The Musical War’ après le lugubre interlude instrumental floydien de ‘Fallen Angels’.
L’histoire s’achève avec ‘Peace’, encore un titre à la manière de Bowie. Les rockers ont gagné la guerre. “Nous voici donc à nouveau revenus au point de départ.”. “Nous avons l’amour à faire maintenant, Oh donnez-moi la paix.”.
The Musical War est un sacré bon disque bourré de références, de guitares et d’émotions. Certainement le plus abouti des quatre albums de Cris Luna. Et je ne dis pas ça parce que mon nom figure dans les remerciements ou parce que Chris est mon pote, je dis ça parce que j’ai vraiment aimé ce disque et que j’attends avec impatience le double vinyle prévu pour le mois de mars.
C’est en regardant l’épisode Tombée du Ciel de Hugo Lisoir sur YouTube que j’ai entendu parler de Spacefox.
Hugo Lisoir est une excellente chaîne YouTube qui parle d’espace. Technologies, couverture de lancements, astronomie, astrophysique et questions réponses se partagent ces vidéos geeks de vulgarisation plusieurs fois par semaine.
Depuis qu’un collègue m’en a parlé un jour au travail, je ne manque aucun épisode.
Donc dans l’épisode Tombées du Ciel, Hugo parlait des météorites et à la fin faisait la publicité d’un site commercialisant des bracelets avec des bouts de ces roches qui ont traversé l’espace. Bien évidemment, je suis allé sur leur site, ça va de soit, mais les tarifs m’ont dissuadés de commettre une nouvelle geekerie irresponsable. Car voila, je suis geek, mais assez raisonnable finalement, la preuve, je n’ai pas encore commandé le dernier Nikon Z9, c’est tout dire.
Oui, mais voilà, à la maison, il y a nettement plus geek irresponsable que moi j’en ai bien peur… Il y a mon fils aîné, celui qui a pourri mon avenir en m’offrant une Saturn V en Lego l’an passé. Un acte cruel qui m’oblige depuis à rester à quatre pattes sur le tapis à chercher des yeux de minuscules briques multicolores.
Noël est arrivé avec ses traditionnels cadeaux, que j’avais décrétés raisonnables et éco responsables cette année. Il semblerait que le mouvement n’ai pas été suivi par la majorité des protagonistes de la fête…
Bref, j’ai reçu en cadeau, un cube noir de 7 cm d’arrête, avec inscrites en lettres d’or Spacefox Collisions sur une face. Sur le côté opposé, un code barre surmonté d’un Mars donnait quelques indications supplémentaires.
A l’intérieur de la boite, un bracelet plastique soutien un plaque de métal orangée dans laquelle est incrustée un minuscule fragment gris.
Une roche venue du manteau martien, éjectée un jour par un volcan, ayant erré des millions d’années dans l’espace avant d’être attiré un jour par la gravitation terrestre et de tomber en 2020 en Afrique du Sud.
Oui, j’ai autour du poignet, un fragment de roche martienne. Complètement dingue pour un geek spatial de mon genre.
J’ai reçu également un parfum qui m’accompagne depuis près de vingt ans et la saison 2 de Kamelot que je n’avais toujours pas visionnée.
Mais mon plus beau cadeau de Noël, je l’ai reçu le 25 décembre peu avant 14h, lorsque le télescope spatial James Webb s’est séparé du lanceur Ariane 5 pour voler de ses propres ailes. Depuis j’essaye de modéliser le télescope en Lego avec Studio mais je crois que j’ai été doublé encore une fois par Lego Rocket Collection.
En sortant du parking, ma femme a rayé le côté droit de la voiture et endommagé le rétroviseur. Le lave-linge fait dijoncter la maison à l’allumage et j’ai pas trouvé le problème, du coup, nouvelle machine commandée et linge sale sur la peau. En partant nous promener à vélo en Allemagne le premier de l’an, madame a crevé son pneu arrière, à cinq kilomètres de la maison. Sa roue arrière est morte, faut dire, elle roulait avec des pneus lisses, j’ai plus qu’à trouver une roue, réparer et me laver les mains ensuite. Les travaux de réfection des sols de la cuisine, prévus en décembre, ont été reportés aux calendes grecques faute de matériaux disponibles. Le télétravail est devenu obligatoire trois jours par semaine du coup je vais camper dans le salon. J’ai passé une dizaine d’heures à modéliser le télescope James Webb en Lego et me suis fait doubler par LegoRocketCollection, j’suis dégouté. L’iPhone de ma chérie a rendu l’âme peu avant les fêtes et depuis elle zone sur Androïd. Notre couple en a clairement souffert. Mon blogueur préféré a choppé la COVID-19 et j’oscille entre désespoir car son blog est bon, et espoir, car ça ferait moins de concurrence s’il passait l’arme à gauche. J’ai appris le 3 janvier que mon père était hospitalisé depuis le réveillon pour un problème rénal, merci la maison de retraite pour la communication ! Il fait 26 degrés Celsius à Biarritz et nous sommes en plein hiver. Nous allons probablement changer de président de la république en mai et vu les cons en lisse, on n’est pas sorti du sable.
La bonne nouvelle c’est que je tolère mieux le chocolat et l’alcool grâce à mon traitement à base de bêta bloquants. Du coup je bois de la bière et mange des Mon Chéri pour oublier cette année de merde qui commence. Le pire c’est que je déteste les Mon Chéri mais qu’il ne reste plus que ça en stock après l’orgie des fêtes.
Le grand méchant JC est de retour avec un second numéro de compressé, des albums qui n’ont pas trouvé grâce à mes oreilles même si je me suis efforcé de les écouter plusieurs fois.
Commençons en France avec MDS.
Je suis le groupe Monnaie de Singe depuis leur album Error 404. Tout d’abord dans la mouvance trip-hop, la formation a viré au rock progressif, perdant au passage leur chanteur.
Après Error 404, un disque qui figure dans ma discographie idéale, ils sont sorti un concept album de fin du monde intitulé The Last Chance. Et cette année, après une longue attente, leur crowdfunding a donné naissance à un récit nordique, The Story Of Rose Ola Seks.
Si The Last Chance ne m’avait pas complètement convaincu, The Story Of Rose Ola Seks m’a tout simplement déçu.
L’histoire de cette folle prend trop le pas sur la musique et étant donné que Anne-Gaelle n’est pas franchement une cantatrice, dès le second titre, je me retrouve noyé dans une couche de poudreuse maculée de sang dans laquelle il est difficile de progresser.
J’aurai bien aimé vous dire que cet album m’a plu, d’autant que j’ai contribué à son financement, mais sincèrement non, il va être très vite oublié.
Passons à une autre déception, et de taille celle-là. C’est le dernier Glasshammer, Skallagrim.
Encore un concept album, encore un groupe pas très connu.
Je me souvenais de Glasshammer comme du digne successeur de Yes avec son rock progressif symphonique et ses harmonies vocales délicieuses.
Cette époque semble révolue. Seuls Fred et Steve ont survécu à cette époque bénie. Le son de Glasshammer s’est fait plus épais avec une chanteuse à coffre à la place du génial Jon Davison.
Dommage, car l’artwork de ce dernier opus est réussi et que sur les treize morceaux, on compte trois pièces de plus de sept minutes.
Mais voilà, la dentelle des compos a fait place à une basse lourde, une rythmique quasi metal sans parler d’un chant tout sauf délicat. Encore un CD qui va rejoindre le cimetière. Par contre le teeshirt, lui, je le garde, il est magnifique.
La troisième erreur de casting a pour nom Chain Reaktor.
Je ne sais même plus pourquoi je l’ai commandée, surtout en vinyle. Peut-être pour la pochette…
Si j’avais été plus attentif, j’aurais remarqué que les deux fils de Erik Laan de Silhouette, étaient à l’origine de la chose avec leur papa. Leur précédente expérimentation, le groupe Skylake, avait été pourtant très décevante.
J’ai l’impression que les frangins ont les yeux plus gros que le ventre. Ils devraient s’essayer à des projets moins ambitieux.
La prod du vinyle est assez désastreuse (par chance j’ai aussi le CD). La musique aurait été sympa avec un bon mix, mais la tessiture à quatre notes de Bart et son timbre passe partout achève l’album.
La quatrième victime de cette hécatombe s’appelle The Mandoki Soulmates.
Utopia for Realists est un album que j’ai acheté après l’écoute du très beau titre ‘The Torch’. Pour ma défense, je ne connais pas Leslie Mandoki et très peu les musiciens figurants sur cet album.
L’idée était de composer autour de la musique de Béla Bartok et si je retrouve bien l’esprit du maître hongrois par moment, je ne suis pas certain que le mélange prog, classique, folk et jazz fasse bon ménage ici.
Les dix-neuf artistes présents sur cet album sont d’excellents musiciens, certaines sections sont éblouissantes, mais l’ensemble est relativement déconcertant.
C’est un peu du Unitopia en très pointu. Je ne dis pas que l’album ne soit pas bon, loin de moi l’idée, c’est juste que je n’accroche pas.
Vous le savez sans doute, la photographie est une de mes grandes passions. Je me promène tout le temps avec un appareil numérique, reflex ou hybride, selon les besoins et les envies. Du coup, je capture beaucoup d’images dont une grande partie s’en va à la poubelle. J’en développe tout de même certaines avec Lightroom et j’en publie quelques unes sur Flickr.
Mais pour moi, la photographie se regarde avant tout sur le papier. Alors une fois par an, je fais imprimer un livre photo A4 de ce que je considère être mes meilleures images de l’année. Il ne s’agit pas forcément de celles qui ont été le plus regardées sur Flickr ou qui plaisent à mes proches, ce sont celles que j’aime le plus.
Depuis six ans je sacrifie à ce petit rituel narcissique qui me permet de m’auto congratuler et d’étudier l’évolution de ma technique et de mon style au fil des ans.
Voici celles que j’ai retenu cette année :
Nous commençons l’année avec un rempart du château du Haut-Koenisgbourg, un jour de janvier alors qu’il était fermé pour travaux. Le ciel semblait prometteur, la neige pas totalement fondue, et j’avais toujours rêver de photographier ce monument sous un manteau blanc. C’était l’occasion d’étrenner le nouveau Nikon Z7 II avec un superbe objectif Sigma 18-35 mm.
Sur la route du retour, je me suis arrêté près de Sélestat pour admirer ces antennes de radiodiffusion devenues inutiles. Des antennes m’intriguaient à chaque fois lorsque je passais en voiture sur l’autoroute.
Plus près de la maison, s’étend le village de Altorf, notre promenade bucolique dans les prés en compagnie des vaches et des chevaux. Ce jour là, un épais manteau blanc recouvrait la nature et mon épouse dessinait des lignes dans la neige. Encore une image avec le Sigma 18-35.
Près du Rhin se trouve la réserve naturelle du Rorhschollen où je joue au chasseur pour capturer des échassiers. La réserve se situe juste à côté d’un barrage, d’une centrale électrique et d’une usine d’incinération. Ce jour là j’allais rentrer bredouille quand la cheminée de l’incinérateur lointain s’est mise à cracher de la fumée noire. Par chance, pour chasser le Piaf, j’avais le 200-500 mm.
Mes pas me conduisent souvent à Strasbourg avec mon appareil. Ce jour là, alors qu’il tombait des cordes dehors, je suis allé du côté de la Petite France, aux Ponts Couverts pour saisir cette perspective. C’était une de mes première sorties avec le Nikkor 24-70 f 2.8.
Encore la campagne d’Altorf et ses prairies inondées que le gel et la neige ont transformé en paysage digne du roman La Fileuse d’Argent. Cet arbre me fascine à chaque fois, mais c’est ma seule belle image de lui pour l’instant.
Ciel de traine sur l’Alsace. Des cumulonimbus roulent dans le ciel avec en arrière plan la forêt noire. La photo n’est pas extraordinaire à mes yeux, mais c’est le genre de paysage que je cherche à réaliser depuis longtemps.
Strasbourg, place de l’Etoile. En attendant le tram qui me ramènera à la maison, je contemple le canal quand un rameur passa devant mon objectif. Cadrage à la volé, réglages au petit bonheur et au finale une image sympathique.
Inutile d’aller très loin pour réussir un cliché. Voici le cour de l’Iliade à Illkirch-Graffenstaden, chez moi, la place où se déroule le marché les mercredi et samedi matin. Ce jour là tout était désert et la perspective intéressante.
Au pied des Vosges, se dresse le village fortifié de Rosheim où se déroule tous les ans un magnifique carnaval. Cette image est prise de la tour nord et ne figurera finalement pas dans l’édition papier. Il faut faire des choix.
Retour à la réserve naturelle du Rohrschollen, là où se dresse la magnifique cheminée qui brûle nos déchets de surconsommation. Cette fois, gros plan sur les transformateurs.
Juste à côté, des oiseaux aquatiques vivent sous les lignes à haute tension, dans la fumée de nos déchets, comme ce cygne qui couve dans son nid.
Il y a la ville aussi, avec ses immeubles laids, ses balcons identiques. Il s’agit du quartier de l’Esplanade à Strasbourg, fait de tours et de barres, de grandes lignes droites.
Le 12 juin 2021, la marche pour les libertés se déroulait dans les rues de Strasbourg malgré la COVID-19. J’ai adoré cette cycliste fuyant la foule et mon objectif.
J’ai retrouvé le cortège sous un porche un peu plus loin, courant devant, passant derrière, me glissant au milieu.
L’été est arrivé, le long d’une voie romaine conduisant au Colorado Alsacien, pas loin de la ville de Bitche.
Souvenir d’une promenade matinale au soleil levant, avant que les hordes de promeneurs n’investissent ce site grandiose.
Non loin de Strasbourg, se trouve la cascade du Nideck à Oberhaslach, une courte grimpette dans les bois et on arrive devant la chute d’eau. Il faut se lever tôt en période de grosse chaleur pour éviter la foule et s’offrir une pause longue, les pieds dans l’eau.
Un de mes rêves, est de réaliser une belle photographie de foudre. Alors, lorsque l’orage menace, je prends la route avec mon matériel, dans l’espoir de trouver le saint graal. Pour l’instant à part m’être trempé et avoir photographié la plaine sous des averses, je n’ai toujours pas réussi mon image d’orage.
Combien de fois ai-je essayé de capturer la cathédrale de Strasbourg ? Je ne sais pas. Ce dernier essai est mon préféré, avec ces caricaturistes qui travaillent pour les touristes devant le monument gothique flamboyant.
Mon petit dernier étudie près de Lyon, alors deux fois par an, il faut effectuer l’aller retour pour le déménager. Cette image a été prise alors que j’errais dans les monts du lyonnais, avant d’aller me coucher à l’hôtel. Preuve que j’ai toujours un appareil avec moi, ici le GX9, parfait pour les voyages.
Le Rhin coule non loin de la maison et ce pont nous relie à l’Allemagne toute proche. Un pont dans le brouillard de l’automne. Une photographie que mon épouse aime beaucoup.
Toujours l’automne, toujours la brume et l’eau, mais cette fois en couleurs, au village de Rhodes, un matin avant d’arriver au parc animalier de Sainte Croix où je me rend en pèlerinage chaque année. J’ai vu ces deux pêcheurs dans une barque non loin de la route. J’ai sorti le Nikon D810 avec un Tamrom 70-200 et j’ai capturé cette scène magnifique.
Ensuite je suis allé voir mes amis les loups, la première étape d’une promenade photographique de six heures dans le parc où l’on trouve toujours des coins de solitude.
Je m’y rends à l’automne, car l’été, trop de visiteurs arpentent les chemins, la chaleur accable les animaux qui se cachent et parce que c’est la saison du brame.
Je me promène souvent dans les Vosges, au Mont Sainte-Odile, où se dressent les ruines de plusieurs vénérables châteaux. Celui-ci se nomme de Dreistein, trois ruines construites à différentes époques qui m’ont données pas mal de fil à retordre pour en capturer l’essence.
Je n’ai pas assisté à beaucoup de concerts en 2021, seulement trois en fait dont deux à Pagney-derrière-Barine. Celui-ci est celui de Monnaie de Singe et de Lazuli. C’est avec les concerts que je me suis remis sérieusement à la photographie, maintenant j’en couvre nettement moins, mais la photo est redevenue une passion que j’avais délaissée avec la fin de l’argentique.
Longtemps j’ai cherché le gros plan sur les artistes. Aujourd’hui je prend aussi du recul lorsque c’est possible, pour saisir le public et toute la scène, à condition que les éclairages vaillent le coup. Ici je trouve que c’est pas mal du tout. Nikon Z7 II avec 24-70mm f 2.8.
Après Monnaie de Singe, Lazuli mettait le feu à la petite salle et lorsque Romain Thorel joue du cors, je ne résiste jamais à immortaliser la scène.
Je suis allé à deux reprises visiter Troyes pour le travail en 2021 et je risque d’y retourner encore. Noël approchait, la ville portait sa parure de fêtes. J’en ai profité pour la visiter de nuit, malgré le froid mordant, une fois encore avec mon GX9 bien pratique.
Le retour se fit de nuit, depuis la gare TGV inhumaine de Champagne-Ardennes, l’occasion d’une photographie en attendant le train.
La neige revient avec l’hiver sur le Mont Sainte-Odile, une belle promenade glacée sur le sentier sud que je n’avais pas parcouru depuis longtemps et qui offre de magnifiques panoramas sur la plaine alsacienne.
Revoici le cour d’ l’Iliade, de nuit cette fois avec les illuminations de Noël. Comme quoi un lieu peu changer de physionomie entre le jour et la nuit.
J’ai terminé l’année avec ce cormoran au bord du Rhin. Déguisé en chasseur, armé d’un 200-500 mm, je me suis embusqué près de ce tronc d’arbre. Les oiseaux m’ont vu venir et se sont envolés. Alors je me suis camouflé et préparé à l’attente. Une vingtaine de minutes plus tard un des oiseaux revenait se sécher sur la branche. Ma patience était récompensée.
Après Vers Les Étoiles, Mary Robinette Kowall se devait de poursuivre les aventures d’Elma la calculatrice, tant le premier livre était réussi.
Pour une fois je n’ai pas lu les chroniques d’Alias et de Yvan avant d’attaquer le livre car je ne voulais pas de spoiler. J’aurai peut-être dû en fait, car manifestement, je ne suis pas le seul à avoir préféré le premier livre.
Le cycle est une uchronie spatiale comme The Right Stuff est un roman historique. Après la chute d’une météorite sur Terre, l’homme partait pour les étoiles et colonisait la Lune. Film catastrophe, course à l’espace, égalité homme femme, ségrégation et sexisme pimentaient le premier volume.
Avec Vers Mars, l’autrice reprend les mêmes ingrédients avec deux équipages mixtes pour un huis-clos de plusieurs mois à destination de la planète rouge. C’est un peu l’histoire de Quelques Grains de Poussière au bout du compte en mieux écrit tout de même.
Si Vers les Étoiles m’avait emballé, Vers Mars m’a un peu barbé. On connaît déjà la psychologie de nombreux personnages, encore que l’infâme Parker se dévoile nettement plus pendant ce voyage. Celle d’Elma et ses nausées a eu tout le temps de s’exprimer dans le premier opus et les problèmes terriens ramenés à un espace confiné se retrouvent quasiment les mêmes. Le voyage, pimenté de quelques pépins et morts violentes dure une grande moitié du livre. Je n’ai vraiment rêvé qu’à l’instant où les bottes ont mordu la poussière rouge.
Par chance le livre ne se réduit pas au voyage vers Mars et jusqu’à la page 187 il est question de politique, d’image du programme spatial, de financements et de préparatifs. Le mouvement Earth First est un des piliers de cette première partie, une idée qui aurait pu être mieux exploitée, car comment justifier une aventure dispendieuse vers Mars quand ceux qui restent sur Terre survivent péniblement ?
Je n’ai pas du tout visualisé les coursives et modules des vaisseaux dans lesquels se déroule presque tout le récit et sorti de Parker, Debeer et Elma, le reste de l’équipage est resté quasi anonyme.
Dommage pour ce second tome, je lirai peut-être les nouvelles de Lady Astronaute pour me consoler.