Le reflet

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Le club photo d’Illkirch a été sollicité pour couvrir le concert d’une harmonie locale et je me suis porté volontaire pour l’exercice avec José, un autre membre de l’association. Il faut dire, j’aime photographier les concerts.

Pendant trois heures j’ai photographié l’orchestre pour leur fournir un book souvenir de la soirée et j’en ai profité pour me faire plaisir également. Je reviendrai plus tard sur cette après midi musicale mais en attendant je voulais présenter une série de photographies plus personnelles.

J’étais armé pour l’occasion d’un Tampon 70-200 mm ouvert à 2.8, mon optique fétiche pour les concerts et du Nikon Z8. C’est lourd mais j’avais un harnais pour porter le matériel.

Nous avions le droit de passer sur la scène, sur les côtés, pour photographier les artistes et c’est de ces cachettes que j’ai principalement shooté.

J’aime beaucoup l’esthétique des cuivres et là avec une harmonie, j’avais de quoi me faire plaisir. J’ai photographié ce tuba un nombre incalculable de fois, en noir et blanc et en couleurs pour mettre ne valeur les lunettes rouges et les reflets des projecteurs sur l’instrument.

Nikon Z8, Tamron 70-200mm, 1/80s, f/2.8, ISO 6400, 70 mm

Dix pour-cent

Ce n’est pas le cachet d’un agent dont nous allons parler ni de cette sympathique série française. Nous allons encore parler de photographies de concert.

10 % correspond à peu près au ratio de clichés que je développe après un concert. Vous trouvez que c’est peu ? Moi j’ai l’impression que c’est énorme.

Je fais environ cent cinquante à deux cent images par groupe, qu’ils jouent trente minutes ou deux heures. Parmi ces photographies il y a quelques loupés, visage pas net, bougé, image cramée. Cela représente de cinq à dix pour-cent du total. Il y a ensuite des photos moches, grimaces, couleurs, saturation, cadrage moisi qui elles sont de l’ordre de quinze pour-cent. Restent trois quarts des clichés qui seraient exploitables en théorie.

Dans ceux-là il y a quand même quelques doublons et de petits détails qui m’agacent. A la fin du filtrage, j’ai encore cinquante à cent photographies intéressantes à trier. Trop à développer dans un délai raisonnable et sincèrement, qui a envie de regarder une série de soixante-dix photos du même groupe. Pas moi en tout cas.

C’est là que commence l’exploration fine des images, à la recherche d’une expression, de lumières, d’une attitude, de connivences. Une petite vingtaine d’images sélectionnées que je vais essayer de sublimer sous Lightroom. Quelques unes de cette ultime tri passent quand même à la trappe finalement et je termine avec le plus souvent une quinzaine d’images. Sur celles là je m’attache à diminuer le bruit, à optimiser le cadrage et à magnifier les couleurs.

Reste que dans le lot, il y en a toujours une qui se détache. Celle là fera l’objet d’un développement nettement plus travaillé, souvent quelques jours plus tard, pour être exposée sur mon compte Flickr ‘artistique’. J’ai remarqué que poster sur Flickr une seule photo de concert ramenait bien plus de réactions que de proposer une série complète.

Il est d’ailleurs temps que je retourne écouter de la musique en live, mon dernier concert date du mois de juin, mais j’ai été trop pris par le travail, la photo d’oiseaux et l’astronomie pour trouver du temps pour la musique. J’ai quand même bloqué mon 18 novembre pour aller écouter Amarok Chez Paulette qui vient de fêter ces cents ans.

Jazz à la Petite France

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Ma culture en matière de Jazz est proche de moins l’infini. Celle de mon épouse également, centrée qu’elle est depuis des années sur la musique classique. 

Mais cette année, comme depuis deux ans, dans le quartier de la Petite France à Strasbourg, prend place un festival de jazz en plein air, alors pourquoi ne pas aller y jeter une oreille après tout  ? D’autant qu’il s’agit d’une musique particulièrement bien taillée pour le live.

La scène était dressée place Saint Thomas, à l’ombre des arbres, non loin de l’école de musique de mon épouse. Derrière les sièges pouvant accueillir de nombreux mélomanes, des tables prenaient place pour se restaurer de tartes flambées dont l’odeur alléchante parvenait jusqu’au premier rang.

Un festival gratuit en partie financé par des sponsors comme la ville de Strasbourg et par une incitation aux dons, sur internet avec un QR code apposé sur chaque siège et des personnes faisant la quête comme à l’église après le premier concert.

Nous n’avons assisté qu’aux concerts du samedi et du dimanche, et encore pas à tous. Le festival ouvrait ses portes vers 17h30 pour quatre live à chaque fois, une programmation très éclectique allant de la world music à l’électro en passant quand même par le jazz.


Las Bakkavas ouvrait les hostilités samedi à 17h15. Un groupe amateur local proposant une musique du monde à cinq chanteuses, violon, basse, batterie, accordéon, saxo et claviers. Ce n’était pas transcendant mais nous avons passé un bon moment. 


Venait ensuite l’Abraham Reunion, un quatuor acoustique, piano, contrebasse, batterie et chant mêlant jazz et musiques créoles. Un frère et deux sœurs accompagnés d’un excellent batteur. Ce fut certainement le meilleur concert des deux soirs. La pianiste était percussive et mélodique à la fois, la contrebasse distillaient de belles notes graves en contrepoint, la batterie très présente savaient rester en retrait pour n’écraser personne et la chanteuse, même si je n’étais pas fan de son timbre, possédait une impressionnante tessiture lui permettant de tout faire.


Après une pause burger mérité, nous avons une bonne adresse pas loin de la place, nous sommes revenus pour Los Negros Soundsystem un duo jeune saxophoniste et dj chenu. Un titre nous a convaincu de rentrer à la maison digérer notre frites d’autant que des averses menaçaient de tout arroser, malgré les stupidités que proféraient un spectateur derrière nous sur les prévisions de Météo-France. D’ailleurs, à peine arrivés à la maison, toute la ville était sous la pluie.


Le lendemain à 17h30 la flutiste Naïssam Jalal ouvrait les hostilités avec ses rituels, entre méditation, chamanisme et yoga tantrique. Le quatuor batterie, contrebasse, violoncelle et flûte n’a pas convaincu le matérialiste que je suis, pas plus que mon épouse qui a failli devenir folle. Son estomac criait famine, les longs morceaux l’ennuyaient, et pour passer le temps et sa faim, elle mordait mon épaule. Chacun sa came. Par contre mentions spéciales pour le violoncelliste très habité , Clément Petit, qui nous a livré de belles choses et pour le batteur virtuose souriant, Zaza Desiderio.

Notre ami Laurent était là. Il avait assisté à tous les concerts de la journée du vendredi et remettait le couvert pour le dernier soir. Il a évidemment bien aimé la première prestation mais les trucs bidules mysticos méditatifs, c’est son truc.


A 19h00, l’estomac sur les talons – madame avait décidé que nous mangerions à la maison – nous avons découvert le Subconcious trio, trois femmes (elles représentent 17,4% des musiciens en Europe semble-t-il), une pianiste, une contrebassiste et une batteuse qui allait nous livrer un beau set de jazz. La pianiste Monique Chao jouait de manière lounge quand la batteuse Francesa Remigi cherchait à en découdre avec le public. Entre elles, Victoria Kirilova cherchait un maintenir l’équilibre. A les réécouter sur Bandcamp, je trouve leur travail studio nettement plus harmonieux qu’en live. Ce n’était pas aussi magique que Abraham Réunion mais il y avait de belles choses.

Nous sommes rentrés affamés vers 21h00, rêvant même de Domino’s Pizza et de Mac Donald dans le tram pour finir avec un oeuf au plat dans notre assiette. Le frigo était vide…


Le premier soir je suis venu avec un objectif passe partout pour prendre quelques photos, on ne se refait pas, et le dimanche, j’ai finalement sorti la grosse bertha, histoire d’obtenir des images avec un meilleur piqué. Rien d’extraordinaire au final mais quelques images souvenir de ces deux belles soirées musicales.