Halloween Party

Assis dans mon canapé, je découvre le nouvel album de MDS, The Story Of Rose Ola Seks. Il est 9h du matin et je suis rentré sous une pluie battante il y a six heures de Pagney Derrière Barine. 

C’est là que se déroulait le second concert organisé par ArpegiA depuis le début de la pandémie. Au menu cette fois, MDS et Lazuli. 

Pour rien au monde je n’aurais manqué ce rendez-vous. Déjà ce concert me permettait d’échapper aux sales gosses déguisés qui sonnent à votre porte en braillant un truc débile et qui me réclament ensuite des bonbons, mes bonbons. Pas question de partager avec des mioches. 

Ensuite, je n’ai jamais eu l’occasion de voir le groupe Monnaie de Singe en live et comment manquer un rendez-vous avec Lazuli, surtout pour découvrir leur concept sur scène.

Les yeux piquent un peu. Je n’ai eu que quatre heures trente de sommeil avant qu’un rigolo ne sonne à notre porte ce matin. Les cartes SD des appareils contiennent deux cent cinquante clichés mais comme ma Magic Mouse est déchargée, il va falloir patienter. Je suis totalement déshydraté mais la migraine ne s’est pas encore installé, à croire que mon traitement fonctionne. Un lendemain de concert en fait.

A Pagney j’ai retrouvé pas mal de connaissances comme à chaque fois, la grande famille du prog comme on l’appelle. Mais elle n’est pas si grande finalement, et la salle n’est pas bondée. Il y a un peu plus de monde pourtant que pour Esthesis et Galaad, nettement moins que pour Alex Henry Foster et The Pineapple Thief. On ne joue pas ici dans la même catégorie et Pagney Derrière Barine est quand même bien paumé et il n’y a pas de réseau.

Après un café, bien léger à mon goût, pris au comptoir de Chez Paulette, MDS se met en place et joue un set composé d’extraits de The Last Chance, The Story Of Rose Ola Seks et un titre d’Error 404 pour finir, leurs trois derniers albums.

Anne Gaelle, la chanteuse, n’a pas le coffre pour le live mais elle compense largement par son énergie débordante. Jean-Philippe résume les histoires de manière un peu trop débonnaire pour accrocher l’auditoire avant d’attaquer les morceaux à la guitare. On sent que c’est un peu joué à la bonne franquette, un groupe amateur éclairé qui se fait plaisir avec ce concert. Je ne suis pas certain qu’ils aient totalement convaincu l’auditoire de Chez Paulette mais eux semblent très contents d’être là ce soir.

Ayant participé au crowdfunding de leur nouvel album, je me pointe au stand pour voir s’ils distribuent les lots. Le CD et le teeshirt sont là en effet. Anne Gaelle parcourt la liste des participants mais ne me trouve pas. Elle semble sincèrement désolée et moi soudain je doute. Ai-je bien contribué à leur album ? Puis soudain, éclair de génie, je lui propose de chercher à Neoprog au lieu de mon nom. Et bingo, oui Neoprog a bien contribué pour un CD, vinyle et teeshirt. C’était encore du temps du webzine. Le vinyle devrait arriver en janvier mais en attendant, je repars avec un nouveau teeshirt et le CD que j’écoute en écrivant ces mots.

Lazuli prend la suite, le temps d’installer tout leur bazar. Ils achèvent ici leur première tournée depuis longtemps avec Arnaud, leur nouveau guitariste. Une tournée qui est l’occasion pour eux d’étrenner leur dernier album, Le Fantastique Envol de Dieter Bohn.

C’est d’ailleurs avec ce concept, joué intégralement, que Lazuli commence la soirée avant de rejouer des classiques de leur répertoire. En fond de scène, ils projettent des images, une nouveauté chez Lazuli, mais ce n’est pas la seule.

Arnaud, le petit nouveau se la pète un peu, ce qui ne ressemble guère à l’esprit de Lazuli, du moins pas l’idée que je m’en fait. S’il joue très bien, il aura du mal à détrôner le sage Ged dans mon coeur. 

Malgré l’évidente fatigue des musiciens, leurs sourires sont communicatifs et leur musique soigne toutes les blessures de l’âme. Comme à chaque fois la magie opère, je suis sous le charme.

Les trois petites boulottes latino et leur copain géant on failli gâcher ma soirée. Leur enthousiasme bruyant, leur forte consommation de bière et la propension qu’avait l’une d’entre elle à me coller en se trémoussant a mis en péril la qualité des clichés sans me procurer de plaisir. Je n’ai jamais eu autant de bougés sur la pellicule, je ne shoote pourtant pas au vingtième comme mon ami Laurent. Bon ceci dit je n’arborais pas de pass presse comme à l’époque de Neoprog, mais seulement un pass sanitaire, je ne suis pas certain que cela aurait changé grand chose.

A la fin du concert, pour fêter Halloween, ma copine Pierrette distribue des bonbons, chic des frites Haribo ! En voilà encore que les mômes ne mangeront pas. Je discute quelques minutes avec Music In Belgium, Laurent et quelques connaissances avant de reprendre la direction de l’Alsace sous des trombes d’eau. 

Ce fut une belle soirée, comme toujours Chez Paulette. Le prochain concert sera à la Maison Bleue à Strasbourg avec Soen, le sept décembre. D’ici là je vais essayer de me réhydrater et de dormir un peu.

En vacances

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Coucher de soleil sur la presqu’île de Quiberon

J’étais en vacances et vous n’en avez rien su, c’est ça la magie d’Internet. Des vacances en train pour traverser la France et retrouver la terre de mes ancêtres, la Bretagne. La Bretagne oui, mais celle du sud histoire d’avoir une petite chance de se baigner dans la mer en septembre.

Carnac

Destination le golfe du Morbihan, au sud de Vannes, un territoire parsemé d’îles et de rivières qui ont façonné au fil des millénaires un paysage absolument unique. C’est également un paradis pour le passionné de mégalithisme que je suis. Ici les menhirs se dressent à dix-sept mètres du sol, les cairns cachent des dolmens sculptés et les cailloux poussent dans les champs comme sur le site de Carnac.

Cairn de Gavrinis

Durant sept jours, je n’ai pas trouvé le temps d’écouter Aphelion de Leprous, trop occupé que j’étais à tremper mes pieds dans la mer, même parfois la tête, à me bâfrer de kouign amann, de galettes au beure, gâteau aux pruneaux, crêpes et galettes de sarrasin (l’objectif principal étant bien entendu de s’alimenter en circuit court bio) et à battre la campagne à la recherche de cailloux dressés il y a six millénaires par nos ancêtres les… qui a dit gaulois ou celtes ?

Armé du bon vieux Nikon D810 équipé d’un Nikkor 24-85 et d’un Tamron 70-200 plus le petit GX9 en dépannage, j’ai pris des clichés de ces cailloux sculptés, des tombaux collectifs, ces sépultures d’une élite, cairns monumentaux qui dessinent le paysage de la région. Le Petit Mont, Gavrinis, la Table des Marchands, les alignements de Carnac, le Tumulus Saint Michel, les menhirs géants de Locmariaquer figurent parmi les plus impressionnants vestiges de cette époque où l’homme s’est sédentarisé et a commencé à cultiver la terre.

Le port d’Arzon

J’avoue avoir croisé plus de camping-cars que de menhirs sur les chemins du golfe, des campings-cars conduits lentement par des têtes blanches, des petits vieux retraités, bronzant leurs rides sur le sable chaud et fêtant leurs dernières années avec force d’apéritifs bien arrosés. Pas encore ces vieux en Ehpad qui attendent la mort comme mon père qui voit son fils une fois l’an quand il passe en Bretagne. Pour peu on se serait cru en Floride sans les bombasses.

Nous avions prévu beaucoup de choses et nous n’avons pas pu tout faire évidemment faute de temps. Une des huit journées était consacrée à la visite à l’Ehpad, cinq heures de route pour trente minutes de visite sous masque. Deux autres au voyage lui-même, Strasbourg-Nantes en train puis Nantes-Arzon en voiture soit 7h30 de trajet contre 12h par autoroute. Le reste s’est partagé entre baignades sur la plage à 20 mètres de notre appartement où les Venettes se sont probablement pris la trempe de leur vie par les armées de César, visite de monuments, promenades sur la côte, lecture et cinéma. Cinéma ? Oui car sans Apple TV il nous fallait bien un grand écran le soir et à Arzon il y a la Locomotive et ses deux salles d’un autre temps où des films sont projetés pour quelques spectateurs égarés.

Château de Suscinio

Le château de Suscinio, la presqu’île de Quiberon et sa magnifique côte sauvage, les alignements de Carnac, la croisière au cairn de Gavrinis, Locmaraiaquer, le Tumulus de César, le Petit Mont, le Golfe du Morbihan, nous avons vécu du néolithique au moyen âge pendant une semaine tout en restant connecté à minima avec notre époque.

L’arc et le flèche

L’exercice photographique ne fut pas des plus aisés. Photographier des menhirs ne pose pas de problème en soit, ce ne sont après tout que des cailloux immobiles, mais il faut réussir à traduire leur grandeur, leur immoralité, éviter les touristes en mal de selfies et pour certains, comme à Gavrinis où nous ne disposions que de cinq minutes dans le couloir obscur à sept entassés à poser au trentième à f 2.8 pour capturer les gravures millénaires. Les immenses champs de pierres levées de Carnac ne furent pas aisés non plus, à cause de l’immensité de la chose et finalement j’ai opté, plutôt qu’un grand angle, pour le 70-200 mm et des échantillons du site. Pas sûr d’avoir réussi mes clichés mais au moins j’ai essayé. Je rêvais de brumes à Carnac, un rayon du levant dans Gavrinis, je me suis contenté du couchant sur le petit mont. On ne peut pas tout avoir.

Je reviens avec deux-cent clichés, deux livres lus, quelques kilos d’embonpoint, requinqué, prêt à affronter mon agent comptable et la centaine de mails en attente.

Mais que fait la police ?

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J’ai des voisins qui ont une piscine dans leur jardin. Pas la maison d’à côté mais celle d’après.

L’été, lorsqu’il fait chaud, ils font la fête autour de la mare, des fêtes avec sono en plein air, plongeons et hurlements de rire, jusqu’à deux trois heures du matin.

Leur dernière nouba datait d’il y a quinze jours et s’était achevée par chaos à une heure du matin, du moins c’est l’heure à laquelle j’ai enfin trouvé le sommeil.

Alors quand dimanche soir les hostilités ont reprise de plus belle, j’ai pris mon courage à deux mains pour leur demander poliment d’envisager de calmer le jeu à une heure raisonnable. Il était 20h30. Je suis allé chez eux et j’ai sonné à la porte pendant quinze minutes sans succès. Il faut dire qu’il y avait du bruit dans le jardin, musique, rires, plongeons, hurlements. A priori ils n’étaient pas dans la maison. Alors j’ai fait le tour pour aller devant leur portail situé plus près de la piscine. Là, ils m’ont entendu, et ça les a manifestement énervé.

Je leur ai expliqué mon problème et là c’est parti direct en cacahuète. Trois gars en slip de bain accompagnés de leurs délicieuses compagnes m’ont littéralement agressé. J’ai été traité de chieur du quartier (c’est sans doute vrai au passage), de pervers sexuel, si si, (bon ok un peu), c’est parce que je photographie la lune (ils croient que je matte leurs épouses). L’un d’entre eux ma insulté, m’a menacé physiquement et moi je suis resté étonnamment calme et poli face à ce débordement de violence. Il faut dire que contrairement à eux, j’étais sobre.

J’ai fini par leur souhaiter une bonne soirée, couvert d’insultes (va machiner ta mère, expression particulièrement vulgaire dans la bouche d’un quadra ventripotent), et je suis rentré à la maison poursuivi par le gars qui voulait me cogner. Il m’a menacé une dernière fois, disant que je n’avais pas intérêt à sonner chez lui la prochaine fois. Effectivement, je ne sonnerai plus vu qu’ils ne l’entendent pas.

La bonne nouvelle c’est qu’après ma visite de courtoisie, ils ont coupé la sono et arrêté de hurler.

Mais une demie heure plus tard, devine qui sonne à la porte ? Nan vous n’allez pas le croire. Pas l’un des trois gars, ni une des dames, mais la police. Trois agents en uniforme, polis et propres sur eux, venant me demander ce qui s’était passé. Le monde à l’envers…

Alors je leur ai raconté ce que je viens de vous raconter, calmement. Ils ont écouté, pris des notes, mes coordonnées et ils m’ont conseillé d’appeler le 17 la prochaine fois plutôt que d’aller voir mes voisins.

Je pensais bien faire en allant discuter calmement avec eux, leur expliquer qu’ils faisaient du bruit et que j’aurais besoin de dormir un peu avant d’aller travailler. Manifestement j’ai eu tord. 

Après c’est clair que j’ai un problème avec le bruit, particulièrement les voix auxquelles je suis très sensible. Je dors avec des bouchons en silicone, j’ai du double vitrage, et malgré cela, fenêtres fermées, la tête sous la couette, j’entends encore des voix. Je vais finir sur le bûcher si ça continue. Vivement l’hiver !

En monochrome

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Maintenant c’est certain, c’est en noir et blanc que les gens apprécient mon regard. Des noirs profonds, des blancs excessifs, des ciels sombres tourmentés, des reliefs contrastés, un monde qui n’existe pas dans le réel et qui se dévoile sur des pixels. C’est vrai, je regarde le plus souvent en monochrome, m’attachant plus aux formes qu’aux tons. Pourtant le boîtier capture des couleurs et des intensités, pas des lignes et des nuances de gris. Alors j’applique à la palette arc en ciel des dégradés de noir. Je pousse l’encre de Chine, je renforce la neige, accentue les arrêtes, assombris, éclaircis et triche avec la lumière. Les bleus plongent dans la nuit, les verts explosent, les jaunes remontent et l’image change de forme, de sens. Une ville ordinaire devient une ruine millénaire, un ciel d’hiver se transforme en orage d’été, le jour devient la nuit.

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Les rares clichés couleurs que je publie bénéficient d’un travail de plus longue haleine pour tenter de leur donner vie. Cadrage soigné, saturation maîtrisée pour chaque couleur, filtre pour égaliser la lumière, renforcement des contrastes, texture, netteté, correction du voile, de longues minutes de labeur qui ne recueillent aucun succès. A croire que je me suis créé un pool d’abonnés monochrome. A moins que je ne sois juste nul en photographie et que mon traitement noir et blanc donne le change.

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Les clichés N&B recueillent vingt à cent like, les épreuves couleurs peinent à atteindre les quinze, mon seuil de suppression. Une des raisons se trouve sans doute dans le fait que je m’abonne à de nombreux groupes tagués Black & White et nettement moins à ceux mettant en avant la couleur, mais après tout la couleur reste la norme en photographie non ?

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Enfin bref, force est de constater qu’il faut que je m’améliore. Mais quand je vois des clichés plats mal cadrés et sans intérêt ni beauté aimé plus de huit cent fois, je me dis que soit je suis vraiment mauvais, soit je n’ai rien compris au système de promotions des images sur Flickr. N’empêche que maintenant, les photos qui resteront sur mon compte devront compter plus de vingt j’aime, alors que le précédent seuil était de quinze. Je progresse ?

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Moments de solitude

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J’ai donc commencé à enregistrer des vidéos dans le salon. Et croyez-moi, filmer dans une pièce donnant sur une rue passante, ça n’est pas de tout repos.

Il y a tout d’abord les bus qui font un vacarme épouvantable en roulant à tombeau ouvert devant la maison, des passants qui s’arrêtent devant la fenêtre pour discuter pendant un quart d’heure, le facteur qui sonne à la porte, la chatte qui miaule parce qu’elle est toute seule, le chien des voisins qui se met à gueuler comme un dément et ma bêtise légendaire qui pimente l’expérience.

En vidéo, celle-ci s’exprime librement. Après avoir enregistré une chronique de bout en bout, je m’aperçois que j’ai scalpé ma tête, laissé ma braguette ouverte, un poil sur l’oreille gauche, oublié d’ouvrir le micro ou pire encore, omis de lancer l’enregistrement. 

Pour trois minutes d’images, il aura fallu près d’une demie heure de prise de vue. Je coupe à chaque phrase, bafouille sur des mots improbables, râle, peste, hurle et explose de rire, un grand moment de solitude commenté ensuite, sans indulgence, par ma douce et tendre lorsqu’elle regarde le montage final.

Pour enregistrer une chronique, je profite qu’il n’y ait pas trop de monde à la maison, idéalement personne à part moi bien sur et le chat que je tente de flanquer dehors.

Je m’occupe tout d’abord des projecteurs. Leur montage n’est pas des plus simple à cause des réflecteurs vraiment pénibles à fixer. J’installe un premier pied photo, celui qui supportera la caméra, ni trop loin, ni trop près, juste dans l’axe du fauteuil où je vais poser mes fesses. Ensuite j’installe fixe le boitier Nikon dessus. C’est alors une délicate opération de cadrage qui commence pour filmer le bon décor et me placer correctement dans l’image. Il faut ensuite un second pied photo, plus léger cette fois pour porter un premier smartphone. Celui-ci me sert de prompteur avec une application gratuite bien pratique. L’écran de l’iPhone doit être au plus près de l’objectif du Nikon, juste au-dessus en fait, pour que mes yeux se posent au bon endroit et ne donnent pas trop l’impression de lire un texte. Je place alors les projecteurs de façon à maximiser la lumière sans provoquer trop d’ombres et de reflets, et croyez-moi, avec des lunettes sur le nez, les reflets ça n’est pas du gâteau. Enfin je branche le micro-cravate, j’essaye de penser à le mettre en marche puis je lance l’application SnapBridge du second iPhone pour piloter la caméra. Je bois de l’eau, vérifie ma mise en plis et je me lance.

C’est généralement à ce moment que je réalise que j’ai oublié le vinyle à présenter, que la caméra n’a pas de carte SD, que le portable sonne, que j’ai une envie pressante. Alors je me lève, je me prends les pieds dans les câbles, oublie que j’ai un micro attaché à mon teeshirt et au boitier Nikon et que tout ça est en train d’être filmé. Le projo vacille, le Nikon bouge sur son pied, je trébuche avant de me rattraper de justesse et j’oublie sous le coup du stress, la raison pour laquelle je m’étais levé.

Une fois deux ou trois prises réalisées, je débranche le micro, arrête la caméra, récupère la carte SD et je passe au montage avec iMovie qui suffit toujours à mes besoins. J’utilise une sorte de modèle afin à ne pas devoir à chaque fois fabriquer les génériques, choisir les polices et les effets visuels. J’ai juste besoin de quelques images et bien entendu du film. Le montage consiste tout d’abord à couper les horreurs, les temps morts, les passages de bus, les miaulements du chat puis à choisir la meilleur des séquences lorsqu’il y en a eu plusieurs. Reste enfin à assembler tous ces petits morceaux, à ajouter le son, gérer les transitions et visionner l’ensemble une dernière fois pour supprimer toute coquille. C’est là généralement que je m’aperçois que l’objectif à effectué la mise au point sur la bibliothèque au lieu de ma trombine. Il n’y alors plus qu’à tout recommencer. Par prudence, tout le matériel est en place pour une nouvelle prise, je suis devenu très prudent.

Une fois satisfait du clip, je le montre à mon épouse, la juge arbitre, qui ne prend pas de gants pour me dire ce qu’elle pense de mes digressions, de mon humour merdique et de mon côté épouvantablement prétentieux. Du coup souvent, je retourne au montage effectuer de nouvelles coupes.

Reste enfin à ranger tout le matériel, car bizarrement, mon épouse me trouve quelque peu envahissant avec mes vidéos à deux balles. Franchement je ne vois pas pourquoi. Ok j’occupe le salon pendant plus d’une heure avec deux projecteurs allumés, deux pieds photos dans le passage, un silence absolu exigé et un piano inaccessible, mais bon, ça sert à quoi un piano sérieusement, sinon à décorer mes vidéos ?

Sincèrement je me demande pourquoi je me casse la tête avec ces vidéos. Elles sont vues par une trentaine de personne et j’ai droit à deux « j’aime », le mien et celui de Stéphane Gallay. Je n’aime pas être devant une caméra, je n’aime pas mon image avec ma peau rouge, mes dents déchaussées, mon gros tarin (vous avez remarqué que j’ai une narine plus grosse que l’autre ?) et ma voix haut perchée. Mais je m’entête. Pour quelle raison ? Le challenge ? Possible. Passer le temps ? Certainement. Le besoin d’exister après Neoprog ? Sans doute aussi.

Clap de fin

Si sous avez un appareil photo, un logiciel de montage, un compte YouTube, vous voila paré pour publier des vidéos. 

Sans tout vous dévoiler encore, je prépare de courtes vidéos à regarder sur le blog et sur YouTube, car maintenant j’ai beaucoup de temps libre à occuper. Voici justement la bande annonce.

Je n’abandonne pas Neoprog pour faire des vidéos. J’ai arrêté le webzine Neoprog parce qu’il me demandait trop de travail trop peu de plaisir. Mais pourquoi réaliser des vidéos YouTube alors ? D’abord et principalement parce que cela m’amuse, ensuite parce que je cherchais un nouveau média pour parler de musique, enfin parce cela change.

Je me suis très vite aperçu, après avoir installé l’appareil sur son trépied, que ça ne serait pas aussi simple que prévu. La vidéo exige de la lumière et mon projecteur de chantier possède la fâcheuse manie de scintiller. Quant au micro de l’appareil photo (plutôt performant à ma grande surprise), il capte les bruits de la route avec ceux de ma voix. 

Parler devant une caméra n’est finalement pas chose si naturelle. Je peine à rester en place sans gigoter devant l’objectif, ma voix grimpe dans les aiguës et je suis bien embarrassé avec mes mains. 

Le choix du cadrage comme du décor possède bien entendu son importance et comment me tenir face à la caméra ? Vautré dans canapé, debout devant l’objectif, caché derrière un bureau ou assis sur une chaise ?

J’envisageais d’abord de m’installer confortablement dans le canapé avec pour simple décor un bout de porte en chêne, la tapisserie marron et le cuir vert du canapé. Mon fils m’a rapidement convaincu que ça ne fonctionnerait pas. Il m’a conseillé un autre décor avec le clavier d’un piano face à la caméra et une bibliothèque dans la perspective. C’était mieux mais je trouvais que de nombreux éléments encombraient l’arrière plan. Finalement j’ai opté pour celui-ci et mon fils l’a validé avec enthousiasme. Ma femme par contre, trouve que l’on ne voit plus assez son beau piano…

Youtubeur fou à son époque, mon fils m’a également conseillé pour les transitions entre les coupes et ma femme pour la diction. Franchement, elle devrait me doubler, ce serait troublant, mais elle passe très bien, alors que moi non.

Pour débuter j’ai utilisé la télécommande SnapBridge de mon iPhone afin de piloter l’appareil photo, un projecteur de chantier pour éclairer la scène en attendant mieux, une table pour poser le Mac en guise de prompteur derrière lequel est venu s’installer l’objectif pour donner l’impression que je ne lis pas. Enfin, c’est juste une impression. Bref, pour chaque prise c’est tout un chambardement du salon.

Pour le montage, j’ai commencé avec iMovie, pensant passer à un outil plus complexe plus tard. Il m’a fallu quelques heures pour trouver certaines des fonctionnalités de l’outil comme l’incrustation d’image et le fading in/out de la piste son mais finalement j’ai sous la main un logiciel gratuit assez complet, robuste et qui suffit à mes besoins. J’ai par contre besoin d’un micro cravate comme des projecteurs. J’ai trouvé une nouvelle excuse pour faire fonctionner l’économie, Macron va être content.

Pour la prise finale, j’ai placé le Nikon Z6 II devant l’écran du Mac, toujours piloté en Wifi avec l’application SnapBridge. J’ai éclairé la scène avec deux projecteurs LED 50 Watts Starblizt et enregistré le son avec un micro-cravate Boya. Voulant descendre en ISO, j’ai enlevé les diffuseurs et j’ai quelques ombres sur ma droite, on corrigera ça la prochaine fois. Pour le son, je suis toujours gêné par la circulation – saloperie de bus – mais c’est quand même mieux avec le micro-cravate.

Je suis pathétique devant une caméra, outre les bafouillages cafouillages, ma voix sonne faux, je me tortille sur siège et il est flagrant que je lis mon texte sur l’écran. J’ai essayé de corriger tant bien que mal ce problème en positionnant différemment l’appareil photo et le Mac, c’est mieux mais pas encore parfait.

C’est après les prises que je découvre les problèmes du décor, un fil électrique qui traine, un mouchoir oublié, un bout du luminaire dans le cadre ou le trou béant de mon jean.

Je ne pensais jamais publier de vidéo, d’ailleurs je ne l’ai pas encore fait, mais l’idée me titille depuis quelques années sans trouver le temps pour le faire. Il y avait ces chroniques musicales en anglais de liveprog que je regardais souvent et bien entendu Radio Erdorin que je suis assidûment. 

liveprog
Radio Erdorin

J’envisage des chroniques musicales courtes en vidéo associées à un texte, sensiblement le même, le tout posté sur le blog. La fréquence dépendra de mes envies, je n’ai pas l’intention de me remettre la pression comme avec Neoprog mais en serais-je capable ?

Pour le savoir, rendez-vous le 24 mai.

Photo amateur

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Ceux qui pratiquent la photographie en loisir savent que manipuler un boitier comme cadrer correctement un sujet demande un peu de pratique.

Depuis Noël j’effectue une migration d’APS-C vers 24×36 et de monture F vers Z. Donc je vends du matériel, boitier, grip, objectifs dans le but d’en acheter de nouveaux.

Pour ce faire j’ai déposé des annonces sur Leboncoin sans rencontrer de grand succès à part les habituelles anarques ou négociations sauvages. Alors pour me donner plus de chance, j’ai mis une partie de ce matériel en dépôt vente chez un photographe.

Le lendemain, alors que je venais de déposer tout le matériel dans l’unique boutique photo du centre ville de Strasbourg, je vendais tout le matériel sur Internet, m’obligeant à deux aller-retours en ville pour récupérer le matériel. En un samedi de migraine intense, je vendais un Nikon D7200, un Sigma 18-35 mm, un Nikkor 18-140 mm. Il ne restait qu’un Fish Eye DX 8mm à écouler ainsi qu’un vieux Tamron 70-300 mm fatigué.

Le Fish Eye en question est un Samyang totalement manuel et non reconnu par la majorité des boitiers Nikon. Il fait des images complètement déformées, un ultra grand angle, pas franchement facile à maîtriser.

Le dimanche midi, une personne m’a contacté sur Leboncoin pour acquérir l’objet. Une demi-heure plus tard elle arrive devant la maison et me demande si son Nikon D80 fonctionnera avec. En voilà une bonne question… Je lui propose d’essayer et miracle le D80 le reconnaît et tout fonctionne. 

J’explique au jeune devant moi, que l’objectif est manuel. Le gars me regarde interrogatif.

– Manuel comment ? 
– Il n’y a pas d’autofocus dessus. 
– C’est quoi lotto faut cul ? 
– Heu, la mise au point est manuelle. 
– Quel point ? 
– La netteté de l’image se fait à la main. 
– J’comprends pas. 
– Ouille… L’image y a être floue si toi pas tourner la bague correctement.

Je lui explique aussi, que s’il ne fait pas attention, il photographiera également ses pieds avec ce genre d’objectif parce que c’est un grand angle. 

– Quel angle ? Je ne veux pas faire des photos de pieds, j’suis pas un bouffon !

Le gars m’explique qu’il veut faire de la photo, mais qu’il débute, ce que je veux bien croire. Il me montre de magnifiques clichés réalisés par un de ses amis, manifestement retravaillés sous Lightroom ou Photoshop et me demande si, avec son Nikon D80, il fera aussi bien. 

Que lui répondre ? Oui avec beaucoup de pratique mais pas avec ce Fish Eye là. Je lui propose à la place le vieux Tamron 70-300 un peu fatigué mais qui fait encore le job et que je vends deux fois moins cher. Quand il voit le tube, ses yeux brillent, confirmant le dicton, plus c’est long, plus c’est bon. 

C’est là que je découvre que le jeune ne sait pas installer un objectif sur un boitier, alors je lui montre comment faire et comme son Nikon est réglé en manuel, je le bascule en full auto, un choix sans doute plus adapté à des premiers pas de photographe.

A l’époque où un smartphone fait de plus belles images qu’un vieux reflex Nikon amateur 10 mégas pixels, je me demande bien ce que ce garçon cherche à faire. Mais j’oublie que j’ai débuté le numérique sur un D5100 avec un 35-70 mm bas de gamme, mitraillant en mode rafale semi-automatique pour couvrir des concerts de rock et que lorsque je revenais le lendemain matin à la maison fier de mes mille-cinq-cent clichés JPG compressés, je jetais 95% des images tellement elles étaient moches.

J’espère que ce jeune fera son chemin avec son vieux Nikon et le Tamron et qu’un jour il goutera le plaisir d’un Fish Eye manuel pour des photographies étranges et spectaculaires.

1er avril

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Je viens de prendre un billet d’avion pour visiter les réserves du Kenya, cela faisait longtemps que je rêvais d’un Safari photo. En parlant photo, Nikon m’a proposé de tester leur nouveau boîtier Z9, ce sera l’occasion de voir ce qu’il a dans le ventre. Peut-être que je vais en faire mon métier après tout, c’est sympa de parcourir le monde pour capturer sur la pellicule les dernières espèces animales en voie de disparition.

Je vais arrêter le webzine de prog. La concurrence est trop féroce et ça me saoule d’écrire des chroniques de blockbuster chiants juste pour maintenir l’audimat à un niveau raisonnable.

Le gros achat du mois risque d’être un nouvel ampli home-cinéma compatible HDCP 2.2 car depuis hier soir je ne peux plus regarder Disney+ sur mon vidéo projecteur tout en ayant le son, merci Mickey.

Après la fusée Saturn V, j’envisage sérieusement de m’offrir la navette spatiale même si je ne saurais pas quoi en faire une fois assemblée. Les lego, c’est comme les puzzles en plus cher et moins chiant.

Bonne nouvelle, je vais me faire vacciner ! Je viens de faire un test sérologique afin de vérifier que je n’ai pas attrapé la COVID-19 ces derniers jours, comme ça je pourrais faire ma trombose cérébrale paisiblement ensuite. 

Je suis en vacances pour quelques jours, les premières depuis janvier en fait. Aujourd’hui le soleil brille, je n’ai pas de migraine (du moins pour l’instant) mais dès lundi, mes collègues annoncent le retour de la neige. Putain les mecs ! Je suis certain qu’ils ont fait exprès, personne ne m’aime à part moi.

Je me suis fait tatouer le visage de Marcela sur le bras droit et celui d’Anneke sur le bras gauche. Sur le ventre il y a un pentacle et sur le dos les cornes du diables. Ça pique un peu ces petites aiguilles, surtout pour tracer les cheveux, mais quand on aime.

J’ai pris une bonne résolution également. Je vais aimer mes voisins. Il faut savoir pardonner. Surtout qu’ils semblent décidé à vendre. Je devrais racheter tout le quartier dans un rayon de cent mètres autour de la maison, bon disons un kilomètre, la meilleure façon pour moi d’aimer les gens.

Au fait joyeux premier avril les gens ! J’espère que vous ne souffrez pas d’un cancer, car votre prochain rendez-vous est reporté.

Top 15

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146 favoris, mais je l’aime bien

J’essaye de publier une photographie sur Flickr chaque jour depuis plus d’un an.

L’exercice n’est pas aisé car je tente de varier les sujets et que je photographie principalement le week-end quand je peux vagabonder en solitaire. 

Et certains week-ends, le temps ne se prête pas à la capture d’image, comme lors de ma chasse au Grand Tétras dans les nuages et les pieds dans la neige. Il arrive aussi que je me promène avec ma douce dans des lieux que j’ai déjà immortalisés sous tous les angles et par tout les temps.

Un cliché par jour, cela fait beaucoup de méga octets par an entre les concerts, les phases de la lune et les promenades. Mon compte Flickr déborde d’images plus ou moins intéressantes que personne ou presque ne regarde. 

Alors je me suis décidé à lancer un grand nettoyage. La première raison est de donner une meilleure visibilité aux visiteurs sur mon travail, la seconde est éco responsable, moins de données sur le Cloud c’est autant d’énergie dépensée en moins. D’ailleurs j’ai réduit la taille des clichés à 2048 pixels pour la même raison. 

Je pourrais en profiter également pour faire des économies en abandonnant mon compte pro qui me permet de conserver plus de mille clichés en ligne mais non, je tiens à soutenir financièrement la plateforme que j’aime bien.

Effacer des images c’est bien, mais selon quels critères ? Selon mes goût ? Ils sont changeants et ma maîtrise technique évoluant, j’effacerai presque tous mes premiers clichés. Alors jai laissé les visiteurs choisir. Car après tout, c’est pour eux que je publie ces photos sur Flickr (sans parler de soigner mon égo bien entendu).

J’ai décidé, très arbitrairement, d’effacer toutes les images qui n’auraient pas été mises au moins quinze fois en favoris par les membres du réseau social photo. 

Pourquoi quinze ? Parce que si j’avais placé la barre plus haut il ne serait pas resté grand chose sur le compte. J’ai quelques rares images qui ont fait le buzz sur Flickr et pas toujours à juste raison, des plus de cent favoris vues des milliers de fois. Ce sont les mystères d’Internet… 

151 favoris, si si !

Parmi les images que j’efface, il y en a que j’adore, figurant parmi mes clichés préférés. Rassurez-vous je garde tous ces clichés et d’autres jamais publiés sous Lightroom. Tous les ans je fais imprimer un livre photo A4 de mes travaux préférés.

J’ai supprimé beaucoup de photos de concerts qui rarement atteignent plus d’un ou deux favoris. Adieu les albums de soirées musicales, portraits de mes idoles. J’ai fait de même avec les cratères de la Lune qui n’intéressent que moi. J’ai toutefois conservé dans un répertoire quelques unes des plus belles, même si elles n’atteignaient pas le quota requis par les jurés d’Internet. Même chose pour les châteaux forts alsaciens. J’ai gardé au moins une image par forteresse visitée.

Reste que je pourrais également me créer un répertoire Best-of où je placerais mes clichés favoris, quelque soit l’avis des visiteurs, une sorte de press-book.

Bref, je continue à purger le net de ma présence numérique, après Facebook où j’ai procédé à un grand nettoyage, c’est au tour de Flickr, pour des raisons très différentes, de passer à la casserole. A côté de cela, je me suis créé un second compte Twitter qui ne sert pas pour le webzine de rock progressif mais pour exposer mes propres bafouilles comme celle-ci. Oui, j’avoue, je ne suis pas toujours cohérent dans mes actes éco responsables, mais je ne suis qu’un homme après tout.

57 favoris, tout ça parce que c’est une éclipse

Pschitt !

Image

Les boîtiers photos hybrides possèdent un défaut que je ne soupçonnait pas. Le capteur photo est directement au contact de l’air ambiant lorsque vous changez l’objectif. 

Et dans l’air, flottent des millions de particules appelées aussi poussières. Et la poussière et les capteurs n’ont jamais fait bon ménage. 

Vous découvrez généralement la trace ces micros particules lorsque vous développez vos clichés sous Lightroom. Prenez un magnifique ciel ennuagé au-dessus d’un paysage bucolique par exemple, c’est dans ce ciel si beau que surgit l’anomalie qui gâche l’image, un tout petit rond disgracieux, comme une verrue dans l’éther. 

Par chance Lightroom, comme d’autres outils, possède des capacités de retouches locales, permettant de dupliquer un coin de ciel pour masquer la pustule. Mais lorsque les poussières deviennent trop nombreuses, ces petites bulles disgracieuses deviennent vraiment problématiques et là il faut nettoyer le capteur.

Nettoyer un capteur ne se fait pas à la brosse à dents où au karsher, ni même avec une soufflette ou un chiffon. La chose est fragile et toute petite (la taille d’un timbre poste). 

Plusieurs techniques sont documentées sur Internet et l’une d’elle consiste à déloger la poussière avec une bombe à air sec. Il en existe une autre, beaucoup plus flippante et onéreuse, qui passe par l’utilisation de spatules prévues pour passer sur le capteur. Vous pouvez également laisser le soin à un professionnel de nettoyer votre appareil.

J’utilisais jusqu’à présent la bombe à un air sec avec un bon résultat. Placez la bombe à quelques centimètres du capteur, appuyez un très bref instant pour lâcher le jet d’air et recommencez jusqu’à ce que les poussières se soient envolées. Le défaut de cette technique est qu’une partie des poussières va se loger dans les recoins du boîtier et revenir plus tard.

Comme je change tout le temps d’objectif lorsque je fais des ballades photos, je salis beaucoup mon capteur et avec le Z6 II qui est un hybride, le problème devient vraiment pénible. 

Je possède le boîtier depuis deux mois, sans avoir encore photographié aucun concert et mon capteur ressemble à un parquet couvert de moutons. 

Alors j’ai pris ma bombe pour lui faire une petite toilette. Et là pschitt ! Comme avec un Orangina bien secoué pour mélanger la pulpe, ma bombe d’air sec a craché de l’air humide et glacé. Avec horreur j’ai contemplé le capteur terni, recouvert de particules pires que la poussière. Là j’ai totalement paniqué je l’avoue. J’ai tenté de souffler de l’air à nouveau sans rien changer. J’ai lancé le programme de nettoyage du capteur à trous reprises sans succès. J’ai fait des photos de contrôle et là horreur ! Pleins de bulles disgracieuses partout. Mon capteur tout neuf était foutu. 

Il était 16h, le couvre-feu prenait effet dans deux heures. J’ai pris la voiture et me suis rendu en catastrophe dans l’unique boutique photo de strasbourg acheter un kit de nettoyage de capteur que je m’étais juré de ne jamais utiliser par peur de tout bousiller. Mais dans l’état où était le capteur, je n’avais plus grand chose à perdre. 

Revenu à la maison, j’ai ouvert le boîtier, sous une lumière vive, j’ai contemplé le désastre puis j’ai sorti une spatule de son étui stérile, versé trois gouttes du produit magique dessus, puis courageusement j’ai glissé la spatule sur le capteur, sans appuyer, d’une seule traite avant de retourner la spatule et de revenir sur mes pas. 

Le cœur battant j’ai ensuite effectué une photo de test. C’était nettement mieux, le miracle opérait. Alors j’ai recommencé avec une nouvelle spatule, plus méticuleusement maintenant que j’avais intégré le geste. Sur la photo suivante, il ne restait qu’une petit tâche, une poussière sur l’objectif, nettement plus simple à déloger celle-ci.

Je me suis fait très peur mais maintenant je saurai nettoyer un capteur sans l’éclabousser. J’ai décidé également de laisser un objectif, celui que j’utilise le plus souvent, fixé sur le boîtier et lors des futurs concerts je ne changerai pas d’optique avec l’hybride.