En Maillot de bain

Image

Pendant les vacances, notre choix de location se porte presque exclusivement sur des logements à proximité de la mer, genre à cinq minutes à pied du sable fin.

Nous adorons nous baigner après une longue promenade et nous détestons rester sur le sable à griller comme des sardines. Nous allons à la plage, posons nos affaires, plongeons dans l’eau et lorsque nous nous sommes rafraîchis, nous sortons de l’eau, reprenons nos affaires et rentrons chez nous. 

Du coup nous allons à la plage pieds nus, vêtus d’un teeshirt et d’un maillot de bain, les clés à la main.

Cette année n’a pas fait exception. Une petite route goudronnée nous conduisait tout droit à une charmante plage peu fréquentée du golfe de Saint-Florent en Corse.

Après notre randonnée matinale et notre balade de milieu d’après-midi, nous allions  toujours piquer une tête dans la grande bleue parce, lorsque le mercure atteint les trente degrés, plonger dans l’eau est un réel bonheur.

Le second jour des vacances, après une virée au Cap Corse, nous nous sommes changés pour courir à la plage. Il était dix-heures passées, la plage était quasi déserte, mais qu’importe. L’eau était délicieusement bonne et après le soleil brulant de la journée, cela faisait un bien fou.

Après la baignade, pieds nus, en maillot et trempés, nous sommes revenus vers la maison de vacances où nous allions pouvoir nous doucher et nous habiller plus chaudement. 

C’est en glissant la clé ornée d’un ironique trèfle à quatre feuilles dans la serrure, que nos problèmes ont commencé. La clé de l’appartement tournait à vide. Après plusieurs tentatives, il a bien fallu se rendre à l’évidence, la serrure avait rendue l’âme.

Il était dix-neuf heures passées. Nous étions dehors en maillots de bain humides. Nous ne disposions pas des coordonnées du propriétaire. Nous n’avions pas de téléphone, pas les clés de la voiture, pas de vêtements et nous étions enfermés dehors. 

Evidemment nous avions pensé, avant de partir, à bien fermer les fenêtres, clore les volets et comme de bien entendu, l’appartement ne possédait qu’une seule porte d’entrée. Il nous était techniquement impossible de nous glisser à l’intérieur de la maison sans fracturer une porte fenêtre.

Je suis donc parti, juste vêtu d’un caleçon de bain et d’un teeshirt, en quête de la propriétaire qui gère un domaine viticole un peu plus haut. 

C’est dans ces moments là que l’on goûte tout le charme des vêtements secs et des chaussures. Parce que pieds nus sur des gravillons, en slip de bain mouillé au soleil couchant, même en Corse en septembre, cela n’est guère confortable.

La boutique de vente du domaine était fermée à cette heure là mais j’ai tout de même tenté ma chance en appuyant sur la sonnette. Et là miracle, la propriétaire est apparue à une fenêtre à l’étage quelques secondes plus tard. Nous rejouions la grande scène de Roméo et Juliette.

La dame d’un certain âge est descendue à notre secours avec un second jeu de clés qui s’est avéré aussi inutile que le premier. Elle a alors contacté au téléphone son bricoleur attitré qui gère les petits travaux dans ses résidences. L’homme est arrivé quelques minutes plus tard et a réussi à ouvrir la porte comme un serrurier professionnel. 

Nous étions sauvés ! Pendant que nous prenions une douche chaude et enfilions enfin des vêtements secs plus adaptés à la fraîcheur du soir, il a remplacé la serrure défaillante avant de nous laisser profiter de la soirée à l’intérieur de la location.

Evidemment avec tout ça j’ai loupé un magnifique coucher de soleil sur la plage mais comme la journée avait été bien remplie avec une randonnée pédestre le matin, la visite d’un village l’après-midi et deux baignades, ça n’était pas si grave.

Green Carnation – A Dark Poem Part I : The Shores of Melancolia

Image

C’est Stéphane Gallay de Radio Erdorin qui m’a fait découvrir le groupe Green Carnation avec l’album Leaves of Yesteryear il y a cinq ans. Je ne l’avais pourtant pas chroniqué ici, je ne sais plus pour quelle raison, peut-être simplement parce que je n’avais rien à apporter de plus à la chronique de Stéphane. Mais avec la sortie du premier album du triptyque A Dark Poem, j’ai décidé de prendre ma plus belle plume pour vous en parler.

Déjà commençons par les présentations : Green Carnation est un groupe de métal progressif norvégien né en 1990 donne tout d’abord dans le death. La formation actuelle date de 2014, car l’histoire de Green Carnation a été quelque peu mouvementée. 

D’ailleurs je me suis aperçu, en effectuant des recherches pour cette chronique, que j’avais un de leurs albums de la première période, Light of Day, Day in Darkness, sorti en 2001, deux titres épiques respectivement long de trente-deux et vingt sept minutes. Aujourd’hui, leur univers musical me fait penser à celui du groupe Arena avec un son musclé chargé de claviers et un chant théâtral proche de celui de Paul Manzi. 

En parlant de chant, Grutle Kjellson de Enslaved vient hurler sur ‘The Slave That You Are’, cassant la routine tranquille de Kjetill Nordhus. Et puisque l’on en est aux artistes invités, vous entendrez également Ingrid Ose à la flûte sur deux titres et les percussions de Henning Seldal dans le dernier morceau ‘Too Close to the flame’.

J’ai parlé des claviers et du chant mais il serait cruel de passer sous silence l’incroyable jeu de Tommy qui opère derrière les fûts. Une batterie aux rebondissements fabuleusement progressifs comme dans ‘In Your Paradise’.

L’album de quarante-deux minutes contient six morceaux de cinq à neuf minutes. C’est court, mais à ce rythme là, si les gars arrivent au bout de la trilogie, celà donnera un concept album de plus de deux heures quand même.

Avec ce premier opus intitulé The Shores of Melancolia, Le groupe nous embarque pour un voyage fantastique dans la noirceur de l’âme humaine.

The Shores of Melancolia est sombre, violent, progressif, épique. Tout en gardant une belle unité narrative, il alterne les atmosphères musicales avec des tonalités orientales comme dans le titre album ou du heavy dans le titre final.

Comme dit juste au dessus, le thème de l’album n’est pas franchement bisounours. Si vous faites l’effort de lire les paroles, vous verrez que ça ne rigole pas. Voyez vous-même  : “La fin est proche, les victimes, les adversités sont là …  les accidents, les décès, les calamités sont là… le destin, la misère, l’exigence sont là… l’effondrement est proche, l’urgence, le cataclysme est là”.

Je n’ai trouvé qu’un seul reproche à faire A Dark Poem Part I, son illustration. Franchement, elle ne me plait pas, disons qu’elle ne me donne pas envie d’acheter l’édition vinyle. Il y a de l’idée pourtant, cette cape étoilée, ce ciel doré et le motif des vagues que l’on retrouve un peu partout sauf dans le ciel. Mais bon, je n’aime pas.

Bref, sorti de ce petit détail, le dernier Green Carnation pourrait réconcilier les progeux et les métalleux sous une même bannière, celle de The Shores of Melancolia.

Je ne peux que vous le recommander chaudement.

Astrevise

Image

Après avoir dévoré le premier tome de Skyward, je n’ai pu résister à attaquer sa suite, Astrevise.

Pour rappel, Skyward raconte l’histoire de Spensa, une jeune fille vivant sur la planète Détritus, qui dans le premier volet de la saga, devenait pilote de chasseur spatial. Un roman façon Top Gun dans l’espace.

Spensa a gagné ses ailes de pilote et grâce à ses talents cytoniques, elle est capable de se mouvoir dans l’hyperespace, même si elle ne sait pas trop comment faire. C’est ce qui va la conduire sur la planète Astrevise, le repère des Krell, déguisée en extraterrestre, pour découvrir les secrets des hyper propulseurs.

Comment les méchants Krell voyagent-ils donc dans l’hyperespace ? Vous le saurez en lisant le premier livre de la saga… Oui parce que la grande révélation de Astrevise, saute aux yeux au début du premier roman. Un vrai pétard mouillé.

Spensa revêtue d’un hologramme pour se faire passer pour l’extraterrestre Alanik, cela ne tient vraiment pas la route. Son infiltration dans la société Krell encore moins, alors 661 pages où Brandon Sanderson nous raconte la société Krell, les manigances politiques de deux factions (Winzik contre Cuna) et son entraînement (encore) au combat spatial avec d’autres aliens, a eu beaucoup de mal à me convaincre cette fois.

Sur Astrevise vous allez rencontrer de nombreuses races extraterrestres. Certaines sont originales comme ce nuage de vapeur invisible qui produit des odeurs pour exprimer ses émotions ou bien le mode de reproduction sélectif des Krell qui permet de tester ses futurs enfants et de les améliorer avant qu’ils ne naissent (j’en ai rêvé mais c’est trop tard). Il y a aussi les Fouilleur, ces énormes entités venu de l’espace et qui dévorent les mondes. Sorti de cela, le roman manque cruellement d’intérêt. Ah si j’oubliais, la morale de se pavé, le monde n’est pas noir ou blanc.

Je ne lirai pas la suite de la saga, je vais revenir à des romans qui sont plus de mon âge. Parce à presque 60 ans, il est tout de même difficile de penser comme un pré ado.

Saint-Florent

Image

Il y a des années de cela, nous avions entrepris en plein mois d’Août un tour de Corse en camping avec celle qui allait devenir mon épouse. 

C’était notre second voyage sur l’île de beauté. Une longue traversée en bateau de nuit, une vieille voiture, une tente canadienne, un réchaud, deux sacs de couchages, des Bolino, nous étions partis d’Ajaccio pour remonter la côte Ouest, Porto, Calvi, Saint-Florent, Bastia…

Plus de trente ans plus tard, nous sommes revenus pour la première fois à Saint-Florent, après de nombreux séjours en Corse. Cette fois, c’était en avion, avec voiture de location, un appartement confortable en bord de mer, de la Copa, du Bruccio, quelques bières corses, bref un tout autre standing. 

Nous nous souvenions de Saint-Florent comme d’un charmant village en bord de mer avec ses embarcations de pêche, sa citadelle et ses maisons colorées. 

Lorsque nous avons arpenté les ruelles de la ville, peu après notre installation, nous n’avons rien reconnu, si ce n’est l’antique citadelle. 

Des hôtels avaient poussé un peu partout autour du vieux village et un gigantesque port avait remplacé la petite digue de pierre qui abritait quelques embarcations. Les rues s’étaient remplies de boutiques et de restaurants à touristes et le désert des Agriates, paradis sauvage à l’ouest du village, était devenu le repère des 4×4 pour touristes et des hors bords déversant sur les plages leurs hordes de maillots de bains empestant l’ambre solaire.

Le golfe est toujours magnifique et le côté Est reste relativement épargné par le tourisme de masse. Par chance, c’est là que nous avions trouvé notre logement.

Cela ne nous a pas empêché de passer de belles vacances au bord de l’eau avec quelques escapades au cap Corse, à Corte et même dans le désert des Agriates, mais sans 4×4 ni hors bord, avec nos pieds et avec un bateau qui nous a déposé à la plage du Lotu.

N’empêche, c’était mieux dans nos souvenirs.

Arjen Lucassen – Songs no one will hear

Image

La fin des temps arrive, une météorite va percuter la Terre dans cinq mois et personne n’en réchappera.Tel est le scénario du dernier long métrage post-apocalyptique de Lucas film, Songs no one will hear.

J’ai dit long métrage ? Vous l’aurez corrigé vous même, il s’agit bien d’un album de métal progressif, le second album solo du prolifique compositeur derrière Ayreon, Star One et bien d’autres projets, le grand Arjen Anthony Lucassen.

Dans une autre vie, Arjen m’avait avoué, que le projet dont il était le plus fier à ce jour, était Lost In The New real, son premier album solo sorti en 2012 et qu’il rêvait d’en écrire un second. Il aura fallu patienter treize années pour qu’il concrétise son projet, mais cela valait le coup d’attendre.

Songs no one will hear un est bébé de cinquante minutes et neuf titres, dont un de près d’un quart d’heure, qui mélange folk, métal et progressif à la sauce Ayreon et compagnie.

Je me suis offert l’édition physique quatre disques pour les morceaux bonus mais aussi pour écouter la narration de Mike Mills absente de la version proposée sur Bandcamp. En bonus j’ai eu les paroles, de belles illustrations et les neuf pièces en versions instrumentales sans parler du blu-ray que je n’écouterai sans doute jamais.

Aux côtés de Arjen, vous allez entendre plein d’autres musiciens, musiciennes, chanteurs et chanteuses. Je n’en citerai que quelques-uns parce que la liste est longue : Joost Van Den Broek à l’orgue Hammond, Irene, Floor Jansen, Marcela Bovio au chant et Mike Mills comme narrateur. Beaucoup de monde mais c’est Arjen qui reste aux commandes, au chant, guitares, basses, et claviers.

Question instruments exotiques vous vous régalerez avec du violon, de la flûte, du hurdy gurdy, de l’orgue Hammond et du violoncelle sur un métal progressif des plus mélodique bouré de refrains accrocheurs.

Mais je ne vais pas vous mentir, Songs no one will hear, n’est pas d’une grande originalité. C’est un blockbuster au scénario convenu et à la musique archi confortable, du Ayreon en version courte avec nettement moins d’invités. Mais moi, cela me va parfaitement, je suis un fan de la première heure du bonhomme et son nouvel album solo est bien meilleur que le Transitus sorti il y a déjà cinq ans.

Les chansons abordent différentes problématiques de la fin du monde : l’effondrement de la société, le conspirationnisme, comment vivre ses derniers jours, les regrets, les projets, la solitude… Et puis il y a ce bus bleu qui vous emmène sur l’île où s’écrasera bientôt l’astéroïde, la Sanctuary Island du Dr Slumber, un bel endroit situé aux premières loges pour attendre la fin du monde.

La narration de Mike Mills apporte une touche humoristique et sarcastique à cette histoire de fin du monde. L’album perd beaucoup de son sel dans sa version expurgée même si les titres ‘Goddamn Conspiracy’ et ‘Shaggathon’ apportent leurs touches de dérision à l’histoire.

Dans un autre registre, la performance de Floor Jansen dans ‘We’ll Never Know’ est absolument sublime, comme toujours me direz-vous.

Les quatres titres bonus sont parfaitement à leur place à côté de l’album. Ils ne se seraient pas bien intégrés dans l’ensemble, n’empêche, ils méritent plus qu’un détour et j’ai tout particulièrement aimé le clin d’œil à Elon Musk dans ‘Mr M’s Amazing Plan’.

Par contre la version instrumentale des huit morceaux n’a guère d’intérêt pour moi, il manque cruellement les voix…

Science-fiction, fin du monde, humour, folk, métal progressif, Songs no one will hear est un excellent divertissement musical mais pas forcément le chef d’œuvre de l’année pour autant. 

Même si je suis un grand fan d’Arjen, je suis capable de garder la tête froide. Mais si vous aimez le travail du bonhomme, foncez l’écouter et dans sa version intégrale.

Des murs de paraffine

Image

Dans mon enfance, la confiture ne s’achetait pas dans les rayons de supermarché, elle se cuisinait à partir des fruits récoltés dans le jardin et dans la nature. Comme nous n’avions pas de potager contrairement à nos voisins à qui nous volions des fraises et des framboises pendant la nuit, c’est à la campagne que nous trouvions notre bonheur.

A la fin du mois d’août, nous partions à vélo avec ma mère et mes frères dans les chemins creux de Bretagne cueillir les mûres. Un pochon plastique Codec dans une main, les deux pieds fermement plantés dans le talus, nous ramassions les fruits noirs gorgés de pluie et de soleil.

Nous en mangions sans doute autant que nous en récoltions. Nos mains et nos langues étaient maculées du jus des fruits mûrs et nos vêtements couverts d’épines de ronces.

Lorsque les sacs menaçaient de craquer, nous repartions lourdement chargés vers la maison. Il n’était d’ailleurs pas rare qu’un des pochons ne résiste pas au transport ou au frottement des rayons de la roue du vélo contre le plastique distendu.

Ma mère achetait des kilos de sucre à la supérette Codex du village puis faisait cuire les fruits dans une gigantesque cocotte qui servait d’ordinaire à gaver ses quatre garçons tout le temps affamés. 

Après quelques minutes de cuisson, le parfum sucré des fruits se répandait dans la maison, invitant à la dégustation de la confiture encore chaude. Ma mère remplissait alors de grands pots d’un kilo à la louche de mélasse violette encore bouillante et les scellait avec une épaisse couche de paraffine.

Après des heures de travail, notre réserve de confiture était fin prête pour l’hiver et je pouvais enfin m’armer d’un cuillère pour nettoyer consciencieusement la marmite encore tiède. C’était le privilège du petit dernier.

La trentaine kilos de confiture de mûres ne passerait pas l’hiver et les quatre garçons finiraient pas engloutir des tartines au beurre salé en attendant le retour de l’automne et la nouvelle récolte de fruits.

Vous souvenez-vous de la crise du sucre en 1974 ? Les prix avaient flambé et la pénurie artificiellement entretenue par les spéculateurs. Cette année là, avant le mois de décembre, il ne nous restait plus un seul pot en réserve, nous n’avions pas eu les moyens d’acheter assez de sucre.

Aujourd’hui encore, nous perpétuons cette tradition en Alsace, avec des figues, des groseilles, de la rhubarbe du jardin, mais en moindre quantité, nous ne sommes plus que deux à tartiner nos baguettes de confiture.

NINA

Image

Nina est le prénom du chanteuse allemande bien connue et que j’adore mais également l’acronyme d’un logiciel d’astronomie. Et pas de chance pour vous, je vais parler du logiciel.

Pour pratiquer l’astro-photo, j’utilise un ASIAIR qui est en réalité un ordinateur de poche. Il permet de piloter la monture, le moteur de mise au point, le guidage, les caméras et empile les images. Bref il fait tout le travail, est assez simple d’utilisation et peu encombrant. Il nécessite juste un smartphone ou une tablette pour piloter son interface.

NINA est une application sous Windows qui fait globalement la même chose que l’ASIAIR en s’appuyant sur d’autres outils comme par exemple PHD2. Alors pourquoi NINA ? Par curiosité et pour aller plus loin.

J’avais déjà le PC portable dont je me sers pour faire de la photo planétaire, il ne me restait plus qu’à installer plein de logiciels et drivers pour essayer de faire fonctionner mon setup astro avec NINA.

L’étape une consistait à ce que le logiciel dialogue avec mon matériel, à savoir une monture AM5, une caméra ASI533 MC, une caméra ASI120 mini et un EAF ZWO. Tout ça avec le moins de câbles possibles reliés au PC pour éviter un sac de noeuds.

Le logiciel Ascom est fait pour cela. Il sert de driver universel pour presque tous les équipements à condition de lui adjoindre les drivers de ZWO.

Pour limiter le nombre de câbles, j’ai utilisé le wifi de la monture AM5 et branché tous les autres équipements en USB sur la caméra ASI533MC. Du coup, le PC n’est relié au matériel que par un long câble USB. Et tout fonctionne. Enfin tout, le logiciel PHD2 utilise la caméra principale pour le guidage. Il est nécessaire de passer par le driver Ascom et de sélectionner ensuite manuellement l’ASI120 pour que cela fonctionne correctement. Bon il faut dire que les deux caméras passent sur le même câble USB.

Pour l’autoguidage, il fallait installer le logiciel PHD2 dont j’ai parlé plus haut. Pour le plate solving, c’est à dire la reconnaissance de la position de la monture via une caméra, il fallait ajouter ASTAP et pour la mise en station de la monture il fallait ajouter l’extension TSSA. Tout plein d’outils différents que je devrai maîtriser pour réussir à faire aussi bien qu’avec un ASIAIR. Je commençais à comprendre en quoi la sortie de ce petit accessoire de ZWO avait été une révolution.

Ilho – Legacy

Image

L’an passé, je vous avais présenté la réédition du premier album du trio britannique Ilho.

Cette année, ils viennent de sortir Legacy, un disque de plus d’une heure comportant dix morceaux dont plusieurs qui dépassent les sept minutes.

Ilho joue du métal progressif au sens très large puisque vous entendrez sur ce second opus des morceaux relativement pops, du métal, du djent, des orchestrations ainsi que de l’électro. Ilho se rapproche musicalement de Voyager, mais également de Leprous, de Tesseract et parfois de Porcupine Tree comme au début de ‘Empire’ en cherchant bien.

Pour réussir à produire tout ce bruit, le trio fait appel à trois autres musiciens, Liam McLaughlin, Connor Mackie et Romain Jeuniau, parce que bon, voila quoi.

Legacy est un concept futuriste qui critique les progrès technologiques qui servent plus le profit que le bien-être de l’humanité. Autant dire un vaste sujet.

Ce que j’ai tout de suite aimé chez Ilho c’est la voix claire, haute et plaintive d’Andy Robinson. C’est aussi, paradoxalement, la faiblesse du groupe, car le chant prend, à mon goût, trop le pas sur la musique, qui pourtant, est capable de belles poussées forgeronnes.

Legacy alterne douceur et violence, plus du premier que du second d’ailleurs, ce qui est à mon avis regrettable étant donné la durée de la galette. Oui parce que pour le coup, ce que j’ai envie d’entendre, ce sont les poussées de testostérone comme dans ‘Replica’ ou ‘Cenotaph’.

Ceci posé, j’aime quand même beaucoup le morceau final de dix minutes qui est pourtant relativement soft, voir très progressif.

Le problème est que je n’arrive jamais au bout de Legacy lorsque j’essaye de l’écouter d’une traite. Il y a toujours un moment où je décroche. C’est probablement du à sa relative homogénéité sonore. La densité des claviers et du chant nuisent à la lisibilité de la musique.

Pour moi, c’est clairement trop chargé même s’il y a quelques éclaircies par moment. Legacy est un bel album que je n’arrive pas à écouter dans son intégralité.

Il est trop long, trop chargé et trop homogène à mon goût. Je lui préfère Union et l’écriture plus mordante et plus fraîche. Mais surtout, ne vous interdisez pas de l’écouter, il pourrait bien vous séduire.

Avec les fées

Image

Je suis né en terres de Bretagne. J’ai couru après la mouette et l’ajonc. J’ai rêvé de fées et navigué le long des côtes de la Bretagne jusque l’Ecosse.

Le livre de Sylvain Tesson semblait donc écrit pour moi. Une navigation de trois mois du Finistère jusqu’aux Shetlands à bord d’un voilier à la poursuite des fées.

Pour moi la croisière s’est arrêtée assez rapidement. J’ai débarqué à l’Aber Vrac’h avec mon balluchon, lassé de la cohabitation avec les trois marins buveurs de whisky, qui à chaque accostage partaient marcher le long de la côte.

Les élucubrations poético-philosophiques de l’auteur m’ont mortellement ennuyé au point de me faire sombrer dans les bras de Morphée après quelques pages. 

Sylvain Tesson n’y est pour rien, c’est moi qui n’aime pas ce genre de littérature et lui qui ne connaît pas la Bretagne.

L’éclipse totale

Image

Le soir du dimanche 7 septembre 2025, se produisait une éclipse lunaire totale en France. Notre satellite totalement éclipsé se levait vers 20h sur la forêt noire et retrouvait son aspect habituel passé 22h, un peu plus haut dans le ciel.

C’est sur la digue de Plobsheim, face au Rhin et à l’Allemagne que certains d’entre nous avaient établi leur campement. Intégralement aspergé de répulsif aux moustiques, équipé de deux appareils photos avec un grand angle et un téléobjectif ainsi que deux trépieds et un siège de camping, je m’étais installé plein Est pour ne rien manquer de l’événement.

Hélas, le ciel était voilé, particulièrement vers l’horizon Est. À 20h, point de satellite au-dessus de la Forêt Noire. Ce n’est que trente minutes plus tard que mon œil a cru discerner une vague lueur rougeâtre que l’objectif de 500 mm à peu après confirmé. La Lune apparaissait enfin. À partir de là, les yeux comme les objectifs se sont tous pointés vers le levant.

Malgré une minutieuse préparation, mon unique image de la totalité est floue. Trop de nuages, pas assez de lumière et une mise au point que j’aurais dû réaliser sur une étoile avant de chercher à résoudre la Lune.

Au 50 mm je tentais une superposition d’images toutes les cinq minutes pendant qu’au téléobjectif 500 mm je capturais l’astre en gros plan ce qui le laissait du temps malgré tout pour admirer le spectacle.

Des navires de croisière passaient sur le Rhin alors que la Lune passait du rouge sang au jaune en s’élevant dans le ciel au milieu des nuages filamenteux. Les personnes n’osaient briser le silence magique qui s’était installé et mon alarme m’indiquant qu’une nouvelle photo devait être prise fit sursauter tout le monde (pardon les gens).

Sur une quarantaine de photos, une seule a trouvé grâce à mes yeux, la fin de la totalité capturée au 500 mm. Ma pitoyable tentative de surimpression s’est soldée par un échec et les autres images manquent de netteté à cause des cirrus ou d’une exposition mal gérée. Mais rien que pour cette photo je suis content de la sortie.

J’ai tout de même essayé avec Photoshop une supposition des cinq photographies de la Lune au-dessus du Rhin alors que l’éclipse s’achevait. Une image toutes les cinq ou six minutes prises au 50 mm, champ qui devait me permettre de cadrer la fin de la totalité jusqu’à la fin de l’éclipse. Bon le résultat n’est pas terrible, surtout la quatrième lune qui est noyée dans les nuages.

Le prochain rendez-vous avec une éclipse lunaire totale aura lieu le 31 décembre 2028, autant dire qu’il n’y aura pas foule dehors.