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146 favoris, mais je l’aime bien

J’essaye de publier une photographie sur Flickr chaque jour depuis plus d’un an.

L’exercice n’est pas aisé car je tente de varier les sujets et que je photographie principalement le week-end quand je peux vagabonder en solitaire. 

Et certains week-ends, le temps ne se prête pas à la capture d’image, comme lors de ma chasse au Grand Tétras dans les nuages et les pieds dans la neige. Il arrive aussi que je me promène avec ma douce dans des lieux que j’ai déjà immortalisés sous tous les angles et par tout les temps.

Un cliché par jour, cela fait beaucoup de méga octets par an entre les concerts, les phases de la lune et les promenades. Mon compte Flickr déborde d’images plus ou moins intéressantes que personne ou presque ne regarde. 

Alors je me suis décidé à lancer un grand nettoyage. La première raison est de donner une meilleure visibilité aux visiteurs sur mon travail, la seconde est éco responsable, moins de données sur le Cloud c’est autant d’énergie dépensée en moins. D’ailleurs j’ai réduit la taille des clichés à 2048 pixels pour la même raison. 

Je pourrais en profiter également pour faire des économies en abandonnant mon compte pro qui me permet de conserver plus de mille clichés en ligne mais non, je tiens à soutenir financièrement la plateforme que j’aime bien.

Effacer des images c’est bien, mais selon quels critères ? Selon mes goût ? Ils sont changeants et ma maîtrise technique évoluant, j’effacerai presque tous mes premiers clichés. Alors jai laissé les visiteurs choisir. Car après tout, c’est pour eux que je publie ces photos sur Flickr (sans parler de soigner mon égo bien entendu).

J’ai décidé, très arbitrairement, d’effacer toutes les images qui n’auraient pas été mises au moins quinze fois en favoris par les membres du réseau social photo. 

Pourquoi quinze ? Parce que si j’avais placé la barre plus haut il ne serait pas resté grand chose sur le compte. J’ai quelques rares images qui ont fait le buzz sur Flickr et pas toujours à juste raison, des plus de cent favoris vues des milliers de fois. Ce sont les mystères d’Internet… 

151 favoris, si si !

Parmi les images que j’efface, il y en a que j’adore, figurant parmi mes clichés préférés. Rassurez-vous je garde tous ces clichés et d’autres jamais publiés sous Lightroom. Tous les ans je fais imprimer un livre photo A4 de mes travaux préférés.

J’ai supprimé beaucoup de photos de concerts qui rarement atteignent plus d’un ou deux favoris. Adieu les albums de soirées musicales, portraits de mes idoles. J’ai fait de même avec les cratères de la Lune qui n’intéressent que moi. J’ai toutefois conservé dans un répertoire quelques unes des plus belles, même si elles n’atteignaient pas le quota requis par les jurés d’Internet. Même chose pour les châteaux forts alsaciens. J’ai gardé au moins une image par forteresse visitée.

Reste que je pourrais également me créer un répertoire Best-of où je placerais mes clichés favoris, quelque soit l’avis des visiteurs, une sorte de press-book.

Bref, je continue à purger le net de ma présence numérique, après Facebook où j’ai procédé à un grand nettoyage, c’est au tour de Flickr, pour des raisons très différentes, de passer à la casserole. A côté de cela, je me suis créé un second compte Twitter qui ne sert pas pour le webzine de rock progressif mais pour exposer mes propres bafouilles comme celle-ci. Oui, j’avoue, je ne suis pas toujours cohérent dans mes actes éco responsables, mais je ne suis qu’un homme après tout.

57 favoris, tout ça parce que c’est une éclipse

Dix années en quelques heures

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J’ai perdu dix années de vie en quelques heures. Sans cigarette, bouteille de vodka, drogue, les années se sont effacées de ma page Facebook. J’ai créé mon compte en 2010 et je l’ai alimenté de plus en plus fréquemment avant de me rendre compte de la futilité de tout cela et de me retirer petit à petit du réseau social.

Depuis quelque temps, je ne publie plus rien sur ma page personnelle, conservant mon compte pour maintenir la page du webzine en fonctionnement, puisque la chose semble indispensable pour conserver une fréquentation du site acceptable. D’ailleurs ce n’est même plus moi qui publie sur la page Facebook, j’ai délégué cette tâche à un autre membre du webzine.

J’en avais assez de voir ces vieilles publications sur mon mur, alors je me suis lancé dans le marathon de l’oubli, celui qui consiste à effacer toutes mes publications depuis dix ans.

Facebook propose un outil pour le faire. Sur votre profil existe le bouton Gérer les publications, qui vous permet à l’aide de filtres sophistiqués, de cases de sélection, de masquer ou de supprimer cinquante publications à la fois. Cinquante publications, soit environ la moitié de ce que je publiais en une semaine. Alors si je compte bien 100 publications fois 52 semaines fois 10 années, je devais actionner l’outil un peu plus de mille fois pour tout effacer.

Oui mais bon voilà quoi, c’est Facebook. La théorie ne colle jamais la réalité. L’outil fonctionne mal, il faut scroller sur les publications pour en sélectionner plus de quinze, mais pas trop scroller non plus sinon vous dépassez la limite des cinquante posts et vous devez désélectionner à la main ceux qui sont en trop.

Et puis au-delà de quinze et selon la direction du vent et l’humeur de madame, l’outil permet seulement de masquer les publications au lieu de les effacer et lorsque que vous les avez masquées il vous propose alors de les effacer, bref double travail. Et c’est sans compter les bugs, un effacement qui n’efface rien, ou qui efface mais ne met pas à jour les informations si bien que lorsque vous recommencez l’outil s’effondre.

Au bout du compte, cela fonctionne pour environ dix publications à la fois les bons jours, du coup c’est plus de cinq-milles opérations qu’il faudra faire pour effacer mon histoire, sans compter les bugs.

J’ai commencé ma croisade un vendredi vers 13h et ai presque tout effacé (il reste encore des photographies mais là c’est l’horreur) vers 19h. Six heures de dur labeur pour disparaître partiellement de la toile.

Ces données sont-elles réellement effacées des serveurs de Facebook, je ne le pense pas, et pour le coup je m’en moque, je voulais juste afficher un profil vierge de toute bêtise. J’en ai profité pour faire un grand ménage dans mes contacts, ceux avec qui je n’ai jamais d’interaction, pourquoi les conserver ?

Dans le même temps j’ai ouvert un compte Instagram pour le webzine mais ce n’est pas moi qui le gèrerai et pour la page Facebook, ce sera un autre membre de l’équipe qui s’en chargera. J’en ai ma claque des médias sociaux je l’avoue, mais depuis le temps vous vous en doutiez n’est-ce pas ?

En plus il s’agit quelque part d’un acte écologiste. Si Facebook efface bien mes données, j’allège la charge des data centers énergivores.

Another World

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Réchauffement climatique, épuisement des ressources, extinction des espèces, folie des hommes, la Terre ne se porte pas bien du tout.

Lorsque j’étais jeune et naïf, je pensais que nous pourrions nous échapper de notre enfer bleu, aller vivre sur une autre planète, coloniser l’univers et tout recommencer ailleurs. Un autre monde, comme dans le clip de Gojira qui a inspiré ce billet.

Mais la réalité est tout autre. Aujourd’hui le réchauffement climatique atteint des sommets, une nouvelle canicule ce weekend, la sécheresse une année de plus qui ne devient plus accidentelle mais habituelle, un virus mortel qui envahit la planète et qui résiste à notre compréhension, des habitants qui consomment toujours plus sans se soucier des conséquences et notre incapacité évidente à coloniser une nouvelle planète pour échapper à la catastrophe.

Nous sommes loin aujourd’hui de l’exploit de 1969, lorsque les américains envoyèrent deux hommes sur le sol lunaire, deux hommes, pour quelques heures. Alors terraformer Mars ou une exoplanète lointaine, cela reste de la pure science-fiction quoique dise Musk.

Et puis, la fuite proposée dans Another World est-elle la solution ? Comme des criquets pèlerins qui ravagent tout sur leur passage, nous irions de monde en monde, épuisant leurs ressources, détruisant tout les écosystèmes au passage et nous continuerions notre route, laissant derrière nous des déserts radioactifs, à la recherche d’une nouvelle planète à détruire ?

Non. La survie de l’humanité passe par la survie de notre planète la Terre. Et pour avoir un avenir, il faut commencer maintenant à respecter notre monde : économiser ses ressources, ne plus polluer, respecter la biodiversité, entrer en décroissance. La fuite en avant, aujourd’hui inaccessible même à une petite minorité d’élus, n’est technologiquement pas viable. Nous ne construirons pas notre fusée voyageant plus vite que la lumière dans un hangar au milieu de la ville, pas plus que dans les laboratoire de Space X ou de la NASA. Nous sommes condamnés à vivre sur terre et y mourir.

L’expérience du COVID-19 ne semble pas avoir porté ses fruits : les nations ne se préoccupent plus que de relancer l’économie, de réinjecter de l’argent dans les entreprises, de remettre les gens au travail et tant pis si nous polluons encore plus, le problème sera réglé par la prochaine génération, à moins qu’elle ne soit la dernière.

Tchernobyl

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A la maison, un roman policier, une bande dessinée et deux albums de rock progressif évoquent le plus grave accident nucléaire que l’humanité ait connu à ce jour: Tchernobyl en 1986. Il y en a eu d’autres bien entendu comme Fukushima (2011) ou Three Miles Island (1979) sans parler des essais nucléaires et des deux bombes de Hiroshima et Nagasaki (1945) mais pour une raison qui m’échappe encore, Tchernobyl occupe une place à part dans mon inconscient, peut-être parce que j’aime manger des champignons. 

Il manquait à ma collection radioactive la mini série Tchernobyl dont j’avais lu du bien un peu partout. Du bien oui, mais personne ne m’avait prévenu que ce serait si violent.

On s’imagine bien que ce fut moche, que le nombre de victimes fut énorme, que ce fut une catastrophe humanitaire et écologique sans précédent, mais le voir, le vivre, c’est une autre paire de manches. Ma femme n’a pas survécu aux trente premières minutes de l’épisode un. Pour ma part, je suis resté agrippé à l’accoudoir du canapé pendant les deux premiers épisodes d’une heure.

D’accord, d’accord, la série débutant sur un suicide, j’aurais dû me douter que ce ne serait pas de tout repos, mais quand même.

Passé ces deux premiers épisodes éprouvants, le ton se fait plus léger. Les chiens sont abattus en masse, les pompiers agonisent à Moscou, les liquidateurs reçoivent plus de rayonnement en quelques secondes que les victimes du drame d’Hiroshima et l’incendie est enfin maîtrisé. Tout va bien. Le cinquième et dernier épisode met alors en scène le procès où l’accident nucléaire est expliqué, minutes après minutes, où les responsables sont pointés du doigt. Et le plus grand responsable de cette catastrophe, fut assurément censure d’état, si l’on en croit la série.

Si vous aimez laisser la lumière allumée partout dans votre maison, si vous croyez en l’avènement de la voiture électrique, si vous voulez installer la climatisation dans votre maison, si vous chauffez vos pièces à 22 degrés, si vous laissez vos appareils électriques constamment en veille, regardez donc la série Tchernobyl et imaginez que vous habitez la belle ville de Pripyat, peut-être que cela vous aidera à réfléchir.

Officiellement 31 personnes sont mortes des suites de Chernobyl, officieusement et selon les sources, l’accident de la centrale nucléaire aurait fait de 4000 à 100000 victimes.

La poussette électrique

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Au commencement Dieu créa le rasoir électrique Philips car l’homme devait chaque jour couper sa barbe avec une lame et de la mousse alors qu’il aurait pu la sectionner avec une machine vibrante. Dieu vit que l’homme était rasé de près et s’en réjouit. 

Dieu récompensa la femme le deuxième jour avec un couteau électrique Moulinex pour la fête des mères. EDF se réjouit du pic de consommation d’énergie pour découper la brioche et le gigot du dimanche midi. 

Le troisième jour, Dieu créa le vélo électrique car il avait fait croitre des montagnes sur la Terre et que Poulidor finissait toujours deuxième.

Le quatrième jour, pour ne léser personne, Dieu offrit aux enfants les trottinettes électriques et remplit enfin les belles salles d’attente des urgences. 

Le cinquième jour, Dieu creusa la Terre pour y puiser les dernières gouttes de pétrole afin que les voitures puissent encore rouler. Dieu offrit également le vibromasseur électrique à l’épouse délaissée par son époux qui roulait dans son bolide. 

Le sixième jour, en panne sèche, Dieu convertit tous les constructeurs automobiles au moteur électrique et le monde fut beau et propre. 

Le septième jour, assis près de Fukushima, les pied dans l’eau radioactive, Dieu s’ennuyait. Il vit passer une petite fille malade traînant une poussette cassée dans laquelle dormait une jolie poupée calcinée. Dieu réalisa alors que le monde était imparfait. Alors pour parachever son oeuvre, Dieu conçu la poussette électrique pour que les mamans ne peinent plus en promenant leurs enfants leucémiques dans les forêts de Tchernobyl. 

Et le monde fut enfin parfait.

Court circuit

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Les hypermarchés seraient en plein déclin nous dit-on. Face à la nouvelle concurrence des enseignes bio et des supérettes de proximité, les grandes enseignes ne résisteraient pas.

Il faut avouer que prendre sa voiture pour quelques kilomètres le samedi, la garer sur un parking bondé, chercher un caddie qui roule droit et parcourir d’énormes rayonnages pour trouver du beurre demi-sel, cela peut gâcher un week-end ensoleillé. D’autant que dans ces temples de la consommation, les clients se comportent comme des abrutis, bloquant les allées, fonçant dans les autres personnes, tournant en rond, le téléphone à l’oreille et tentant de vous gratter pour passer plus vite à la caisse.

La scannette permet d’échapper aux caisses, supprimant au passage des emplois mais honnêtement, la méthode me gave car il faut penser à effectuer le travail de l’employé chômeur à chaque article. Ma femme adore.

Existe-t-il des solutions alternatives aux temples de la consommation ?

Oui bien entendu. Les drives par exemple, vous êtes toujours obligé de prendre la voiture mais la commande se fait sur Internet au préalable. Moins de bousculade mais au final pas de vrai gain de temps. Il faut patienter dans le froid que l’employé esclave livre les sacs et souvent, même si votre liste de course standard a été enregistrée sur le portail, les produits n’étant pas toujours disponibles, vous perdez pas mal de temps à trouver un de substitution. La méthode manque de diversité et vous finissez par manger toujours la même chose. De plus, les grandes enseignes ne proposent qu’une petite sélection de produits dans leur catalogue. J’ai testé plusieurs drives, je ne suis pas convaincu même si parfois cela dépanne.

ll y a également la livraison à domicile, basée sur le même principe, des courses commandées sur Internet et une livraison à la porte. C’est généralement un peu plus cher, pas vraiment plus écolo et cela possède les mêmes inconvénients que le drive en terme de choix de produits.

Sinon, vous pouvez faire vos courses près de chez vous : le pain chez le boulanger, la viande chez le boucher, les fruits et légumes au marché et le reste dans les supérettes de proximité.

J’ai de la chance, dans ma rue, nous trouvons aujourd’hui trois de ces épiceries ‘fines’ qui servent également de point relais coli et dealer local. Elles sont ouvertes tôt le matin jusque tard le soir et même les week-ends ainsi que jours fériés. Je peux, panier à la main, aller faire mes courses à pied tous les jours. Que demande le peuple ?

Des courses de vin, bières, sodas, chips, biscuits et herbe afghane. Nous avons des épiceries mais nous ne trouvons rien à manger dedans et pour aggraver leur cas, elles se fournissent dans les hypers où je peux aller moi aussi faire mes courses pour moins cher évidemment.

En Italie, au Portugal, en Espagne et dans les grandes villes françaises, ces petites boutiques exiguës proposent de tout, viande, fromage, conserves, pain, fruits et légumes à deux pas de chez vous à des prix raisonnables, mais chez moi, on ne trouve que des chips et de la bière venues d’un supermarché voisin.

Alors où faire mes courses ? Je me rends dans un petit supermarché, pas trop loin de chez moi mais pas assez près pour me passer de la voiture, un magasin où le choix est très limité, où les dates de péremption sont à surveiller de très près mais où je boucle mes achats hebdomadaires en moins de trois quarts d’heure chrono. La quête des produits locaux et bio relève de l’aventure niveau dix pour un paladin, un magicien et deux guerriers, mais dans l’ensemble l’impact carbone n’est pas si important que ça. Il y a les quasi inévitables emballages bien entendu, le transport, mais ça pourrait être pire. Je pourrais prendre mon vélo avec un remorque accrochée à l’arrière pour faire ces courses, mais je ne vois pas où je garerais mon attelage et étant donné la configuration des pistes cyclables pour y aller, je préfère la voiture.


Gamin j’allais chercher le lait et les œufs à la ferme. Au marché le samedi, nous achetions les légumes, le pain au village et pour le reste, c’était l’épicier qui nous livrait. Nous consommions très peu de produits préparés mais ma mère était femme au foyer. Aujourd’hui nous n’avons (prenons) plus le temps de cuisiner. Nous sommes trop pris par les vidéos de chatons sur Youtube, explosant doublement notre bilan carbone.

Et vous ?

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C’est amusant, j’ai comme l’impression que les médias se répètent sans cesse : « Le mois de juillet le plus chaud », « Une année record », « Deux canicules en un mois », « La planète se réchauffe », « Les glaciers reculent », « La banquise a déjà fondu », « Djakarta sous les eaux », « Record de pollution », « Tornade sur le Luxembourg »…

Pendant ce temps Donald veut racheter le Groenland, Michel se moque de Greta et Emmanuel part en vacances.

Soudain certains s’inquiètent de l’empreinte énergétique d’Internet, se lamentent sur les incendies de forêt et s’étonnent de tous ces phénomènes météorologiques violents.

Oui la planète se réchauffe, ce n’est pas faute de l’avoir dit et écrit, et oui c’est de notre faute. Oui les phénomènes extrêmes sont en augmentation et oui nous allons régulièrement battre de nouveaux records de température et manquer d’eau.

Alors dépêchons-nous de visiter le Pole Nord avant qu’il ne fonde, d’installer la climatisation dans nos maisons, de creuser une piscine dans le jardin et de rouler en voiture électrique.

Nous avons encore une chance de calmer l’embolie climatique, mais nous devons nous dépêcher. Si nous ratons le coche, ce ne sera pas un degré de plus, mais deux, trois, quatre peut-être que notre atmosphère gagnera en moyenne d’ici la fin du siècle.

Vous avez une idée des dégâts que cela occasionnera ? Regardez déjà ce qui se passe avec un degré de plus actuellement. Ce sera bien pire.

En attendant que nos hommes politiques cessent de penser à leur réélection, au PIB, aux entreprises du CAC 40 et qu’ils prennent enfin de réelles mesures contre le réchauffement climatique, moi que puis-je faire ?

Même si c’est une goutte dans l’eau, je vais : ne pas installer de climatisation dans la maison, ne pas changer de voiture tant qu’elle roule, ne pas prendre l’avion, baisser le thermostat du chauffage à 17 C, prendre moins de douches quitte à ne pas sentir la rose, acheter local et bio tant qu’à faire, me déplacer le plus souvent possible à vélo, sinon en transports en commun ou à pied, cesser de perdre du temps sur Internet à regarder des vidéos de chatons, ne pas remplacer mon smartphone tant qu’il fonctionne, manger moins de viande, acheter moins d’objets non indispensables, voter écologiste à chaque élection et continuer de poster ce genre de billets pour vous demander : Et vous ? Qu’allez-vous faire ?

Eco nar

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Je vais vous parler d’un nouveau concept tirant parti de l’écologie et de la connerie. 

Les municipalités incitent de plus en plus les citadins à utiliser des bicyclettes pour se rendre au travail. Certaines proposent même à leurs employés une prime vélo afin de les motiver un peu plus. 

Jusque là tout va bien. Elles organisent également des manifestations pour sensibiliser les gens à la pollution, à la circulation écologique, à la sécurité à vélo, allant jusqu’à réviser les deux roues des administrés gratuitement.

Franchement c’est beau. Les bobos sont à la fête, et la course à l’entreprise qui fera le plus de kilomètres à vélo en un mois est lancée. Youpi ! Pour fêter l’événement, on affiche, on placarde, on mail, on plastronne « Venez à vélo ». 

C’est là, que tout doucement ils commencent à me gonfler. « Inscris-toi, c’est important, faut venir à vélo au travail. ». Je viens au travail tous les jours à vélo, je me déplace à vélo le plus souvent possible, sinon je marche ou j’emprunte les transports en communs ok ? Je n’ai pas eu besoin d’une grande messe pour développer ma conscience écologique. 

Mon refus de participer au grand concours agace. Mais passons, je ne suis pas un bobo communautaire, c’est ainsi. 

Pour promouvoir le vélo, le transport écolo, quoi de mieux, outre une communication agressive, que des petits gadgets à ramener chez soi : une mini plaque minéralogique, une pince à vélo brassard jaune auto enroulante, des petites lumières rouge et blanches clignotantes. 

Une plaque en aluminium chromée (le top de la consommation électrique), un machin en matériaux divers non recyclables (formidable pour le tri sélectif), des trucs électroniques avec des piles bouton au mercure, des LED et un petit circuit RLC (inutile, moche, polluant)… Les gadgets c’est sympas, mais question écologie ils ont totalement loupé leur communication les bobos. Car ils en ont donné des tonnes de ces conneries inutiles qui finiront à la poubelle ou dans la chambre du gamin, même moi j’en ai trouvé sur mon bureau au travail sans avoir participé à leur farce écologique.

Oui c’est bien de se déplacer à vélo, d’avoir une bicyclette en bon état pour rouler, d’être équipé d’un casque, d’un gilet et de lumières pour augmenter sa survie en milieu hostile. Mais ce n’est pas en distribuant des gadgets non recyclables que l’on incitera les gros cons roulant en SUV à se mettre à la petite reine. Cet l’argent gâché en com aurait pu être investi dans une étude raisonnée des pistes cyclables. Car c’est bien de promouvoir, encore faut-il pouvoir circuler en toute sécurité.

Coup de pompe

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Le carburant va augmenter pour inciter à moins polluer.

Bravo ! J’approuve des deux mains (il faut dire je vais à vélo au travail, ça aide à défendre les idées écolos).

Donc l’état s’est enfin décidé à sanctionner les pollueurs, quel courage ! Nous allons revenir rapidement, grâce à cette brillante initiative, à une stabilisation des températures du globe après de vaines tentatives pour contrer le réchauffement climatique.

Mais qu’entends-je ? L’état va également inciter les employeurs à indemniser leurs employés qui roulent en voiture pour venir au travail, il y aura des chèques énergie pour les plus démunis et des primes pour acheter de nouveaux véhicules ?

Là, je l’avoue, je ne comprends plus. Donc, on augmente le prix du carburant et on aide à le brûler, c’est ça l’idée ?

Attention, une grosse partie sera payée par les employeurs, car en France nous avons assez peu de pauvres qui roulent en voiture ou qui connaissent les subtilités des chèques énergie, et de toute façon une bonne partie crève de froid dans des tentes au bord de la route ou meurt broyée sous les décombres d’immeubles insalubres.

Donc on augmente le prix du carburant, une bonne affaire pour les caisses de l’état providence qui va certainement réinjecter cet argent le développement durable, on demande aux entreprises de payer une partie de la facture, on s’offre cinq nouveaux EPR et on affiche une belle conscience écologique.

Comme la colère gronde, pour étouffer le mécontentement, Jupiter glorifie le passé militaire d’un général quelque peu controversé. Le tour est joué. La polémique se déplace ailleurs.

Suis-je une bûche en politique ? Serions-nous manipulés ou bien nos gouvernants feraient-ils n’importe quoi ?

Je vais acheter un bonnet rouge, accrocher mon gilet jaune à l’arrière du vélo et partir chaque matin, ainsi affublé, pour aller travailler sur un poste qui bientôt n’existera plus. C’est vrai, plus de réchauffement climatique, donc plus besoin de météorologues après tout…

La planète se réchauffe, vous en êtes conscient ? Nous en sommes tous responsables, ça aussi vous en êtes conscient ? Votre discours, je le connais, « ce sont toujours les mêmes qui payent », « il faut bien que nous allions au travail gagner notre vie », c’est vrai, mais c’est aussi notre responsabilité d’essayer de limiter la casse. Covoiturez, prenez le train, venez à vélo, limitez vos déplacement en avion, chauffez moins, surfez moins, consommez moins, arrêtez de demander des livraisons pour le lendemain.

Les mesures du gouvernement me laissent septique, samedi je ne serais pas sur la barricades à brûler des pneus dégageant un peu plus de CO² dans l’atmosphère.

Et si samedi, personne ne roulait, une journée morte, sans voiture, que des piétons et des vélos, même avec des gilets jaunes sur le dos si ça vous fait plaisir ? Ce serait une belle manifestation, une manifestation pour une cause juste, la sauvegarde de notre planète, pas celle de notre pouvoir d’achat.

Trique

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Certains matins, en me rendant au travail, je me fais doubler sur la piste cyclable par un drôle d’engin : deux pneus de trial, une selle, deux pédales, une batterie, c’est un vélo électrique. Le bolide silencieux me dépasse à trente kilomètres heure sur une chaussée de deux mètres de large, sans me prévenir, un écart et nous sommes morts.

La solution planétaire au réchauffement climatique viendra par la trique, je veux dire par l’électrique. C’est du moins ce que nous promet Elon Musk qui va licencier plein de gens parce qu’il perd de sous (le pauvre). Nicolas (pas le petit teigneux), l’autre, le petit acheté avec une boite de macros, lui aussi croit à la fée trique, d’ailleurs des coups nous nous en prenons plein en ce moment. D’autres ont la trique en s’offrant un Tesla : « Je roule vite et longtemps mais je suis propre. ».

Justement, en parlant de propreté, la trique est-elle propre ? La trique ne vient pas toute seule, sauf lors des orages, il est nécessaire de la produire, de la conserver (beaucoup plus dur), et pas à la force du poignet désolé, sinon ce serait une toute petite trique. Il faut du porn, du lourd. Et ce n’est pas avec trois ailettes et deux panneaux que ça va monter en puissance, faut du bon porn radioactif, du Fessenheim.

La trique en voiture je peux encore comprendre, mais rouler sa trique à pédale, un peu moins, surtout juché sur un SUV à deux roues. La pédale, ça ne donne pas la trique certes, mais cela permet d’être propre, de perdre quelques kilos superflus et de ne produire que du méthane les mauvais jours.

Certains me rétorqueront à raison, que la trique à pédale est un moindre mal plutôt qu’un SUV diesel, oui. Mais non. Car une pédale à trique roule trop vite, beaucoup trop vite et croyez moi, question vitesse à pédale, je suis la reine. La trique à pédale est juste un effet de mode, un nouveau créneau commercial, un moyen de se donner bonne conscience, un truc de bobo et de feignants.

Au bout du compte, la chose pollue indirectement et reste très dangereuse sur la route. Pédalez plus vite, vous perdrez des calories superflues, deviendrez plus léger et irez encore plus vite, sans parler des effets à long terme sur votre facture de trique.