Prison ferme

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Il semblerait que la justice ne soit plus contrôlée partout par le pouvoir. Il semblerait que les hommes politiques de tous bords doivent aujourd’hui rendre comptes de leurs actes.

Un ancien président en fait actuellement les frais et une partie de la classe politique s’indigne de cet acharnement juridique sur cet homme si respectable. On ménage même les juges. Une extrémiste qui risque également gros, s’emporte contre la méchante justice, elle qui critiquait il n’y a pas si longtemps, l’impunité des politiques.

C’est vrai, que fut une époque, bénie pour certains, il était communément admis de recevoir des diamants de la part d’un dictateur sans que cela ne fasse grand scandale. Un président pouvait mettre sur écoute ses détracteurs sans l’avis d’un juge. Il était normal de mentir sur l’avancée d’un nuage radioactif, d’échapper à toutes poursuites dans une affaire d’avions renifleurs, de ne pas être jugé responsable dans un scandale de sang contaminé.

Le temps de la justice est très long. Des années d’enquête, d’audition, de jugement, d’appel pour arriver souvent à un non lieu ou le décès de l’accusé. Plusieurs présidents se sont tirés à bon compte des affaires qui ternissaient leur image de président de la république. L’un d’entre eux a eu moins de chance, après un bracelet il a écopé de la période. Ceci dit il trainait quand même pas mal de casseroles derrière lui…

On pourrait espérer qu’avec le premier emprisonnement d’un ancien président de la république, le monde politique français devienne moins opaque, que les malversations, pots de vins et magouilles en tout genres soient jugés sévèrement et les responsables condamnés. Il y aura peut-être un peu plus de transparence au pouvoir et nos gouvernants regagneront jour qui sait la confiance des électeurs.

A l’heure où je publie ce billet, le bonhomme est sorti de prison et n’aura fait que vingt jours de mitard accompagné par deux gardes du corps, mais il pourrait bien y retourner.

Le prix de la pellicule

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(CC0) libre d’utilisation

De nos jours, sans doute à cause de la profusion d’images sur Internet et de la démocratisation des smartphones, les gens ont oublié le prix de la pellicule.

Je veux parler de la valeur d’une photographie. 99% des gens prennent des images et les partagent aussitôt sur le web sans se poser de questions. Ils estiment donc naturellement qu’une image n’a pas de valeur et qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent d’un cliché disponible sur la toile.

Oui mais non. Sans entrer dans le détail des licences, les images ne sont pas toutes libres de droits. Par exemple, mes photographies sont sous copyright, tout droits réservés, c’est à dire que personne n’a l’autorisation de les utiliser sans mon consentement. Enfin, pas pour toutes, celles que je fais pour des associations ou des concerts sont un peu moins protégées.

J’ai eu, à plusieurs reprises, la désagréable surprise de découvrir que des journaux s’étaient appropriés mon travail sans en demander l’autorisation et d’en faire un usage commercial. J’avoue que c’est à la fois flatteur et énervant. Mais voilà, ce sont mes photos.

Vous trouvez que je me prends pour une diva, un artiste ? Je ne pense pas, ou alors je n’en ai pas conscience. Je considère légitiment les clichés que je réalise comme ma propriété. Parce que les photographies que je prends ne sont pas des instantanés sortis d’un smartphone. Elles sont le fruit d’un vrai travail.

J’utilise du matériel professionnel (faute d’en être un), histoire de proposer des images relativement qualitatives. Je ne shoote pas au petit bonheur la chance et je recherche à d’obtenir un résultat lorsque j’appuie sur le déclencheur. Je sélectionne les clichés que je vais publier, je n’en conserve généralement qu’une toute petite partie. Ensuite je travaille ces images pour les rendre plus percutantes.

Je passe généralement une matinée à trier et développer les photos après un concert et si elles sont publiées le jour même, c’est que j’ai commencé à travailler dès huit heures du matin après quelques heures de sommeil. Et si j’ai traité une image en noir et blanc, ce n’est pas pour la ressortir à la demande en couleur. C’est un choix ‘artistique’.

Alors je veux bien que l’on utilise mes photographies, cela me fait d’ailleurs toujours plaisir et cela flatte mon égo, mais à condition de m’en demander l’autorisation, de me citer et de ne pas modifier les images. C’est pas une question d’argent, je n’ai jamais monétisé mes images malgré quelques rares propositions, c’est juste une question de respect et de reconnaissance du travail réalisé.

J’avoue que ces derniers temps, la tendance s’améliore. J’ai été contacté à plusieurs reprises pour demander l’autorisation d’utiliser mes clichés. Pour une manifestation sur les flippers, pour un concert et pour une exposition autour de l’astronomie.

La rançon de la gloire

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Fin octobre j’ai assisté à deux concerts. Celui de HamaSaari au P8 à Karlsruhe et celui de Mystery Chez Paulette à Pagney derrière Barine. Et j’ai eu le bonheur d’être accrédité photo pour les deux dates.

Bien souvent je publie les photos dans la plus grande indifférence générale sur ma page Facebook Chroniques en Images. Mais cette fois ci, les publications ont été abondamment relayées par les groupes ainsi que par l’association ArpegiA et j’ai eu de nombreux retours. 

Du coup, le blog a connu une petite effervescence à laquelle je n’étais plus habitué depuis des années et lorsque j’ai publié les live reports, mon audimat a littéralement explosé, je veux dire par là que je suis passé de vingt à soixante, Louis quatre-vingt et enfin trois-cent visiteurs quotidiens, presque au niveau de la grande époque du magazine Neoprog.

Étrangement, la chaîne YouTube n’a pas bénéficié de cette courte euphorie médiatique pas plus que mon compte Flickr de photographie de concert. D’ailleurs la chaîne Chroniques en Images est en pleine Bérézina avec des vidéos qui dépassent péniblement les cinquante vues, à croire que pour me vendre, je devrais me prostituer à parler de groupes main stream. 

J’ai bien conscience que cette notoriété ne fera pas long feu mais cela fait quand même plaisir d’assister à un pic de visites qui n’est pas généré par un bot russe qui va spammer tous les commentaires du blog.

Cerise sur le gâteau, le samedi, pour conclure en beauté, une photo de paysage corse, a connu elle aussi son petit moment de gloire sur Flickr.

Ce qui va être nettement plus difficile, ce sera la redescente après ce shoot de gloire, d’autant qu’en ce moment ce n’est pas la grande forme.

J’ai bien peur d’être avide de reconnaissance, de notoriété même si j’ai du mal à le reconnaître. Quoiqu’il en soit, merci d’être passé lire le blog et n’hésitez pas à revenir.

Injoignable

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Il n’y a pas si longtemps, la copine d’un ami a essayé de me contacter pour obtenir des photos de concert en plein format pour lui faire un cadeau. 

Ne pouvant demander mes coordonnées au gars en question, puisque c’était une surprise, elle a tenté de me joindre via les réseaux sociaux, mais sans succès.

Pourtant je suis présent sur de nombreux réseaux sociaux : Facebook, Instagram, Mastodon, Blue Sky, WhatsApp, Messenger et trois Flickr, oui trois… J’ai également trois sites web et quatre adresses email. Si avec ça je ne suis pas joignable…

En réalité, j’ai tout fait pour que l’on ne puisse pas me contacter. Sur les sites web, mon téléphone et mon adresse email ne figurent nulle part et je n’ai pas installé de formulaire pour me contacter. Tout au plus est-il possible de poster un commentaire sur mes deux pages WordPress.

Sur la page Facebook, j’ai supprimé le bouton contacter, sur Flickr il faut disposer d’un compte pour pouvoir contacter quelqu’un et les réseaux Mastodon et Blue Sky restent tout de même assez confidentiels pour que peu de personnes me recherchent dessus.

Je ne suis pas totalement invisible, par contre je suis relativement injoignable. Et c’est volontaire.

Lorsque le webzine Neoprog existait encore, je recevais de nombreuses sollicitations par mail, messages et SMS pour me proposer des albums, des interviews, des concerts ou même me demander des informations afin d’organiser une tournée en France. Ça n’arrêtait pas. Alors j’ai décidé de disparaître, histoire de ne plus être sollicité.

Malgré ces mesures radicales, je reçois toujours quelques demandes, mais cela n’a rien de comparable avec la grande époque. D’ailleurs ça me manque presque, j’avais l’impression d’être important… Bref passons… Certaines promotions arrivent encore directement par la Poste mais elles sont de plus en plus rares, d’autres par mail et le plus souvent dans les commentaires des réseaux sociaux et de WordPress. Cela ne représente plus qu’une sollicitation par mois au maximum à laquelle je réponds toujours poliment mais fermement pas ‘non merci’. 

Dernièrement un groupe de prog d’Amérique du Sud a réussi à me contacter sur Flickr et sur le blog pour m’inviter à écouter sa musique. Ils devaient être désespérés. 

Tout ça pour dire que si vous avez essayé de me contacter un jour ou l’autre sans succès, ne vous en voulez pas, je travaille activement à ce que ce soit difficile. Je ne chronique pas de promotion, je ne fais plus d’interview, je ne me rends qu’aux concerts qui m’intéressent et je demande tout seul mes accréditations photos. Cela nuit certainement à ma visibilité sur la toile mais est-ce bien important ?

Quant aux copines qui veulent imprimer des images que j’ai photographié, je leur rappelle tout de même que tous mes clichés sont sous copyright et que donc interdits de reproduction, modification, utilisation, sans une autorisation expresse de ma part pour les utiliser, surtout lorsqu’on les re cadre pour couper la signature. Vilaine fifille !

En Maillot de bain

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Pendant les vacances, notre choix de location se porte presque exclusivement sur des logements à proximité de la mer, genre à cinq minutes à pied du sable fin.

Nous adorons nous baigner après une longue promenade et nous détestons rester sur le sable à griller comme des sardines. Nous allons à la plage, posons nos affaires, plongeons dans l’eau et lorsque nous nous sommes rafraîchis, nous sortons de l’eau, reprenons nos affaires et rentrons chez nous. 

Du coup nous allons à la plage pieds nus, vêtus d’un teeshirt et d’un maillot de bain, les clés à la main.

Cette année n’a pas fait exception. Une petite route goudronnée nous conduisait tout droit à une charmante plage peu fréquentée du golfe de Saint-Florent en Corse.

Après notre randonnée matinale et notre balade de milieu d’après-midi, nous allions  toujours piquer une tête dans la grande bleue parce, lorsque le mercure atteint les trente degrés, plonger dans l’eau est un réel bonheur.

Le second jour des vacances, après une virée au Cap Corse, nous nous sommes changés pour courir à la plage. Il était dix-heures passées, la plage était quasi déserte, mais qu’importe. L’eau était délicieusement bonne et après le soleil brulant de la journée, cela faisait un bien fou.

Après la baignade, pieds nus, en maillot et trempés, nous sommes revenus vers la maison de vacances où nous allions pouvoir nous doucher et nous habiller plus chaudement. 

C’est en glissant la clé ornée d’un ironique trèfle à quatre feuilles dans la serrure, que nos problèmes ont commencé. La clé de l’appartement tournait à vide. Après plusieurs tentatives, il a bien fallu se rendre à l’évidence, la serrure avait rendue l’âme.

Il était dix-neuf heures passées. Nous étions dehors en maillots de bain humides. Nous ne disposions pas des coordonnées du propriétaire. Nous n’avions pas de téléphone, pas les clés de la voiture, pas de vêtements et nous étions enfermés dehors. 

Evidemment nous avions pensé, avant de partir, à bien fermer les fenêtres, clore les volets et comme de bien entendu, l’appartement ne possédait qu’une seule porte d’entrée. Il nous était techniquement impossible de nous glisser à l’intérieur de la maison sans fracturer une porte fenêtre.

Je suis donc parti, juste vêtu d’un caleçon de bain et d’un teeshirt, en quête de la propriétaire qui gère un domaine viticole un peu plus haut. 

C’est dans ces moments là que l’on goûte tout le charme des vêtements secs et des chaussures. Parce que pieds nus sur des gravillons, en slip de bain mouillé au soleil couchant, même en Corse en septembre, cela n’est guère confortable.

La boutique de vente du domaine était fermée à cette heure là mais j’ai tout de même tenté ma chance en appuyant sur la sonnette. Et là miracle, la propriétaire est apparue à une fenêtre à l’étage quelques secondes plus tard. Nous rejouions la grande scène de Roméo et Juliette.

La dame d’un certain âge est descendue à notre secours avec un second jeu de clés qui s’est avéré aussi inutile que le premier. Elle a alors contacté au téléphone son bricoleur attitré qui gère les petits travaux dans ses résidences. L’homme est arrivé quelques minutes plus tard et a réussi à ouvrir la porte comme un serrurier professionnel. 

Nous étions sauvés ! Pendant que nous prenions une douche chaude et enfilions enfin des vêtements secs plus adaptés à la fraîcheur du soir, il a remplacé la serrure défaillante avant de nous laisser profiter de la soirée à l’intérieur de la location.

Evidemment avec tout ça j’ai loupé un magnifique coucher de soleil sur la plage mais comme la journée avait été bien remplie avec une randonnée pédestre le matin, la visite d’un village l’après-midi et deux baignades, ça n’était pas si grave.

Saint-Florent

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Il y a des années de cela, nous avions entrepris en plein mois d’Août un tour de Corse en camping avec celle qui allait devenir mon épouse. 

C’était notre second voyage sur l’île de beauté. Une longue traversée en bateau de nuit, une vieille voiture, une tente canadienne, un réchaud, deux sacs de couchages, des Bolino, nous étions partis d’Ajaccio pour remonter la côte Ouest, Porto, Calvi, Saint-Florent, Bastia…

Plus de trente ans plus tard, nous sommes revenus pour la première fois à Saint-Florent, après de nombreux séjours en Corse. Cette fois, c’était en avion, avec voiture de location, un appartement confortable en bord de mer, de la Copa, du Bruccio, quelques bières corses, bref un tout autre standing. 

Nous nous souvenions de Saint-Florent comme d’un charmant village en bord de mer avec ses embarcations de pêche, sa citadelle et ses maisons colorées. 

Lorsque nous avons arpenté les ruelles de la ville, peu après notre installation, nous n’avons rien reconnu, si ce n’est l’antique citadelle. 

Des hôtels avaient poussé un peu partout autour du vieux village et un gigantesque port avait remplacé la petite digue de pierre qui abritait quelques embarcations. Les rues s’étaient remplies de boutiques et de restaurants à touristes et le désert des Agriates, paradis sauvage à l’ouest du village, était devenu le repère des 4×4 pour touristes et des hors bords déversant sur les plages leurs hordes de maillots de bains empestant l’ambre solaire.

Le golfe est toujours magnifique et le côté Est reste relativement épargné par le tourisme de masse. Par chance, c’est là que nous avions trouvé notre logement.

Cela ne nous a pas empêché de passer de belles vacances au bord de l’eau avec quelques escapades au cap Corse, à Corte et même dans le désert des Agriates, mais sans 4×4 ni hors bord, avec nos pieds et avec un bateau qui nous a déposé à la plage du Lotu.

N’empêche, c’était mieux dans nos souvenirs.

Des murs de paraffine

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Dans mon enfance, la confiture ne s’achetait pas dans les rayons de supermarché, elle se cuisinait à partir des fruits récoltés dans le jardin et dans la nature. Comme nous n’avions pas de potager contrairement à nos voisins à qui nous volions des fraises et des framboises pendant la nuit, c’est à la campagne que nous trouvions notre bonheur.

A la fin du mois d’août, nous partions à vélo avec ma mère et mes frères dans les chemins creux de Bretagne cueillir les mûres. Un pochon plastique Codec dans une main, les deux pieds fermement plantés dans le talus, nous ramassions les fruits noirs gorgés de pluie et de soleil.

Nous en mangions sans doute autant que nous en récoltions. Nos mains et nos langues étaient maculées du jus des fruits mûrs et nos vêtements couverts d’épines de ronces.

Lorsque les sacs menaçaient de craquer, nous repartions lourdement chargés vers la maison. Il n’était d’ailleurs pas rare qu’un des pochons ne résiste pas au transport ou au frottement des rayons de la roue du vélo contre le plastique distendu.

Ma mère achetait des kilos de sucre à la supérette Codex du village puis faisait cuire les fruits dans une gigantesque cocotte qui servait d’ordinaire à gaver ses quatre garçons tout le temps affamés. 

Après quelques minutes de cuisson, le parfum sucré des fruits se répandait dans la maison, invitant à la dégustation de la confiture encore chaude. Ma mère remplissait alors de grands pots d’un kilo à la louche de mélasse violette encore bouillante et les scellait avec une épaisse couche de paraffine.

Après des heures de travail, notre réserve de confiture était fin prête pour l’hiver et je pouvais enfin m’armer d’un cuillère pour nettoyer consciencieusement la marmite encore tiède. C’était le privilège du petit dernier.

La trentaine kilos de confiture de mûres ne passerait pas l’hiver et les quatre garçons finiraient pas engloutir des tartines au beurre salé en attendant le retour de l’automne et la nouvelle récolte de fruits.

Vous souvenez-vous de la crise du sucre en 1974 ? Les prix avaient flambé et la pénurie artificiellement entretenue par les spéculateurs. Cette année là, avant le mois de décembre, il ne nous restait plus un seul pot en réserve, nous n’avions pas eu les moyens d’acheter assez de sucre.

Aujourd’hui encore, nous perpétuons cette tradition en Alsace, avec des figues, des groseilles, de la rhubarbe du jardin, mais en moindre quantité, nous ne sommes plus que deux à tartiner nos baguettes de confiture.

La passion selon JC

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Cornelis Engelbrechts. 1468-1533. Leyde. La Passion du Christ. vers 1515. Clermont Ferrand. Musée des Beaux Art. Maniérisme gothique.

Un jour, une amie m’a demandé pourquoi je passais mes nuits à photographier des étoiles que d’autres avaient déjà capturées de bien plus belle manière. Sa question était formulée de façon nettement plus directe, mais c’était l’idée.

Cette question s’applique en réalité à tous mes loisirs et ceux de mon épouse. Pourquoi s’offrir du matériel photo pour réaliser des clichés sans grand intérêt ? Pourquoi accumuler des heures d’images que le télescope Hubble a magnifiquement immortalisé ? Pourquoi parler d’albums que d’autres ont déjà chroniqué ? Pourquoi jouer des œuvres au piano et au violoncelle que des artistes professionnels interprètent superbement ? À quoi tout cela rime-t-il ?

À meubler le temps libre, à dépenser la paye ? À la place nous pourrions soigner notre jardin, briquer l’intérieur de la maison, faire du sport, manger dans des restaurants étoilés, passer des vacances dans un club à Ibiza, découvrir le monde, faire du shopping, rouler dans une grosse voiture… Mais non. Cela ne nous attire pas.

Nous sommes des passionnés. Une forme aiguë de névrose qui touche une petite portion de la population. 

Je connais des personnes qui ne sont pas atteintes de cette maladie. Elles travaillent, font des enfants, passent des heures en repas de famille, partent en vacances dans des clubs où elles n’ont rien à gérer, dorment sur des transats à la plage, ne s’intéressent à rien en particulier, restent politiquement correctes, aiment le confort et l’argent. À l’exact opposé de mes aspirations.

Les passionnés sont de grands enfants qui se distraient avec des jouets improbables. Ils sont souvent perçus comme des François Pignon en puissance par ceux qui ne s’intéressent pas à leur domaine de prédilection. Des incompris souvent moqués qui pourtant occupent leur temps libre sans trop s’abrutir sur Internet ou devant la télévision.

Quelques uns d’entre eux atteignent l’excellence et même dépassent les compétences de certains professionnels, ceux qui vivent de leur passion. Une petite poignée d’entre eux sont reconnus dans leur univers pour leur savoir et leurs compétences.

Bon d’accord, ce n’est pas mon cas, n’empêche, je suis un passionné.

Déménagements

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Mes deux garçons ont eu la bonne idée de déménager à peu près au même moment. L’un revenait de Lyon pour s’installer chez ses parents, l’autre quittait son studio près de chez nous pour se mettre en colocation à peine plus loin.

Étrangement, c’est le déménagement lyonnais qui a posé le moins de problème. Une allez-retour Strasbourg Lyon dans la journée en camionnette louée chez Leclerc et l’affaire fut réglée. Je reconnais que la journée fut fatigante et que mon fils devra encore retourner à Lyon pour un rapide ménage et l’état des lieux et passer un jour à la déchèterie vider les meubles qu’il doit jeter à la déchèterie. Mais ce fut bien plus simple que le second déménagement.

Déjà mon ainé a nettement plus d’affaires que le petit dernier et est bordélique. Initialement je ne devais rien faire, mon garçon gérait tout avec huit copains et le père de son futur colocataire le samedi en camionnette. 

En réalité, le dimanche midi il m’a appelé à l’aide. Samedi ils n’avaient déménagé que l’appartement son copain en une journée et d’après les échos que j’en ai eu, ce fut un véritable chaos.

Mais dimanche nous n’étions plus que quatre avec une voiture et une remorque… Tout le mobilier de mon fils restait à démonter, à descendre du second étage avec un ascenseur en panne et à transporter sur cinquante mètres pour charger la remorque. Ouille !

Une fois le plus gros enlevé, restaient plein de merdouilles très sales à enlever et un apparement digne d’une porcherie à nettoyer. L’impression 3D c’est sympa mais la résine, ça dégueulasse vraiment tout.

Vaisselle d’un mois pas faite, lavabo bouché, traces sur les murs, résine sur le carrelage, l’horreur ! J’aurais bien laissé mon aîné dans son bazar mais nous nous sommes portés caution pour la location de son appartement, alors voilà, pas le choix.

La salle de bain de six mètres carrés nous a demandé cinq heures de nettoyage. C’est là que résidaient ses trois  imprimantes 3D dont j’ai bien profité. La pièce principale a nécessité le double de temps pour devenir presque acceptable et nous avons dû faire plusieurs aller retours dans son nouveau logement pour évacuer ses dernières affaires.

Nous arrivons au bout du chantier. Il reste plus que le balcon à nettoyer, des carrés d’isolation phonique à détacher des murs et quelques finitions avant de rendre le clés.

Après cela nous pourrons partir une semaine en vacances en Corse, sans nos enfants, avec une seule valise de dix kilos et dans un appartement en bord de mer où le ménage est compris dans le prix de la location.

Je pense que c’est mérité.

Chroniques de la Lune Noire

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Le samedi 23 août 2025, un phénomène astronomique, qui ne se produit que tous les trente-trois mois, venait de survenir : la Lune Noire. Un évènement unique en son genre abondamment relayé par la presse : TF1, le Télégramme, Le Figaro et j’en passe.

La Lune Noire annonçait-elle la fin du monde, l’extinction de l’humanité, le réveil des loups garous ? Si vous vouliez le savoir, il fallait lire l’article.

Grace à la Lune Noire vous alliez enfin pouvoir admirer la Voie Lactée en sortant un peu des zones urbaines. Oui parce que c’est bien connu, la Voie Lactée, on ne peut la regarder qu’un jour tous les trente-trois mois…

Mais qu’ai-je donc admiré lundi dernier moi ? Ce truc laiteux partant de la constellation de Persée pour allez se noyer au Sud près du Sagittaire. Sans doute une très grosse traînée d’avion.

La Lune Noire est la dernière trouvaille des médias en manque d’articles pour remplir quelques lignes avec un titre racoleur. Super Lune, Lune Rousse, Lune de Sang, Lune Noire… Vous l’avez-vu ma Lune ?

La Lune Noire n’est que une nouvelle Lune. D’ailleurs le terme Lune Noire n’est pas une dénomination astronomique. La nouvelle Lune se produit tous les 29,5 jours. Et oui, sans surprise, on voit mieux la Voie Lactée et les étoiles les nuits de pleine lune, lorsqu’il fait bien noir.

Les médias sont débiles, mais les gens le sont plus encore (désolé les gens, mais c’est tellement vrai). Lors d’une grande panne de courant à New-York, les ricains ont appelé Police Secours pour signaler une étrange bande laiteuse dans le ciel nocturne. C’était la Voie Lactée…

J’attends avec impatience l’article de presse qui écrira qu’il fait jour en plein jour, vers midi, on appellera ça le Soleil Jaune. Un phénomène qui ne se produit qu’une fois par jour.

En attendant, dimanche 7 septembre à partir de 20h00 en Alsace, à l’horizon Est, la Lune se lèvera complètement éclipsée, un événement à ne pas manquer si vous avez l’occasion de mettre le nez dehors. Celui-ci ne se produit pas tous les jours.