Hypno5e – Sheol

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Un samedi après-midi ensoleillé, alors que le groupe français Hypno5e allait se produire à la Laiterie, j’ai téléchargé leur dernier album Sheol avant d’aller au concert, histoire de mieux connaître leur musique.

Je dois une fois encore, la découverte de ce quatuor à Stéphane Gallay qui avait parlé à plusieurs reprises de leurs albums et écrit un live report sur leur passage à Genève. J’avoue que comme lui, je n’étais pas à 100% convaincu par leur musique jusqu’à Sheol, mais un concert de post metal atmosphérique près de la maison, cela ne se refuse pas.

J’ai fait tourner Sheol à plusieurs reprises dans le salon et me suis dit que finalement, la soirée pourrait être plus intéressante que prévue.

Sheol est un album six titres d’un peu plus d’une heure avec trois morceaux de plus douze minutes où se mélangent metal, post-rock, instruments à cordes, extraits audios, growl et chant clair. Un savant mélange de genres et de langues puisque vous pouvez y entendre du français, de l’anglais ainsi que de l’espagnol dans les textes.

Hypno5e joue de contrastes avec leur musique, de l’éthéré au gros poutrage se succèdent comme le chant clair et le growl. Une écriture qui me fait songer parfois aux jeunes années de Haken.

Pour vous donner une petite idée, le titre ‘Sheol’ se joue à la mandoline sur un poème de César Vallejo déclamé en espagnol et se poursuit par une charge de growl et du chant clair mélancolique avant de donner dans le djent post-rock.

Vous me suivez ?

Tant mieux, parce que ‘Tauca’ ressemble à s’y méprendre à du Genesis avec sa guitare acoustique et son chant à la manière d’anasazi. Et puis, il y a des morceaux qui soufflent le chaud et le froid comme ‘The Dreamer and his dream’ qui alterne chant délicat et growl dévastateur. En plus de tous ces mélanges de genres, Hypno5e n’est pas avare de sonorités, instruments classiques, bruitage, extraits de film comme celui des ‘Enfants du Paradis’ ou de poèmes avec ‘Heces’.

Sheol va au-delà du simple album de post-metal. C’est une exploration sonore d’une infinie richesse, cinématique, violente et poétique.

A ma propre surprise, je suis tombé amoureux de cet album et il rentre de ce pas dans mon top 2023. N’hésitez pas à les écouter. Leur discographie est à découvrir sur Bandcamp sans modération, et en live, c’est vraiment excellent.

Le seigneur des Lego

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Mon amour de Tolkien date de mon adolescence. Avant même de succomber aux charmes féminins, je fus séduit par les mots d’un universitaire britannique mort depuis longtemps. Ma première lecture de son œuvre débuta avec le second volume du Simarillion, autant dire que j’ai tout lu à l’envers. J’ai poursuivi avec Le Seigneur des Anneaux, continué avec The Hobbit pour finir par le premier tome de la mythologie. 

Bien évidemment je parle elfique couramment ainsi que quelques mots de langue des nains. Lorsque Peter Jackson a sorti sa trilogie puis The Hobbit, je suis allé au cinéma à plusieurs reprises dont une fois pour la trilogie complète du Seigneur des Anneaux en version longue.

J’ai joué à Middle Earth avec mes amis rôlistes, dans la peau d’un nain, d’un homme de Numénor et d’un hobbit, je connais des chansons de Tom Bombadil reprises par Sally Oldfield (oui la soeur de Mike), j’ai lu les romans inachevés, bref je suis un nerd tolkiennien.

Les lieux qui m’ont fait le plus rêver en Terres du Milieu sont Rivendell et la cité blanche. 

Et justement, Lego vient de sortir Fondcombe, la dernière demeure des elfes, un set de plus de six mille pièces de soixante-quinze centimètres de long, le truc impossible à caser dans sa maison à moins d’y dédier une pièce.

Tous les personnages principaux de la communauté de l’anneau sont présents sans parler de l’anneau lui-même qui est le héros de l’histoire, des personnages qui peuvent s’asseoir, une première chez Lego.

Évidemment, je l’ai précommandé. Comme si je n’avais pas assez claqué de fric comme ça ces derniers jours (même ma chérie a râlé un peu), mais après tout on n’a qu’une vie, autant en profiter un peu.

Il s’agit du set Lego le plus complexe dans lequel je me sois lancé à ce jour, le plus grand également. D’ailleurs je ne sais vraiment pas où je vais le mettre. J’espère qu’ils n’auront pas l’idée de concevoir Minas Tirith la prochaine fois parce j’aurais du mal à résister à l’appel de l’anneau.

Le diorama propose plusieurs espaces, issus des scènes du film comme Bilbon écrivant son livre, Aragorn et Boromir devant les tronçons de Narsil, la réunion sur de destin de l’anneau avec Elrond, Gandalf, les hobbits, les nains, les elfes, les hommes et le petit bout de ferraille, Arwen flirtant avec l’héritier d’Isildur et d’autres encore. L’architecture elfique façon art nouveau avec ses motifs floraux est très réussie comme les couleurs automnales des arbres. Inutile de vous dire par contre que vous aller détester poser les tuiles du toit du logis, ces briques de 1×1 de toutes les couleurs qui rendent l’ensemble si beau.

Nous avons, mon petit dernier et moi, consacré trois soirées, de 17h à 22h avec une courte pause pour se sustenter en écoutant en boucle le dernier album de Riverside, à assembler les 6167 briques colorées, nous débattant avec les plans, exhumant des sachets les célèbres personnages de la Communauté de l’Anneau, nous arrachant les cheveux sur quelques assemblages plus complexes que les autres.

Le résultat est magnifique ! Le feuillage des arbres, les arabesques art nouveau, les clochetons, les toits recréent l’atmosphère de Fondcombe à la perfection. Il manque juste des petites LED pour éclairer l’ensemble et ce sera parfait. 

Maintenant reste à savoir où installer ce somptueux décor de 75 par 50 cm dans la maison…

Bon, je vous laisse, Lego annonce le Super Destroyer Stellaire de classe Executor pour le 1er mai. Il faut que je trouve vite de la place.

A qui la faute ?

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Quatre amis de longue date partent dans les hautes terres d’Islande pour un week-end. Un trek parfaitement planifié par Armann qui guide des touristes en montagne depuis des années. Daniel, l’acteur revenu de Londres pour l’occasion retrouve son copain d’enfance, l’avocat Gunnlaugur et Helena qui a perdu son époux il y a quelques années.

Un week-end entre amis qui va tourner au drame, un huis clos au milieu d’une tempête de neige d’où tout le monde ne reviendra pas.

Le roman s’écrit à la première personne, de très courts chapitres pour chacun des quatre personnages principaux de l’histoire, une forme d’écriture qui ne m’a pas franchement convaincue. Elle ne laisse pas au lecteur le temps de prendre le rythme du récit. 

Le cinquième personnage, et non des moindres, se nomme la tempête de neige qui piège nos protagonistes dans un refuge avec un inconnu. Une tempête de neige qui ruine le week-end et les plans de tout le monde.

Au fil des chapitres les personnages se révèlent derrière leur façade. Des secrets, des mensonges, des rancunes qui conduiront l’histoire à son issue fatale.

Je n’ai pas été convaincu par ce nouveau roman de Jonasson. Le mode narratif, les quelques incohérences du récit et sa conclusion me font songer à un livre écrit très vite. Et si c’est mini chapitres de trois pages avaient été condensé, l’ouvrage n’aurait probablement compté qu’une petite centaine de feuillets. Il nous avait habitué à beaucoup mieux.

Klone – Meanwhile

Ce n’est pas parce que je ne suis pas allé les écouter au Noumatrouff à Mulhouse que j’allais faire l’impasse sur Meanwhile du groupe Klone. De toute manière, j’ai déjà écouté en live à La Laiterie ainsi qu’à la Maison Bleue à Strasbourg nos amis français qui signent aujourd’hui chez Kscope.

Comment décrire Klone à une personne qui ne les connaîtrait pas encore ? Il s’agit d’une formation metal alternative née en 1995 et qui, depuis Here Comes The Sun en 2015, a pris un virage plus mélodique, laissant derrière eux le growl.

Meanwhile, sorti cette année, est le digne successeur Du Grand Voyage. Des morceaux de quatre à six minutes pour un peu moins d’une heure sur lesquels s’invite beaucoup le saxophone. Un album à guitares dominé par le chant de Yann, une voix qui prend aux tripes, tout particulièrement en live.

Ceci dit, cette voix est également le talon d’Achilles du groupe, car Yann module assez peu ses cordes vocales. En gros il fonctionne sur deux modes, mélancolique papier de verre et colérique granuleux. Cela donne à leurs albums une fausse impression d’uniformité à laquelle le dernier opus n’échappe pas.

Deux morceaux se dégagent toutefois de l’ensemble : ‘The Unknown’ et le titre album ‘Meanwhile’, peut-être parce que le saxophone de Matthieu y est plus présent.

Meanwhile est un concept album qui nous livre des réflexions sur la société actuelle, présentant les plus belles comme les pires facettes du monde dans lequel nous vivons. Il nous appelle même à la désobéissance.

La superbe pochette signée Umut Recber représente un ciel tourmenté comme la musique de Klone, un nuage sombre en forme d’ours menaçant, la gueule grande ouverte, tous crocs dehors.

Leur musique a toujours un parfum américana western comme dans ‘Serenity’. Un son de guitare traînant propre aux grands espaces, cette voix assoiffée qui hurle dans le désert et une rythmique presque déconstruite par moment avec ses accélérations imprévisibles que l’on entend dans ‘Elusive’.

Meanwhile passe par des périodes plus apaisées comme dans ‘Apnea’ mais d’autres morceaux hésitent entre un couplet tranquille et un refrain tourmenté à la manière de ‘Night And Day’.

Après bien des écoutes, Meanwhile s’est enfin révélé, car il est vrai que son écoute n’est pas des plus immédiate et j’ai tendance à m’y égarer. C’est finalement ‘Elusive’ qui s’est détaché, un titre à l’écriture particulièrement originale lorsque l’on sait prendre le temps de l’écouter avec, entre autres, son introduction au saxophone.

Va-t-il rentrer dans mon top 2023 ? Il est trop tôt pour l’affirmer. Ce qui est certain, c’est qu’il mérite la découverte, en plus, il est sur Bandcamp.

Extraordinary

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Je regarde beaucoup de séries en ce moment, tellement que je ne peux pas décemment vous parler de toutes. Il y a Schrinking, The Mandalorian, Sons of Anarchy, Alaska Daily, Hello Tomorrow et plein de saisons deux ou trois de séries dont je vous ai déjà parlé mais c’est de Extraordinary dont j’aimerais vous entretenir cette fois.

Dans un monde où chaque humain de plus de 18 ans dispose d’un super pouvoir, Jen, 25 ans, n’a toujours pas trouvé le sien. Elle vit chez son amie Carrie qui est en couple avec Kash. Il y également leur chat/homme perdu écailles de tortue au nom que je tairai ici (Jizzlord et en VF Echatcule).

Carrie a le pouvoir de faire parler les morts (je ne sais pas s’il y a un mot pour ça en français) et Kash peut remonter le temps. Jen a juste un pouvoir de nuisance évident.

Deux amies irlandaises fans de puzzles érotiques avec tout ce que cela comprend, une qui se cherche, elle et son pouvoir, et l’autre qui voudrait fuir son travail dans un cabinet d’avocats spécialisé dans les successions (allez savoir pourquoi ils l’embauchent).

Ici pas de super héros, enfin pas héroïques en tout cas. Les personnages sont souvent pathétiques comme les situations, des loosers dans toute leur splendeur qui donnent naissance à une multitude de situations hilarantes.

On est pas loin du sitcom fantastique arrosé d’alcool et de pâtée pour chat. Kash essaye de monter une Ligue des Gentlemen Extraordinaires pour sauver le monde, Carrie bosse pour payer le loyer et Jen fout la pagaille un peu par tout. 

Sexe, alcool et supers pouvoirs sont donc au rendez-vous. C’est beaucoup moins trash que The Boys, cela ressemble un peu à Misfits pour la coté social british et fantastique et le chat humain est tout simplement à mourrir rire.

La série est sortie sur Disney+ cette année et propose huit épisodes que j’ai dévoré en deux soirées. Parce que ça fait du bien de rire des fois. 

https://youtu.be/6xQc7s2K7hA

DXO Pure RAW 3

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La lumière est un des problème principaux en photographie. Si le sujet se déplace rapidement, il est recommandé de réduire le temps de pose et par le fait, moins de lumière atteint le capteur, même en ouvrant au maximum le diaphragme.

Pour régler le problème de la lumière, il faut souvent monter en ISO et si la qualité d’une image est tout à fait acceptable à 400 ISO, à partir de 1000, elle commence à se dégrader selon les capteurs. On appelle ça le bruit. Votre appareil est bien entendu équipé d’algorithmes pour réduire ce grain sur les images et des logiciels comme Lightroom possèdent des outils pour limiter la casse, n’empêche, un cliché à 6400 ISO, même bien traité, reste relativement bruité.

C’est là qu’intervient DXO Pure RAW, un logiciel qui peut se greffer à Lightroom en module externe pour faire le boulot à votre place. DXO Pure RAW a pour fonction principale de supprimer le bruit et de rajouter de la netteté à votre photographie, à condition bien entendu que celle-ci soit au format RAW. DXO Pure RAW peut travailler également sans Lightroom pour vous générer un fichier DNG, JPG ou TIFF.

C’est Adrien Coquelle qui, sur sa chaîne Pose Nature, présentait le produit DXO de manière assez convaincante, suffisamment du moins pour que j’essaye le produit, DXO propose en effet une licence de test de 31 jours. Et comme j’ai fait quelques images d’astronomie et de concerts ces derniers temps, j’avais du matériel bruité à souhait pour vérifier les performances de Pure RAW.

J’avoue qu’à la base j’étais assez sceptique sur les performances annoncées de l’outil, mais force est de constater que ça marche. Vous prenez votre RAW, vous lancez le traitement qui prend 10 à 20 secondes par image tout de même et vous obtenez un fichier DNG tout propre en sortie. Il ne reste plus qu’à le développer et le tour est joué.

Pour vous convaincre, voici trois exemple de développement Lightroom du même cliché à ISO 5000, f 2/8 au 1/100s pris avec le Nikon Z6 II au 24-70 mm. Ok un zoom un peu extrême sur la partie gauche en haut d’une photo de concert. Le premier est sans traitement de la luminance. Le second est le développement complet Lightroom avec le traitement du bruit. Et le dernier a d’abord été traité par DXO Pure Raw 3 puis j’ai appliqué les mêmes corrections Lightroom mais sans la luminance.

cliché complet en RAW
Lightroom sans traitement de la luminance
Lightroom avec luminance à 57
DXO Pure Raw 3 plus Lightroom sans luminance

Je crois qu’il n’y a pas photo.

Pour l’instant j’utilise la version démo gratuite de 31 jours pour vérifier si le logiciel tient bien ses promesses car c’est une dépense à 129 euros tout de même pour une licence à vie, mais les premiers essais sont assez bluffants pour que je me décide rapidement même si, comme sur la dernière photo, on peu constater quelques dérives chromatiques sur les lunettes.

Carcariass – Planet Chaos

Une fois encore, je dois la découverte de Carcariass à Stéphane Gallay et ses chroniques musicales. Il était tombé sur le groupe lors d’un concert à l’Usine et avait ensuite fait la retape de leur album Planet Chaos.

Carcariass est un quatuor franc-comtois de death metal progressif qui existe depuis 2009 devenu quintet depuis peu et qui vient de sortir leur nouvel album Afterworld le 3 mars dernier. On y reviendra.

Mais comme Stéphane, je vais d’abord vous parler de Planet Chaos sorti en 2019. Pour quelle raison ? Tout simplement parce que cet album est une tuerie.

Le projet est porté par Pascal Languetin qui compose et joue des guitares heavy et des claviers progressifs. Il y a également de la double pédale frétillante en la personne de Bertrand Simonin assis sur le tabouret et une basse bien présente tenue par Raphael Couturier.

Malgré un artwork assez gore, Planet Chaos se révèle être un concept album futuriste plus proche du metal progressif que du death. Ok, le chanteur Jérôme Thomas use et abuse de growl caverneux mais sur les treize morceaux que comporte le disque, il y a de nombreux instrumentaux.

Écouter Carcariass, c’est un peu comme plonger dans un album de Ayreon musclé qui se serait concentré sur les guitares. Vous voyez le genre ? Les morceaux vont de trois à huit minutes pour le plus long, offrant une heure neuf d’écoute. Alors installez-vous confortablement.

Après avoir saccagé leur planète, les humains s’exilent vers un autre monde et comme l’échec se résumerait à l’extinction de la race, l’espèce est transformée génétiquement pour réussir coûte que coûte.

Evidemment cela se passe très mal comme en témoigne le titre ‘Letter From The Trenches’, inspiré par des lettres de soldats de la première guerre mondiale.

Carcariass arrive, malgré un métal musclé, à rendre très mélodique cette heure science-fictionnesque, sans doute grace aux pauses instrumentales, aux claviers et à des refrains très bien fichus comme dans ‘Psycotic Starship’. 

Certes Carcariass n’y va pas avec le dos d’une cuillère. Pour la musique méditative, vous attendrez la prochaine chronique. Le growl n’arrange rien à l’affaire et l’abondance de guitares et de claviers ne calme pas vraiment le jeu. Il s’agit pourtant d’un death metal très mélodique (oui je sais, il y a une petite contradiction dans la phrase). L’écriture très progressive de Planet Chaos pourrait séduire plus d’un baba cool maqué à une métalleuse.

Planet Chaos s’achève par un morceau instrumental épique de presque neuf minutes. Une pièce magistrale, parfaitement maîtrisée, riche en rebondissements, qui devrait vous en boucher un coin, même si vous êtes un vieux con blasé comme moi.

Si Carcariass n’est pas un des grands noms de la scène metal française, ils font preuve d’un évident savoir faire dans le death metal progressif avec Planet Chaos et si leur nouvel album Afterworld est plus direct, il prouve par sa maîtrise que Planet Chaos n’était pas juste un miracle isolé dans leur carrière. D’ailleurs on devrait y revenir bientôt. En attendant, vous pouvez les écouter sur Bandcamp.

La fin d’Instagram

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Je me suis désabonné d’Instagram. En fait, je le demande pourquoi j’avais créé un compte l’an passé. Plusieurs fois par semaine j’y postais une photographie, pochette de la chronique du lundi, un cliché tiré de mes vagabondages ou le vinyle du moment.

Je m’étais abonné à quelques salles de concert, à des groupes de rock, à des photographes mais je passais en réalité plus de temps hypnotisé devant les vidéos débiles que véhicule Instagram.

La plateforme a bien changé depuis ses débuts.

Un post sur trois est sponsorisé : cours de photographie, bouchons d’oreille, trépied, filtre, bande dessinée, Lego, objectif photo, voila quel semble être mon profil pour les annonceurs, comme quoi c’est assez bien ciblé. C’est fou les trucs débiles que j’ai failli acheter sur une impulsion avant de vérifier leurs prix sur d’autres boutiques en ligne et me convaincre qu’ils abusaient vraiment, sans parler du fait que je n’en avais absolument pas besoin.

Sur Instagram la publicité frise le harcèlement et moi qui suis une cible facile, je la déteste d’autant plus. Mais le pire, ce sont ces « personnes » qui s’abonnent à vos publications, ces jeunes filles qui vous invitent à les suivre en retour pour obtenir leurs coordonnées et des photos coquines. Je crois que l’on appelle cela de la prostitution en ligne, mais je peux me tromper.

Sur ce réseau social, pour regarder quelques beaux clichés de photographes, je devais me farcir les pubs et passer mon temps à bloquer mes follower, voire les signaler.

J’ai décidé de fermer ce compte, oui mais comment ? Car l’interface cache bien le lien qui permet de le faire. Comme par hasard, c’est un moteur de recherche qui m’a donné la solution, pas l’interface de l’application. Il est facile d’y rentrer, plus compliqué d’en sortir.

J’en ai également profité pour restreindre tous les posts Facebook de mon compte personnel à mes rares amis, une nouvelle crise mystique avec ce réseau social, même si depuis la fin de l’aventure Neoprog, je n’y vais plus que pour relayer le blog et mes trois photographies hebdomadaires. J’avais rouvert un compte pour garder contact avec quelques vrais amis et promouvoir Chroniques en Images, je ne cherche pas vraiement à me faire de nouveaux copains ni à polémiquer sur le complotisme ou la réforme des retraites.

Les réseaux sociaux et moi, ça a toujours été compliqué. J’aime être aimé, cherchant une obscure et futile reconnaissance. Reconnaissance qui ne vient pas puisque je ne suis qu’un pauvre quidam parmi plein d’autres et qui touche à tout sans aller vraiment au fond des sujets. Je ne suis pas bon mais au moins je m’amuse.

Étrangement, avec Twitter, je n’ai aucun problème malgré les frasques de son nouveau propriétaire. Mes contacts sont sympas, le contenu que j’y lis est le plus souvent enrichissant, je me tiens très loin des débats stériles et la pub ne pollue pas tout.

Mais le plus reposant de mes réseaux sociaux, c’est Flickr, où chaque jour je vais admirer de superbes images, échanger avec des photographes et livrer en pâture aux amateurs mon travail hebdomadaire, tout ça sans publicité mais au prix d’un abonnement assez cher. Faut savoir ce que l’on veut.

The Watch plays Genesis

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Après Genesis en 1977, Steve Hackett en 2022, le groupe italien The Watch joue Seconds Out, un des plus fabuleux live des britanniques.

Leur tournée passait par la salle du Grillen à Colmar le vendredi 17 mars, l’occasion de les revoir après leur passage Chez Paulette il y a quelques années.

Le concert se jouait à guichet fermé mais par chance pour moi, l’association Zik’Inside, qui organisait l’événement, m’avait donné une accréditation photo pour la soirée, merci à eux.

Du coup je suis arrivé très à l’avance pour être certain de trouver une place acceptable et m’installer, car shooter lors d’un concert sold out peut s’avérer compliqué. J’inaugurais ce soir là un harnais photo acheté cet été après le festival Rock Your Brain Fest, un genre de gilet pare-balles permettant d’accrocher les boîtiers et les optiques afin de libérer les mains. J’avoue que c’est très pratique et cela fait presque oublier que l’on trimballe plusieurs kilos de matériel sur soi. Je dis bien presque.

Dans la fille d’attente puis à l’intérieur j’ai retrouvé plein de vieux comme moi, deux trois jeunes égarés et des amis, connaissances et musiciens de la scène prog locale. J’ai rencontré également, pour la première fois, Didier Grillot qui est derrière le projet Plus 33 et avec qui il est prévu de faire une séance de shooting pour son prochain album.

Vers 20h30 The Watch monte sur scène et dès les premières notes je suis sous le charme, il faut dire que Genesis et moi, c’est une vieille histoire d’amour de plus de quarante ans. Un message enregistré de Steve Hackett (non, il n’était pas caché en coulisses, présente le live). Steve joue des guitares sur le dernier album solo du groupe. Car si The Watch est un tribute à Genesis, il enregistre également d’excellents albums de rétro prog qu’hélas il ne joue que trop peu en live. Ce soir, nous n’aurons droit qu’à du Genesis.

Contrairement à la soirée Chez Paulette en 2018, le concert est un véritable show de lumières qui compense le côté très statique de la prestation. Pour résumer, seul le bassiste et chanteur sont debout. Simone Rossetti s’adresse régulièrement au public en anglais, car s’il passe ses vacances dans notre beau pays, il n’en parle pas beaucoup la langue. Il présente brièvement l’historique de ce live et s’attarde sur quelques rares titres comme ‘The Cinema Show’.

Le concert se déroule en deux parties avec une courte pause vers 21h30, le temps pour moi de changer de côté et de discuter un peu avec Didier Grillot. Après un seul rappel, The Watch tire sa révérence. Il faut dire que les morceaux de Genesis sont souvent des titres fleuve et que le lendemain ils doivent être à Paris pour une nouvelle date.

Le son était de qualité étant donné la salle, leur prestation à la hauteur de mes espérances et les morceaux joués tout simplement sublimes, mais c’est normal, c’est du Genesis. J’ai quand même entendu ici ou là quelques doigts palmés et canards mais quand la musique est là…

Un grand merci à Zik’Inside d’avoir organisé cette soirée et à The Watch pour leur fabuleuse prestation. En espérant qu’ils reviendront un jour jouer leur répertoire dans la région.

Toutes les photos sont sur Flickr.

Prochains concerts le 1er avril au Münsterhof à Strasbourg, classique cette fois, c’est ma femme qui joue avec ses amis, et le 8 avril Chez Paulette avec RPWL.

RPWL – crime scene

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L’ancien tribute de Pink Floyd revient cette année avec un nouveau concept album intitulé Crime Scene. J’ai découvert le groupe allemand RPWL en live en première partie de Pendragon il y a bien longtemps et j’avoue que leur performance avait quelque peu éclipsée celle de Nick Barrett. Je les ai vu bien des fois depuis en concert et je m’offre tous leurs albums, même lorsqu’ils reprennent leurs premiers amours.

Crime Scene ce sont six morceaux de quatre à douze minutes qui nous plongent dans la noirceur des enquêtes criminelles. Pour parapher la fiche promo, en 2020, durant le confinement, la police allemande a enregistré 120 000 cas de violences conjugales dont 139 avec une issue fatale. Une violence banale qui rencontre celle des grands meurtriers de l’histoire comme le cannibale Karl Denke ou le nécrophile Carl Tangler Georg dont l’histoire est racontée dans un EP de And You Will Know Us by the Trail of Dead.

Tout ça et bien d’autres choses encore, RPWL le raconte dans ce concept album particulièrement mélodique qui reste dans la lignée de leurs précédentes productions mais qui se distingue pourtant du lot.

Si Tales from Outer Space ronronnait un peu trop à mon goût, je trouve qu’avec Crime Scene, RPWL se renouvelle sans nous déstabiliser. La recette est toujours la même, les guitares floydiennes de Kalle, le chant feutré de Yogi, la touche frenchy de la batterie de Marc et des claviers pour emballer l’ensemble. Le groupe a d’ailleurs perdu son claviériste principal et a gagné un bassiste. Kalle passe derrière les synthés et abandonne la quatre cordes au petit nouveau Marcus Grützner.

Si on retrouve le RPWL mélodique de ‘Roses’ sur cet album, certains morceaux comme ‘Victim of Desire’ ou ‘Another Life Beyond Control’ nous embarquent dans un prog un petit peu plus audacieux, justement ce qu’il manquait à Tales from Outer Space pour en faire un album remarquable. Après je n’ai rien contre un titre comme ‘Life in a Cage’ où Kalle en fait des tonnes à la guitare. Bien au contraire, puisqu’il s’agit d’un de mes morceaux préférés de l’album avec le long format ‘King of the World’.

Je ne vais pas vous mentir, j’ai reçu Crime Scene en promotion ce qui explique cette chronique si précoce. Malgré des mails véhéments de protestation, la label m’expédie toujours leurs disques. Le bon côté de tout ça, c’est qu’après une écoute, j’ai pré commandé l’édition vinyle de Crime Scene en toute confiance.

Bon d’accord, je l’aurai certainement commandé de toute façon.

A noter pour les fans qu’ils ne joueront qu’une seule date française, chez Paulette le samedi 8 avril.