Je vous présente Isaurian, trois garçons, deux filles et plein de possibilités qui sortaient leur premier album Chains of Blue en 2020 et qui reviennent cette année avec six titres sous le nom Deep Sleep Metaphysics.
Je dois encore cette brillante découverte à KMäNRiffs qui relaye un nombre incalculable de sorties sur Twitter. Des explorations souvent musclées dans lesquelles se glissent parfois des choses acceptables pour mes oreilles délicates.
La pochette bleutée de l’EP n’a pas été étrangère à mon coup de cœur. Je suis très attaché aux visuels et celui-ci, réalisé par Jorge Rabelo, est particulièrement réussi. C’est un assemblage d’images, buste de prêtre, crâne, serpent, racines, papillons, fumée, qui sur un fond étoilé forment l’inquiétant personnage de la mort, présent dans le titre ‘Arida’.
Malgré un peu de growl et son étiquette doom, Isaurian se révèle très mélodique, en partie grâce au chant féminin.
Deep Sleep Metaphysics ne dure que trente-six minutes pour six morceaux dont un est décliné en deux versions, autant dire que cela s’écoute très vite.
‘Arida’, décliné à deux reprises, est très cinématique post-rock avec son enregistrement audio façon reportage TV alors que ‘For Hypnos’ donne dans le psychédélique doomesque. ‘The Dream To End All Dreams’ est un instrumental, lui aussi cinématique, qui colle parfaitement à la BO d’Interstellar avec ses trois notes de piano solitaires.
‘Autumn Eyes’ revient au doom psyché chant et growl. Mais le chant féminin semble avoir été enregistré d’étrange manière. Il est très atténué, comme s’il avait été capturé dans de mauvaises conditions techniques lors d’un live.
L’EP se poursuit avec ‘Heart and Roads’, un nouveau morceau cinématique post-rock avec un peu de chant et s’achève avec un remix du premier titre ‘Arida’ signé Muriel Curi, une version plus longue de sept secondes.
Les titres cinématiques ‘Arida’ et ‘The Dreams To End All Dreams’ me font beaucoup penser au travail du compositeur Hans Zimmer à qui l’on doit la BO du film Interstellar, certainement une des raisons qui m’ont fait craquer pour cet EP d’Isaurian.
Le groupe me donne l’impression de se chercher encore, d’être en plein devenir, surtout lorsque l’on écoute leur premier album Chains of Blue enregistré dans l’urgence en six jours. Deep Sleep Metaphysics est prometteur. Alors attendons de voir ce qu’ils seront capable de nous proposer dans le futur.
Disney vient de nous livrer sa troisième série Star-Wars Obi-Wan Kenobi. Après The Mandolorian, Le Livre de Boba Fett, l’Oncle Picsou nous propose le troisième portrait d’un héros légendaire de la saga, et pas n’importe lequel, celui du mentor de Dark Vador.
Ewan McGregor, producteur et acteur reprend son rôle de maître Jedi tourmenté par son échec cuisant avec Anakin Skywalker, vivant caché sur Tatooine. Dix ans se sont écoulés depuis La Revanche des Siths et neuf ans nous sérapent encore du succès de Georges Lucas, Un Nouvel Espoir, le temps pour Luke et Leïa de devenir adultes.
The Mandolorian était pas mal du tout, d’ailleurs je m’étais abonné à Disney pour la voir. Le Livre de Boba Fett commençait bien mais clairement, Obi-Wan Kenobi est la meilleure des trois séries.
Le synopsis est des plus basiques. La petite Leïa est kidnappée et Obi-Wan déterre le sabre laser pour la retrouver.
Les chevaliers Jedi sont pourchassés et exterminés dans toute la galaxie. L’Empire impose sa force sur tous les mondes et il ne reste plus rien de l’ancienne république.
Il s’agit d’une série avec des enfants, le genre qui devrait me taper sur le système mais voilà, la gamine ici se prénomme Leïa. Je ne sais pas où ils ont été pêcher la petite Vivien Lyra Blair mais croyez-moi, elle donne le change.
J’avoue que si l’intrigue est simple, les inquisiteurs Sith et Dark Vador poursuivent Obi-Wan en se servant de Leïa comme appât, les six épisodes prennent suffisamment le temps de présenter les protagonistes et le monde pour que la mayonnaise prenne, du moins chez les fans de la saga. C’est du Star Wars à l’ancienne, pour les vieux comme moi.
La confrontation entre le maître et l’élève racontée dans la Revanche des Siths se rejoue au sabre laser dans Obi-Wan Kenobi. Obi-Wan affaibli face à son élève devenu à moitié machine, un second combat qui prendra fin dans l’épisode Un nouvel espoir et dont tout le monde connaît l’issue fatale.
Ewan-McGregor est un excellent acteur, sans doute plus dans Trainspotting ou The Ghost Writer que dans Star Wars, mais bon. On retrouve également Hayden Christensen un peu vieillit certes dans le rôle d’Anakin encore padawan, Grant Feely qui joue Luke Skywalker très anecdotique et bien entendu cette chipie de Vivien qui s’en sort avec tous les honneurs.
Bon maintenant faudrait une saison deux les gars, parce que une fois terminé la troisième saison de For All Mankind, il ne me restera que Les Agents du Shield à regarder, et j’avoue qu’après les vingt-deux épisodes de la la première saison, je sature un peu.
D’ordinaire, le week-end je procrastine. Une vidéo, quelques développements photo, une série ou deux, des articles pour le blog, un peu de jardinage, bref je me repose de la semaine.
Mais samedi 18 juin j’avais au programme une exposition photo, la gay pride à Strasbourg (non non je n’ai pas fait mon coming out, je voulais, comme l’an passé couvrir l’événement), un concert avec Petter Carlsen chez Paulette, un concert avec Out5ide à Bendfeld et j’étais réquisitionné pour photographier un tournoi de tennis de table.
Oui, tout ça dans une même journée. Il fallait faire des choix.
Bon en m’organisant un peu, je pouvais faire le tournoi jusqu’à 13h, passer à l’expo photo, suivre la gay pride jusque 16h, retourner au tournois jusqu’à 18h, partir pour Pagney-derrière-Barine et arriver à temps pour le concert de Petter. Tendu mais jouable.
Pour le 18, les prévisions de températures maximales se situaient entre 38 et 40 degrés Celsius, un temps idéal pour faire des kilomètres en voiture, s’enfermer dans une salle de concert ou rester pendant douze heures dans un gymnase à trimbaler quelques kilos de matériel photo.
Cerise sur le gâteau, je tombais malade deux jours avant la canicule.
Lorsque nous sommes rentrés de vacances le samedi d’avant, notre grand resté à la maison à garder le chat, arroser les salades et manger des pizzas est tombé malade. Mal de gorge, nez bouché, toux et température. Vous savez les trucs qu’on choppe en hiver. Deux jours plus tard, et malgré moultes précautions, masque, désinfection, limitation des contacts au minimum, mon épouse était contaminée et logiquement, deux jours après c’est moi qui tombait malade.
Acte manqué ? Possible…
Toujours est-il que le planning compétition, expo, gay pride concert n’était plus envisageable dans mon état. Surtout avec la paranoïa autour du COVID-19 même avec des tests négatifs. Oui on a tendance à l’oublier mais la messe n’est pas dite pour cette saloperie. Vous savez, quand vous avez une quinte de toux dans les transports en commun et que tout le monde s’éloigne de vous.
Le jeudi, j’ai quitté le travail à midi, dormi jusque 15h, fait un auto-test, dormi encore deux grosses heures, oubliant de me nourrir, un gros coup de pompe après une semaine de sieste corse. Une grosse crève quoi.
Le vendredi, migraineux et pas plus gaillard que la veille après une nuit à compter toutes les heures entre deux rêves psychédéliques, j’annonçais mon risque de défection élevé à mes rendez-vous du samedi. Entre deux siestes, je nettoyais quand même capteurs et optiques du matériel photo au cas où.
Le samedi, guère plus vaillant, je me suis rendu aux aurores au gymnase avec mon barda, prêt à en découdre avec les pongistes. J’avais briqué mes optiques, soigné mes réglages, chargé les batteries de secours, rempli ma bouteille d’eau glaciale et sélectionné avec amour le matériel.
Sur place, c’est la chargée de com de la ligue qui gérait les photographes, en l’occurrence moi, ex membre du club et une maman de joueur. « Vous prenez des photos des joueurs, vous les retouchez sur votre PC et ensuite vous me les donnez sur une clé USB pour que je puisse les mettre en ligne en temps quasi réel sur Flickr. »
Bonjour madame. Alors, 1, je n’ai pas de PC portable mais un Mac avec un écran 27 pouces qui ne sort pas de la maison pour des raisons évidentes, 2, je photographie toujours en mode natif, RAW vous connaissez, j’ai besoin de Lightroom pour développer mes clichés ce qui prend plusieurs minutes par image, 3, j’aime bien prendre mon temps avec les images.
« Oui mais il me faut les images tout de suite pour les poster sur les réseaux sociaux et les commenter en temps réel. »
Damned ! Me voilà condamné à laisser le Nikon faire du JPG tout seul, en qualité basique parce que mes images sont trop lentes à uploader sur Internet. Je change tous mes réglages à l’arrache, soupire et m’exécute. Cadrage approximatif, balance des blancs aléatoire, couleurs pâlottes, bruit mal traité, le microprocesseur du Nikon fait de son mieux mais il n’y a pas de miracle et pour moi chaque photo est un aveux d’échec. Je fais de la merde.
Bon d’accord, je sors d’une migraine, je suis malade et il fait trente-huit degrés à l’ombre. C’est l’enfer ! Les photos s’affichent sur Flickr en temps réel et c’est très très moche.
On nous demande de cibler quelques joueurs pour les sponsors, de cadrer les bannières des associations, de photographier les officiels au vin d’honneur, bref de faire la com visuelle sous censure. Le pied !
Lorsque je donne ma carte SD pour la vider de ces innommables JPG, on me fait remarquer que je ne suis guère productif. Et la dame, non contente, supprime des images potentiellement belles. Ben oui, désolé, je prends le temps de l’image, je jette ce qui ne me plaît pas et je recommence jusqu’à avoir obtenu ce que je cherchais à capturer.
Ma collègue qui photographie toujours de cette manière et retouche avec Photos de Windows est nettement plus réactive. Cadrage centré, re taillage quasiment carré, correction auto avec le curseur et le tour est joué. Elle a le coup de main et s’en sort avec les honneurs.
Moi prétentieux photographe amateur du dimanche, je refuse de jouer à ça, et puis je n’ai pas de PC alors… Alors mes images passent à la corbeille, trop d’ombre, cadrage atypique et que sais-je encore. Bon après je comprends l’objectif de l’opération, je n’ai aucune raison de lui en vouloir. Elle voulait des photos au fil de l’eau pour alimenter les réseaux sociaux, pas forcément des ‘belles‘ photos. Par contre on ne m’y reprendra pas. Il n’y a aucun plaisir à travailler comme ça, même pour rendre service.
A la place j’aurais pu écouter Petter Carlsen et qui sait réaliser de belles photos de concert au lieu de griller deux jours dans un gymnase à produire du JPG qualité Facebook.
Aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, je vais délaisser le metal qui poutre pour écouter du prog symphonique.
Alors pas du rétro prog, ni du canterbury ou du rock in opposition, mais du sympho mélodique qui s’écoute presque comme une musique d’ambiance.
Peter Cyle chante à la manière douce de Tim Bowness sur un rock progressif facile à écouter composé par Tony Lowe, guitariste, claviériste et producteur de ESP Project. Ils sont accompagnés de Pete Clark à la basse et de Dave Ethridge à la batterie.
Ce sixième album studio, anarchic curves, dure un peu moins d’une heure et huit morceaux allant de quatre à neuf minutes où se mêlent sympho, prog eighties et AOR soft.
D’accord, le disque ne va pas changer la face du prog. Par contre, il propose une parenthèse musicale confortable et reposante. Certains jours, cela suffit amplement à mon bonheur. J’ai des plaisirs simples.
Lowe joue de claviers aux sonorités vintages quand Ethridge use d’une rythmique entre AOR et prog seventies appuyées par la basse de Clark. Sur cette musique parfois peu mélodique comme dans ‘Shoreless’, Coyle chante le plus souvent avec une délicatesse légèrement soporifique sur laquelle on se laisse facilement porter.
Les paroles des chansons regorgent de références au prog seventies, au cinéma, à la peinture et la pop culture. On y parle de John Lennon, de Van der Graaf Generator, Genesis, yes, King Crimson, Klint et plein d’autres artistes. Un bel hommage à l’art en général.
Deux pièces se détachent du sirop progressif qui pourrait sembler poisseux à certains – pour ma part, j’aime bien leurs chamallows roses -. Il s’agit de ‘Cogs’ qui entre deux couplets sirupeux durcit un peu le ton et ‘Shoreless’ dont je vous ai parlé avant.
ESP Project possède les saveurs de Genesis et de Yes ainsi que la douceur d’un Tim Bowness. Un prog symphonique soyeux, reposant où les guitares restent en second plan derrières les claviers et la rythmique.
Depuis les début d’ESP, ESP Project fait de l’ESP, sans grande surprise, mais je trouve qu’ils le font de mieux en mieux. Leur précédent album phenomena m’avait bien plus et j’avoue que anarchic curves m’emballe encore plus. Alors allez y jeter une oreille, il est sur Bandcamp.
Vous en avez assez de meubler votre logement avec des meubles suédois ? Alors écoutez mon histoire.
Il y a quelque temps, mon épouse et moi même avons décidé de revoir la décoration de quelques pièces de notre maison. Après avoir refait les sols de deux pièces, nous avons envisagé de revoir l’ameublement datant d’il y a trente ans et d’alléger la décoration quelque peu chargée.
Dans les meubles remplacer, il y avait un bahut ancien sous lequel s’empilaient le matériel vidéo et les consoles de jeu. Nous voulions remplacer ce bazar par un vrai meuble TV prévu pour faire passer les fils et ranger les équipements.
La difficulté résidait dans l’ampli 5.1 de taille conséquente qui ne rentre pas dans tous les meubles, loin de là. Chez Ikea, deux modèles répondaient à nos attentes, mais voila, Ikea, nous en avons un peu assez à force, alors nous avons envisagé de monter un peu en gamme pour une fois.
Ma femme aime bien l’enseigne Maison du Monde, c’est vrai que l’on y trouve des meubles faux vieux ethniques qui possèdent un peu plus de style que les WERKGLENBERG blancs laqués que l’on trouve chez tout un chacun.
Dans la boutique Maison du Monde nous n’avons pas trouvé notre bonheur mais sur leur site il y a beaucoup plus de choix. Il faut dire que comme Amazon, Darty, Fnac et cie, ils se sont mis eux aussi au Market Place, vous savez ces boutiques dans la boutique.
Justement sur une de ces boutiques, nous avons trouvé un meuble TV en teck recyclé qui correspondait à nos attentes. Un meuble de Boisdessus Boisdessous à 819 euros tout de même.
Commande est passée et une livraison est prévue à partir du 31 mars.
Première contrariété, le 30, un mail nous annonce que le meuble sera livré le jeudi 7 avril entre dix heures et midi. Alors en fait moi je travaille, en l’occurence le 7 avril j’étais à 250 km de là en déplacement et pas moyen de changer la date de livraison sur leur site. Ma femme à dû poser une matinée.
Les livreurs sont bien entendu arrivés à midi. Il a fallu leur rappeler qu’ils devaient déposer le meuble dans la pièce, le déballer et emporter l’emballage, sinon ils auraient laissé le paquet de 38 kilos de 1,60m par 50 cm sur le trottoir sous la pluie battante de la tempête Diego.
Lorsque je suis rentré le vendredi soir, j’ai découvert la merveille. Un meuble en teck recyclé dans lequel l’ampli 5.1 rentrait au millimètre près (il me semblait que je disposais de 2 cm de marge lors de mes mesures). Bon au moins ça rentrait.
La mauvaise surprise c’est qu’un des trois tiroirs possédait une couleur très différente des deux autres et qui plus est, s’ouvrait très mal.
J’ai donc pris ma plume pour exprimer mon mécontentement :
Bonjour,
Nous avons bien réceptionné le meuble TV. Toutefois le tiroir droit n’est pas exactement de la même teinte que le reste du meuble (il est beaucoup plus sombre) et est difficile à ouvrir. A ce prix là, on pourrait attendre un meilleur travail de finition.
Cordialement
Le service après vente m’a répondu le lendemain
Bonjour Monsieur Le Brun,
Pourriez-vous nous envoyer des photos (ou vidéo) afin que l’on puisse mieux se rendre compte de ce qui vous pose souci ? A savoir que ce meuble est créé à partir de bois de teck recyclés, il y a donc plusieurs teintes présentent sur les meublent car ils ne sont pas fabriqués avec le même arbre.
Si les pièces jointes ne passent pas sur cette messagerie, vous pouvez nous les envoyer sur notre mail : contact@bdbd.fr
J’ai donc envoyé des photographies :
Voici leur réponse :
Bonjour Monsieur Le Brun,
Merci pour ces photos. Après analyse de celles-ci, nous vous confirmons que votre meuble est bien conforme. Comme je vous l’expliquais, il s’agit de Teck recyclé et donc les teintes peuvent varier.
Concernant l’ouverture de votre tiroir, auriez-vous la possibilité de nous envoyer une vidéo que l’on puisse se rendre compte du souci ?
Bien à vous.
Sarah -BDBD
J’ai donc envoyé une vidéo via WeTransfer qui montrait l’ouverture difficile du tiroir.
Bonjour Monsieur Le Brun,
Je vous remercie pour l’envoi de la vidéo demandée.
Il y a effectivement une petite résistance au niveau de l’ouverture qui est assez courante sur ce type de bois mais, avec le temps, le tiroir va de mieux en mieux glisser et vous n’aurez plus du tout ce souci.
Votre meuble est en très bon état et tout à fait conforme.
La teinte plus foncée du tiroir de droite est ce qui donne tout son charme aux meubles en bois de Teck recyclé.
Nous vous souhaitons une excellente semaine.
L’équipe BDBD
Soit. Mais le tiroir coinçait toujours et il fallait tenir le meuble lors de son ouverture, sinon tout bougeait. Ils n’avaient probablement jamais téléchargé la vidéo en question sur WeTransfer, ou alors les notifications de la plateforme fonctionne très mal… C’est moche de mentir.
Ma réponse ne s’est pas fait attendre :
Bonjour,
Si je résume nos échanges, vous me dites que si les tiroirs n’ont pas la même couleur et ne s’ouvrent pas correctement c’est normal.
Cela en dit long sur la qualité de vos produits et de votre service après-vente, et je vais me faire un plaisir de partager cette expérience d’achat sur les réseaux sociaux.
Cordialement
Chose promise, chose due. Je poste ici ma petite colère sans grand intérêt histoire de faire de la pub à leur enseigne.
Ils m’ont tout de même proposé de reprendre le meuble, à leur frais et de nous rembourser. Un beau geste. Sauf que j’avais déjà percé deux trous supplémentaires dedans pour faire passer tous les fils de mon installation. C’est qu’il y a beaucoup de câbles dans mon installation. Oui je suis un boulet.
Maintenant je peux vous l’avouer, j’ai été touché par le syndrome promotionnel.
Il m’a fallu des mois pour m’en apercevoir, des mois sans aucun contact avec les artistes et les maisons de disques.
Vous avez peut-être déjà expérimenté cette sensation. Lors d’un concert, vous découvrez un groupe qui offre un bon show et emballé par la musique, vous repartez avec leur album. Sauf que le lendemain, en écoutant le disque, vous ne retrouvez plus la magie du concert et le CD finit par prendre rapidement la poussière sur une étagère.
A l’époque de Neoprog, nous recevions beaucoup de musique des labels, des promoteurs et des artistes, beaucoup trop même, de quoi être amplement blasé en fait.
Sauf que chaque nouvel album d’un groupe relativement connu (on parle de rock progressif donc tout est relatif) provoquait chez moi un enthousiasme de jeune chiot alors que je ne l’aurais pas forcément écouté sans cela. Peut-être était-ce dû au plaisir de recevoir avant tout le monde du mp3 de mauvaise qualité avec une pochette en 800×800 pixels, quelques photos de promotion et un PDF en anglais ventant les mérites de l’album.
Aujourd’hui, à tête reposée, sans la pression de publier trois chroniques par semaine, je réécoute certains de ces albums cinq étoiles et me demande ce que j’ai pu leur trouver de si exceptionnels.
Bien entendu, il arrive que certains disques m’enthousiasment lors des premières écoutes et que je m’en lasse plus tard, mais les cas sont trop nombreux pour rentrer dans cette catégorie. Certaines sorties ont tout simplement été largement surévaluées.
Quelles ont pu être les raisons de ces gonflages de notes ?
Tout d’abord il faut comprendre que c’est un mécanisme inconscient qui est à l’œuvre ici, enfin la plupart du temps. Je n’ai jamais été payé pour donner une bonne note, j’ai juste été parfois légèrement soudoyé…
Il y a d’abord le bonheur de recevoir l’album d’une grosse pointure en avance de phase et de l’écouter en égoïste alors que tous les fans fantasment dessus, ça joue c’est évident. Le disque est comme alors à un gros cadeau de Noël que l’on s’empresse de déballer avant de passer au paquet suivant. Un déballage parfois trop rapide qui ne laisse pas le temps de bien critiquer le produit.
Il y a aussi l’effet coup de foudre, lorsque le chroniqueur a l’occasion de réaliser une interview de l’artiste. Une rencontre avec un grand nom de la musique, un personnage qui vous transmet sa passion, son enthousiasme, sa folie et qui peut rendre extraordinaire un album, disons moyen.
N’oublions pas l’effet cocorico, car le français est naturellement chauvin. Lorsqu’un groupe local sort un disque audible, les critiques franchouillardes ont tendance à se gargariser même si la galette n’a qu’à peine les qualités d’un album britannique de seconde zone. La production hexagonale étant assez pauvre, un truc acceptable passe pour la huitième merveille du monde.
Il y a aussi la gentillesse qui fonctionne. C’est bête, mais lorsqu’un artiste vient à vous, poliment, humblement, vous offrant son CD auto produit pressé à mille exemplaires, moi j’avais tendance à vouloir lui faire plaisir, à lui donner une chance, quitte à surévaluer son travail.
Enfin il y a l’effet quantité. Lorsque que vous écoutez des heures durant des promos de projets solo enregistrés dans une cuisine avec un clavier MIDI et que soudain vous tombez sur un album enregistré par un groupe en studio par des musiciens professionnels, la différence de qualité flatte immédiatement les oreilles et booste immanquablement la note.
Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit. Il arrive que des groupes français auto produits sortent de pures merveilles, que des artistes interviewés aient accouché d’un chef d’œuvre et qu’un grand groupe sorte une très belle galette.
Tout ça pour dire que à Neoprog il m’est arrivé de sur noter certaines sorties mais également d’en sous estimer d’autres faute d’une écoute attentive. Aujourd’hui lorsque j’ai un coup de foudre ou quelques réticences, je laisse reposer l’album le temps nécessaire à une écoute plus sereine. Je ne plus suis pressé par aucun label pour pondre mon texte dans la semaine.
Prenez une chanteuse chinoise à la voix d’enfant qui chante à contretemps d’un djent et qui soudain donne dans l’ambiant atmosphérique. Vous obtiendrez OU.
Derrière OU il y a également un américain, Anthony Vanacore, qui habite depuis huit ans en Chine. Il signe la musique en plus de taper sur la batterie.
Si vous commencez à avoir mal à la tête et à ne plus entendre de l’oreille droite, c’est normal. Ce sont les symptômes de ONE, le premier album pandémique de OU. Une quarantaine de minutes et huit titres plus tard, vous vous demanderez peut-être si vous avez bien fait d’acheter le disque, mais ça, c’est votre problème.
Car le moins que l’on puisse dire, c’est que ONE est bizarre. Déjà il y a cette pochette rose avec en médaillon le portrait de Lynn Wu. Ensuite il y a le livret saumon rempli d’idéogrammes et de chinois incompréhensible. Seuls les titres des morceaux sont en anglais.
C’est mon grand geek chevelu de fils qui m’a parlé de OU. Alors j’aurai dû me méfier un peu. Lui il est branché gaming, manga, anime, bières au cognac, LGBT et CBD. Vous voyez le genre.
Si j’aime bien les nems et le riz cantonais, j’ai plus de mal avec la culture post maoïste, que ce soit en littérature ou en musique. Pourtant, une fois le premier trauma passé, il faut bien reconnaître que ONE change de la routine occidentale. D’ailleur c’est assez surprenant que le label ultra conservateur Inside Out ait pris un tel risque.
One démarre fort avec ‘Travel’. Si vous vouliez vous faire une idée de ce que donne du djent électro où la ligne vocale en chinois se désolidarise totalement de la musique, vous tenez là un bon exemple. Ne nous mentons pas, c’est un peu hardcore comme mise en bouche.
Après, si vous tenez jusqu’au bout de ‘Travel’, le reste passe tout seul. Les deux titres suivants sont aussi barrés et j’avoue que j’ai eu un petit peu peur que tout l’album soit du même tonneau.
C’est là qu’arrivent ‘Ghost’ et ‘Euphoria’. Deux titres nettement plus intimistes, instrumentaux, cinématiques et un peu expérimentaux, surtout pour le second.
Et puis ça repart de plus belle avec ‘Prejudice’ qui donne dans le Plini. Il s’agit de mon morceau préféré au passage, dans lequel djent, guitares et chant étrange trouvent leur équilibre. ‘Dark’ n’est pas mal non plus avec son long couplet basse/chant/batterie même si les ‘Ling en ding de sheng xiang’ du début surprennent un peu.
Après l’obscurité, revient la lumière avec ‘Light’. Un titre lent, expérimental, tout à la voix de Lynn Wu. Une lumière douce comme celle de l’aube, des notes toutes en attente qui terminent ONE sur quelques touches plus traditionnelles.
OU est un OVNI de la scène metal progressive. Passé le choc culturel initial, ONE s’apprivoise au fil des écoutes, alors soyez curieux pour une fois.
Cette série Apple ne parle pas de la vie du savant grec Ptolémé mais d’un vieux noir atteint par la maladie d’Alzheimer.
Samuel Lee Jackson incarne ce Ptolemy gâteux au cours de six épisodes d’une heure.
Alors que Ptolemy croupit dans la crasse, se nourrissant de conserves de haricots froids dans le chaos de son appartement infesté de cafards, un médecin propose au vieil homme un traitement expérimental qui lui redonnera peut-être la mémoire pour quelques semaines.
Avec l’aide de Robyn, une jeune fille proche de sa famille, Ptolemy va reprendre en main sa vie à la dérive, enquêter sur la mort de son petit neveu, la seule personne qui venait encore le voir, et retrouver le fil de ses souvenirs effacés par la maladie.
Ptolemy a une mission, mais il a oublié laquelle. Il possède un trésor mais ne sait plus lequel et l’endroit où il l’a caché. Des souvenirs d’enfance ressurgissent, le présent et le passé se bousculent dans sa tête, des paroles qu’ils avait oublié, l’amour de sa vie perdu à jamais, les économies qu’il cachait dans une valise en croco, les doublons d’or sous le parquet.
Samuel Lee Jackson joue l’homme sénile, le vieillard en sursis et le Ptolemy plus jeune avec brio. Une incroyable transformation physique et des changements de registres qui donnent toute la crédibilité à cette histoire.
Même si le regard posé sur la communauté noire et la famille de Ptolemy ne sont pas tendres, les personnages de la série finissent par devenir attachants à leur manière. A découvrir.
Sur le chemin des Vosges, un panneau Fort de Mutzig m’a toujours interpellé sans que je ne me décide à suivre ses indications. Après près de trente années d’hésitations, je me suis enfin décidé un samedi ensoleillé pour cette destination inconnue.
L’Alsace regorge de fortifications, châteaux du XXII, restaurations de l’Empereur Frederic II, forteresses Vauban, forts de la guerre de 1870 et la ligne Maginot, un vaste patrimoine militaire que j’aime visiter même si je déteste toutes les manifestations guerrière. Mon épouse dit que j’aime le minéral.
Je suis donc parti pour 20 km de voiture, en direction de la vallée de Mutzig puis j’ai tourné à droite pour grimper le piémont vosgien, une grimpette bucolique qui mène au fort de Mutzig, le Feste Kaiser Wilhem II.
Je m’attendais à un petit fort comme celui situé au sud de Strasbourg, mais la dame, à la billetterie, m’a mis en garde. « Il y a deux kilomètres de marche monsieur, des centaines de marches, il fait 16 degrés à l’intérieur, prenez vos précautions avant de rentrer, il n’y a pas de toilettes à l’intérieur et ne marchez pas dans l’herbe haute, il y a des tiques. Un billet adulte ? ». Ben oui, pas troisième age… J’a l’air si vieux que ça ?
Le fort a été bâti par les allemands sur une période allant de 1893 à 1916. Il a abrité jusque 7000 hommes sur des 254 hectares et il s’agit du plus vaste ensemble fortifié de la première guerre mondiale, enfin c’est du moins ce qui est marqué dans le prospectus que l’on vous donne à l’entrée.
Et en effet, après m’être enfoncé de quelques marches dans la fraîcheur de la pierre et du béton, je me suis retrouvé, presque seul, dans d’immenses galeries étroites et obscures.
Évidemment, je n’étais pas venu vraiment seul, le Nikon était de sortie comme souvent en promenade. Avec un temps de pause au 20eme de seconde sans pied, une ouverture à f 2.8, je montais quand même à 4000 ISO pour saisir les tunnels creusés 40 mètres sous terre. L’exercice photographique était extrême, chercher la lumière là où il n’y en a pas, ne pas bouger et essayer de dégager de la profondeur de champ à f 2.8.
Par chance, les rares visiteurs passaient rapidement et je pouvais rester longtemps dans les galeries, allongé sur le métal froid, l’appareil posé au sol, l’objectif braqué vers une ampoule à incandescence, entre les moteurs du groupe électrogène à trouver le meilleur angle de vue, des minutes devant un engrenage géant ou en tenant le boîtier à bout de bras pour capturer l’intérieur d’un canon.
Les couloirs sont vraiment incroyables mais ce qui m’a le plus impressionné ce sont les quatre ou cinq énormes générateurs et son tableau de commande au look définitivement steampunk. J’ai passé une bonne demi-heure dans cette pièce à essayer de trouver la bonne image et capturer des détails de la machinerie d’un autre age.
Les dortoirs et l’hôpital militaire m’ont ramenés à des jeux de horror survival à la première personne, des décors dignes de Resident Evil. Je croyais à des visuels glauques imaginés par les concepteurs de jeux, j’ai découvert qu’ils s’étaient en réalité bien inspirés d’images d’archives.
Lorsque je suis ressorti à l’air libre, la lumière, les couleurs éclatantes de la végétation et le bleu du ciel m’ont ébloui. Que la nature est belle même si, de ci de là, une tourelle, un canon, des tranchées barraient le paysage. C’est là que j’ai rencontré un des bénévoles du site qui m’a raconté son histoire, un ancien militaire, qui 40 ans plus tôt, s’était lancé avec d’autres passionnés dans la réhabilitation de cet immense site.
Il faudra que je retourne au fort de Mutzig, avec cette fois un pied photo pour de plus longues pauses avec plus de profondeur de champ et peut-être un grand angle pour quelques pièces difficiles à saisir au 24 mm. Le lieu n’est pas très éloigné de Strasbourg, l’entrée ne coûte que douze euros, l’essentiel est de bien de penser à soulager sa vessie avant d’entreprendre l’exploration périlleuse des galeries car les latrines du bunker ne sont pas utilisables.
Mother Of Millions est né en 2008 à Athène sortant son premier album Human, – un concept comme il se doit – en 2014. Viendront ensuite Sigma et Artifact après plusieurs concerts avec Ocean of Slumber, Leprous ou Sleepmakeswave. Continuer la lecture →