Fierce Deity – Power Wisdom Courage

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Bonne année à tous et à toutes !

Jonathan Barwick est un australien qui se prend pour Arjen Lucassen et Ramin Djawadi, du moins sur son dernier album Power Wisdom Courage.

Une fois de plus, c’est KMäNriffs qui m’a fait découvrir cette perle sur Twitter, alors merci à lui. Il semble particulièrement affectionner les trucs qui déchirent sévère mais de temps en temps il s’attendrit un chouilla, comme ici.

Fierce Deity joue dans la cour du power metal progressif épique avec trois titres à rallonge de huit à treize minutes.

Sachez tout de même que si vous vous aventurez sur ses autres productions, que Power Wisdom Courage n’est pas franchement représentatif du reste, même si c’est plutôt bon.

Vous connaissez Arjen (qui a dit non ?) : Ayreon, Star One, du metal prog à claviers et invités mais connaissez-vous Ramin Djawadi ? Non ? C’est le compositeur de la BO de la série Games Of Thrones, vous savez ce machin que l’on entend partout, massacré lors des auditions de classes de violoncelle.

Jonathan, le gars derrière Fierce Deity, joue tout seul, contrairement à Arjen et s’il reprend le thème de Game Of Thrones, il le fait avec intelligence dans le dernier morceau intitulé ‘Courage’.

Ne vous y trompez pas, la flûte gentillette de ‘Power’ est vite remplacée par des chœurs lyriques et un bon gros power metal de derrière les fagots où les claviers rappellent furieusement Ayreon. 

De même le “court” ‘Wisdom’, seulement huit minutes après tout, au chant limite crié, après des claviers “pouet pouet”, lance une charge lourde aux riffs épais et au refrain martial.

Ce long EP ou court LP, comme vous voudrez, s’achève avec le grand format ‘Courage’ qui démarre comme un vieux diésel avant d’atteindre son régime de croisière. C’est là que s’incruste une version épurée du ‘Main Title’ de Games Of Thrones, ajoutant s’il était besoin, une touche épique à la charge de guitares.

Il n’y a franchement rien à jeter dans Power Wisdom Courage. C’est du lourd épique à souhait qui a même sut gagner les faveurs de mon épouse, c’est tout dire. 

Allez l’écouter, vous me direz ce que vous en pensez, il est sur Bandcamp. Et le premier d’entre vous qui m’enverra un commentaire sur le blog, aura même droit à un code de téléchargement pour l’écouter chez lui.

Teeshirt : Monnaie de Singe

Et de trois

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Je suis assis dans le vaccinodrome avec une nouvelle dose dans le bras gauche. Je pensais qu’avec 90% de piqués en France on finirait par avoir la peau de cette saloperie, mais non. C’est sans compter tous les pays à 3% d’immunisés et ceux qui ne respectent pas les gestes barrières. C’est beau la mondialisation et la connerie !

J’avais repris les concerts, plein d’espoir, et voilà que je m’enferme à nouveau dans le salon avec de la musique, des livres et des Lego.

Oui j’en ai marre, mais qui blâmer si ce n’est notre libre circulation planétaire, la surpopulation et l’irresponsabilité de certains ? 

Les personnels soignants sont à bout, pourtant ils gardent le sourire et continuent à lutter pour sauver des vies. Pendant ce temps Boris organise des pique-niques et les jeunes des raves en Bretagne. 

Alfa, Beta, Gamma, Omicron, aurons-nous assez de lettres dans l’alphabet grec pour tous ces variants. Masques, pass sanitaire, pass vaccinal, couvre feu, confinement, nos libertés ont fortement régressé ces derniers mois. Mais faut-il blâmer nos gouvernants pour autant ? Je ne pense pas. Je pense que les anti tout, adeptes des théories du complot, ceux qui refusent de se faire vacciner, ceux qui font semblant de porter un masque sous le nez, ceux qui se font tester tous les trois jours afin d’aller encore au cinéma et au restaurant, portent une lourde part de responsabilité dans cette catastrophe. 

Les cas contacts se multiplient autour de nous. L’étau se resserre. Pour l’instant malgré trois concerts, quelques pauses cafés imprudentes et trajets dans les transports en commun, je suis passé sous les radars. Tant mieux car je ne donnerai pas cher de ma peau avec mon rein défectueux en cas d’infection.

A la maison, l’écran, la station d’accueil, le clavier et la souris attendent l’ordre de télétravail obligatoire longtemps reporté. L’ordinateur portable et le smartphone restent dans mon sac à dos, rentrant à la maison tous les soirs en cas d’alerte rouge. Un masque neuf m’attend chaque matin sur ma chaise, la réserve de savon est remplie, le gel hydro patiente dans son flacon, le pass frétille dans le téléphone, nous sommes parés pour affronter 2022.

Questions écolos

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Qui a le plus mauvais bilan carbone ? Ce vieux diésel rouillé ou la voiture sans plomb flambant neuve du concessionnaire ? 

Quel est l’impact de votre animal de compagnie sur la planète ?

Faut-il se faire livrer les achats ou bien aller les acheter dans des boutiques ?

La vente en vrac est-elle si vertueuse en emballage ?

Vaut-il mieux consommer du bio produit au Maroc sous serre ou une production locale de saison ?

Quel est le vrai bilan carbone d’une éolienne, d’un parc photovoltaïque, d’une centrale nucléaire ?

Quels sont les pollueurs ? Ceux qui produisent pour vivre ou ceux qui achètent pour se distraire ?

Quel est le pourcentage d’énergie perdu de sa production dans la centrale nucléaire jusque l’alimentation électrique du moteur de la Tesla ? 

Qu’est-ce qui est le pire ? Des EPR, des mini centrales nucléaires ou plein d’éoliennes ?

Qui émet le plus de méthane, un bovin dans un pré ou un toulousain dans sa voiture après un bon cassoulet ?

Quels sont les effets d’un degré d’augmentation de la température moyenne du globe sur le climat ? Et deux, trois, quatre, cinq ?

Qu’est-ce qui consomme le plus d’énergie ? Une recherche sur Google, l’envoi d’un email, regarder une vidéo de chat sur YouTube ou lire ce blog débile ?

Quelle mesure concrète notre gouvernement a-t-il pris en vingt ans pour endiguer le désastre climatique à venir ?

Comment décorer la maison ? Avec un sapin synthétique ou un sapin venu des Vosges ?

Faut-il voter pour un écolo aux déclarations crétines, une catin de droite, un facho médiatique, un populiste nombriliste, une blondasse skinhead ?

Je n’ai la réponse à aucune de ces interrogations pourtant essentielles lorsque l’on débat d’écologie, juste quelques idées préconçues et peut-être fausses. Et pour cause, tout le monde dit tout et son contraire, soit par bêtise, soit pour fausser le débat. Tout je dont je suis certain, c’est que notre planète se réchauffe et qu’il nous reste quelques années pour endiguer cette embolie monstrueuse. Alors réfléchissez au lieu de gober toutes les conneries dont on nous abreuve en permanence. Et faites le bon choix, celui de la planète.

Dream Theater – A View From The Top Of The World

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Si je n’aime pas beaucoup James et si je regrette le départ de barbe bleue, il faut quand même reconnaître à ces cinq ricains une furieuse maîtrise du genre et de la technique. Sorti de Metropolis Part I, Octavarium et de A Dramatic Turn Of Events, je ne suis pas vraiment fan, surtout si nous parlons de la bouse The Astonishing. J’ai pourtant toute leur discographie et même quelques live, car passer un Dream Theater à fond dans la maison chasse les souris, traumatise mon chat et emmerde les voisins.

Mais qu’est-ce qui m’a pris de l’acheter en vinyle cette fois ? Je ne sais pas, peut-être pour remplir mon quota mensuel de dépense. Bref me voilà avec une paire de godasses posées au bord d’une gigantesque faille dominant une mégalopole. A View From The Top Of The World, soixante-dix minutes de metal progressif technique à souhait. Sept morceaux dont le dernier et très long titre album, A View From The Top Of The World renoue avec les titres fleuves et l’instrumental. Un bon point car on entend assez peu l’abri de jardin bêler.

Bel artwork, galettes 180 grammes, CD en bonus et livret XXL, décidément le label Inside Out a encore soigné l’objet. Ils vont finir par devenir ma référence vinyle s’ils poursuivent sur ce chemin.

‘The Alien’ propose en ouverture, un long instrumental grandiloquent où guitares et rythmiques volent la vedette à tour de rôle. Puis Petrucci s’envole avec Rudess avant le second refrain pour nous en mettre plein les oreilles encore une fois. Une pièce longue de plus de neuf minutes qui met en appétit. Du grand classique furieusement efficace.

‘Invisible Monster’ et son couplet basse batterie marque également quelques points avant d’emprunter ensuite de surprenant chemins de traverse pour un groupe comme Dream Theater. 

Je pourrai également vous parler de ‘Sleeping Giant’ à la section instrumentale éblouissante ou de la fabuleuse intro de ‘Awaken The Master’ mais il faut que je garde un peu de temps pour le titre album en trois parties qui occupe à lui seul la face B du second vinyle. Comment dire ? En fait, depuis ‘Octavarium’, je n’avais pas retrouvé ce souffle épique chez Dream Theater. Son ouverture synphonico metal cinématique annonce tout de suite un morceau hors norme qui ne sera pas bâclé en trois minutes. De fait, vous en prendrez pour vingt où guitares virtuoses rencontrent piano classique, violons, batterie effrénée, basse trépidante et claviers fous. 

Magistral.

S’il n’y avait qu’un seul album de Dream Theater à écouter depuis l’arrivée de Mike Mangini, ce serait celui-ci. Bon à condition de supporter ce groupe bien entendu.

Teeshirt : Némo (parce les gars de Némo ne sont pas fans de Dream Theater justement)

La dinde

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Comme Valérie je partage les valeurs françaises : le pâté de volaille aux organes anormalement développés qui mangent sans faim, les arbres déracinés qui perdent leurs aiguilles, les fausses idiotes en maillot de bain et les pédales bourrées de produits illicites.

Bon j’avoue, je n’ai pas ma carte du LR que je n’ai jamais regardé le concours Miss France ni celui de l’Eurovision. Sans doute parce que je ne regarde pas le petit écran. 

Si j’adore le foie gras, particulièrement en croute de sel avec un Sauterne, je n’en mange plus, parce que honnêtement le gavage est une pratique assez révoltante. D’ailleurs sans devenir vegan ou végétarien, je commence à limiter fortement ma consommation de viande et de poisson.

Pour le pinpin c’est plus compliqué. Tous les ans je décore la maison, guirlandes, bouboules, étoiles et sapin. Ça fait fêtes et en Alsace entre grisaille et journées courtes -il fait nuit à 17h – on a bien besoin de ça pour ne pas déprimer. 

Pour les éclairages, d’ailleurs peu nombreux (deux guirlandes LED), je veille à ne les allumer que le Week-End quand il fait nuit et encore juste le soir de 17h à 22h.

Pour le sapin, je pourrais opter pour une version synthétique mais je ne suis pas certain que ce soit plus éco responsable. En plus, c’est très moche. Mon sapin pousse, absorbe du CO2 et après les fêtes je le broie pour en faire du paillage dans le jardin. Comme ça je me sens moins coupable.

Pour les cadeaux, on essaye également d’être raisonnable, un par personne, un truc utile de préférence, plutôt éco truc machin, acheté le plus localement possible et à un prix raisonnable. Bon j’avoue que les LEGO pour le fiston et le bidule à musique pour ma chérie ne remplissent pas toutes les cases. Par contre le sweat-shirt du petit dernier lui a presque tout bon, et croyez-moi, c’est pas évident.

Bref, sur les quatre symboles français selon sainte Valérie, je ne coche qu’une case. Je dois être un sang mêlé ou un de ces putains d’intellos bobos gauchos arnarchos débilos car je ne me reconnais pas dans sa France et ses valeurs. Je parlerai bien d’un pays d’accueil, de libertés, de tolérance, mais j’ai l’impression que ça n’est plus à l’ordre du jour. 

J’aimerais bien que la France soit un pays exemplaire pour son bilan carbone, l’accueil des migrants, la décroissance énergétique, la défense des droits sociaux, l’égalité mais faudrait pas croire au Père Noël non plus.

C’est l’arbre qui cache Laforêt

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A l’époque où nous parlons de la protection de la vie privée, certains se foutent littéralement du droit. 

Imaginez un jeune, commençant dans la vie, rêvant d’indépendance, décidant enfin que le prénom Tanguy ne lui convenait plus. 

Le garçon décide de quitter le nid et se met en quête d’un appartement. Après bien des recherches il trouve une annonce qui pourrait lui correspondre et se rend dans l’agence pour le visiter.

La gentille dame ne reçoit que sur rendez-vous. Ben voyons… Le jour du rendez-vous, elle lui tend un imprimé de quatre pages à compléter. Un dossier de candidature locataire à remplir AVANT de visiter le bien.

Nom, prénom, date de naissance, nationalité, adresse, téléphones, email, profession, contrat, employeur, revenus, logement actuel à renseigner par le candidat locataire et par les éventuels cautions. 

Non contents de tout ces renseignements, ils demandent des preuves avant de visiter l’appartement : copie de la carte d’identité, de la taxe foncière, du justificatif de domicile, un contrat de travail, trois fiches de paye, un avis d’imposition, une attestation employeur et pourquoi pas un test COVID-19 négatif et un passe sanitaire. Ils demandent même au fonctionnaire que je suis un arrêté de titularisation, moi qui bosse depuis 32 ans pour l’état. Mais sérieusement ? 

De notre côté, nous recherchons également un nouveau nid d’amour plus calme, mais à acheter. Lorsque que nous trouvons une annonce prometteuse, il nous suffit d’un coup de téléphone à l’agence pour visiter le bien. Pas de papier à signer, pas de documents à fournir, juste une prise de rendez-vous devant la maison suivie d’une visite agréable. 

Délit de gueule ? C’est vrai que le garçon a les cheveux long, la barbe hirsute et s’habille comme un sac.

J’ai appelé l’agence pour comprendre. La gentille dame au téléphone m’a expliqué que c’était comme ça. Qu’avant de faire visiter, ils étudiaient la recevabilité de la candidature du locataire potentiel, pour gagner du temps, que c’était la procédure depuis l’épidémie de COVID-19.

COVID-19 ? Mon cul ! C’est le fric qui décide ici. Pourquoi se faire chier à faire visiter pour une commission minable si on peut gagner 40 000 euros de pourcentage sur la vente d’une belle maison ? 

Je lui ai alors répondu que si l’appartement ne lui plaisait pas, j’aurai imprimé une vingtaine de feuilles A4 et exposé une belle partie de ma vie privée pour des prunes et qu’ils auraient perdu leur temps, eux comme moi.

Je suis furax, révolté. J’ai une furieuse envie de les envoyer se faire foutre, eux, leur dossier et leur putain d’appartement. 

Mais c’est ça ou garder Tanguy à la maison. A ma place, vous feriez quoi ?

Sidérations

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Le roman de Richard Powers est une histoire d’amour et de fin du monde.

Theo, un exo biologiste qui a perdu sa femme Aly, élève tant bien que mal son fils Robin depuis quelques années. 

Robin n’est pas un enfant comme les autres, il explose en colères terribles et peine à s’adapter à la vie. Alors pour l’apaiser, Theo l’emmène dans ses étoiles, découvrir des planètes inconnues et leurs habitants. 

Pendant ce temps, la terre se réchauffe, les espèces animales disparaissent, l’Amérique devient xénophobe et les politiciens dictateurs. 

Un jour un chercheur propose à l’enfant une thérapie révolutionnaire, à base d’IRM, d’intelligence artificielle et des enregistrements cérébraux des émotions d’autres personnes. Une thérapie expérimentale qui peu à peu éveille Robin au monde qui l’entoure et à son inexorable déclin.

Sidérations est un roman d’amour entre un père et un fils auréolé par le souvenir d’une épouse, mère, biologiste et activiste écologiste exceptionnelle. Un roman d’amour pour cette Terre qui se meurt et que l’homme oublie de regarder. Un récit qui mêle habilement science-fiction et actualité climatique brûlante. Un roman qui est le cri de révolte d’un enfant confronté à la folie des hommes, notre folie. Un livre sans doute inspiré par Trump et Greta qui vous fera certainement pleurer, si vous avez encore une âme.

Alex Henry Foster – windows in the sky

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Le 28 octobre j’étais à La Laiterie à Strasbourg pour écouter The Pineapple Thief. Et en première partie, se produisait le québécois Alex Henry Foster, l’ex leader du groupe Your Favorite Enemies.

Je m’attendais à un gars seul devant un micro avec sa guitare électro acoustique. A la place, ce furent deux batteries, trois guitares électriques, des claviers, une saxophoniste choriste et un frontman fou à lunettes embuées qui envahirent la scène.

Après une longue ouverture post-rock cinématique, une bombe explosa le dôme de silence, une tempête de colère froide, d’infra basses, de guitares jouées à l’archet et une voix mi slam mi chantée désespérée. Un tsunami émotionnel et sonore de plus de quinze minutes intitulé ‘The Hunter’. J’étais à terre, conquis.

Ce n’est pas tous les jours qu’une première partie me fait cet effet là. Surtout lorsque je ne connais pas l’artiste. Alors, évidemment, je suis reparti avec le vinyle dédicacé par Alex et le teeshirt pour faire bonne mesure. 

La pochette où figure un portrait de l’artiste flouté, cache deux étuis blancs qui ensemble reconstituent la photographie en noir et blanc d’un colibri, oiseau symbole de guérison de l’âme. 

Et il devra œuvrer cet oiseau-mouche pour soulager l’infinie douleur qui règne sur cet album.

windows in the sky est un premier album d’une heure et huit morceaux qui n’aurait jamais dû exister. Un voyage thérapie à Tanger aux confins du chagrin où Alex parle du deuil, celui de son père décédé en 2016.

Post-rock, cinématique, trip-hop, parlé, chanté, l’album ne possède pas la violence de leur prestation live. Il est nettement plus en retenue et moins contrasté. 

Cela n’enlève rien à sa beauté torturée, devenue juste plus intérieure. Le voyage se fait également avec les mots traduits en français que vous pourrez découvrir sur son site. Une manière de mieux comprendre l’univers désespéré de windows in the sky.

Alex m’a expliqué à la fin du concert, que chacune de ses prestations live était différente avec toujours une grande part d’improvisation. 

Si vous écoutez Standing Under Bright Lights, son live à Montréal sur Bandcamp, vous pourrez apprécier la différence avec l’album studio.

Fort, torturé, désespéré sont des adjectifs qui collent à la peau de cet album atypique. Attention cependant, si vous êtes dépressif chronique, évitez son écoute à haute dose, ça ne va sans doute pas vous aider beaucoup.

Une voix désespérée déclame des “The Beginning Is The End” sur des cordes torturées, des battements de coeur, des basses et des claviers cinématiques hallucinogènes. 

La musique se cherche, se répète, annonçant la tempête qui n’explose jamais vraiment. Des constructions sonores planantes et tendues rythmées par les mots de Alex Henry.

L’album, en plus d’être sublime, remue beaucoup d’émotions enfouies en nous. Mais peut-être faut-il être un rescapé de l’existence pour appréhender pleinement la beauté de windows in the sky. 

Teeshirt : Alex Henry Foster

The Show Must Go On

Nous retrouvons Jennifer Aniston pour une seconde saison de The Morning Show. Surprise, elle joue toujours aussi mal, sur mimant ses réactions et émettant des borborytmes pour rendre crédibles ses émotions.

Mitch Kessler s’est fait virer, Alex revient à l’antenne, Bradley fait son coming out, Yanko est accusé de racisme. La saison deux s’intéresse plus aux personnages qu’aux rouages d’une matinale de grande écoute américaine. Et pour tout dire, c’est nettement moins bien, voir carrément barbant.

Le COVID-19 pointe son nez masqué quand Bradley découvre qu’elle aime une femme et que Mitch se morfond en exil dans une magnifique villa italienne au bord d’un grand lac, la même villa dans laquelle Vador culbuta la Princesse Amidala ? Possible.

Les primaires américaines battent leur plein et l’identité sexuelle comme les minorités sont au coeur du débat, surtout avec ce gros con de Trump en lice. Au milieu de tout ça, un bouquin va sortir sur l’affaire Mitch Kessler (voir la saison une) et certains s’interrogent sur ce qui a été écrit dedans, surtout Alex qui revient sur le devant de la scène et qui redoute de voir son nom associé à celui de Mitch.

On a été jusqu’au bout en mémoire de l’excellente première saison mais franchement ne commettez pas cette erreur. Cette saison 2 fut d’un ennui profond, particulièrement le dernier épisode où Alex, à peine revenue d’Italie, développe tous les symptômes du COVID-19. Pathétique !

Trifecta – Fragments

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Je ne vais pas vous parler de la carrière solo du leader de Porcupine Tree mais de trois des musiciens qui ont joué avec lui : Craig, Adam et Nick.

Au début Trifecta n’aurait pas dû faire l’objet d’une chronique. Je l’avais écouté d’une oreille distraite sur Bandcamp sans y trouver d’intérêt. Mais en passant chez mon disquaire, je suis tombé sur cette affreuse pochette rouge et me suis dit, allez, pourquoi pas ? Faut dire, je venais d’acheter Operation Mindcrime et le dernier Coldplay, je n’étais plus à ça près.

Trifecta c’est le meilleur de Wilson sans Steven Wilson, à savoir Craig Blundell, Adam Holzman et Nick Beggs, de fabuleux techniciens du prog qui se louent très cher pour une tournée.

Fragments est principalement un album de prog fusion instrumental de haut vol relativement accessible, même par son prix. 

Quand j’ai posé la galette sur la platine, j’ai été immédiatement scotché par le superbe mix d’Adam doublé d’un master aux petits oignons signé Andy VanDette. Un travail auquel le streaming de Bandcamp ne rend franchement pas honneur.

L’album se compose de quinze fragments aux noms improbables, entre prog, jazz, gospel et expérimental, où les trois magiciens se répondent sans tirer la couverture à eux. 

Trifecta c’est un peu le Liquid Tension Experiment du prog fusion avec l’inspiration en plus. On y retrouve d’ailleurs les couleurs de Steven Wilson avant qu’il ne sombre dans sa bouillasse électro commerciale.

Ici le son est d’une rare précision, magnifiant la finesse du jeu de nos trois compères, les basses, le stick Chapman, le Minimoog, les Korg, l’orgue Hammond et la batterie. Un pur régal audiophile.

Ces fragments se révèlent plus rythmiques que mélodiques, parfois enjoués (‘Proto Molecule’), parfois angoissants (‘Have You Seen What The Neighbours Are Doing ?’.

Sur le galopant ‘Clean Up On Aisle Five’, Adam impose avec force de claviers un style progressif, peut-être pour séduire les fidèles, mais dès ‘Check Engine Light’, l’album change de tonalités. 

La proto molécule du troisième fragment est clairement jazzy comme ‘Sally Doo Dally’ alors que ‘The Enigma of Mr. Fripp’ est à l’image du jeu du guitariste de King Crimson, un peu hermétique il faut l’avouer comme le titre ‘Lie 2 Me And Take My Money’.

Le dixième fragment est chanté par Nick, le chien de Pavlov qui tue le chat de Schrodinger. Il fallait quand même l’inventer.

J’aime également beaucoup l’atmosphère cinématique de ‘Dry Martini’ dans laquelle le trio mélange les genres.

Ces fragments sont variés, intelligents, tout en subtilité, techniques mais pas du tout prise de tête. De la musique très complexe facile à écouter.

L’album de l’année devait être Aphelion ou One To Zero que je n’arrivais pas à départager. Fragments est arrivé à point pour trancher le débat.

Teeshirt : Steven Wilson