Soup – Visions

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Vous savez, c’est compliqué les goûts et les couleurs. Allez comprendre par exemple pourquoi Visions m’a tapé dans l’œil alors que les précédents albums de Soup m’avaient barbés. 

C’est Alias qui m’a donné envie d’y jeter une oreille, il venait de l’acheter sur Bandcamp. J’ai commandé le vinyle après avoir écouté seulement un titre. Bon ok, un titre d’un quart d’heure tout de même.

Fin 2018, j’avais eu l’occasion de boire le potage chez Paulette avec The Watch et je n’avais pas été emballé, pas plus que par leurs albums Remedies et The Beauty Of Our Youth. Mais c’était aussi à l’époque où j’écoutais de la musique au kilomètre et qu’il me fallait des doses de plus en plus concentrées pour prendre mon pied.

Visions, dans son édition normale, propose cinq titres dont le long ‘Burning Bridges’ et le, à peine plus court, ‘Kingdom Of Color’. En fait, sorti de l’instrumental ‘Skins Pt. 1’, tous les morceaux dépassent les sept minutes. Un vinyle rouge marbré dans une double pochette 3D avec un livret photo, un CD et des paroles sur une feuille volante. Un magnifique packaging qui ne pêche que par la qualité du pressage du disque, dommage, car c’est l’essentiel. 

L’album met en place un monde sonore éthéré post-rock, progressif, cinématique planant et majestueux. Visions possède un parfum de nostalgie progressive, des couleurs pastel seventies, un je ne sais quoi de In The Court Of The Crimson King. Des guitares à la Steve Rothery, Steven Wilson et David Gilmour habitent ces morceaux riches en claviers et sections instrumentales.

‘Burning Bridges’, qui ouvre ces visions, se compose de cinq mouvements : 

une ouverture cinématique stellaire à la guitare et claviers, une balade wilsonienne au piano, basse ronde et flûte traversière qui vire au post-rock, un chant vocodé sur des claviers SF grandioses peuplé de bruitages, une guitare marillionesque suivi de claviers et voix désincarnées et un final en apothéose instrumentale.

Rien que pour ces quinze premières minutes, le disque mérite le voyage.

‘Crystalline’ qui suit avec sa guitare acoustique et le violon, diffuse un doux parfum progressif mélancolique avant qu’une trompette ne s’invite dans la partition et que l’enregistrement ne se fasse de plus en plus parasité.

‘Skins Pt. 1’ propose alors un bref interlude instrumental au piano avant d’attaquer la seconde plus longue pièce de l’album, le magnifique ‘Kingdom Of Color’. Le titre, façon vieille Angleterre, s’offre un premier et délicieux solo de guitare à la manière de Rothery puis un second, acoustique, dans l’esprit de Steve Hackett.

Les seconde et troisième parties de ‘Skins’ terminent Visions, une chantée acoustique et la dernière instrumentale avec une sublime guitare sur des claviers vintages.

Depuis quelques jours, l’album passe sans relâche dans la maison

J’ai toutefois quelques regrets avec Visions. Celui de n’avoir pas commandé la version longue. Celui de ne pas l’avoir écouté en temps et en heure car il aurait été élu album de l’année 2021 et enfin, mon plus grand regret, c’est qu’il s’agit peut-être du dernier album de Soup, leur chant du cygne avec la naissance de Giant Sky dont je vous parlerai très bientôt.

Teeshirt : Star One

Altesia – Embryo

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En 2019, Altesia nous livrait son premier album Paragon Circus. Un CD cinq titres aux couleurs de opeth qui avait été salué par les amateurs et la presse spécialisée. Il trône fièrement entre Weather Systems et Insomnia dans ma collection idéale.

Deux ans plus tard, le groupe revenait avec un second opus Embryo glissé dans son très beau digipack. Entre temps Altesia avait troqué son bassiste Antoine pour Hugo, invitant au passage un saxophone ainsi qu’un violon à les rejoindre sur l’album.

Si on pouvait reprocher à Paragon Circus sa proximité avec quelques formations comme Opeth, Embryo et ses sept titres, ressemble à s’y méprendre à du Haken.

Les musiciens ont gagné en technicité mais n’ont pas encore trouvé leur identité, à moins qu’ils ne cherchent pas à en revendiquer une. 

Pour les inspirations littéraires, lisez Voltaire. Oui, Clément Darieu semble se cultiver avec autre chose que des mangas le soir.

Embryo est nettement plus agité que son prédécesseur, nettement plus technique, nettement plus cover également. Il prend aussi plus de risques comme dans ‘The remedial sentence’ aux inspirations jazzy. C’est au passage mon titre préféré du CD.

Le grand format final en quatre parties, ‘Exit Initial’, navigue toute voiles dehors, entre du Dream Theater  et du Haken, enfin surtout Haken pour la ligne vocale très Ross Jennings. Vingt et une minutes qui ne laissent pas franchement beaucoup de répit pour souffler sorti d’un break jazzy où le saxo de Julien Deforges livre un magnifique solo.

Ce qui étonne chez un jeune groupe comme Altesia, c’est la maîtrise des instruments et la qualité de la production des albums quand on sait qu’ils ont été enregistrés et mixés à domicile pour la plus grande part. On pourrait presque se poser la question de l’intérêt des grands studio aujourd’hui en écoutant Embryo.

Je préfère l’atmosphère émotionnelle de Paragon Circus à celle plus technique de Embryo. Cela n’enlève cependant rien aux qualités de ce second album que vous pouvez découvrir sur Bandcamp.

Reste à savoir ce que le groupe sera capable de nous proposer la prochaine fois. En espérant que ce coup-ci, ils prendront plus de distance avec leurs modèles.

Teeshirt : Altesia

Fierce Deity – Power Wisdom Courage

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Bonne année à tous et à toutes !

Jonathan Barwick est un australien qui se prend pour Arjen Lucassen et Ramin Djawadi, du moins sur son dernier album Power Wisdom Courage.

Une fois de plus, c’est KMäNriffs qui m’a fait découvrir cette perle sur Twitter, alors merci à lui. Il semble particulièrement affectionner les trucs qui déchirent sévère mais de temps en temps il s’attendrit un chouilla, comme ici.

Fierce Deity joue dans la cour du power metal progressif épique avec trois titres à rallonge de huit à treize minutes.

Sachez tout de même que si vous vous aventurez sur ses autres productions, que Power Wisdom Courage n’est pas franchement représentatif du reste, même si c’est plutôt bon.

Vous connaissez Arjen (qui a dit non ?) : Ayreon, Star One, du metal prog à claviers et invités mais connaissez-vous Ramin Djawadi ? Non ? C’est le compositeur de la BO de la série Games Of Thrones, vous savez ce machin que l’on entend partout, massacré lors des auditions de classes de violoncelle.

Jonathan, le gars derrière Fierce Deity, joue tout seul, contrairement à Arjen et s’il reprend le thème de Game Of Thrones, il le fait avec intelligence dans le dernier morceau intitulé ‘Courage’.

Ne vous y trompez pas, la flûte gentillette de ‘Power’ est vite remplacée par des chœurs lyriques et un bon gros power metal de derrière les fagots où les claviers rappellent furieusement Ayreon. 

De même le “court” ‘Wisdom’, seulement huit minutes après tout, au chant limite crié, après des claviers “pouet pouet”, lance une charge lourde aux riffs épais et au refrain martial.

Ce long EP ou court LP, comme vous voudrez, s’achève avec le grand format ‘Courage’ qui démarre comme un vieux diésel avant d’atteindre son régime de croisière. C’est là que s’incruste une version épurée du ‘Main Title’ de Games Of Thrones, ajoutant s’il était besoin, une touche épique à la charge de guitares.

Il n’y a franchement rien à jeter dans Power Wisdom Courage. C’est du lourd épique à souhait qui a même sut gagner les faveurs de mon épouse, c’est tout dire. 

Allez l’écouter, vous me direz ce que vous en pensez, il est sur Bandcamp. Et le premier d’entre vous qui m’enverra un commentaire sur le blog, aura même droit à un code de téléchargement pour l’écouter chez lui.

Teeshirt : Monnaie de Singe

Dream Theater – A View From The Top Of The World

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Si je n’aime pas beaucoup James et si je regrette le départ de barbe bleue, il faut quand même reconnaître à ces cinq ricains une furieuse maîtrise du genre et de la technique. Sorti de Metropolis Part I, Octavarium et de A Dramatic Turn Of Events, je ne suis pas vraiment fan, surtout si nous parlons de la bouse The Astonishing. J’ai pourtant toute leur discographie et même quelques live, car passer un Dream Theater à fond dans la maison chasse les souris, traumatise mon chat et emmerde les voisins.

Mais qu’est-ce qui m’a pris de l’acheter en vinyle cette fois ? Je ne sais pas, peut-être pour remplir mon quota mensuel de dépense. Bref me voilà avec une paire de godasses posées au bord d’une gigantesque faille dominant une mégalopole. A View From The Top Of The World, soixante-dix minutes de metal progressif technique à souhait. Sept morceaux dont le dernier et très long titre album, A View From The Top Of The World renoue avec les titres fleuves et l’instrumental. Un bon point car on entend assez peu l’abri de jardin bêler.

Bel artwork, galettes 180 grammes, CD en bonus et livret XXL, décidément le label Inside Out a encore soigné l’objet. Ils vont finir par devenir ma référence vinyle s’ils poursuivent sur ce chemin.

‘The Alien’ propose en ouverture, un long instrumental grandiloquent où guitares et rythmiques volent la vedette à tour de rôle. Puis Petrucci s’envole avec Rudess avant le second refrain pour nous en mettre plein les oreilles encore une fois. Une pièce longue de plus de neuf minutes qui met en appétit. Du grand classique furieusement efficace.

‘Invisible Monster’ et son couplet basse batterie marque également quelques points avant d’emprunter ensuite de surprenant chemins de traverse pour un groupe comme Dream Theater. 

Je pourrai également vous parler de ‘Sleeping Giant’ à la section instrumentale éblouissante ou de la fabuleuse intro de ‘Awaken The Master’ mais il faut que je garde un peu de temps pour le titre album en trois parties qui occupe à lui seul la face B du second vinyle. Comment dire ? En fait, depuis ‘Octavarium’, je n’avais pas retrouvé ce souffle épique chez Dream Theater. Son ouverture synphonico metal cinématique annonce tout de suite un morceau hors norme qui ne sera pas bâclé en trois minutes. De fait, vous en prendrez pour vingt où guitares virtuoses rencontrent piano classique, violons, batterie effrénée, basse trépidante et claviers fous. 

Magistral.

S’il n’y avait qu’un seul album de Dream Theater à écouter depuis l’arrivée de Mike Mangini, ce serait celui-ci. Bon à condition de supporter ce groupe bien entendu.

Teeshirt : Némo (parce les gars de Némo ne sont pas fans de Dream Theater justement)

Alex Henry Foster – windows in the sky

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Le 28 octobre j’étais à La Laiterie à Strasbourg pour écouter The Pineapple Thief. Et en première partie, se produisait le québécois Alex Henry Foster, l’ex leader du groupe Your Favorite Enemies.

Je m’attendais à un gars seul devant un micro avec sa guitare électro acoustique. A la place, ce furent deux batteries, trois guitares électriques, des claviers, une saxophoniste choriste et un frontman fou à lunettes embuées qui envahirent la scène.

Après une longue ouverture post-rock cinématique, une bombe explosa le dôme de silence, une tempête de colère froide, d’infra basses, de guitares jouées à l’archet et une voix mi slam mi chantée désespérée. Un tsunami émotionnel et sonore de plus de quinze minutes intitulé ‘The Hunter’. J’étais à terre, conquis.

Ce n’est pas tous les jours qu’une première partie me fait cet effet là. Surtout lorsque je ne connais pas l’artiste. Alors, évidemment, je suis reparti avec le vinyle dédicacé par Alex et le teeshirt pour faire bonne mesure. 

La pochette où figure un portrait de l’artiste flouté, cache deux étuis blancs qui ensemble reconstituent la photographie en noir et blanc d’un colibri, oiseau symbole de guérison de l’âme. 

Et il devra œuvrer cet oiseau-mouche pour soulager l’infinie douleur qui règne sur cet album.

windows in the sky est un premier album d’une heure et huit morceaux qui n’aurait jamais dû exister. Un voyage thérapie à Tanger aux confins du chagrin où Alex parle du deuil, celui de son père décédé en 2016.

Post-rock, cinématique, trip-hop, parlé, chanté, l’album ne possède pas la violence de leur prestation live. Il est nettement plus en retenue et moins contrasté. 

Cela n’enlève rien à sa beauté torturée, devenue juste plus intérieure. Le voyage se fait également avec les mots traduits en français que vous pourrez découvrir sur son site. Une manière de mieux comprendre l’univers désespéré de windows in the sky.

Alex m’a expliqué à la fin du concert, que chacune de ses prestations live était différente avec toujours une grande part d’improvisation. 

Si vous écoutez Standing Under Bright Lights, son live à Montréal sur Bandcamp, vous pourrez apprécier la différence avec l’album studio.

Fort, torturé, désespéré sont des adjectifs qui collent à la peau de cet album atypique. Attention cependant, si vous êtes dépressif chronique, évitez son écoute à haute dose, ça ne va sans doute pas vous aider beaucoup.

Une voix désespérée déclame des “The Beginning Is The End” sur des cordes torturées, des battements de coeur, des basses et des claviers cinématiques hallucinogènes. 

La musique se cherche, se répète, annonçant la tempête qui n’explose jamais vraiment. Des constructions sonores planantes et tendues rythmées par les mots de Alex Henry.

L’album, en plus d’être sublime, remue beaucoup d’émotions enfouies en nous. Mais peut-être faut-il être un rescapé de l’existence pour appréhender pleinement la beauté de windows in the sky. 

Teeshirt : Alex Henry Foster

Trifecta – Fragments

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Je ne vais pas vous parler de la carrière solo du leader de Porcupine Tree mais de trois des musiciens qui ont joué avec lui : Craig, Adam et Nick.

Au début Trifecta n’aurait pas dû faire l’objet d’une chronique. Je l’avais écouté d’une oreille distraite sur Bandcamp sans y trouver d’intérêt. Mais en passant chez mon disquaire, je suis tombé sur cette affreuse pochette rouge et me suis dit, allez, pourquoi pas ? Faut dire, je venais d’acheter Operation Mindcrime et le dernier Coldplay, je n’étais plus à ça près.

Trifecta c’est le meilleur de Wilson sans Steven Wilson, à savoir Craig Blundell, Adam Holzman et Nick Beggs, de fabuleux techniciens du prog qui se louent très cher pour une tournée.

Fragments est principalement un album de prog fusion instrumental de haut vol relativement accessible, même par son prix. 

Quand j’ai posé la galette sur la platine, j’ai été immédiatement scotché par le superbe mix d’Adam doublé d’un master aux petits oignons signé Andy VanDette. Un travail auquel le streaming de Bandcamp ne rend franchement pas honneur.

L’album se compose de quinze fragments aux noms improbables, entre prog, jazz, gospel et expérimental, où les trois magiciens se répondent sans tirer la couverture à eux. 

Trifecta c’est un peu le Liquid Tension Experiment du prog fusion avec l’inspiration en plus. On y retrouve d’ailleurs les couleurs de Steven Wilson avant qu’il ne sombre dans sa bouillasse électro commerciale.

Ici le son est d’une rare précision, magnifiant la finesse du jeu de nos trois compères, les basses, le stick Chapman, le Minimoog, les Korg, l’orgue Hammond et la batterie. Un pur régal audiophile.

Ces fragments se révèlent plus rythmiques que mélodiques, parfois enjoués (‘Proto Molecule’), parfois angoissants (‘Have You Seen What The Neighbours Are Doing ?’.

Sur le galopant ‘Clean Up On Aisle Five’, Adam impose avec force de claviers un style progressif, peut-être pour séduire les fidèles, mais dès ‘Check Engine Light’, l’album change de tonalités. 

La proto molécule du troisième fragment est clairement jazzy comme ‘Sally Doo Dally’ alors que ‘The Enigma of Mr. Fripp’ est à l’image du jeu du guitariste de King Crimson, un peu hermétique il faut l’avouer comme le titre ‘Lie 2 Me And Take My Money’.

Le dixième fragment est chanté par Nick, le chien de Pavlov qui tue le chat de Schrodinger. Il fallait quand même l’inventer.

J’aime également beaucoup l’atmosphère cinématique de ‘Dry Martini’ dans laquelle le trio mélange les genres.

Ces fragments sont variés, intelligents, tout en subtilité, techniques mais pas du tout prise de tête. De la musique très complexe facile à écouter.

L’album de l’année devait être Aphelion ou One To Zero que je n’arrivais pas à départager. Fragments est arrivé à point pour trancher le débat.

Teeshirt : Steven Wilson

Fleesh – Eclipsed

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Le duo Fleesh s’est fait connaître par ses reprises de Rush, Marillion, Renaissance ou encore Genesis, mais Gabby et Celo ont également composé trois albums, What I Found en 2017, Across The Sea en 2019 et Eclipsed cette année.

Il est certainement plus facile d’écouler des compilations de reprises de groupes connus que de percer avec ses propres compos de rock progressif. Surtout lorsque l’on est pas franchement connu. Alors Fleesh joue sur les deux tableaux, un peu comme The Watch.

J’ai presque tous leurs disques excepté leur tribute à Renaissance, sans doute parce que je n’aime pas trop Renaissance. Alors lorsqu’ils ont annoncé la sortie de leur nouvel album Eclipsed, j’ai passé commande du CD malgré des frais de port plus que dissuasifs.

Gabby chante et Celo est l’homme orchestre. Comme sur leur clips, le barbu rondouillard joue des guitares, claviers et basse quand la blonde au piercing chante, parfois accompagnée d’une guitare acoustique.

La voix de Gabby, un peu monotone au début, a gagné en personnalité sur cet album et si la musique s’inspire de Marillion comme dans ‘One By One’ et de Pink Floyd sur ‘Till The Morning Comes’, elle se forge peu à peu sa personnalité.

Après le concept album Across The Sea très prometteur, Eclipsed confirme les espoirs que j’avais placé dans ce jeune duo brésilien.

Eclipsed raconte une histoire en une heure et onze morceaux. Comme sa pochette le suggère, une éclipse solaire qui éclaire une montagne de crânes survolée d’oiseaux charognards, Eclipsed ne vibre pas d’ondes positives bien au contraire et la plongée dans le livret aggrave cette sensation. 

Voici les premières paroles de ‘Stuck’  : “Quelque part à l’intérieur de ce chaos, je suis toujours en vie. Je suis juste allée trop loin pour en comprendre tous les signes.”. 

On dirait que Fleesh poursuit son récit sur la dépression entamé dans Across The Sea, les textes elliptiques livrent des états d’ames plus qu’une histoire à moins que je n’ai rien compris encore une fois.

‘All My Sins’, riche d’éléments symphoniques, est une des pièces les plus puissantes de l’album et une belle réussite vocale. J’ai également adoré les claviers très néo prog qui ouvrent l’album avec ‘Stuck’ et j’ai aimé le solo guilmourish de ‘Till The Morning Comes’ qui commence pourtant comme un blues.

Eclipsed n’est pas parfait. Il est très dense avec beaucoup de chant et une production perfectible.

N’empêche, je l’aime beaucoup et je vous recommande sa découverte, peut-être en numérique étant donné les frais de port exorbitants. 

N’hésitez pas à découvrir également leurs albums cover. Mon préféré est celui de Genesis sorti tout récemment.

Teeshirt : Marillion

Genesis – The Last Domino ?

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Teeshirt : Porcupine Tree – Deadwing 2005

Vous connaissez la différence entre Isaac Asimov, Mike Rutherford, Phil Collins et Tony Banks ? Allez je vous donne deux indices, lisez bien : livre et disque. Alors vous avez trouvé ? Ben y en a pas. On les trouve tous les quatre dans le même magasin.

Des fois, je rentre dans une boutique pour m’offrir un truc, n’importe quoi, mais un truc. C’est ce qui m’est arrivé il y a peu, je suis rentré à Cultura et suis sorti avec Foundation, le bouquin d’Asimov et le coffret The Last Domino ? de Genesis.

Foundation, je n’avais jamais réussi à le lire mais la série Apple à relancé mon enthousiasme. Pour ce qui est de Genesis, j’ai déjà tous leurs albums et plus encore. 

C’est mon troisième amour musical après Johnny Hallyday et AC/DC. Preuve que l’on peut toujours s’améliorer avec l’âge.

Je n’écoute que rarement mes disques de Genesis aujourd’hui. Il faut dire que je les connais par cœur en fait. Alors pourquoi ce coffret ? Parce que je ne les verrai pas en live ? Même pas. S’ils étaient passés à Strasbourg, je ne serais pas allé les écouter. Pour la collection alors ? Sans doute un peu. Mais c’est surtout parce j’aime les vinyles, alors un coffret de quatre galettes 180 grammes, sorte de best of de la période Collins, comment résister ?

Je possède également Kdrive, la compile de 2014 qui ne sort jamais de son étagère. Mais The Last Domino n’est pas du même tonneau. C’est une compilation moderne du trio infernal, bourrée de tubes, un magnifique objet au son fabuleux. Depuis que je l’ai, j’écoute au moins un des vinyles chaque soir pour le plaisir.

Quatre pochettes reliées dans une couverture rigide protègent les vinyles glissés dans des étuis à l’effigie de chacun des musiciens et du trio, chaque fois avec une petite citation. Sans surprise, celle de Phil est la seule qui soit drôle : “It’s a democracy as long as we agree with Tony”.

De nombreuses photographies agrémentent cette compile, les trois vieux mais aussi leurs compagnons de tournées. En cherchant bien (il est caché au fond d’une pochette), vous trouverez un code de téléchargement  pour ces titres que vous avez déjà à la maison. Car n’espérez aucun inédit ou version déviante, ici, c’est de l’archi connu.

Vingt sept tubes remplissent le coffret : ‘Home By The Sea’, ‘No Son Of Mine’, ‘Abacab’ et quelques reliques du prog pour ne pas fâcher les vieux comme moi ‘Dancing With The Moonlit Knight’ ou encore ‘Firth Of Fifth’. La cohabitation de ces deux mondes peut perturber comme passer de ‘Carpet Crawlers’ à ‘Abacab’ sur la face B de la dernière galette mais ils ont évité de coller ‘The Knife’ avant ‘Congo’, c’est déjà ça.

The Last Domino ? est un super cadeau de Noël pour votre grand-père audiophile atteint de collectionnite aiguë et pour lutter contre son alzheimer inéluctable. 

Bref un truc pour les vieux riches qui ne savent pas quoi faire de leur fric.

Io Earth – Acoustic Vol 1

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Teeshirt : Transatlantic The Whirld Tour 2010

On ne peut pas dire que je sois un fan Io Earth. Pour preuve je n’ai que deux de leurs albums à la maison. 

Io Earth fait partie de ces formations assez méconnues du rock progressif, c’est-à-dire totalement invisible dans l’univers du rock. Le groupe propose un prog symphonique à chanteuse teinté de folk avec plein plein de musiciens et encore plus d’instruments. Rien de très révolutionnaire au final mais ils ont leurs fidèles.

Alors je me demande encore quelle mouche m’a piquée en commandant Acoustic Vol 1. Mais je ne regrette pas du tout ce coup de folie. C’est vrai, j’aime beaucoup les albums acoustiques et j’étais curieux de voir comment sept musiciens s’en sortiraient sur ce format allégé. Car j’ai toujours trouvé le prog de Io Earth chargé, limite too much, à l’image de leur artwork. 

Avec juste New World en CD et quelques titres glanés sur Youtube, je connais bien mal leur répertoire. Et ne comptez pas sur moi pour comparer avec vous ce que je n’ai jamais écouté. Je vous livre ici mes impressions sur un album acoustique un point c’est tout.

En version épurée, les morceaux de Acoustic m’ont tout de suite parlé. Piano, violon, flûte, saxophone, guitare acoustique, percussions et voix s’équilibrent harmonieusement. Les voix de Dave et Rosanna se prêtent très bien à l’exercice, libérées de la batterie, des guitares électriques et des claviers.

La pochette est également épurée, à l’image de ces mélodies revisitées par Io Earth. Les dix titres sont accompagnés de quelques mots pour nous en parler et plaisir suprême, le groupe à gribouillé à l’intérieur du digipack. 

Sans rentrer dans les détails, j’ai particulièrement aimé le lent et bluesy ‘Streets’ composé pour l’occasion je crois, le jazzy pétillant ‘Home’ et le mélancolique ‘Fade To Grey’ avec Adam qui accompagne Rosanna au piano. Que vous aimiez ou non Io Earth, je vous recommande chaudement ce très bel album. Il m’a donné envie d’approfondir leur discographie en attendant Acoustic Vol 2.

Steve Hackett – Surrender of Silence

Teeshirt : Steve Hackett – Genesis Revisited II

Un retour de vacances ressemble à une pile de commandes faites sur Internet qui se sont accumulées dans la boîte aux lettres pendant notre absence. Malgré la fatigue du voyage, je ne résiste jamais à déballer ces cadeaux de Noël avant l’heure et d’allumer la chaîne pour écouter les merveilles.

C’est ce qui est arrivé avec Surrender of Silence. Après avoir traversé la France d’ouest en est, deux heures de voiture et six de train, j’ai déballé et écouté le nouveau Steve Hackett. Et je suis resté sur ma faim. J’étais fatigué par le voyage et j’aurai sans doute dû patienter jusqu’au lendemain. Il faut dire aussi, qu’avec At The Edge Of Light puis Under A Mediterranean Sky, le maestro m’avait comblé.

Steve Hackett revient en trois faces, onze titres et une petite heure au prog symphonique orchestral teinté de world music auquel il nous a habitués depuis quelques années. 

Il revient également avec de nombreux musiciens et chanteurs. Trois batteurs, cinq voix mais un seul guitariste, et quel guitariste ! Pour les orchestrations, on retrouve avec plaisir Roger King toujours aussi brillant. 

Vous entendrez des violons, altos, des instruments à vent, la basse de Reingold, les voix des sœurs Durga, d’Amanda et de Nad ainsi que quelques instruments exotiques.

Je ne sais pas si vous partagez mon avis, mais je trouve les pochettes des albums de Steve Hackett assez décevantes dans l’ensemble. Clairement ce ne sont pas les artworks qui guident mes achats avec Steve Hackett. Mais Surrender of Silence, comme les autres, s’accompagne d’un livret grand format de plusieurs pages contenant des photographies de Jo et des textes bien lisibles, ce qui tempère en partie mon reproche initial.

Dans ce Surrender of Silence vous entendrez des réminiscences du groupe Genesis – bizarre n’est-ce pas, vous avez dit bizare – tout particulièrement dans ‘Relaxation Music for Sharks’, une des trois pièces instrumentales de cet album. Ce morceau est le ‘Please don’t touch’ du disque. Une pièce à tomber par terre. ‘The Devil’s Cathedral’ est un autre de mes coups de foudre. Le titre s’ouvre sur un duo grandes orgues et clarinette basse avant de laisser place à la voix de Nad, la batterie de Craig et la guitare de Steve. ‘Natalia’ fera penser à du Prokofiev quand ‘Wingbeats’ rappellera ‘Asimbonanga’, le tube de Johnny Clegg et ‘Head in the Shadows’ le célèbre ‘House of the Rising Sun’ avec sa guitare acoustique. Les chinoiseries de ‘Shangaï to Samarkand’ ne sont pas trop à mon goût, mais bon on ne peut pas plaire à tout le monde. Par contre le tango du renard avec Nick D’Virgilio à la batterie et Jonas à la basse et où la guitare de Steve et les claviers de Roger se déchaînent est une pure merveille. Quant à ‘Day of the Dead’ et ‘Scorched Earth,’ ils restent de grands classiques du maestro. L’album s’achève comme il a commencé, sur un bref instrumental où la guitare de Steve est à l’honneur.

Pour conclure cette chronique je dirai que Surrender of Silence contient de belles choses mais ne m’a pas convaincu de bout en bout cette fois. Ca n’en reste pas moins un bel album.