Vous souvenez-vous des premiers films de Pixar, avant qu’ils ne soient rachetés par l’oncle Picsou ? Des dessins animés en images de synthèse à mourrir de rire et au graphisme bluffant pour l’époque.
Je viens de visionner Alerte Rouge, le dernier long métrage de la lampe de bureau. Un titre terriblement d’actualité quand on y réfléchit. L’histoire d’une pré ado en pleine transformation. Non pas celle là, une autre, sorte de métaphore lourdingue pour parler de la première.
Meilin, la gamine chinoise de l’histoire, lorsqu’elle ressent fortes émotions, se transforme en vilain panda roux semant le chaos dans sa vie bien ordonnée. Élève exemplaire, petite chérie de sa maman, servante dévouée du temple de ses ancêtres, amie fidèle, elle écoute en cachette un boys band qui gâche la bande son du film. Comme toute les fille de son age, elle déborde également d’hormones pour un garçon boutonneux plus âgé qu’elle.
Bref c’est une histoire pour pré-ados et clairement j’ai passé l’âge de ce genres de conneries. Je ne l’aurai sans doute jamais regardé s’il n’y avait eu auparavant Wall E, Indestructible, Schrek, Soul, Lucas et d’autres merveilles chez Pixar comme Monstre & Cie que je viens justement de revoir. Alors je lui ai donné sa chance. Hélas le studio n’en est pas à son coup d’essai avec le thème du passage de l’adolescence comme dans Vice-versa et Lucas qui sont tout de même nettement plus réussis.
J’ai quand même ri de bon cœur lors de la dernière épreuve qu’impose la mère de Meilin à sa fille afin de déterminer si elle contrôle son panda : la boite remplie de chatons trop trognons.
Bon, si comme moi vous êtes atteint du syndrome de rentabilisation de votre abonnement Disney +, vous pouvez regarder Alerte Rouge, lais je vous aurais prévenu.
Mine de rien, enregistrer une vidéo de trois minutes une fois par semaine, cela demande une certaine organisation.
Tout d’abord il faut écouter de la musique, au moins un album par semaine. Pour être honnête ce n’est pas la partie la plus désagréable du travail maintenant que je ne dirige plus un webzine de rock. En effet, je ne cherche plus à me torturer avec des disques improbables mais plutôt à me faire plaisir. J’écoute brièvement des albums, je jette mon dévolu sur celui qui me fait envie, je l’achète (j’adore acheter un album, même en numérique), puis je l’écoute avec délectation des jours durant sur ma platine, sublimé par mon ampli et des enceintes colones.
Après il faut quand même commencer à travailler, prendre des notes, retranscrire mes impressions, me documenter parfois, mettre tout ça en ordre et préparer le script. Un travail que je fais toujours avec un bloc note et un crayon. Je viens d’ailleurs de terminer un bloc A4 80 feuilles commencé à l’époque de Neoprog avec la chronique d’Osyron et noirci depuis en recto-verso.
Ensuite je retranscris ma prose sur l’ordinateur à l’aide d’un outil de publication partagé, une habitude conservée de l’époque du webzine. Je recherche également des images pour illustrer la vidéo et parfois je vais jusqu’à enregistrer une musique débile sur le clavier MIDI pour amuser la galerie, enfin, ça n’amuse vraiment que moi mais passons…
Vient ensuite la préparation à l’enregistrement. Je transfère la chronique d’internet vers une application sur la tablette de mon épouse. Cette application est un logiciel de prompteur qui me permet de faire défiler le texte devant moi en contrôlant la vitesse avec une télécommande. C’est de cette façon que je teste le texte, le débit et que je corrige le tir avant l’enregistrement.
L’opération Studio Line peut alors commencer: brossage des dents , rasage de près avec, épilation des oreilles, des narines et des sourcils, nettoyage des lunettes et le coup de brosse de la semaine sur mes quinze millimètres de cheveux.
Le plus fastidieux débute enfin. Il faut installer l’armature de l’écran vert et bien tendre le tissu. Deux trépieds, deux montants, un bout de chiffon, trois pinces et une grande barre en aluminium pour tendre la toile au sol. Il faut monter puis mettre en place les deux projecteurs LED. Deux trépieds à déployer, deux soufflets à ouvrir à l’aide de huit piquets peu maniables qui se fixent sur les deux LED. Il faut ensuite orienter correctement les projecteurs, brancher l’alimentation, régler leur puissance et souvent revenir vers l’écran vert dont l’éclairage puissant souligne les défauts.
Ensuite j’installe le tabouret où je vais poser mon séant, bien centré, ni trop loin, ni trop près de l’écran pour profiter du flou de l’ouverture à f 2.8, pour limiter également les ombres portées et surtout les déplacements d’air faisant bouger la toile.
Vient le tour du premier pied photo qui va supporter l’appareil et le prompteur. A part le centrage et son réglage en hauteur, rien de compliqué. Là ou cela se corse, c’est avec un prompteur à miroir sur lequel se fixe le boitier photo et son objectif 24-70 mm à 2.8. Il faut visser le boitier au rail du prompteur et glisser l’objectif dans le soufflet puis aligner parfaitement tout le monde et régler enfin le zoom sur à peu près 50 mm. Il faut installer la tablette sur le rail du prompteur et réaligner si besoin tout le système. Maintenant il faut brancher le micro cravate au boitier et installer un second pied et son porte smartphone pour supporter le smartphone qui me servira de retour vidéo et de contrôleur à distance de la caméra. Car oui, je n’ai pas de caméraman avec moi.
Les dernières étapes consistent à jumeler en le smartphone avec le boitier photo et la télécommande avec la tablette, allumer le micro, tester la prise de son, d’image, le défilement du prompteur et lancer enfin l’enregistrement qui dure une dizaine de minutes le plus souvent.
Une fois fini, je retire la carte SD de l’appareil photo et descend travailler au montage sur l’ordinateur avec le logiciel de montage. Une étape fastidieuse d’une heure environ maintenant qui s’achève par un fichier .mov de trois à quatre minutes qu’il va falloir importer sur YouTube.
Deux « j’aime » et vingt vues plus tard, la vie de cette vidéo va s’achever dans l’oubli après sept jours de travail. De temps en temps un nouvel abonné rejoint la chaine – quatre depuis le début – et accidentellement, une vidéo dépasse les soixante-dix vues.
Beaucoup de temps passé, beaucoup d’équipements utilisés pour un piètre résultat au final.
Ce billet aurait pu être sponsorisé par Rega, Bluetooth, Sensodyne, Akai, Nikon, Manfrotto, Menhen, Cullmann, Apple, Scan Disk, Neewer, Gilette, Marrantz, Starblitz, Google, Triangle, Grados, Neeweer, Boya, Ikea, Combar, Rhodia, Osyron, Garnier, Cambrige, Cullmann et le Crédit Mutuel.
Mais avec vingt vues quotidiennes, ça n’intéresse personne. Ceci dit, pour une fois, la vidéo de Marillion – An Hour Before It’s Dark casse la baraque avec pas loin de 250 vues depuis sa sortie lundi. L’exception qui confirme la règle en fait.
J’ai découvert Marillion à la sortie de Fugazi et ce fut un coup de foudre. Il faut dire qu’à l’époque mon univers musical se limitait à Genesis, Peter Gabriel, Steve Hackett, Harmonium et Kate Bush.
Je devins un adulateur du grand Fish avec Misplaced Childhood et désespéré après son départ du groupe. Le remplacement fut difficile à vivre jusqu’à un certain concept album intitulé Brave suivi de magnifiques disques comme Anoraknophobia ou Marbles.
Mais depuis ce dernier, je trouve que la bande à Hogarth tourne en rond. Si les textes ont gagné en puissance comme dans le magnifique ‘Gaza’, la musique, elle, s’est endormie sur ses lauriers, oubliant de nous surprendre.
Je n’attendais donc pas grand chose de An Hour Before It’s Dark. Du coup, je n’ai pas été trop déçu.
Le dernier Marillion s’écoute agréablement. Plusieurs titres fleuves, de beaux textes, quelques trouvailles qu’ils auraient pu développer et ses tonalités confortables que l’on retrouve sur tous leurs albums depuis quelques années.
Du rock progressif pantouflard, plaisant à entendre, sans risque de déplaire, mais qui n’en fera certainement pas l’album de l’année et encore moins le sommet de leur carrière. Bref un truc pour les vieux fans qui ne veulent pas être dérangés dans leurs habitudes.
Sauf que moi, je veux être bousculé par la musique, je veux qu’on me surprenne, que l’on m’émeuve, je veux découvrir de nouveaux horizons, je veux de l’inconfort, je veux des sensations fortes. Et An Hour Before It’s Dark n’y arrive pas vraiment.
Les chœurs new age de ‘Be Hard On Yourself’ m’ont fait rêver quelques secondes comme la première partie de ‘Care’, qui est au passage le quart d’heure le plus original de l’album. Il y a bien un instrumental, un exercice trop rare chez Marillion, mais bon, ce ne sont que quelques petites secondes d’entropie dans le disque.
‘Be Hard On Yourself’ commence donc plutôt bien avec son joli refrain mais s’égare en chemin. ‘Reprogram The Gene’ n’a franchement pas grand intérêt musicalement parlant avec une première moitié très compacte et une seconde sans grand contenu.
Le trop court instrumental ‘Only A Kiss’ me laisse sur ma faim, laissant place au single ‘Murder Machines’ d’un classicisme marillionesque exemplaire.
Par chance, ‘Crow Nightingale’, sans être révolutionnaire, propose enfin quelque chose d’un peu plus plus aéré et différent. Mais c’est avec ‘Sierra Leone’ que je commence enfin à me faire plaisir, dix minutes de Marillion tout en subtilité, émotions et revirements savamment dosés.
‘Care’ conclue l’album de belle manière, tout particulièrement avec sa première partie qui sort clairement du lot. Il s’agit de mon titre préféré avec le précédent.
Marillion n’aurait pas écrit FEAR, Sounds That Can’t Be Made, Happiness is the Road et Marbles avant An Hour Before It’s Dark, j’aurai certainement crié au génie.
Vous saviez que j’ai été assez bon en anglais ? Enfin… jusqu’en troisième et principalement à l’écrit.
Il y a très longtemps, j’ai découvert la série Firefly. Quel rapport me direz-vous ? J’y reviendrai plus tard.
La série Firefly donc, pour être précis son unique et première saison car elle n’eu pas de suite faute de succès. Je l’avais regardée chez un copain et elle m’avait tellement plu que j’ai commandé le coffret de DVDs aussitôt rentré à la maison.
Firefly raconte les aventures d’un vaisseau classe Firefly, le Serenity et de son équipage pour le moins hétéroclite, qui survit en pillant des épaves et en transportant des marchandises plus où moins légales au nez et à la barbe des autorités. Des contrebandiers de l’espace voguant entre des lunes colonisées dans un décor de far west.
Les personnages et leurs interactions tumultueuses sont tout le sel de ces quatorze épisodes. Il y a Mal le capitaine (Buffy contre les vampires), un ancien sergent indépendantiste qui a perdu la guerre, Jayne la grosse brute que seul l’odeur de l’argent réussit à émouvoir, Inara, la prostitué de luxe qui loue une des deux navettes du Serenity pour son commerce, l’intriguant pasteur Book, Simon le chirurgien et River sa sœur surdouée en cavale et très recherchés, Kaylee la mécano qui parle au vaisseau, Hoban le pilote qui joue avec des dinosaures en plastique et son épouse Zoe, le bras droit de Mal pendant la guerre.
Malcom est le papa, Zoe la maman, Book le grand père et tous les autres des enfants, habitant sous le même toi, celui du personnage principal Serenity, présenté dans l’épisode ‘La Panne’.
Je connais les épisodes par coeur. Je ne sais combien de fois j’ai regardé cette série, on va dire beaucoup de fois en vingt ans, j’ai même quelques BDs racontant des épisodes inédits dans ma bibliothèque.
Et pourtant je n’avais pas encore tout compris à l’histoire jusqu’à il y a peu. Non pas que l’intrigue soit complexe, loin de là, mais tout simplement parce la série n’existe qu’en version originale. Sur les DVDs il y a bien des sous-titres, mais en anglais pour mal-entendants… Du coup, certaines subtilités des dialogues étaient passés à la trappe, je l’avoue.
Mais dernièrement, en parcourant le catalogue de Disney +, je suis tombé sur la série Firefly, et miracle, il y avait les sous-titres en français. Alors je me refais l’intégrale avec gourmandise, je rie encore plus et comprends certaines tractations restées obscures dans mes souvenirs. Merci Disney ! Vous donnez une seconde vie à cette série culte pour les quelques rares geek encore vivants.
Pour ceux qui voudraient creuser, il existe également un film, Serenity, qui fait suite aux quatorze épisodes. Je l’ai vu aussi à de nombreuses reprises dont la première au cinéma et depuis en DVD.
Je compte bien finir par le film, cela va sans dire, même s’il est nettement moins bien que la série.
C’est en Andorre que vivent les membres du groupe Persefone, du metal prog à chant clair et growl que j’ai découvert à l’époque de Neoprog grâce à leur manager que j’avais croisé lors d’un festival.
Il m’avait à l’époque, proposé une interview du groupe et de couvrir leur live en Allemagne. Une rencontre fort sympathique, un concert éblouissant et un premier vinyle dédicacé par le groupe, l’album Aathma, que je vous recommande fortement au passage.
Je les avais perdus de vue après un EP trop musclé à mon goût, vous savez quand ça tabasse et que ça gueule en même temps. Mais à l’annonce de la sortie de leur nouveau LP, j’avais envie de renouer avec la formation.
Le quatre février au matin, je pré-commandais Metanoia sur Bandcamp. Le soir même, après une écoute, je commandais le vinyle chez EMP, oui c’est là maintenant que je fais mes courses, les frais dissuasifs de port m’ayant éloigné des boutiques étrangères, merci le Brexit.
La couverture représente un gigantesque monolithe de lumière faisant face à une minuscule silhouette humaine dans le décor minéral d’une grotte ou d’une carrière à la roche grise.
Metanoia, ou la transformation mystique d’un être, le changement total de la pensée auquel nous convie Persefone avec près d’une heure de metal progressif avec de longues sections instrumentales et assez peu de growl au final.
Avec un titre fleuve de onze minutes, la troisième partie de ‘Consciousness’, un autre en trois parties de plus d’un quart d’heure, des atmosphères entre métal, cinématique, progressif et symphonique, Persefone poursuit l’histoire de leur quatrième album Migration et entame une nouvelle aventure musicale.
Entre le chant clair de Einar Solberg et de Miguel Espinosa se glissent les rares explosions de growl de Marc Martins comme dans ‘Architecture of the I’, ‘Merkabah’ ou ‘Anabasis Pt. 2’. Un contraste saisissant comme la musique qui passe du Djent tabasseur au cinématique planant avec une rare fluidité.
‘Metanoia’ et ‘Anabasis Pt 1 et 3’ jouent de motifs cinématiques quand ‘Katabasis’ ou ‘Anabasis Pt 2’ donnent de grosses baffes de metal et que ‘Consciousness Pt. 3’ explore des mondes clairement plus électroniques, l’ensemble offrant un album riche, varié et cependant très cohérent.
Alors je sais bien que nous ne sommes qu’au mois de mars. N’empêche, Metanoia pourrait bien être l’album de l’année, si ce n’est pas le cas, 2022 sera une superbe année musicale. Allez le découvrir sur Bandcamp et plus si affinité.
Lorsque j’étais enfant, un soir, couché dans mon petit lit douillet, j’entendis une émission qui passait sur l’une des deux chaînes de notre télévision noir et blanc.
Mes parents regardaient le tube cathodique, installés dans la salle à manger, des images monochromes de la plus vaste et rapide tuerie humaine de tous les temps perpétrée par nos semblables, Hiroshima et Nagasaki. En entendant les mots du journaliste et le son des explosions j’ai hurlé de terreur dans ma chambre noire.
Aujourd’hui je suis un adulte qui a connu les drames de Tchernobyl et Fukushima. L’énergie nucléaire me semble toujours une aberration et les armes de dissuasion une monstruosité.
En 1962 les deux blocs avaient bien failli déclencher l’apocalypse nucléaire pour des questions stratégiques et entraîner toute l’humanité dans leur folie. Quarante ans plus tard, ces mêmes imbéciles rejouent l’histoire en Europe.
Les russes envahissent l’Ukraine, l’Europe brandit des sanctions, l’Otan met en garde, Biden s’agite et Poutine met son arsenal nucléaire en alerte.
Nous sommes apparu sur Terre il y a quatre millions d’années, sept milliards d’humains entassés dans des villes surpeuplées et polluées qui en un peu plus d’un siècle ont assassiné plus quatre-vingt millions de personnes et compromis leur avenir en détruisant leur écosystème.
Réchauffement climatique, pandémie et maintenant l’apocalypse nucléaire ? L’homme est pourtant capable de si belles choses : la musique, la peinture, l’écriture, les sciences, l’exploration, l’empathie, l’amour alors pourquoi l’humanité est-elle si stupide ?
Que défendent donc ceux qui nous gouvernent, ceux que nous avons parfois choisis au nom de belles idées ? Pas nos vies manifestement. Quand je songe que certains candidats aux présidentielles françaises soutiennent encore un homme comme Poutine je suis atterré et quand un ministre déclare la guerre économique totale à la Russie je prends peur.
Nous disposons de tous les atouts pour vivre confortablement en harmonie avec notre planète et nos voisins. Au lieu de cela, nous nous écharpons pour des mesquineries, nous détruisons notre avenir pour un confort artificiel et nous risquons de tout détruire à vouloir jouer à celui qui possède la plus grosse.
Je vous déteste tous, vous les humains, ce troupeau aveugle qui se rue joyeusement vers sa propre destruction, vous les gouvernants pas fichus de vous assoir autour d’une table pour discuter, vous les gens qui mettez au pouvoir des personnes capables de déclencher un conflit mondial pour garder la tête haute.
Aujourd’hui, je suis à nouveau cet enfant effrayé par la folie des hommes, par la monstruosité de nos actes. Je me fais violence pour ne pas suivre l’évolution de cette guerre en temps réel, découvrir à quel moment l’un de ces dirigeants fera un pas de trop en avant.
Une femme voilée aux yeux de biche orne la pochette de l’album Realm du groupe Almach. Du black metal oriental cinématique venu de Kaboul, une ville qui a clairement connu des jours meilleurs.
Certaines mauvaises langues affirment que le groupe ne serait pas afghan. Étant donné qu’ils ne possèdent pas de site web, que l’on ne connaît pas ses membres, j’aurai du mal à vous éclairer sur le sujet. Toujours est-il que depuis 2020, ils ont sorti trois albums, un EP et un single sur Bandcamp.
Chanteuse à la voix délicieuse, growl de goret, inspirations orientales, atmosphériques, cinématiques, folks et médiévales sur une base de black metal, Realm s’écoute sans avoir besoin d’être un adepte de Sheitan.
Les thèmes abordés par le groupe tournent autour de l’histoire de l’Afghanistan, un domaine dans lequel je suis passé maître au cours de mes études de math-physique, enfin… Voilà quoi.
L’album démarre avec ‘One chance’, un morceau furieusement accrocheur dominé par la voix de la chanteuse, des claviers à la Tim Burton, du growl démoniaque et des arrangements symphoniques.
Il ne faut cependant pas perdre de vue que le groupe serait afghan. Sa musique s’inspire fortement de la culture orientale comme dans ‘Hindukush’ qui mélange traditionnel et metal pour nous décrire la chaîne de montagnes qui culminent à près de huit mille mètres dans ce beau pays ravagé par la guerre ou bien dans ‘Flame Of The East’, un titre dans lequel viennent se greffer, sur la voix féminine, des chants traditionnels et de la double pédale bien lourde.
Le titre album, propose lui, un délicieux black metal aérien peuplé de voix afghanes, de growl et de musique médiévale. Puis après une ouverture world music, ‘Tears Of My Land’, le morceau le plus long de l’album, avec pas loin de neuf minutes, sacrifie un porc sur l’autel du black metal symphonique synthétique.
J’ai été moins emballé par ‘Shade of War’ qui mêle metal, growl, oriental, symphonique et folk de manière relativement chaotique, passant d’un instrument à l’autre sans vraiment prévenir avec un résultat assurément perfectible, un peu comme comme ‘Afghanistan’, un titre très world music expérimental.
L’album Realm propose un voyage sans risque sur Bandcamp pour un dépaysement garanti en restant confortablement assis dans son salon.
Un jour d’ennui sans doute, je me suis penché sur mon avis d’imposition foncier. D’ordinaire je paye sans sourciller, mais ce jour là, j’ai voulu vérifier la paperasse.
Voici ce que j’ai trouvé : une maison de 140 m2 sur deux étages sur un terrain de 4,25 ares et un bâtiment commun de 109 m2.
J’ai bien une maison faisant à priori ces dimensions à la louche, un jardin de moins de 5 ares tout en longueur, mais le bâtiment commun de 109 m2, pour le coup, je le cherche toujours dans le jardin.
J’ai une sorte de séchoir à houblon d’une vingtaine de mètres carrés sans électricité ni eau courante dans lequel je range les outils et les vélos, mais pas ce mystérieux bâtiment plus grand que mon rez-de-chaussée.
Alors j’ai demandé des explications aux impôts en leur fournissant un extrait cadastral de notre parcelle.
Le lendemain, j’ai reçu une première réponse : « Le service accuse réception de votre demande et vous remercie. Vous serez avisé ultérieurement de la suite donnée. ». J’étais bien avancé.
Après quinze jours d’attente, j’ai reçu une seconde réponse de l’administration, représenté par un certain Karim, clôturant en même temps ma demande : « Suite à notre échange précédent, je vous prie de bien vouloir me faire parvenir les plans détaillés de vos biens afin que je puisse régulariser votre situation. Je reste disponible pour tout complément d’information.« .
Je vis dans une maison qui en 1770 était déjà habitée et qui tenait debout sous le règne de Louis XIV. Une vieille dame à colombages un peu penchée et plus ou moins bien entretenue au fil des siècles. Tout ça pour vous dire que je ne dispose pas des plans d’architecte évidemment. Du coup j’étais un peu sec pour répondre aux impôts.
J’ai donc ouvert une nouvelle réclamation en joignant une nouvelle fois le plan du cadastre.
Neuf jours plus tard, la réponse est tombée : « Afin que le service puisse traiter votre demande, je vous prie de bien vouloir nous faire parvenir tout document ou justificatif attestant la réalité de la surface de votre dépendance ( 25 m² et non 109 m² ), sans quoi nous ne pourrons y donner suite favorable.« .
Autant vous dire que cette réponse laconique m’a tapé sur les nerfs. Car j’en ai vraiment mare de ces ronds de cuir bureaucrates. J’ai déjà assez à faire avec mon agent comptable au travail qui me réclame sans cesse des documents invraisemblables toute la journée pour payer des factures de cinquante euros, alors un agent des impôts qui ne veut pas entendre raison, ça me tue !
Cette fois je lui ai envoyé l’acte de vente de la maison, le relevé de parcelle, le plan cadastral au 1/500 accompagnés d’un message expliquant tous les détails et j’avais décidé de contacter ce fonctionnaire paresseux pour avoir une bonne explication le lendemain.
Finalement, c’est lui qui m’a appelé. Tout ça pour m’informer qu’il avait constaté que j’avais raison, que le bâtiment faisait environ 25m2 et que les impôts s’étaient trompés. Quel bel mea culpa !
Je lui avais pourtant fourni cette fois un ancien plan cadastral alors que le premier était nettement plus récent. La seule différence entre l’ancien et le nouveau était la présence d’un tampon officiel sur le dernier. Mais dans la fonction publique, tamponné est symbole de vérité.
Bref, je vais récupérer 30 euros de trop payé sur deux ans, prélevés à tord par les impôts. Ça ne compense même pas le temps et l’énergie dépensés, mais au moins, mon avis d’imposition foncier reflètera ce que nous possédons réellement.
Enfin, c’est que m’a annoncé Karim au téléphone, car deux semaines plus tard, sur le site des impôts, ma réclamation n’est toujours pas traitée.
Le décès d’un proche est toujours une douloureuse épreuve croyez-moi. Une épreuve que j’ai hélas eu à affronter à de nombreuses reprises en un demi siècle.
Outre la souffrance de la perte d’un être aimé, il y a toutes ces décisions qu’il faut prendre rapidement, ces déplacements à l’autre bout du monde, ces appels téléphoniques sans fin et le passage au tiroir-caisse.
Car mourrir n’est pas gratuit loin de là. Tout le monde se sert au passage, même si le défunt ne possédait rien. C’est l’usage…
Je viens de perdre mon père le jour de mon anniversaire, un chouette souvenir pour les prochaines célébrations. Avant cela, j’avais perdu mon oncle, ma mère, mon neveu, trois de mes frères, ma tante, mes grands-parents, la mère d’un ami ainsi que sa fille. Dans ma famille de cinq enfants il me ne reste qu’un grand frère un peu fou. Par chance j’ai une épouse et deux garçons. Je ne suis pas encore tout seul.
La disparition d’un proche, en plus de la douleur, c’est une réelle épreuve financière dont on parle assez peu souvent. L’argent c’est tabou quand il s’agit des morts. Je ne parle pas des impôts liés à la succession, surtout lorsqu’il n’y a pas de succession, mais des frais qu’engendrent un décès.
Il y a les déplacements en urgence, oui c’est cher un train pris à la dernière minute, l’hébergement pour plusieurs jours lorsque vous vous êtes éloignés de votre domicile, il y a les pompes funèbres qui se servent généreusement, même pour un service minimum, il y a la célébration, si le disparu voulait un culte, il y a la publication dans la presse locale pour avertir les amis et connaissances (ce ne sont pas les tarifs du Bon Coin), il y a les démarches administratives avec les nombreux courriers en accusé réception à envoyer aux banques, caisses de retraites, mutuelles, impôts, Sécurité Sociale, notaires, avocats et j’en passe.
Le service minimum des pompes funèbres est tout simplement sordide, incinération sans cérémonie dans une caisse en cageot avec une musique d’ascenseur. Pour une présentation du cercueil, il faut déjà passer à l’option plus, pour une boite en palettes vernies, plus plus, pour une urne ne ressemblant pas à un pot de chambre, plus plus plus, pour le dépôt de l’urne dans le caveau familial, plus plus plus plus, pour le transport du corps à un lieu de culte on passe là carrément à l’abonnement premiun.
Le séjour en chambre mortuaire par jour : 100 euros
Une publication dans le journal : 150 euros
Une messe : 200 euros
Une urne : 250 euros
Les soins du corps : 250 euros
Une mise au caveau : 500 euros
Le transport en corbillard : 600 euros
Une crémation sans cérémonie : 800 euros
Un cercueil en pin verni : 800 euros
Bien entendu, il existe des assurances. Oui comme pour votre logement ou votre voiture, mais pour la mort. Celles-ci ne vous remplacent pas le défunt par une nouvelle âme (enfin pas encore), mais remboursent une partie des frais des pompes funèbres, le reste pouvant être prélevé sur le compte du mort, pour peu qu’il y ait de l’argent dessus. Donc si vous êtes suffisament prévoyant, vous ne mettez pas votre proches sur la paille.
Mourrir n’est pas gratuit, pensez-y avant de passer l’arme à gauche, surtout si vous désirez une sépulture autre que la fosse commune et une cérémonie de sans domicile fixe. C’est moche mais c’est ainsi.
C’est en écoutant Visions de Soup sur Bandcamp que j’ai découvert Giant Sky.
En bas de la page de cette plateforme de streaming, sous les tags, vous pouvez trouver des albums recommandés par le groupe que vous écoutez ainsi que des artistes similaires. Une belle manière d’élargir ses horizons musicaux.
Giant Sky est le nouveau projet du frontman de Soup, Erlen Aastad Vigen, un projet dans lequel on retrouve également Espen Berge, de quoi avoir quelques craintes pour l’avenir de Soup.
Pour cette découverte, j’ai opté pour la version dématérialisée, ne sachant pas vraiment où je mettais mes pieds. Car Giant Sky est plus shoegaze, folk, cinématique et expérimental que progressif pour tout vous dire. Il y a des passages carrément fumés comme dans la septième partie de ‘The Further We Go The Deeper It Gets’.
L’album éponyme dure quarante neuf minutes pour sept morceaux allant de une à douze minutes sur lesquels se croisent les voix de quatre femmes, d’un homme, du violon, de la flûte, de l’orgue d’église et plein d’autres instruments joués par Erlen.
Le résultat peut sembler déroutant au début avec ce mélange d’électro dans ‘Broken Stone’, de musique de chambre dans ‘Interlude’, d’expérimental, de shoegaze ou de rock alternatif acoustique dans ‘Out Of Swords’.
Les six premières parties en douze minutes de ‘The Further We Go The Deeper It Gets’ ressemblent à du Vangelis où Danny Cavanagh jouerait des guitares sur des inspirations folk façon Mike Oldfield.
Dans ‘Broken Stone’, vous retrouverez cette guitare assez fabuleuse qui résonne dans Soup. Un titre de plus de neuf minutes à la seconde partie très synthwave qui laisse place à un interlude flûte et piano qui me fait songer à Harmonium.
‘No Cancelling This’ pourrait vous rappeler des derniers albums d’Archive, tout particulièrement le magnifique Axiom, alors que le mélancolique ‘Out Of Swords’ ressemble à un single de Petter Carlsen.
L’instrumental cinématique expérimental ‘The Further We Go The Deeper It Gets Pt. 7’ est assez raccord avec la fin du titre précédent et sert de pont d’envol pour propulser ‘Breathing Patterns’ aux belles envolées de flûtes.
J’ai acheté Giant Sky par curiosité et j’avoue avoir eu du mal à rentrer dedans au début. Mais leur univers musical s’est peu à peu imposé à moi et quelques morceaux comme ‘The Further We Go The Deeper It Gets’, ‘Interlude’ et ‘Out Swords’ m’ont réellement séduits.
Giant Sky est un groupe à placer en surveillance rapprochée.