Black & White

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Depuis mes débuts en photographie j’ai toujours été attiré par le monochrome. 

Au début, ce fut simplement par nécessité, car en argentique, le développement couleur était extrêmement contraignant et complexe par rapport au noir et blanc. 

Ensuite, lorsque le numérique est apparu, j’ai abandonné ce type d’images car les traitements noir et blanc automatiques des appareils et logiciels ne me satisfaisaient jamais. 

Et puis j’ai découvert le format RAW et fait mes premiers pas dans de développement numérique. 

Je me suis très vite aperçu que les traitements monochromes de base de Lightroom étaient nettement plus performants que tout ce que j’avais pu tester auparavant et quand j’ai appris à contrôler et doser les réglages, j’ai commencé à obtenir des images qui me plaisaient. 

Au début, je jouais sur le blanc, le noir, le contraste et la clarté, ce qui était déjà pas mal. 

Aujourd’hui je ne touche plus au contraste, ou très peu. Je joue sur la balance des blancs, la teinte, les luminances de chaque couleurs, le noir, le blanc, les hautes lumières, les ombres et la clarté. 

Avec tout ces paramètres et quelques filtres parfois, je me rapproche de plus en plus de l’image désirée. 

Aujourd’hui, lorsque je photographie, je pense en noir et blanc, je recherche les contrastes, les formes et j’oublie les couleurs. 

Car quand je fais de la couleur, je déteste le résultat, trop saturé, trop terne ou avec une tâche fluo qui gâche le décor. 

Et manifestement, ce travail sur le monochrome porte peu à peu ses fruits puisque les clichés remportent de plus en plus de succès et que les visiteurs ne se contentent plus de liker la photo du jour mais explorent les autres clichés précédemment publié. Ca fait chaud au coeur.

Je suis même tenté par un retour à l’argentique certains jours, juste pour voir si je serai encore capable de capturer quelque chose à l’ancienne.

L’expérience interdite

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Il existe, caché dans un coin perdu de province, un laboratoire secret de recherche consacré à l’étude de créatures mystérieuses.

L’expérience a été financée par une généreuse mécène le jour où celle-ci fut dans l’incapacité de poursuivre elle-même ses travaux. Elle fournit les équipements et spécimens ainsi que ses diverses observations consignées au fil des ans à une nouvelle équipe européenne de pointe avant de passer la main.

Un caisson gris supporté par un châssis métallique abrite l’audacieuse expérience. Le caisson est lui-même enfermé dans un laboratoire dernière génération sous haute protection. Car ici, la Science cherche à repousser les limites de la mort.

Dans le caisson grouille une vie chthonienne méconnue étudiée avec toute la rigueur qui s’impose. Les créatures sont soumises à différents stress afin d’enregistrer leurs réactions. Punitions et récompenses alternent sans suite logique pour qu’aucune adaptation de l’espèce ne soit envisageable. Des prélèvements liquides, à la base du caisson permettent de mesurer l’activité et l’étonnante résistance des êtres invisibles.

Une pomme dans le caisson et les mesures commencent. D’étranges tentacules se tortillent, entourent le fruit avarié et quelques heures plus tard il ne reste plus rien. Dix jours sous un projecteur UV et les tubes annelés disparaissent complètement, un mois plongé dans l’azote liquide et l’on imagine que toute vie s’est éteinte du caisson. Mais il n’en est rien, dans le substrat se cache la vie, ralentie mais présente. Déposez des épluchures de carottes et les lumbricina refont surface.

Pendant ces années d’observation, tout a été tenté, surabondance, privation, canicule, grandes gelées. Il y a eu surpopulation, fuite du caisson, extinction de masse, mais la vie reprend toujours ses droits dans le composteur d’appartement de mon épouse. Ils dont increvables ces vers de terre, même si ma femme oublie souvent de les nourrir pendant des semaines.

MotherCloud

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Jusqu’où peut-on aller pour apporter le bonheur ? MotherCloud est un récit à trois voix dans la veine de 1984 et du Meilleur des Mondes. Trois personnages qui nous racontent ce qu’il s’est passé dans le MotherCloud. Il y a Gibson, le patron de l’empire du Cloud à qui il ne reste que quelques jours à vivre, Zianna, l’espionne industrielle qui s’est infiltrée dans le complexe et Praxton, l’ex patron d’une entreprise phagocytée par le Cloud comme temps d’autres et contraint pour manger de devenir un des employés de la multinationale.

MotherCloud propose une vision peu reluisante de nos gafas Amazon, Google, Apple et j’en passe. Une entreprise tentaculaire qui détient le monopole de presque toute la distribution. 

Dans le roman on retrouve les thèmes du mythe de l’entreprise providence, du modèle Amazon, de la surveillance via les objets connectés dans un monde qui s’est effondré, en proie aux conséquences du réchauffement climatique.

L’histoire est menée de main de maître par Rob Hart a tel point qu’il est difficile de s’extraire du récit. Si vous commandiez encore vos objets sur Amazon ou Alibaba, peut-être qu’après avoir lu ce roman vous y réfléchirez à deux fois ensuite. Surtout après avoir lu les remerciements de l’auteur à une certaine Maria Fernandes morte pendant le trajet entre trois Dunkin’ Donuts où elle travaillait à temps partiel pour 550 dollars mensuels.

Héritage ? Mon cul !

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Personne n’est décédé dans ma famille rassurez-vous, l’héritage en question concerne soit disant une série télé.

Il y a presque vingt ans de ça le personnage de Jack Bauer arrivait sur le petit écran, révolutionnant quelque peu le genre. La série télé n’était plus une excuse pour caser des spots de pub et gagnait ses premières lettres de noblesse.

Qui n’a pas vu la série 24 heures chrono à l’époque avec ce gars toujours en train de courir et qui n’a pas une minute pour son épouse ? 

COVID-19 oblige, les médiathèques sont fermées, lieu quasi inépuisable d’approvisionnement de notre couple en distraction du soir… mince cette phrase risque d’être mal interprétée. Bon, passons. Donc faute de médiathèque, dès que le 11 mai, les portes des commerces non essentiels à la survie ont rouvert, ma chérie est partie en quête d’une série quand moi je courrais chez mon libraire.

Ma femme est revenue avec une série récente, en Blu-ray, une série appelée 24 Legacy. Je suis revenu avec trois bouquins.

Le seul héritage que j’ai trouvé pour l’instant, c’est ce chrono horripilant qui nous fait croire que nous vivons en temps réel les évènements.

Le casting est calamiteux. Notre héro, un ex soldat commando possède une tête de boxeur catcheur alors que son frangin, le trafiquant de drogue, possède le look du parfait héros. La femme du frère qui l’a quitté pour son frère donne l’impression de pleurnicher tout le temps est à baffer. En plus tout ce petit monde est… noir… mon dieu ! Des noirs… Ok j’arrête c’est mal.

Bien entendu, la série est américaine, donc les noirs trafiquent de la drogue ou travaillent pour l’armée… Les terroristes sont islamises et les blancs, les blancs sont les victimes et les décideurs. Et les cons ? Les cons sont américains, et vraiment très cons.

Nous nous sommes ennuyés dès le premier épisode. Il y en avait douze dans la saison une, douze heures pleines de noirs. Et le blanc chef de la sécurité c’est le Flash ridicule au casque à ailettes. Sans parler de la femme du sénateur qui jouait la nièce du roi du Rohan dans le Seigneur des Anneaux et qui a pris un petit coup de vieux.

Quand d’ordinaire ce genre de désamour se produit, nous passons à la série suivante sur la pile. Sauf que cette fois, sur la pile, il n’y a que les deux autres Blu-ray de la série… Alors on continue en espaçant de plus en plus les épisodes. Car nous n’y croyons pas du tout à leur histoire de cellules dormantes et de paranoïa à l’américaine. Nous sommes en pleine pandémie, tout le monde a oublié ou se fout du terrorisme.

Retour à Westworld

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La saison 2 trainait à la médiathèque alors je le suis dit, pourquoi pas après tout. J’avais bien aimé l’univers de la première saison mais pas au point de vouloir en regarder une seconde et pourtant…

Le parc s’est effondré, les hôtes se sont libérés de leurs chaînes et de rares visiteurs (ceux qui n’ont pas été massacrés) survivent encore.

Entre Il était une fois dans l’ouest, Les Sept Samouraïs et Blade Runner, cette nouvelle saison livre plusieurs niveaux de lecture. Les personnages, enfin ceux qui ont survécu, gagnent en profondeur et les épisodes esquissent la folie de certains d’entres eux, humains comme machines.

A quoi sert le parc, serait-il une vaste expérience pour tester l’immortalité, à quoi aspirent les hôtes, à la liberté, qui tire les ficelles de ces humanoïdes sophistiqués, qu’est qui se cache derrière la porte ?

La série a gagné en maturité et en complexité avec cette deuxième saison. J’attends donc la troisième avec impatience.

N’oublier jamais

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De mars à mai, les librairies étant fermées et refusant de céder à la tyrannie des amazones, je dû piocher au hasard dans la bibliothèque familiale. Il y eu des lectures heureuses comme le Liseur et d’autres moins heureuses. 

Pourquoi pas lire un polar de Michel Bussi, un auteur semble-t-il à succès.

Nuages, mouettes et écharpe rouge stylisés, je débutais N’oublier jamais. 

Dès les premières pages, un sentiment de déjà lu me titilla. J’avais lu ces pages, mais impossible de me souvenir de l’histoire, un paradoxe si l’on considérait le titre. 

Le sentiment se confirma au fil des pages jusqu’au moment où je rentrais dans un monde inconnu. 

J’avais commencé le livre sans jamais le finir, et pour cause: le personnage principal Jamal, un enfant de la Courneuve handicapé physique, n’inspire guère de sympathie, pas plus que d’intérêt. D’ailleurs pourquoi le choix d’un tel protagoniste, puisqu’il n’apporte pas grand chose à l’histoire ? 

Une histoire de meurtres en séries de jeunes filles sur la côte normande, trois viols à dix années d’interval et Jamal, venu se préparer à une course sur le Mont Blanc et qui se retrouve mêlé au drame. 

L’intrigue tient la route pendant quatre cent pages avant que Michel Bussi ne bâcle son récit, le faisant trainer encore sur cent-trente pages, là où j’avais décroché un jour pour aller lire un autre roman. 

Cette fois j’ai tenu bon, attendant la réouverture de ma librairie et je suis arrivé à la fin. Les quatre dernières pages rattrapent un peu le gâchis des cent-trente précédentes, c’est déjà ça.

Il est probable, que dans quelques années, je retombe sur ce livre et que je recommence à le lire, par erreur. Il est probable que je me rende compte de l’avoir déjà parcouru, sans me souvenir de l’intrigue, car au final, N’oublier jamais porte bien mal son nom.

Plants solidaires

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Un ami (et non, je ne lui en veut pas du tout, il ne pouvait pas savoir le pauvre) avait partagé sur Facebook la publication d’une association affiliée à Emmaüs proposant des plants de jardin.

Et comme tous les ans, au mois de mai, j’achète des plants de tomates, géraniums, concombres, poireaux et que sais-je encore pour garnir le jardin ainsi que le potager, je me suis dit, pourquoi ne pas faire un bon geste tout en préparant son jardin.

Je remplis donc le questionnaire de Plants Solidaire Emmaüs afin d’être contacté lorsque l’opération commencerait.

Le 16 avril je reçois un mail comme quoi je suis bien enregistré dans le programme. Ils sont tout content, l’opération a remporté un grand succès « Vous avez été près de 1900 à manifester votre intérêt pour le vente de plants solidaires, qu’Emmaüs Mundo organise en partenariat avec le FAS de l’AIPAHM d’Illkirch. Et ça tombe bien, nous avons des milliers de bons plants qui n’en peuvent plus d’être confinés dans nos serres.Ne vous ruez pas, il y en aura pour tout le monde !« .

Le 26 avril je reçois le bon de commande au format xlsx.

xlsx, vous croyez que tout le monde possède Open Office sérieusement ? Moi je suis sous Mac d’abord… Enfin bon.

Le 28 avril je renvoie ma commande et je paye avec un surcoût de cinq euros de contribution volontaire, volontaire ? Ben non, puisque l’on a pas le choix à moins d’annuler sa commande…

Les livraisons et mises à dispositions étaient prévues normalement à partir du 1er et 2 mai.

Le 30 avril un message m’informe que je connaîtrai demain la date pour aller chercher mes plants sur Illkirch-Graffenstaden.

1er mai, pas de message.

2 mai, pas de message. Je les contacte au téléphone, personne.

3, 4 mai, pas de message. Je les contacte au téléphone et là un gars m’annonce que la distribution prévue a été reportée sur un autre site et que je recevrai un mail le soir même ou le lendemain.

5 mai, pas de message.

6, 7, 8 mai. Pas de message. J’essaye en vain de les contacter au téléphone, et pourtant c’est super organisé, deux numéros de portable pour chaque jour de la semaine.

9 mai, pas de message. Je craque. Je commande mes plants chez le fleuriste chez qui je vais habituellement et j’envoie un message à l’association pour les avertir que j’annule ma commande.

10, 11 mai. Pas de réponse.

12 mai. L’association m’annonce que ma commande sera disponible le 15 mai entre 14:30 et 15:00. « Mon jardin est fait les gars, c’est plus la peine ! ». Je leur renvoie un nouveau mail, les informant que j’annule ma commande puisqu’ils n’ont pas donné de nouvelles depuis le 30 avril.

13 mai, pas de message, je tente de les contacter en vain.

14 mai, pas de message, je tente de les contacter en vain. Puis miracle, vers 20h, une charmante personne de l’association me téléphone. J’explique mon cas et elle ne semble pas du tout surprise. Elle m’envoie alors un mail contenant un formulaire de remboursement que je m’empresse de remplir. Un chou c’est un chou !

L’opération a été victime de son succès et l’association n’a manifestement pas su gérer l’affluence, submergée de mails et d’appels téléphoniques. Ils ont promis de faire mieux l’année prochaine. Il faudra faire en effet beaucoup mieux, mais je ne suis pas certain de recommencer l’expérience, je ne suis pas très joueur de nature.

Bibliophile

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Hier, après une journée éprouvante au travail et malgré la fatigue accumulée, j’ai décidé de pousser à vélo jusque l’unique libraire de ma ville.

Avez-vous remarqué que les automobilistes avaient oubliés que les cyclistes existent encore ? Avez-vous remarqué que les masques rendent les piétons sourds ? Arriver en un seul morceau chez Pedro (c’est ainsi que s’appelle mon) marchand de rêve, ne fut pas une mince affaire. Mais j’ai survécu.

Un seul libraire pour vingt-sept-mille habitants et par chance un vrai libraire passionné.

Alors plutôt que de commander à la Fnac, acheter des livres sous cellophane au supermarché ou pire encore, aller sur Amazon, je suis allé dans sa petite libraire.

Mon libraire, lorsqu’il a dû fermer, s’est mis à raconter sur Facebook, avec la passion qui le caractérise, les livres qu’il avait aimé depuis son enfance, des premiers Astérix Le Gaulois jusque que les romans de la Table Ronde

Un masque sur le visage, j’ai pris bien soin de lire les consignes embuées et de laver mes mains au gel avant de rentrer dans le Saint Des Saints, la librairie. Partout des bouquins, la bonne odeur du papier, les jaquettes tentatrices et quelques lecteurs farfouillant au rayon des nouveautés.

Car croyez moi, deux mois à fonctionner en autarcie sur sa bibliothèque personnelle sans approvisionnement externe, sans médiathèque ouverte, sans libraire, c’est l’enfer pour un lecteur.

Je suis allé immédiatement au rayon science-fiction, ma lecture de prédilection, avant de farfouiller ensuite du côté des polars, mon second vice. Côté SF rien de connu au premier abord sauf le troisième tome de Grand Siècle, une uchronie dont je n’avais pas commencé le cycle. Côté polars je suis tombé sur un bouquin dont j’avais entendu du bien sur le blog littéraire de Emotions, MotherCloud de Rob Hart Côté BD, le tome deux de Hope n’étant pas encore sorti (peut-être en juillet), je suis resté bredouille.

Pas facile de choisir un livre sans l’ouvrir pour en lire quelques pages, mais c’est toujours mieux que rien. Au final je suis reparti avec trois livres, les tomes deux et trois de Grand Siècle, (personne n’aurait le tome un par hasard car il est épuisé ?) et MotherCloud. J’ai oublié de regarder du côté du Joël Dicker, l’Enigme de la Chambre 622, recommandé à deux reprises. De toute façon j’adore Joël Dicker. Il va donc falloir que je repasse chez mon libraire.

J’aurais dû m’en douter

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Mais quelle idée ai-je eu de poster la vidéo de Steven Wilson sur un groupe Facebook parlant de Prog ? Un mec s’est aussitôt énervé, avant même d’avoir eu le temps d’écouter les neuf minutes jusqu’au bout.

Pour tout vous dire, je ne grimpe pas au rideau moi non plus en écoutant le morceau ‘Personal Shopper’, d’ailleurs je suis loin de vouer un culte à cet artiste. Mais il lui faut reconnaître tout de même un certain génie tout de même, déjà, il vend des disques, lui.

Alors j’ai répondu au gars qu’il fallait cesser d’être prog intégriste, que pour moi Wilson était un génie. Et là c’est parti en coquille comme d’habitude.

Pourquoi les artistes qui réussissent, surtout dans le microcosme qu’est le rock progressif, seraient-ils forcément des escrocs, des plagieurs, des profiteurs, des vendus, des mecs sans inspiration, juste capable de faire du business.

Je suis content lorsque à un concert, la salle est pleine, les musiciens sont bons, les éclairages spectaculaires, le son de qualité et l’âge moyen du public inférieur à cinquante ans.

J’en ai un peu mare des sous-sols crasseux où traînent une cinquantaine d’incontinents septuagénaires nostalgiques qui espèrent entendre à nouveau du Magma, du Yes ou du Genesis des années soixante-dix. Ces vieux grincheux ont été jeunes, s’en souviennent-ils ? La musque est vivante, elle évolue, même dans le rock progressif trop longtemps sclérosé.

Si vous voulez jouer du canterbury écouté par deux-cent personnes, grand bien vous fasse, faites vous plaisir et laissez ceux qui désirent vivre de leur musique essayer de toucher un plus large auditoire. On dirait que dans le rock progressif, gagner sa vie en jouant de la musique, est presque devenu quelque chose de vulgaire.

Dans le monde du rock progressif, existe ce pseudo élitisme musical épouvantable qui bannit le 4/4 de la partition, exige des pistes de plus de dix minutes, des changements de tempo toutes les quatre secondes et des musiciens sortis du conservatoire. Mais qui écoute ça aujourd’hui ?

Le plus drôle dans l’histoire, c’est que en postant cette vidéo sur Facebook, mon post a fait un buzz, plein de personnes l’ont regardée, ont posté leurs états d’âme en commentaires, et par conséquent fait un grosse pub au prochain album de Steven Wilson. Alors merci à eux de soutenir, à leur manière, la création musicale.

Furtivité

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Décidément Damasio n’est pas un auteur aisé à lire. La Horde du Contrevent m’avait demandé beaucoup d’efforts malgré l’évidente fascination qu’avait exercé sur moi son univers. Il en a été de même avec son dernier roman Les Furtifs.

Une fois encore l’idée est absolument géniale, où a-t-il pu imaginer cela ? La société futuriste qui sert de décor au récit est oppressante comme un roman de Huxley, les personnages touchent notre âme, mais hélas le roman oscille entre coups d’éclats et enlisement.

Par moment vous dévorez les pages, par moment vous vous endormez sur un paragraphe. Ce qui plombe le récit, c’est son côté commando, son aspect militant bobo, ces pages d’action et de combat. Ce qui pétille entre les lignes, c’est l’amour, la tendresse, l’humanité.

Le récit m’a ému et ennuyé à la fois. Un chapitre au bord des larmes, un autre à sauter une ligne sur deux.

La première rencontre entre Lorca et sa proie, m’a tenu en haleine du premier mot jusque au point final. Sa description de notre futur proche m’a terrifié tellement elle est crédible et sombre.

Chez Damasio, il y a toujours ces petits signes dans le récit, censés préciser qui raconte quoi et qui me perturbent à chaque fois. Cette fois il a rajouté l’emploi d’une conjugaison furtive qui sème encore plus le trouble. Il me faut toujours plusieurs lignes pur comprendre qui est le conteur, chez moi les accents, points et zigouigouis m’égarent plus qu’autre chose.

Mais depuis que j’ai terminé Les Furtifs, lorsque je regarde un moineau sur un branche et mon chat bondir dans le jardin, je ne peux m’empêcher de penser aux fifs, ces créatures fascinantes nées dans l’esprit de l’auteur. Et lorsque je déambule dans les rues de ma ville, entouré de personnes connectées à leurs smartphones, agressé par les enseignes commerciales, les publicités, je perçois dans le livre Les Furtifs un récit d’anticipation très proche de notre réalité.

Alors, même si ce fut une lecture parfois dans la souffrance, je ne peux que vous recommander ce nouveau livre de Damasio.

Les Furtifs est l’histoire d’amour d’une révolution de l’humanité.